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L’engagement d’un missionnaire blogueur

Je suis comme vous, j’utilise Facebook, même si je n’aime pas cette plateforme numérique. En effet, il est extrêmement difficile de trouver à nouveau des informations ou des documents que j’ai déjà publiés sur ce réseau social. Pour pallier ce problème, j’ai créé des blogues sur lesquels je peux facilement enregistrer des événements, des liens ou des nouvelles.

L’un de ces blogues a été créé en 2012 alors que je publiais des informations concernant la Southern Africa Province (PAC) sur le site Web www.mafrsaprovince.com. À ce moment, j’étais secrétaire provincial à Lusaka.

Bien qu’il soit toujours accessible aujourd’hui, ce blogue n’a pas été mis à jour depuis 2022. Il continuait pourtant de recevoir quotidiennement environ 50 visites, principalement de la part des jeunes confrères en formation.

Michael Chilufya Sata

Saviez-vous que, lors de la fête nationale zambienne, célébrée le 24 octobre 2012, le président de ce pays, Michael Chilufya Sata, a mis en lumière les réalisations remarquables de 18 personnes qui ont grandement contribué à son développement. Parmi elles se trouvait notre confrère Léopold Lalonde1 qui s’était installé en Zambie le 1er octobre 1956.

Ce blogue fournissait également des liens vers d’autres missions, telles que Faith and Encounter Centre Zambia (FENZA) en Zambie, le Centre for Social Concern (CFSC) de Kanengo au Malawi, The Kungoni Centre of Culture and Art au Malawi, le Centre Nazaré au Mozambique, les Sœurs Missionnaires Notre-Dame d’Afrique (SMNDA) et les Missionnaires d’Afrique à Rome. Certains autres liens ont disparu. Que deviendra le blogue de la SAP, dont la photo du « nouveau » Conseil Général qui y figure date de 2016 ?

L’Espace Perso de Serge (www.sergestarno.com)

Maintenir un blogue nécessite une vigilance constante pour trouver des informations pertinentes. De plus, le blogueur doit continuer de se tenir au courant des dernières tendances en matière de technologie numérique, qui évoluent constamment. Une fois qu’il aura maîtrisé son logiciel, le choix des nouvelles deviendra l’élément principal de la ligne éditoriale.

Bien que mon texte aborde plusieurs thèmes, je suis convaincu qu’il témoigne fidèlement de mon engagement envers la mission. J’ai donc choisi comme sous-titre : « Missionnaire sans limites ».

En menant vos investigations, vous trouverez des articles de presse sur divers sujets, des liens vers des émissions de télévision ou de radio, des conférences, des vidéos et mes propres écrits, dont plusieurs ont été publiés dans la presse canadienne, francophone et anglophone.

J’aborde souvent le thème du contrôle des armes à feu au Canada. Pourquoi ? Ma famille a été profondément touchée par la mort violente de ma sœur Annie, âgée de 23 ans, le 6 décembre 1989. Alors qu’elle assistait à son dernier cours à l’École polytechnique de Montréal, un jeune homme a tué 14 femmes avec une arme semi-automatique.

Cette tragédie a poussé les familles des victimes à s’unir pour demander l’interdiction totale de ces armes de guerre sur le marché canadien de la vente d’armes à feu. À l’époque, une pétition signée par plus de 500 000 Canadiens a été soumise dans ce but.

Il a fallu 35 ans de combat acharné pour convaincre le gouvernement canadien d’instaurer un programme d’acquisition de toutes les armes à feu semi-automatiques de type militaire, après avoir interdit leur importation, leur fabrication et leur utilisation. Ces armes sont redoutables et destructrices2. Il est clairement démontré que le nombre de décès par arme à feu est directement proportionnel à la quantité d’armes en circulation. Plus il y a d’armes à feu disponibles, et en particulier d’armes semi-automatiques, plus le nombre de morts augmente. Une part importante des victimes sont des femmes et des enfants.

Quelques statistiques

J’ai assez peu publié sur mon blogue entre 2011 et 2017. Cependant, depuis cette période, leur nombre a considérablement augmenté pour atteindre plus de 520. En ce qui a trait au nombre de visites, je compte environ dix à quinze personnes par jour, et plus de 68 700 visites au total. Il est important de noter que chaque visiteur peut effectuer plusieurs visites en lisant différents articles.

Les thèmes

L’Afrique occupe une place de choix sur mon blogue. Il comporte aussi des articles sur le dialogue interreligieux, des témoignages chrétiens et des liens vers le Centre Afrika de Montréal. Avec leur consentement, j’ai aussi intégré des écrits de confrères missionnaires dans ce blogue. J’ai également rédigé plusieurs articles de réflexion sur l’Église au Québec, en tenant compte de son contexte sociohistorique.

Ceci représente une manière différente de continuer ma mission, après 25 ans de vie missionnaire en Afrique.

Quels résultats ?

En définitive, l’audience des lecteurs est relativement restreinte, mais elle est néanmoins présente sur les moteurs de recherche du web. Les lecteurs viennent de divers horizons, notamment le Burkina Faso (501), le Brésil (509), la Belgique (570), l’Italie (671), la Zambie (1,022), l’Allemagne (1,333), la République Démocratique du Congo (1,810), la France (4,517), les États-Unis (6,390) et le Canada (42,607). De plus, je compte 101 abonnés qui reçoivent automatiquement mes publications.

Quel avenir ?

Qui peut vraiment prédire l’avenir ? En vérité, cela n’a pas réellement d’importance. Sauf si vous décidez de vous lancer dans le métier « d’influenceur » et que vous ne faites rien d’autre, un blogue personnel ne peut pas avoir une grande audience. Ce qui est crucial, c’est la capacité de créer des liens entre les gens en partageant un sujet d’intérêt commun.

