Archives pour la catégorie Lettres de Serge

Funérailles du père Roger Bélanger, M.Afr

Julien Cormier

Texte de Julien Cormier, 11 mai 2024.

Sous la présidence de Réal Doucet, supérieur provincial des Missionnaires d’Afrique pour les Amériques, avec une trentaine de membres de sa famille, frères, sœurs, conjoints, neveux et nièces, et autant de confrères et consœurs Pères Blancs, Sœurs Blanches, hommages et célébration de la vie de notre confrère Roger Bélanger, décédé le 24 avril dernier.

« Souviens-toi, o homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière ! » (liturgie du mercredi des cendres) – « Je sais moi que mon Rédempteur est vivant et que je reviendrai à la vie » (livre de Job).

En présence de ses cendres (dans un coffret) et avec le sentiment que l’esprit de Roger était avec nous pour dire « Merci mon Dieu de la belle vie que j’ai eu » … que « nos parents nous ont donnée » … que « NOUS avons vécu ensemble, tant sur la ferme d’Amqui, qu’en Afrique au Malawi et au centre Afrika à Montréal », nous avons pu sourire aux différentes anecdotes racontées… Un style de communication de « la Bonne Nouvelle » que Roger pratiquait avec talent. Assez loin des formulations dogmatiques et idéologiques. Dans l’ambiance de l’auteur spirituel Maurice Zundel : « Je ne crois pas en Dieu, je le vis. »

Les différents hommages à la vie de service de Roger et l’homélie de Denis-Paul Hamelin nous ont tous ramenés au chant de la promesse scoute résumant « la religion de Roger ».

Des funérailles dans la simplicité d’une salle du Centre Afrika, comme si nous étions autour d’un feu de camp animé par Roger, le coureur des bois, l’homme qui préférait la brousse, du Québec ou du Malawi, le technicien de la transformation de la sève de l’érable en sirop, en tire, en sucre selon les méthodes ancestrales.

Jean-François Bélanger et conversation avec une religieuse.

Les Québécois reconnaîtront sur quelques photos le neveu Jean-François Bélanger[1], grand reporter international à la télévision de Radio-Canada qui a donné un témoignage bien senti … et plein d’émotion.


[1] Jean-François Bélanger est reporter national. Il fait ses débuts à la télévision de Radio-Canada à Moncton, en 1989, puis poursuit sa carrière à Paris comme correspondant pour Le Téléjournal et Le Point. En 1997, il revient à Montréal, successivement aux émissions Le Point et Zone libre. Il est correspondant en Afrique de 2001 à 2007. De 2007 à 2010, il est reporter national au Téléjournal. De 2010 à 2014, Jean-François Bélanger est correspondant à Moscou, puis à Paris, de 2014 à 2019. Il sera de retour en Amérique, cette fois, comme correspondant au bureau de Washington. Il est depuis 2021 établit à Montréal.

40e anniversaire de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal

Des experts se penchent sur les défis de l’Église lors d’un panel offert dans le cadre du 40e anniversaire de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal

La Fondation du Grand Séminaire de Montréal a célébré un moment historique le samedi 4 mai 2024 en commémorant son 40e anniversaire avec un panel d’experts éminents. Sous le thème « En Église, à la rencontre des défis contemporains », cet événement a été une opportunité unique de réflexion et de dialogue. Le panel a captivé un public diversifié d’environ 50 personnes, témoignant ainsi de l’intérêt croissant pour ces questions cruciales.

Yves Guérette, Ellen Roderick, Guy Guindon et Édouard Shatov

Montréal, le 9 mai 2024

La Fondation du Grand Séminaire de Montréal a commémoré son 40e anniversaire avec un panel d’experts réunis le samedi 4 mai 2024. Sous le thème « En Église, à la rencontre des défis contemporains », Ellen Roderick, Yves Guérette, Guy Guindon et Édouard Shatov ont abordé différentes pistes de réflexion, le tout animé par Francis Denis.

L’événement a réuni un public diversifié d’environ 50 personnes, témoignant d’un intérêt certain pour l’exploration des enjeux pressants auxquels fait face l’Église et la société. Le panel, qui s’est tenu au Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal, a fourni une tribune pour un dialogue engageant et des réflexions éclairantes sur la manière de naviguer dans les complexités des défis contemporains en Église.

