L’épineuse question du contrôle des armes à feu aux États-Unis d’Amérique.

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Dix-sept élèves ont été assassinés dans une école secondaire en Floride par un jeune homme qui s’est procuré légalement une arme à feu de type militaire. Cette fois-ci, un mouvement galvanisé par la jeunesse américaine semble ébranler les partisans du puissant lobby américain des armes, la National Rifle Association (NRA), dont le patron, Wayne LaPierre, a dénoncé ce qu’il appelle la « politisation honteuse de la tragédie » par les militants anti-armes.

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« Leur but, dit-il, est d’éliminer le second amendement et notre liberté de porter des armes pour qu’ils puissent éradiquer toutes les libertés individuelles », en référence au droit constitutionnel à porter des armes.

Cela est pure fabulation. Les libertés individuelles font partie du fondement de la société américaine et, en passant, de la nôtre aussi. Il serait bon de rappeler l’origine de ce fondement qui a pris naissance avec l’émancipation des États-Unis d’Amérique du joug colonial anglais il y a un peu plus de 200 ans. Même après tant d’années, nos sociétés ne permettront jamais de compromis aux libertés individuelles. La déclaration de Wayne LaPierre met simplement en évidence la logique de la NRA qui pousse le droit de posséder une arme à feu comme si cela était un « droit divin ».

D’ailleurs, une citation est incrustée dans la maçonnerie du bâtiment de la NRA à Washington et elle fait directement référence au fameux deuxième amendement de la Constitution américaine. On peut y lire que « …, le droit constitutionnel américain de posséder et de porter une arme à feu, ne peut être violé. » Cependant, les trois petits points de suspension au début de la citation suggèrent que des mots ont été intentionnellement omis.

La phrase complète dit ceci : « une milice régulière est nécessaire pour la sécurité de l’État. Ainsi, le droit constitutionnel américain de posséder et de porter une arme à feu ne peut être violé. » La condition indispensable pour exercer ce droit est donc conditionnelle au besoin de former une milice là où les conditions l’exigent. Cela avait certainement un sens à l’époque où ce texte a été écrit. Par contre, une milice est-elle nécessaire dans un pays qui détient aujourd’hui le titre de la plus grande puissance militaire au monde?

Que cela leur plaise ou non, les partisans du droit américain de posséder et de porter une arme à feu ont figé dans le béton un droit constitutionnel rédigé en 1781 et complété six ans plus tard avec l’ajout de la Déclaration des Droits (Bill of Rights). En effet, la vente et la libre possession d’armes à feu prôné par la NRA sont basées sur une interprétation tendancieuse et partielle du deuxième amendement. Ils l’ont transformée en une idéologie antidémocratique qui, paradoxalement, va à l’encontre des idéaux fondateurs des fondateurs des États-Unis d’Amérique.

La constitution canadienne n’a jamais accordé un droit de posséder ou de porter une arme à feu. Il s’agit d’un privilège accordé, par exemple, aux amateurs de chasse sportive. Il est donc faux de prétendre, comme l’affirme la NRA, que toute tentative d’instaurer un contrôle des armes à feu est une conspiration pour interdire toutes les armes ou, pire encore, d’éradiquer toutes les libertés individuelles. Il est plus juste de dire que la NRA exerce démesurément son influence sur les politiciens, américains tout autant que canadiens, afin d’imposer leur idéologie.

Il faut dire les choses clairement. Le contrôle des armes à feu n’est pas simplement une question de sécurité publique, mais un défi de société attachée à des valeurs partagées et transmises. Bien que pertinent, l’encadrement technique des armes à feu ne peut pas suffire à créer un sentiment de sécurité. Les gens qui possèdent des armes à feu sont ou doivent faire partie de la solution. En plus des fonds financiers alloués pour la mise en place d’un registre des armes, il faut aussi miser sur l’éducation, sur les valeurs de tolérance dans notre agir collectif et sur le soutien moral et psychologique offert aux victimes d’acte criminel causé par des armes à feu.

Jalons historiques du peuple québécois depuis la Nouvelle-France jusqu’à nos jours.