Contrôle des armes à feu

Mon implication dans la question du contrôle des armes à feu au Canada revêt une dimension politique positive. Je continue d’investir de mon temps pour soutenir le regroupement de PolySeSouvient3 et pour dénoncer le lobby puissant des armes à feu Cela correspond, me semble-t-il, à notre charisme, et c’est une manière de perpétuer l’héritage politique du cardinal Lavigerie qui s’est fermement positionné contre la traite des esclaves.

Je vous encourage à explorer mon blogue en visitant la page « À propos » et à vous abonner. J’ai hâte de lire vos commentaires.

Par Serge St-Arneault, Petit Écho de la Société des Missionnaires d’Afrique, 2025 / 07, No 1163, Italie, pp 431 – 434


  1. Lien : The President’s Insignia of Mercy attributed to Léopold Lalonde: https://mafrsaprovince.com/index.php/2012/12/30/the-presidents-insignia-of-mercy-attributed-to-leopold-lalonde/. Léopold Lalonde est décédé le 10 mars 2017 à Sherbrooke, Canada, à l’âge de 89 ans. ↩︎
  2. À ce jour, le 11 octobre 2025, la bataille ne semble pas encore gagnée. Voir le lien suivant : Contrôle des armes sonnent l’alarme qu’à défaut de la part du gouvernement Carney d’interdire la vente d’armes d’assaut SKS, le programme fédéral de rachat se soldera par un gaspillage d’argent des contribuables. ↩︎
  3. PolySeSouvient est une organisation canadienne de défense du contrôle des armes à feu, fondée en réponse à la tuerie de Polytechnique en 1989 : https://polysesouvient.ca. ↩︎

Inauguration officielle de la Place des Montréalaises, Montréal, 16 mai 2025

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Nous attendons le dévoilement officiel de la Place des Montréalaises depuis septembre 2018. Après plusieurs reports, le jour tant attendu a eu lieu ce matin.

Mon confrère Julien Cormier m’accompagne. Il a très bien connu ma sœur Annie à la fin des années 70. Il a pris une photo d’une affiche électronique dans la station de métro Champ-de-Mars, tout juste à côté du CHUM, qui illustre l’endroit où a lieu l’événement. Un soleil de plomb nous tombe dessus bien avant 10h00. Il y a encore peu de monde. Pour cette occasion, je porte une chemise qui m’a été offerte par une amie burkinabé, Lucie Coulibaly, en solidarité avec le peuple du Burkina Faso.

Les journalistes et caméramans s’installent vers la pointe sud de la place. J’y retrouve Heidi Rathjen, coordinatrice de PolySeSouvient.

Quelques minutes plus tard, Catherine Bergeron, Jim Edward et Nathalie Provost nous rejoignent pour une prise photo.

Presque trente-cinq ans se sont déroulés depuis la tragédie du 6 décembre 1989 à la Polytechnique de Montréal. Aujourd’hui, en plus de sept illustres femmes qui ont profondément marqué l’histoire de Montréal, les quatorze victimes du féminicide de la Poly figurent également sur le monument qui leur est dédié. Celui-ci est un imposant miroir.

Noms de 7 pionnières de la métropole, issues de différents domaines et différentes époques :

  • Myra Cree (1937-2005) – Culture et communications – autochtone d’origine mohawk qui s’est démarquée dans le domaine des communications, notamment en devenant la première femme à occuper le poste de chef d’antenne au Téléjournal de Radio-Canada.
  • Jessie Maxwell-Smith (1920-2000) – Éducation et développement social – enseignante de la Petite-Bourgogne qui a contribué à ce que la communauté noire de Montréal ait accès à une éducation de qualité.
  • Agnès Vautier (1896-1976) – Sports et loisirs – hockeyeuse du Western de Montréal, l’équipe imbattable en 1917.
  • Ida Roth Steinberg (1885-1942) – Affaires et économie – femme d’affaires, immigrante juive Hongroise, qui a fondé à Montréal la première épicerie Steinberg.
  • Idola Saint-Jean (1880-1945) – Démocratie et société – féministe québécoise, militante pour le droit de vote des femmes.
  • Harriet Brooks (1876-1933) – Sciences et éducation – première physicienne nucléaire canadienne.
  • Jeanne Mance (1606-1673) – Santé et administration – Fondatrice de Montréal.

Inauguration de la place des Montréalaises et de la place Marie-Josèphe-Angélique. La cérémonie a débuté vers 11h00 avec l’arrivée de la mairesse Valérie Plante et de plusieurs femmes marquantes, dont Yvette Bonny, Elisapie Isaac, France Charbonneau, Léa Cousineau, Kim Thúy et Lesley Chesterman. Elles avaient reçu plus tôt les insignes de l’Ordre de Montréal. Pauline Marois et Janette Bertrand ont également reçu cette distinction main n’étaient pas présentes au moment de la cérémonie.

La conceptrice du projet, Patricia Lussier, architecte paysagiste chez Lemay, accompagnait également ces femmes.

Le miroir Situés près de l’avenue Viger-Est, des noms sont gravés dans un immense miroir, illustrant d’un côté « le talent de sept pionnières » et, de l’autre, « 14 femmes à qui on a volé la vie. » (Mme Plante)

Que dire de plus ?

Tout en reconnaissant l’importante contribution des femmes qui ont façonné notre société, il me semble que cet événement s’inscrit parfaitement dans le prolongement de nos efforts pour dénoncer le féminicide.

À ce titre, PolySeSouvient, composé de femmes et d’hommes, de sœurs et frères, de mères et pères, d’étudiantes et étudiants de deux et même trois générations, espère vivement voir l’aboutissement de sa lutte pour un meilleur contrôle des armes à feu au Canada, incluant le bannissement complet de la vente et possession d’armes d’assaut de type militaire.

AUTRES LIENS

Place des Montréalaises

Des aménagements qui célèbrent la place des femmes

Place des Montréalaises: des aménagements qui célèbrent la place des femmes

Située aux abords du métro Champ-de-Mars, la place des Montréalaises vient transformer le paysage urbain en reliant le centre-ville et le Vieux-Montréal. Découvrez cette nouvelle porte d’entrée vers le Vieux-Montréal.