« Ce panel incarne très bien l’esprit de la mission de notre fondation au cours des quatre dernières décennies, celle de composer avec les défis de chaque époque afin d’assurer une formation actualisée et de qualité à tous nos leaders catholiques d’aujourd’hui et de demain, explique Alexandrina Diac, directrice générale de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal. Ce moment de partage et de discussion nous a donné l’opportunité de remercier nos donateurs et donatrices pour leur fidèle appui au fil des ans, lequel nous permet d’assurer la pérennité d’une institution plus que nécessaire pour notre Église et notre société. »

Ellen Roderick[1], directrice du Centre diocésain pour le mariage, la vie et la famille, à l’archidiocèse de Montréal, a débuté en faisant un retour sur les fondements théologiques et anthropologiques sur la quête de sens et la vie chrétienne, mettant de l’avant la centralité de la famille et l’importance de considérer les parents comme premiers missionnaires.

De son côté, Yves Guérette[2], professeur à la Faculté de sciences religieuses à l’Université Laval, a pris la parole de façon convaincante afin d’aborder le sujet de la conversion missionnaire de l’Église dans le cadre de ce changement d’époque, permettant également à l’auditoire de mieux faire la distinction entre prosélytisme et mission.

Guy Guindon[3], recteur du Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal a poursuivi en parlant de la formation des leaders catholiques dans une dynamique missionnaire et de l’importance de voir les défis actuels comme des opportunités.

Édouard Shatov[4], directeur du Centre Culture et Foi au Montmartre à Québec, a terminé en invitant les participants à être des témoins crédibles de l’Évangile, en misant toujours sur la vérité, la cohérence, la beauté, l’amour, la confiance afin de passer de l’état de domination à l’état de service et de retrouver la fraicheur de l’Esprit.

Après cette enrichissante discussion et une période de questions avec le public, Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, a présidé une messe, offrant aux participants une occasion de réflexion spirituelle et de communion. Une réception festive s’en est suivie, avec plusieurs prix de présence pour ceux et celles qui se sont déplacés en personne.

À propos de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal

Fondée en 1984 par l’Association des Anciens du Grand Séminaire et un groupe de laïcs, la Fondation soutient concrètement le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal afin d’offrir une formation de qualité et adaptée à la réalité de ce monde pour toute personne désirant œuvrer en Église ou pour enrichir leur soif de connaissance et de formation personnelle et chrétienne. La Fondation célèbre en 2024 son 40e anniversaire d’existence. Pour en savoir plus ou pour faire un don, visitez le fgsm.org.

Pour toute question ou demande d’information supplémentaire :

Aline Bedros, Torchia Communications – 514-250-2332 – aline@torchiacom.com


[1] Mme Ellen Roderick, Professeure, Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal

[2] Yves Guérette, Directeur de programmes en théologie pratique, Professeur agrégé, Université Laval

[3] M. Guy Guindon, PSS – Recteur, Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal

[4] Édouard Shatov, directeur du Centre Culture et Foi au Montmartre à Québec. Un pèlerin russe au XXIe siècle : Entretiens avec Édouard Shatov

Au sujet de PolySeSouvient

PHOTO : En mars 2021, une quarantaine de membres de familles et de survivants du féminicide du 6 décembre 1989 ont publiquement retiré au Très Honorable premier ministre du Canada, Justin Trudeau, son invitation à prendre part à la cérémonie annuelle qui a lieu chaque année sur le mont Royal à Montréal après qu’il eut brisé sa promesse d’éliminer les armes d’assaut sur le marché canadien. (Sean Kilpatrick/La Presse Canadienne)

PAROLE AUX LECTEURS / LE NOUVELLISTE, 5 mai 2024

L’interdiction des armes d’assaut est le cheval de bataille des familles et des étudiants de Polytechnique depuis 35 ans. D’une lenteur proverbiale, le gouvernement fédéral s’est finalement engagé à retirer du marché de nombreuses armes à feu. Il est maintenant embourbé par le récent refus de Poste Canada de participer au programme d’achat de 140 000 de ces armes. Aura-t-il vraiment le courage politique pour d’atteindre ses objectifs en 2025, en pleine année électorale ?

PolySeSouvient a toujours été actif et exprimé son opinion avec de solides études et preuves à l’appui. Beaucoup de gens se posent des questions à son sujet.

