
Place des Montréalaises: un an plus tard que prévu: https://lp.ca/loV67X
Le tunnel piétonnier lugubre qui relie la station de métro Champ-de-Mars à l’hôtel de ville de Montréal et au Vieux-Montréal, en passant sous une bretelle d’autoroute et sous la rue Saint-Antoine, sera « déconstruit » au cours des mois qui viennent, avec ses quatre petits bâtiments d’accès (édicules).

BRUNO BISSON, LA PRESSE, Publié le 4 juillet 2020
Le tunnel sera remplacé d’ici 2022 par une longue passerelle entièrement intégrée au concept d’aménagement de la place des Montréalaises, le vaste espace public créé en 2017 au pied du Champ-de-Mars et de l’hôtel de ville de Montréal avec le recouvrement partiel de l’autoroute Ville-Marie.
Selon la Ville de Montréal, le budget prévu pour la réalisation des aménagements sera de 81 millions, en forte hausse par rapport au budget de 62,5 millions présenté en 2018, au moment du dévoilement du projet. Ces coûts incluent toutefois le démantèlement du tunnel et de ses accès actuels, qui n’étaient pas d’accès universel. La conception et les plans et devis détaillés de la place des Montréalaises devraient être terminés à la fin de l’année, et un appel d’offres sera lancé au début de 2021.
La nouvelle place des Montréalaises entièrement aménagée devait être terminée pour 2022. Ça ira plus tôt à 2023, a confirmé la Ville vendredi dans un courriel à La Presse.
Cet espace de plus de 1500 mètres carrés, déstructuré en raison de la présence d’une bretelle d’autoroute, a été redéfini grâce au recouvrement partiel de l’autoroute Ville-Marie sur une distance d’environ 125 mètres entre l’avenue de l’Hôtel-de-Ville et la rue Sanguinet, complété à la fin de 2017. Cet investissement de 70 millions avait été entièrement financé par le ministère des Transports du Québec, comme un legs à la Ville pour son 375e anniversaire.
Sommairement aménagé depuis l’inauguration, le site se transformera peu à peu en un vaste pré fleuri, aménagé sur plan incliné, au bas duquel on construira un amphithéâtre urbain, avec gradins, et bordé par une esplanade publique pouvant accueillir chapiteaux, foires ou autres évènements.
Esquisses du projet

La place occupera tout l’espace ceinturé par les rues Saint-Antoine, Hôtel-de-Ville et Viger autour de la station de métro Champ-de-Mars, et rendra hommage à 21 femmes ayant marqué l’histoire de la ville, dont la cofondatrice de Montréal, Jeanne Mance, la joueuse de hockey Agnès Vautier, la journaliste et animatrice de radio et de télé d’origine mohawk, Myra Cree, et les 14 femmes victimes de la tuerie de Polytechnique.
Un espace commémorera aussi la vie de Marie-Josèphe-Angélique, esclave noire condamnée à mort et exécutée en 1734.
Les noms de ces 21 femmes seront gravés sur un emmarchement – structure en escalier monumental – au milieu d’un pré fleuri abritant 21 espèces de plantes et de fleurs.
Le concept, élaboré par le bureau d’architectes Lemay, avec SNC-Lavalin et l’artiste visuelle Angela Silver, permettra d’intégrer complètement l’imposante dalle de béton de la future passerelle piétonne. Cette passerelle unira la place aux bâtiments administratifs de la municipalité, dont l’hôtel de ville, en passant au-dessus des voies routières, et non pas dessous, en plus d’assurer l’accès universel au Vieux-Montréal à partir de la station de métro Champ-de-Mars.