Inauguration : une programmation musicale et culturelle

Le 17 mai 2025, ce sera l’occasion de célébrer la réalisation de ce grand projet d’aménagement. Dès 16 h, la population est invitée à assister à une série de performances artistiques et d’activités culturelles dans des lieux complètement réinventés. 

Le spectacle Sarahmée et ses invitées se tiendra en soirée et clôturera les célébrations. 

Un accès universel

La place des Montréalaises est un projet d’une grande ampleur qui marque la création d’une nouvelle porte d’entrée au Vieux-Montréal tant pour la population riveraine qui habite ou travaille dans le secteur, que pour les nombreux touristes qui l’emprunteront chaque année. 

Lieu de passage important, la place des Montréalaises concrétise le premier lien piéton universellement accessible entre la station de métro Champ-de-Mars et le quartier autour de l’hôtel de ville. Les aménagements publics s’inscrivent en réponse aux enjeux d’un secteur autoroutier et favoriseront le transport actif. Ils permettent notamment d’augmenter la sécurité des déplacements piétonniers grâce à la construction du recouvrement de la bretelle de l’autoroute Ville-Marie, d’un plan incliné et d’une passerelle menant au Champ-de-Mars. Un lien cyclable traverse également la place, reliant deux axes du Réseau express vélo. 

Un lieu de rassemblement et de contemplation

Lieux de transit, d’arrêt et d’expérience, les espaces mettent en valeur les paysages urbains et le patrimoine culturel. Plusieurs éléments de design contribuent à donner une singularité et une profonde symbolique aux nouveaux aménagements. Au cœur de la place, sur le plan incliné, le pré fleuri, offre une floraison en constante évolution et agit comme un belvédère sur la ville et sur la verrière de Marcelle Ferron

LIENS

Bureau d’intégration des nouveaux arrivants de Montréal et dévoilement du projet « La Place des Montréalaises »

Place des Montréalaises: un an plus tard que prévu

Une commémoration qui résonne jusqu’à La Tuque

Par Bernard Lepage, L’Écho La Tuque | Haut St-Maurice, 4 décembre 2024

SOUVENIR. Il y a 35 ans, le 6 décembre 1989, un tireur fou ouvrait le feu sur 28 personnes à l’École polytechnique de -Montréal, tuant 14 femmes et blessant 13 autres personnes (9 femmes et 4 hommes) avant de se suicider.

Parmi les victimes, ­Annie ­St-Arneault, une jeune femme de 23 ans de ­La ­Tuque qui s’apprêtait à compléter sa formation en génie mécanique. À la ­mi-décembre de cette année 1989, la future ingénieure devait se rendre à ­Jonquière pour y rencontrer des dirigeants de l’Alcan en vue d’une éventuelle embauche à la fin de ses études.

C’est en septembre 2015 que ­Ville de ­La ­Tuque honorera à son tour la mémoire d’Annie ­St-Arneault en donnant son nom à la bibliothèque municipale. Devant une centaine de personnes réunie pour l’occasion, son grand frère ­Serge ­St-Arneault, missionnaire en ­Afrique, avait rappelé que sa sœur était «  était belle, vaillante, déterminée, avec une soif d’apprendre en semant autour d’elle la joie et l’amour. Étudiante en sciences, elle mettait beaucoup d’efforts pour comprendre les formules mathématiques au lieu de simplement les apprendre par coeur.  »

C’est sous l’administration du maire ­Normand ­Beaudoin que ­Ville de ­La ­Tuque a pris cette décision suite à une suggestion du conseiller ­Luc ­Martel, aujourd’hui maire. «  ­La bibliothèque est un lieu du savoir et de la connaissance, ça entre beaucoup dans ce qu’Annie ­St-Arneault souhaitait devenir  », expliquait à l’époque ­Luc ­Martel.

Dans les jours suivant la tragédie, plusieurs proches de la ­Latuquoise avaient témoigné des qualités de la jeune femme qui aurait aujourd’hui 58 ans. «  ­En plus d’être une fonceuse, elle était une grande travailleuse  », soulignait sa tante ­Justine ­Morand dans un reportage publié dans ­Le ­Nouvelliste. «  ­Elle avait des notes très fortes et son comportement était excellent  », se rappelait ­Raoul ­Maillet, ­ex-directeur de l’école ­Champagnat où elle avait fait son secondaire. «  ­Belle, grande, mince et enjouée, elle était la seule fille du club scientifique. Cette étudiante était une ­boute-en-train et possédait un don pour l’animation, rajoutait ­Jacques Émond, ancien professeur de la défunte.

Née le 1er mars 1966, ­Annie a grandi dans une famille de quatre enfants. Elle avait fréquent le ­Cégep de ­Trois-Rivières avant d’entreprendre un cours en génie mécanique à l’école ­Polytechnique de l’Université de ­Montréal.

Commémoration à La Tuque

En plus de faire la distribution de rubans blancs par le Toit de l’amitié, une commémoration du 6 décembre se tiendra ce vendredi à 16h Devant la bibliothèque Annie -St-Arnault.

Le 6 décembre 2023 sur le Mont-Royal

Associé à PolySeSouvient, j’ai reçu une invitation de la mairesse de Montréal, Valérie Plante[1], et de la présidente du Comité Mémoire, Catherine Bergeron, à assister à l’illumination des 14 faisceaux lumineux sur le belvédère Kondiaronk du Mont-Royal (Chalet du Mont-Royal) en mémoire des victimes du féminicide survenue en 1989. L’événement se déroulait le 6 décembre 2023 en fin d’après-midi.

Pour cette commémoration toute en sobriété, l’autrice-compositrice-interprète Viviane Audet a joué au piano deux pièces de son album Les filles montagnes composé en mémoire d’Elles.