Mise à jour historique de PolySeSouvient

L’histoire de PolySeSouvient en est une de dévouement persistant et de l’engagement militant d’une poignée de fervents bénévoles pour une cause titanesque ; notamment l’abolition complète et définitive de la vente libre et de l’utilisation d’armes à feu de type militaire normalement réservées à l’usage professionnel des soldats de l’armée canadienne.

Ce concept est simple à comprendre. Il n’est pas normal que des armes de guerre soient entre les mains de simples citoyens. Depuis la tragédie du 6 décembre 1989, 80 % des Canadiens appuient, sondage après sondage, le bannissement d’armes à feu semi-automatiques à grande capacité. Trop souvent, aux États-Unis, ces mêmes armes sont utilisées lors de tueries de masse.

Aux yeux de PolySeSouvient, il n’a jamais été question d’empêcher l’achat et l’utilisation d’armes de chasse par des citoyens honnêtes et respectueux des lois. Pourtant, les associations pro-armes cherchent par tous les moyens à discréditer PolySeSouvient par une rhétorique qui frôle les théories conspirationnistes. Comment se peut-il, pensent-ils, qu’une poignée de bénévoles leur tiennent tête? C’est ainsi qu’ils menacent constamment de poursuivre PolySeSouvient lorsque nous dévoilons leurs propres comportements odieux quand, par exemple, ils harcèlent les députés ou les employés de firmes qui travaillent pour le gouvernement sur des aspects complexes concernant le contrôle des armes.

Elles-mêmes largement soutenues financièrement par l’industrie de l’armement, les clubs de tirs et les propriétaires d’armes de poing ou d’assaut, les associations pro-armes dénoncent constamment le financement public de PolySeSouvient sans jamais fournir de preuves. Les pro-armes ne peuvent pas croire qu’on peut être aussi efficace sans bureau ni une grande équipe d’employés. Les demandes d’accès à l’information et les recherches sur Internet concernant le financement de PolySeSouvient abondent !

PolySeSouvient est libre de tout autre intérêt. Aucun membre de PolySeSouvient ne profite personnellement de son militantisme. Notre organisation n’a rien à perdre non plus et nous sommes entièrement autonomes. Nous avons exercé cette liberté de façon magistrale au mois de mars 2021 lorsqu’une quarantaine de membres de familles et de survivants du féminicide du 6 décembre 1989 ont publiquement retiré au Très Honorable premier ministre du Canada, Justin Trudeau, son invitation à prendre part à la cérémonie annuelle qui a lieu chaque année sur le Mont-Royal à Montréal après qu’il ait brisé sa promesse d’éliminer les armes d’assaut sur le marché canadien. Nous refusons tout compromis pour la sécurité publique et nous sommes persistants. La voix des familles endeuillées est sans doute la PLUS CRÉDIBLE de toute autre voix dans ce débat. En effet, Justin Trudeau est finalement revenu sur sa décision en déclarant qu’« on a écouté PolySeSouvient ».

L’épisode le plus douloureux a cependant eu lieu avec la perte de la plupart des mesures adoptées à la fin de l’année 1995 à la suite de l’élection d’un gouvernement majoritaire dirigé par le Parti conservateur du Canada. Or, l’abolition du registre national des armes à feu par le gouvernement de Stephen Harper en 2012, suivi par l’affaiblissement d’une série d’autres mesures en 2015, a été suivie par une augmentation de 43% de crimes violents par armes à feu depuis 2013.

Combats réussis de PolySeSouvient

1) l’instauration d’un registre des armes québécois à la suite à l’abolition du registre fédéral par le gouvernement Harper;

2) des mesures solides pour protéger les victimes de violence conjugale (projet de Loi C-21), comme la révocation automatique du permis de possession d’armes pour tout individu dont les autorités ont des doutes raisonnables de croire qu’il est impliqué dans la violence conjugale, y compris le contrôle coercitif;

3) un gel fédéral sur l’acquisition d’armes de poing – c’est-à-dire un « phase-out » sur deux ou trois générations de la possession de telles armes;

4) et la prohibition d’environ 2000 modèles d’armes d’assaut qui demeurent encore chez leurs propriétaires en attendant le programme de rachat.