Les nouveaux arrivants ont parfois de la difficulté à comprendre la culture québécoise; mœurs, valeurs, traditions, références religieuses, modernité, etc. Ce n’est pas facile de s’y retrouver sans une connaissance générale de l’histoire qui façonne « les gens de ce pays ».

Le Centre Afrika vous convie à une présentation des principaux jalons historiques du Québec afin de vous permettre de saisir un peu mieux l’identité de ce peuple qui traverse une période d’incertitude identitaire. Quelle contribution « les nouveaux arrivants » sauront apporter à leur société d’accueil?

Conférencier : Serge St-Arneault, M.Afr. Directeur du Centre Afrika.

Vendredi 23 février 2018 de 11h00 à 15h00 au Centre Afrika, 1644, rue Saint-Hubert, Montréal (Métro Berri-UQAM).

Activité gratuite, dégustation sur place. Pour inscription : contacter les intervenants au Centre Afrika, 514 843-4019 poste 221 ou intervention@centreafrika.com

Cette activité est réalisée grâce à la contribution de nos partenaires que sont la ville de Montréal et le ministère de l’Immigration, Diversité et Inclusion du gouvernement du Québec dans le cadre du projet : Accompagnement des personnes issues de l’immigration pour une intégration durable.

Entrevue sur les ondes de Radio VM avec le père Gilles Barrette, réalisé par Jean-Philippe Trottier à l’émission ‘Questions d’Actualité’.

gilles_barette PNGRésumé du message du père Gilles Barrette :

Ce sont les évêques d’Algérie qui ont publié un communiqué commun. J’ai plus d’une fois mentionné la solidarité entre les béatifiés catholiques et les nombreux musulmans qui ont été tués parce qu’ils étaient fidèles à leur conscience.

Au-delà des martyrs catholiques, leur béatification béatifie le martyre des hommes et femmes, catholiques, musulmans, qui, en solidarité, ont vécu ensemble la même tragédie humaine et sociopolitique, en fidélité à leur conscience. C’est un des aspects inattendus du dialogue islamo-chrétien. C’est non plus quelques personnes catholiques qui sont béatifiées, mais une attitude de conscience, très proche de ce que propose l’évangile: pour la justice, pour la vérité, pour la défense de la personne humaine et de sa dignité. D’où le terme que j’ai employé : solidarité dans la fidélité à la conscience personnelle. Tel était aussi le sens de la présence en terre algérienne de ces catholiques aujourd’hui béatifiés. Non pas convertir, mais aider les gens à se tourner, corps et âme, vers Dieu, de toute leur conscience, de tout leur cœur. Gilles

Quelques extraits de l’entrevue :

«Certes, les 19 religieux chrétiens martyrs sont une toute petite fraction par rapport aux 200,000 musulmans qui ont perdu leur vie lors de la guerre civile qui a secoué l’Algérie il y a une vingtaine d’années. Par contre, leur béatification est en accord avec leur conscience personnelle tout autant que celle de leurs 200,000 frères et sœurs musulmans qui ont été martyrisés en fidélité avec leur conscience personnelle pour la justice, pour la vérité. »

 « Les béatifiés catholiques d’Algérie sont semblables à une lumière qui éclaire les peuples au milieu desquels ils ont vécu. (…)  La lettre des Évêques est un constat des l’évolution des relations entre les musulmans et les catholiques. (…) Les Évêques n’ont pas voulu isoler les 19 martyrs du peuple martyr au milieu duquel ils ont vécu. »

« Nous assistons à un dialogue interreligieux dans le sang versé en faisant et continuant de faire UN sous le regard de Dieu. »

« On ne convertit pas, on témoigne! On est présent, sensible. Il s’agit d’une présence d’amitié et de compassion, une sorte d’entré en matière humaine, d’homme à homme, d’homme à femme, de femme à femme sur le plan de l’humanité. »

« Tous les efforts qui se poursuivent actuellement dans le dialogue interreligieux mettent en évidence, de la part du christianisme catholique, la rencontre que Jésus a faite avec ses contemporains. Être à l’image de Jésus c’est être attentif par compassion, sans condescendance, aux situations dans lesquelles les gens vivent. »

Réalisée le 12 février 2018. Durée de 18 minutes 25 secondes.

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Communiqué des évêques;
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