En présence des familles et proches des victimes ainsi que de quelques invités, ce moment de recueillement revêtait un style liturgique répété chaque année. Un silence enveloppe l’espace du chalet faiblement illuminé avant le début de la procession d’entrée des invités de marque portant en main une rose blanche.

Seule à prendre la parole, Catherine Bergeron débute la cérémonie par un bref rappel des raisons pour lesquelles nous sommes rassemblés. Deux jeunes, une fille et un garçon, lisent ensuite les noms des 14 victimes de la tragédie de la Poly et les faisceaux lumineux bleus sont allumés au même moment à l’extérieur.

C’est la deuxième année où la cérémonie a lieu à l’intérieur du bâtiment. Dans les années passées, je me souviens de températures exécrables avec une pluie glaciale et le vent. La sobriété de l’événement est mieux célébrée à l’abri du froid. En revanche, l’impact émotionnel lié à la projection lumineuse de faisceaux est lourdement diminué.

Moment de retrouvailles

Cette année, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup plus de caméra et de journaliste que l’année dernière. Je retrouve des amis du réseau de PolySeSouvient. Il y avait même Louise Royer que je connais depuis des décennies. Nous étions d’ailleurs ensemble le 26 novembre dernier lors du concert interconfessionnel de musique sacrée.

J’ai aussi fait la connaissance de Brian Sweeney de Sault-Sainte-Marie qui a connu récemment une tragédie avec l’assassinat de sa fille et de ses trois enfants par son conjoint. Lui et son fils ont décidé de se joindre à nos efforts pour l’abolition complète des armes d’assaut semi-automatiques en vente libre au Canada.

Mon entretien avec le Premier Ministre Justin Trudeau

Après Brian Sweeney, j’ai eu un chaleureux entretien avec Justin Trudeau au nom de PolySeSouvient. Je lui ai réitéré les demandes de PolySeSouvient en ajoutant mon vœu que le projet de loi C-21, présentement à l’étude au Sénat, soit non seulement adopté, mais renforcé. Je suis convaincu que s’il n’en tenait qu’à lui, des lois plus restrictives sur la possession d’armes à feu seraient déjà opérationnelles.

Je me suis autorisé à lui remettre une copie du recueil de poésie d’Annie. Cela l’a ému. J’ai offert aussi une copie à la députée de Westmount, Rachel Bendayan qui nous soutient de tout cœur depuis longtemps.

Mes remerciements

Serge, Brian et Heidi

En premier lieu, mes remerciements vont à Heidi Rathjen, coordonnatrice de PolySeSouvient pour son inspirante détermination. Je remercie également mon provincial, Réal Doucet, ainsi que le premier assistant de notre Société missionnaire, Francis Bomansaan, qui habite à Rome et en visite pour quelques semaines en Amérique.

LIENS


[1] La mairesse de la métropole, Valérie Plante, était absente, car elle a dû réduire le rythme de ses activités après avoir subi un malaise la veille.

Brian Sweeney intensifie ses activités de plaidoyer et demande au Sénat d’adopter une loi plus stricte sur les armes à feu.

« Un parcours de cœurs et de vies brisées ». Le père de la victime de la fusillade d’octobre sera à Montréal aujourd’hui pour la cérémonie marquant la 34e commémoration de la tuerie de Montréal.

Kenneth Armstrong, SooToday, 6 décembre 2023

Sur cette photo d’archives, Brian Sweeney, qui a perdu sa fille Angie en octobre à cause de la violence d’un partenaire intime[1], s’adresse au conseil municipal de Sault-Sainte-Marie avec son fils Brian Jr. à ses côtés. M. Sweeney a écrit une lettre aux membres du Sénat, leur demandant de procéder à un vote final sur le projet de loi C-21 qui renforcerait certaines lois sur les armes à feu. Kenneth Armstrong/SooToday

Le père de celle qui a été tuée lors de la fusillade d’octobre à Sault-Sainte-Marie s’est rendu à Montréal pour être présent à la 34e commémoration du féminicide de masse qui s’est produit en 1989 à l’École polytechnique de Montréal et qui a coûté la vie à 14 femmes.

Brian Sweeney, père d’Angie Sweeney, victime de violence conjugale, a également rédigé une lettre qui sera envoyée à tous les sénateurs canadiens les exhortant à voter en faveur du renforcement des lois canadiennes sur le contrôle des armes à feu.

« La violence domestique est une épidémie et les gouvernements ne font pas assez pour la prévenir », écrit M. Sweeney dans sa lettre. « C’est pourquoi j’ai promis à Angie que je ne m’arrêterais pas tant que les lois de ce pays ne seront pas renforcées pour mettre fin aux meurtres domestiques. »

Moins de deux mois après l’assassinat de sa fille et de trois autres enfants, M. Sweeney a pris la parole devant le conseil municipal de Sault-Sainte-Marie lors d’une soirée commémorative pour les femmes en situation de crise. Il s’est même invité à un événement à la Légion Canadienne[2] de Sault-Sainte-Marie pour se présenter au premier ministre. Par l’intermédiaire de son groupe Facebook Angie’s Angels[3], M. Sweeney a apporté un soutien direct aux femmes fuyant la violence domestique et est en train de constituer une équipe pour l’aider à faire pression sur le gouvernement provincial de l’Ontario et le gouvernement fédéral afin de renforcer les lois relatives à la violence entre partenaires intimes.

Le Sénat va bientôt procéder à un vote final sur le projet de loi C-21 qui a été adopté par la Chambre des communes au printemps. Ce projet de loi vise à modifier certaines parties du Code pénal et de la loi sur les armes à feu, entre autres.

Le projet de loi fédéral introduirait de nouvelles mesures visant à empêcher les armes à feu de tomber entre les mains des auteurs de violences conjugales, renforcerait le gel des armes de poing, augmenterait les sanctions pour le trafic d’armes à feu et prendrait des mesures pour lutter contre les armes fantômes de fabrication artisanale.