Malgré les reculs et les récents progrès, nous devons continuer de nous battre pour concrétiser le libellé de la pétition des étudiants de l’École Polytechnique de Montréal de 1990 qui demandait l’interdiction des armes d’assaut. Cette pétition avait récolté plus d’un demi-million de signatures à une époque où les réseaux sociaux sur internet n’existaient pas. Oui, le combat continue, car l’interdiction décrétée par le gouvernement fédéral en 2020 est incomplète et de nouveaux modèles d’armes d’assaut continuent d’être introduits sur le marché.

Serge St-Arneault, membre de PolySeSouvient, blogueur et journaliste à l’AMéCO.

Brian Mulroney – mes souvenirs

De Serge St-Arneault, Montréal, 23 mars 2024

De fait, je n’ai jamais rencontré Brian Mulroney. Néanmoins, comme les éloges le montrent abondamment à la suite de son décès le 29 février 2024, je porte moi aussi une grande admiration pour cet homme d’État.

J’ai même préparé un repas de fête pour souligner sa réélection en 1988. À cette époque, j’étais de retour au Zaïre après mon ordination sacerdotale en 1987. Je lui avais même écrit une lettre de félicitation envoyée de Gety. C’était un peu insensé. Je me suis souvent demandé ce qui m’avait incité à célébrer la victoire électorale de Brian Mulroney. Je ne pense pas un jour trouver une réponse. Il s’agissait d’une réaction spontanée. Toujours est-il que ce jour-là, nous avons bien mangé.

Ce matin, sous une fine neige tombante, je me suis rendu près de la basilique Notre-Dame située au Vieux Port de Montréal. C’est à ce même endroit, le 11 décembre 1989, qu’ont eu lieu les funérailles des 14 victimes de la tragédie de la Polytechnique. J’étais alors absent.

Du fond de la brousse africaine, j’ai eu écho du drame en écoutant les nouvelles radiophoniques sur Radio-Canada International. Faute de moyen de communication rapide à cette époque, ce n’est que deux semaines plus tard que j’ai reçu la nouvelle qu’Annie était l’une de celles qui avaient été tuées. Il m’a fallu deux autres semaines pour organiser un voyage imprévu vers le Canada.

Aujourd’hui donc, j’ai voulu être présent au moment des funérailles de Brian Mulroney même si cela était réservé aux invités de marque sélectionnés par la famille. Néanmoins, de la rue adjacente, j’ai pu voir au loin ce qui se passait. C’est à ce même endroit que le premier ministre du Canada, le très honorable Brian Mulroney, était présent lors des funérailles nationales des victimes du féminicide du 6 décembre 1989. Et c’est grâce à lui que de nouvelles mesures pour un meilleur contrôle des armes à feu ont vu le jour au Canada.

Loi C-17 en 1991

Cette loi a modifié le Code criminel et d’autres lois liées aux armes à feu. Elle a été adoptée en réponse à la fusillade de l’École polytechnique de Montréal en 1989. En faveur du contrôle des armes à feu, le leadership de Brian Mulroney a été déterminant pour l’adoption par son gouvernement en 1991 de la Loi C-17 sur les armes à feu.

Cette loi a introduit des restrictions plus strictes sur la possession et l’utilisation d’armes à feu au Canada. Elle a notamment créé la catégorie des armes restreintes et a imposé des exigences plus rigoureuses pour l’obtention de permis de possession d’armes à feu.

Le registre national des armes à feu au Canada a été mis en place en 1995 en vertu de cette Loi. Cependant, en 2012, le gouvernement fédéral dirigé par Stephen Harper a aboli ce registre. À noter qu’il s’agissait de deux gouvernements de la même formation politique, l’un plus ‘progressiste’ et l’autre ‘réformiste’.

Basilique Saint-Patrick

Je suis allé à la basilique Saint-Patrick vendredi après-midi où reposait en chapelle ardente Brian Mulroney. Le service de sécurité était bien visible, efficace et très courtois. Il n’y avait pas foule.

Cela m’a permis de saluer Mark Mulroney, l’un de ses quatre enfants. Je lui ai brièvement expliqué combien les membres de ma famille avaient apprécié son intervention sur la question du contrôle des armes à feu, lui qui était présent lors des funérailles nationales du 11 décembre 1989 à la basilique Notre-Dame. Mark a apprécié ma confidence; « Je me souviendrai de vos paroles. Merci ».

Je me suis approché du cercueil où était déposé le drapeau du Canada. Une légère émotion sacrée m’a envahie lorsque j’ai brièvement touché ce drapeau.