Le projet de loi prévoit également une interdiction des armes à feu d’assaut qui répondent à une nouvelle définition technique. Cette interdiction s’appliquerait aux armes conçues et fabriquées après l’entrée en vigueur du projet de loi.

Des groupes de lutte contre les armes à feu, tels que PolySeSouvient, qui regroupe des étudiants et des diplômés de l’école d’ingénieurs de Montréal, souhaitent que le projet de loi devienne une loi. Les députés conservateurs et certains propriétaires d’armes à feu ont déclaré que la législation était malavisée et pénalisait les Canadiens respectueux de la loi.

« Le meurtrier d’Angie avait des antécédents criminels qui incluaient des violences domestiques », a déclaré M. Sweeney dans sa lettre. « Il a agressé un policier et s’est vu interdire de posséder une arme à feu, mais seulement pendant un an. Aucune interdiction n’était liée aux violences domestiques. Depuis la fin de l’interdiction, il avait accès aux armes à feu même s’il n’avait pas de permis. Les gens le savaient parce qu’il participait à des expéditions de chasse ».

Hallaert a tué Angie Sweeney, ainsi que ses propres enfants Nate, Ally et Abbie Hallaert, sur deux scènes différentes dans la nuit du 23 octobre. La semaine dernière, la police de Sault-Sainte-Marie a signalé que Bobbie Hallaert n’avait pas de permis de possession ou d’acquisition d’armes à feu et la police enquête toujours sur la façon dont il a obtenu les deux armes saisies sur l’une des scènes de crime.

La police avait été appelée au domicile d’Angie dans les jours précédant l’attaque et Hallaert était sous le coup d’une interdiction de contact. Sweeney a déclaré que cette interdiction de contact avait été violée plus tôt dans la journée où sa fille a été tuée et il affirme que le tireur était sous l’emprise de la méthamphétamine à ce moment-là.

« Je suis en colère. Comment un homme, qui a des antécédents de violence à l’égard d’un partenaire intime, d’agression à un policier et d’abus de drogues, peut-il s’en sortir en possédant des armes à feu ? Les gens savaient qu’il en avait », a déclaré M. Sweeney dans sa lettre. « Pourquoi la police l’a-t-elle laissé en liberté, drogué, au lieu de le détenir pendant 48 heures ? Pourquoi n’ont-ils pas fouillé sa maison à la recherche d’armes à feu ? Tous les signaux d’alarme n’étaient-ils pas suffisants pour que la police prenne des mesures sérieuses ? »

« La mort d’Angie, comme celle de toutes les victimes, laisse derrière elle des cœurs et des vies brisés », a-t-il ajouté.

Quatorze femmes ont été tuées par un tireur le 6 décembre 1989 à l’École polytechnique de Montréal. M. Sweeney prévoit de prendre la parole lors d’un service commémoratif qui se tiendra plus tard dans l’après-midi sur le Mont-Royal.

Serge St-Arneault est le frère d’Annie, l’une des 14 victimes du massacre de Montréal. Dans un courriel, il a déclaré que sa rencontre avec M. Sweeney, plus tard dans la journée, devrait être chargée d’émotion.

« En tant que Canadien fier et pacifique, on ne s’attend jamais à perdre un frère ou une sœur ou un enfant à cause de la violence armée. On ne se remet jamais de la perte soudaine d’un être cher d’une manière aussi horrible et violente », a déclaré M. St-Arneault.

« Nous partageons non seulement leur chagrin, mais aussi leur objectif de prévenir des tragédies similaires. Nous pouvons d’ores et déjà constater que Brian et d’autres personnes qui aimaient Angie travaillent d’arrache-pied à la réalisation de cet objectif. Nous les soutiendrons de toutes les manières possibles. »– avec les fichiers de la Presse Canadienne


[1] ‘She was a hero’: Mass shooting victim Angie Sweeney saved her daughter’s life.

[2] https://legionbranch25ssm.com/

[3] https://www.facebook.com/groups/1540757843333637

DISCOURS DU DIRECTEUR LORS DE LA JOURNÉE MONDIALE DE L’AFRIQUE AU CENTRE AFRIKA – 27 MAI 2023

La maison des Missionnaires d’Afrique est heureuse de vous accueillir. En effet, le Centre Afrika a pris naissance dans cette maison en 1988. Au cours de ces 35 dernières années, le Centre Afrika a toujours bénéficié du soutien des Missionnaires d’Afrique. Dix confrères m’ont devancé comme directeur.

Nous avons eu l’immense privilège d’avoir un coordinateur chevronné que plusieurs d’entre vous ont bien connu. Jean-François Bégin a eu le souci de mettre en valeur les talents de nombreux artistes. L’une d’entre elles se nomme Djely Tapa. Un autre que vous connaissez est le balafongiste Adama Daou. Un autre du nom d’artiste RNeuf performe aujourd’hui à Toronto comme guitariste.

Pendant de nombreuses années, le Centre Afrika a développé des liens avec des institutions d’enseignement, des écoles primaires jusqu’aux universités. Nous avons accueilli des classes entières dans nos locaux et partagé notre amour pour l’Afrique. Saandiya Alloui et Jean-Marie Mousenga ont joué un rôle très important dans le service de l’accueil aux nouveaux arrivants. À tous ceux-là, je leur dis du fond du cœur : merci.

La Covid-19 a tout bouleversé

Les activités au Centre Afrika ont pratiquement cessé pendant trois années. Pourtant, les Missionnaires d’Afrique (M.Afr) et les Sœurs Missionnaires Notre-Dame d’Afrique (SMNDA) n’ont jamais cessé de préparer la réouverture du centre qui a finalement eu lieu le 7 janvier dernier.

L’équipe est maintenant composée des Sœurs Monique Bonnefoy et Rita Toutant, de David Gnadouwa, Togolais, de Freddy Kyombo, Congolais de la RDC et Serge St-Arneault, Canadien. Je souligne que sans l’aide des attachés politiques de notre député fédéral Steven Guilbeault, nos deux confrères africains n’auraient pas obtenu leur visa de travail. Nous leur sommes très reconnaissants.

Freddy Kyombo, Serge St-Arneault, Steven Guilbeault, Monique Bonnefoy, Rita Toutant et David Gnadouwa

Nouvelle vision, notre mission

La nouvelle équipe du Centre Afrika s’est mise au travail l’automne dernier pour élaborer une nouvelle vision et définir notre mission. Construisant sur la base de notre expérience de plus de trente ans, nous comprenons qu’il nous est impossible de reproduire ce qui s’est fait dans le passé. Notre réalité n’est plus celle d’avant la pandémie.

Nous sommes heureux de découvrir de nouveaux visages depuis la réouverture du centre. L’existence de nouvelles associations composées de jeunes africains nous réjouit grandement. Notre centre développe aussi de nouveaux partenariats comme celui avec Montréal la Plus Heureuse.

Pendant 14 ans, les Journées Africaines, la plupart d’entre-elles ayant été tenues au Musée du Fier-Monde, ont été des moments décisifs de notre expérience de solidarité grâce aux artisans et artistes. La Journée Mondiale de l’Afrique, que nous célébrons aujourd’hui, nous permet de renouer avec ce désir de vivre ensemble l’interculturalité dans un esprit d’hospitalité solidaire.

De la même manière que la Journée Mondiale de l’Afrique vise à souligner la nécessité de renforcer l’unité et la solidarité des États africains, nous aussi nous désirons favoriser la rencontre des « Afriques » dans leurs diversités, leurs richesses culturelles et spirituelles. Nous voulons promouvoir l’intégration des Africains dans la société québécoise et contribuer au vivre-ensemble harmonieux où les différences deviennent un enrichissement.

En plus d’offrir un service d’orientation pour les nouveaux arrivants, le Centre Afrika souhaite soutenir les initiatives de ses membres et promouvoir des événements facilitant la création de réseaux fraternels et inclusifs. C’est dans cet esprit que le centre promeut le dialogue interculturel et interreligieux. Pour parvenir à ses objectifs, le centre met à votre disposition trois salles spécialement aménagées aux couleurs africaines. Bientôt, grâce à l’aide de professionnels, amis du centre, nous aurons un portail informatique qui nous permettra d’élargir notre réseau au-delà de nos frontières. Notre devise est toujours la même : vivre ensemble l’interculturalité dans un esprit d’hospitalité solidaire. Voulez-vous vous joindre à cette vision ?

Pour y parvenir, nous avons besoin de vous. Nous espérons que les initiatives viendront de vous. Nous souhaitons que le Centre Afrika devienne votre deuxième maison. Pour que cet esprit d’hospitalité solidaire devienne une réalité, nous comptons sur votre générosité. Pour le moment, presque tout repose sur la générosité des frères, des pères et des sœurs qui vivent dans cette maison, incluant le bénévolat des membres de l’équipe du Centre Afrika. La Société des Missionnaires d’Afrique offre aussi les locaux et toutes les autres facilités dont nous avons besoin pour fonctionner. Or, nous avons aussi besoin de votre soutien financier pour constituer un budget de fonctionnement. À cet effet, une boîte pour recueillir vos dons est disponible.

Le thème de la Journée Mondiale de l’Afrique de cette année est de « bâtir une résilience en matière de sécurité nutritionnelle sur le continent africain ». Pour nous aider à réfléchir sur ce thème, nous accueillons à 14h00 deux panélistes. Il s’agit d’Adrienne Deltorto qui a travaillé principalement en Afrique de l’Ouest pendant vingt ans et de Carole Brunet qui nous présentera le fruit de ses recherches dans le domaine des énergies renouvelables en Afrique.

Nous avons aussi la chance d’accueillir le groupe de dance magrébine Tafsut qui performera à 16h30. Nous terminerons la soirée sous les rythmes musicaux africains.

Entre-temps, nous vous invitons à découvrir nos exposants :

DANS LE DOMAINE VESTIMENTAIRE ET LES BIJOUX : ANNE MILAMEN – MANSSILI FACHION – ANNICETTE NOUMBI – AFRIQUE AU FÉMININ – MARIE RENÉE FAYE et EVELYNE

DANS LE DOMAINE COSMÉTIQUE – HUILES ESSENTIELLES : JEANNE FOREST

DANS LE DOMAINE LITTÉRAIRE : ANDRÉ-MAN MBOMBO – JEANNE FOREST – SYLVIE BERGERON et LUCIE COULIBALI

DANS LE DOMAINE DES SERVICES FINANCIERS : PATRICK MULELA

DANS LE DOMAINE DU BIEN-ÊTRE CORPOREL : BIENVENUE VIHO GBEASSOR, THÉRAPEUTE SPÉCIALISÉE EN MASSAGE

DANS LE DOMAINE D’ACTION SOCIALE : MARIO BARD et DANIEL DARGIS

DANS LE DOMAINE DES ŒUVRES D’ART ET ARTISANAT : MOHAMED MOUSSA et MÈRE DU MONDE EN SANTÉ

DANS LE DOMAINE CULINAIRE : PASCALINE – LYNDA – NUTRICHOIX et FANNA CLISKY

Rendez-vous manqué par le NPD!

Le 2 mai 2023, Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique du Canada, a déposé l’amendement au projet de loi C-21 qui remplace les deux amendements interdisant les armes d’assaut déposés en novembre dernier et retirés en début d’année, soit celui autorisé par leur partenaire de gouvernance minoritaire, le Nouveau Parti Démocratique (NPD) dirigé par Jagmeet Singh.

Déçue, oui, mais suis-je vraiment étonnée? Non, le manque d’intégrité du chef du NPD est si évident, alors, la suite se devine facilement.