Merci, Monsieur Brian Mulroney. Que Dieu vous récompense pour le don de votre vie pour un monde meilleur, ici au Canada, et ailleurs dans le monde.

LIENS

À la mémoire du très honorable Brian Mulroney, C.P., C.C., G.O.Q.

Le blasphème de Denis Villeneuve

Le Devoir, 9 mars 2024. Jean-François Lisée, auteur et chroniqueur, a dirigé le PQ de 2016 à 2018.

Le premier thème développé par Jean-François Lisée dans son article est celui du juron « tabarnak » que Denis Villeneuve a cherché en vain à faire dire à l’acteur Josh Brolin. L’authenticité du ton n’y était pas !

Plus sérieusement, selon Lisée, « Villeneuve invente deux fractures (dans son film) : une entre les jeunes, religio-sceptiques, et les vieux, croyants ; une autre entre les nordistes, laïcs, et les sudistes, fondamentalistes. On croirait le Québécois de la loi 21 juger durement l’obscurantisme des Américains de la Bible Belt ».

Villeneuve au micro de Patrick Masbourian précise qu’« une des idées principales de la Révolution tranquille au Québec a été de dissocier cette société laïque là, qui s’est éloignée du joug de l’Église. […] Le Québec a été un laboratoire extraordinaire pour ça, et je pense que c’est là où je pourrais dire que mon adaptation à une sensibilité québécoise ».

Une sensibilité québécoise = un laboratoire extraordinaire !

Lisée ajoute que « l’irrévérence anticatholique des Cyniques de sa jeunesse sourd dans une scène — inimaginable dans le livre — où Villeneuve se moque du discours circulaire religieux ». (…) Villeneuve « en profite pour infuser une œuvre phare de la culture occidentale de convictions laïques, antimonarchistes et féministes forgées dans son Québec natal, ce « laboratoire extraordinaire ».

La Révolution tranquille, toujours et partout !

J’ai souvent abordé le thème de la Révolution tranquille et ce qu’elle a représenté pour moi dans mon adolescence. Un souvenir d’enfance illustre aussi ce propos : Qu’est qu’on est venu faire icitte ?

Dans le témoignage de MA RÉVOLUTION TRANQUILLE (MA RÉVOLUTION TRANQUILLE, SUITE), j’ai soulevé comment les Cyniques ont joué un rôle crucial à l’époque de la Révolution tranquille qui fut un « laboratoire extraordinaire », aux dires de Denis Villeneuve. À tel point qu’une soixantaine d’année plus tard, l’adaptation d’un roman de science-fiction publié aux États-Unis en 1965 par écrivain Frank Herbert, intitulé Dune, soit imagé par un talentueux metteur en scène qui a grandi dans ce « laboratoire extraordinaire » issue d’une société qui « s’est éloigné du joug de l’Église ».

Frank Herbert a écrit son roman où son imaginaire littéraire créait un monde en transformation qui se déroulait au même moment avec frénésie au Québec. Intéressant !

Le ridicule

Selon Lisée, Villeneuve a réussi à tourner les croyants en ridicule. C’est précisément le rôle qu’ont joué les Cyniques avec brio. Le ridicule provoque le rire, la moquerie, la dérision. À ce titre, le ridicule libère du carcan imposé par une structure dominante. Elle est une soupape qui permet d’évacuer la rancœur et cicatrise les blessures émotionnelles.

Or, la saga romanesque de Dune aborde beaucoup plus de thèmes dont l’écologie planétaire, l’organisation politique et religieuse, les rivalités politiques et économiques, l’accessibilité aux ressources, l’intelligence artificielle, les robots intelligents, les manipulations génétiques, le mysticisme et le contrôle des religions pour guider la population.

Frank Herbert a étonnamment été inspiré pour aborder tant de thèmes qui sont aujourd’hui si cruciaux. En serait-il de même de notre « laboratoire extraordinaire » à la sauce québécoise dont les jurons proverbiaux sont devenus légendaires ?

Le joug de l’Église

Il me semble que le joug de l’Église qui a été dénoncé lors de la Révolution tranquille est précisément cette tentative de tout contrôler, jusqu’à la chambre à coucher. Ce contrôle n’existe plus au Québec. Les gens, même les croyants, gardent maintenant leur distance et se méfient.