Alors que le moment présent permettait, enfin après plus de 30 ans, de faire une avancée déterminante sans crainte de voir les acquis perdus lors de prochains bouleversements politiques, Jagmeet Singh a reculé et s’est aligné avec les Conservateurs de Pierre Poilievre et les membres de leur Lobby Pro Armes. Peut-être a-t-il bénéficié d’une promotion de leur dirigeante madame Tracey Wilson?

Selon le chef du NPD, sa décision est appuyée par son désir de soutenir les populations autochtones qui craignent pour leur droit de chasse.

Nul doute que les peuples autochtones ont des droits, et des besoins, mais le scénario minable écrit par Jagmeet Singh mets à risque, non seulement les populations autochtones, et surtout leurs femmes en les exposant à des contexes de violence insupportable, mais aussi, nous la population canadienne confrontée depuis 2017, à des phénomènes de violence armée de plus en plus insoutenables.

Pourtant, il y a quelques années, ce parti, le NPD, avait le vent dans les voiles, avec un chef engagé, ouvert, vrai dans ses principes et surtout, solidaire suite aux événements tragiques vécus par nos populations au Québec. Oui, il s’agit bien de Jack Layton.

Sans compter que comme député de Toronto-Danforth, jamais, il n’aurait renié les promesses d’améliorer la sécurité publique dans nos communautés urbaines ou rurales, surtout après la fusillade survenue en juillet 2018.

Je m’ennuie de Jack Layton, un homme politique capable toujours de se tenir debout!

Avec cette contre-performance, j’avoue que l’idée de m’associer avec le NPD pour quelques luttes que ce soit est éteinte à jamais. Je ne voudrais pas non plus le voir à mes côtés, ni ceux de ma famille, lors d’une prochaine commémoration des quatorze victimes, dont ma sœur Maud, de la tragédie survenue à l’École Polytechnique de l’Université de Montréal.

Sylvie Haviernick près de la stèle de Maud.

Sur une note plus souriante, je suis certaine que monsieur Singh à augmenter ses opportunités d’apparaître dans les médias, peut-être même le prochain Bye Bye 2023.

Oui, j’aimerais le voir nous dire Bye Bye à tout jamais!

Sylvie Haviernick,

Sœur de Maud, décédée le 6 décembre 1989, à l’École Polytechnique

LIENS

MESSAGE DE POLYSESOUVIENT

Le gouvernement du Parti Libéral à Ottawa a promis en mai 2022 que le projet de loi C-21 sera amendé afin d’assurer une interdiction complète, car de nombreux modèles échappaient aux décrets de 2020 à cause d’exemptions arbitraires. Ce sont ces armes qui auraient été interdites par les amendements retirés G-4 et G-46, pas les armes de chasse.

Les Libéraux se sont malheureusement pliés aux standards lamentables du NPD afin de maintenir leur entente politique. Ils ont accepté de proposer un nouvel amendement qui en pratique ne servira à presque rien (une définition qui s’applique seulement pour des futurs modèles et facilement contournable).

Des centaines de modèles d’armes d’assaut (qui représentent des dizaines de milliers d’armes en circulation) demeureront légaux et même sans restriction. Le programme de rachat obligatoire perd tout son sens car les propriétaires d’armes prohibées en 2020 n’auront qu’à prendre l’argent et s’acheter un autre modèle légal.

Communiqué de presse : 

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Justin Trudeau participant à un hommage aux victimes du féminicide de Polytechnique, en 2015

Les armes d’assaut n’ont pas leur place dans nos communautés

NATHALIE PROVOST, SURVIVANTE DU FÉMINICIDE À POLYTECHNIQUE, L’AUTEURE EST MÉDAILLÉE DE LA BRAVOURE DU CANADA

(…) Le 6 décembre 1989, le dernier regard d’Annie Saint-Arneault s’est imprimé sur ma rétine. Le son du dernier souffle de Barbara Daigneault résonne toujours à mes oreilles. Je sens encore les corps d’Hélène Colgan, Anne-Marie Lemay et Nathalie Croteau toucher le mien, notre sang s’est mêlé ce soir-là.

(…) Je ne peux pas accepter de demi-mesure concernant l’interdiction des armes d’assaut, je m’en suis fait le serment à la mémoire de mes consœurs. C’est une demi-mesure qui a été proposée lundi dernier par le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.

AUTRE LIEN

PARC NOMMÉ À LA MÉMOIRE DE MAUD HAVIERNICK

Pour le contrôle des armes!

Le 15 avril dernier, le Toronto Star a publié un article de fond sur PolySeSouvient et le lobby canadien des armes qui illustre les défis et les obstacles pour interdire une fois pour toutes les armes de type militaire – soit les mêmes qui sont utilisées presque quotidiennement dans les fusillades de masse aux États-Unis.

Extrait :

“This is our last fight,” Rathjen said. If they can’t secure an effective ban on assault weapons now, with support from the Liberals, NDP and Bloc Québécois, she continued, “It’s never going to happen.”

Many of the parents who lost daughters in 1989 and took it upon themselves to push for stricter gun laws have since died, including the father of Annie St-Arneault, who was 23 when she was killed. “There is a limit on how (long) you can carry on a fight of that magnitude,” her older brother, Serge, told the Star.

Ben Mussett is a Toronto-based general assignment reporter for the Star.
Reach him via email: 
bmussett@thestar.ca

Commentary of Suzanne L. Edward

Dear Mr. Mussett, 

I can think of no better way to show you my personal appreciation of your enlightening article on Gun Control in The Toronto Star than to say a hearty Thank You…

Your article is extensive, well written, all-encompassing…

And I, as the mother of one of the dead girls, Anne-Marie Edward, was pleased to talk to you and share my experience with you about Ms. Heidi Rathjen, whom I love and respect for her, our, 33 years of never giving up the goal of eliminating forever the possibility of owning the very destructive assault weapons in Canada…

After all these years of trying to make it happen, support such as yours is all important to let the public know where we are coming from, and the threats we face in this battle from the gun lobby. 

PolySeSouvient HAS NEVER THREATENED ANYONE FROM THE GUN LOBBY!!

I have been involved in the struggle since its inception and am not about to let go, I am still active with Ms. Rathjen and many others at age 83.

We MUST WIN this battle, the basic security of all Canadians is at stake…

Thank you, Mr. Mussett, 

Suzanne L. Edward, mother of Anne-Marie Edward (1968-1989)

Article de Mylène Crête, La Presse, 14 avril 2023

Les policiers municipaux du Québec demandent de nouveaux amendements :

Obstacle du NPD – Lettre au Chef du parti M. Jagmeet Singh

COUVERTURE MÉDIATIQUE ENTRE LE 4 OCTOBRE 2022 ET LE 25 AVRIL 2023

DONT LE PLUS IMPORTANT EST :

Le chef du NPD a dû se défendre, prétendant qu’il a « toujours » fermement appuyé l’interdiction des armes d’assaut (et des armes de poing). Notez que la couverture médiatique est pleine d’erreurs à cause de nuances trop compliquées en lien avec le sujet.

PolySeSouvient réagit aux développements sur le contrôle des armes

Armes à feu : la liste controversée sera retirée du projet de loi C-21

La nouvelle monture d’amendements à venir forcera aussi les fabricants d’armes à jouer leur rôle quand ils mettent, par exemple, de nouveaux modèles sur le marché, selon ce qu’a évoqué le ministre.

AUTRE LIEN AU SUJET DE LA PRÉAUTORISATION :

(Ottawa) Déçus, furieux… Les groupes qui militent pour une interdiction des armes d’assaut n’ont pas caché leur colère lundi. Le gouvernement fédéral a présenté ses nouveaux amendements au projet de loi C-21 pour interdire les armes d’assaut. Or, ces nouveaux critères risquent d’être facilement contournés par l’industrie, prévient le groupe PolySeSouvient.

Mylène Crète, La Presse, 1er mai 2023

AUTRE LIEN – 26 octobre 2023

Que dirait-elle ?

Par Nathalie Provost

En troisième année de Poly, en génie mécanique, je me suis fait une nouvelle amie. Comme moi, elle avait perdu le groupe d’origine et nous nous retrouvions dans la même classe. Je ne sais pas si elle était de ce groupe parce qu’elle passait comme moi trop de temps au local étudiant ou bien parce qu’elle était entrée à Poly à la session d’hiver, mais nous nous sommes retrouvées dans la même classe à mon grand bonheur.

C’était une fille lumineuse. Vous savez ? De ces personnes qu’on ne peut pas s’empêcher d’aimer. Moi, mon gros caractère et mes idées arrêtées sur tous les sujets, je me trouvais confrontée à la douceur, à la curiosité, à l’ouverture d’esprit. On avait envie d’étudier avec elle, d’être en équipe avec elle. Elle faisait l’unanimité.

Le 6 décembre 1989, cette fille était dans ma classe. À la pause, nous sommes allées ensemble au bureau étudiant pour savoir si Alcan (aujourd’hui Rio Tinto) l’avait embauchée comme ingénieure junior. Il me semble que oui. Ils avaient fait le bon choix. Elle saurait rallier ses collègues peu importe leur rôle.

Mais le 6 décembre 1989, Annie Saint-Arnault est décédée. Elle était mon amie. Je l’ai vue mourir.

Aujourd’hui, nous sommes 33 ans plus tard. Depuis vendredi dernier, nous sommes dans une frénésie assez troublante qui commerce à coup de code promo utilisant l’acronyme POLY, qui instrumentalise un joueur de hockey renommé qui fait figure de symbole national. Diverses opinions sont échangées sans réelle écoute et surtout souvent sans références solides. C’est à qui parlera le plus vite, le plus fort.

Je vous écris et le souvenir d’Annie me revient. Comme se comporterait-elle dans ce débat ? Quelle serait son approche ? Mon amie lumineuse était une pacifique, elle appuierait sûrement notre souhait pour une meilleur contrôle des armes. Cette amie venait d’une région où la chasse est une pratique courante. Je suis certaine qu’elle souhaiterait que ceux qui la pratique puissent poursuivre cette activité.

Annie était une ingénieure (enfin presque). Je suis certaine qu’elle s’appuierait sur la science pour clarifier sa position. Je suis certaine qu’elle prendrait le temps d’écouter les experts. Je crois qu’elle ne s’agiterait pas devant des épouvantails voulant faire croire que la perte de privilège est une perte de droit. Je ne crois pas qu’elle lèverait le ton pour dire clairement ce qu’elle croit juste et acceptable. Je ne crois pas qu’elle chercherait à jeter le bébé avec l’eau du bain. Elle saurait distinguer le bon grain de l’ivrai.

La demande pour un meilleur contrôle des armes a débuté en janvier 1990. J’en étais, au côté des étudiants, des familles des victimes, des professeurs et de la société québécoise et canadienne. Les étudiants ont à l’époque déposé la plus importante pétition demandant un meilleur contrôle des armes à feu. Notre demande centrale : interdire les armes telles celle utilisée par le meurtrier de Polytechnique. Malgré plusieurs tentatives, cette demande initiale n’a toujours pas été satisfaite. Mais plus que jamais en 33 ans, nous, les survivants, les familles des victimes, les étudiants de Polytechnique, la société québécoise et canadienne, nous touchons au but.

Aujourd’hui, en ce 6 décembre, je nous invite tous, moi incluse, à réfléchir comme mon amie Annie Saint-Arnault. A prendre un pas de recul avant de crier à l’imposture, à l’incompétence, à l’improvisation ou à la mauvaise foi. Nous devons ensemble, ceux qui souhaitent un plus grand contrôle comme les chasseurs, discuter posément avec les experts et soutenir nos députés qui sont engagés dans un travail d’analyse important qui demande sagesse et réflexion.

Je crois que nous devons nous inspirer d’Annie. Nous lui devons.

LIENS

Olivier Du Ruisseau, 7 décembre 2022