Les tentatives de contrôle viennent d’ailleurs, telles que les théories de complots. Gilles Petel l’explique abondamment dans son livre Pandémie et complotisme.

Je crois sincèrement que le message du Christ, son Évangile, est avant tout un message de libération. Aussi lourde soit-elle par ses 2000 ans d’histoire, je constate que l’institution de l’Église évolue. Cette évolution s’accompagne de tensions, voire d’oppositions. Nous devons garder en mémoire que la recherche du contrôle, donc de la domination, sera toujours un danger pour l’Église. N’oublions pas que les idéologies religieuses et politiques sont par définition des mécanismes de contrôle.

Même si les lois sont souhaitables pour forger une cohésion sociale, manifestées par des appropriations culturelles d’une extrême variété et richesse, c’est l’esprit de la loi qui importe.

C’est la loi de l’Esprit qui donne la vie dans le Christ Jésus. (Rm, 8, 2)

C’est par l’Esprit que de la foi nous attendons la justice espérée. (Ga 5, 5)

L’Esprit-Saint, l’avez-vous reçu pour avoir écouté le message de la foi ? (Ga 3, 2)

Armes à feu et violence conjugale : Ensemble Montréal, PolySeSouvient et Halte-Femmes Montréal-Nord unissent leur voix 

Photo : Gabriel Comby, étudiant de Polytechnique, Stephanie Valenzuela, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de condition féminine, Nathalie Provost, Heidi Rathjen, Serge St-Arneault, Sophie Lemay, directrice générale de l’organisme Halte-Femmes Montréal-Nord, Stéphane Rouillon et Abdelhaq Sari, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de sécurité publique

Comme en 2019, PolySeSouvient était présent lors d’une conférence de presse tenue à l’Hôtel de Ville de Montréal et organisée par le parti municipal Ensemble Montréal à l’occasion de la Journée mondiale des droits des Femmes.  Le but de ce rassemblement était de réclamer une plus forte réglementation et des protocoles efficaces en lien avec la problématique de la violence conjugale, en plus d’interdire les armes d’assaut et d’introduire d’autres mesures pour venir en aide aux victimes.

PolySeSouvient a de nouveau plaidé auprès de la mairesse Valérie Plante de faire pression sur le gouvernement Trudeau pour une interdiction complète des armes d’assaut. On se souvient que les interventions de Valérie Plante ont été déterminantes pour le gel des armes de poing.

LIENS

Local groups call for action on domestic violence and firearms

Prix Shirlez Greenberg pour PolySeSouvient

Nathalie Croteau et Heidi Rathjen sont les récipiendaires, au nom de PolySeSouvient, d’un prix de reconnaissance de l’Association Nationale Femmes et Droit (ANFD) (National Association of Women and the Law). Ce prestigieux « Prix Shirlez Greenberg » est octroyé pour souligner le 50e anniversaire de cette association qui dirige une coalition de groupes de femmes ayant soutenu le projet de loi C-21.

Collaborant de près avec ANFD depuis plusieurs années, ce prix reconnaît officiellement la contribution de PolySeSouvient dans leur soutien à l’ANFD.

Le travail d’intérêt public de PolySeSouvient a pour objectif de soutenir une réflexion soutenue auprès du public et pousser nos gouvernements à légiférer pour un meilleur contrôle des armes à feu au Québec et au Canada. Heidi Rathjen, Nathalie Provost et leur petite équipe de soutien se sont investis dans cette cause depuis 34 ans !

Encourageons PolySeSouvient !

Malgré l’adoption du C-21, la lutte n’est pas finie. PolySeSouvient va continuer de se battre pour interdire, une fois pour toute, les armes d’assaut au Canada. En effet, des centaines de modèles demeurent encore légaux.

LIENS

Polytechnique survivors honoured for making women safer from gun violence.

The Gazette, Feb 29, 2024

Nathalie Provost and Heidi Rathjen have lobbied for stricter gun control for 34 years. « It takes a lot of courage and leadership to be able to achieve what they have done, » says the National Association of Women and the Law.

NAWL celebrates 50 years of feminist law reform. MONDAY, MARCH 4, 2024 | THE HILL TIMES

Éditorial de la revue La Lettre aux Amis du mois de mars 2024

Porter du fruit (Évangile de Marc, 4, 1-20)

Adolescent, j’ai été fortement captivé par un passage de l’Évangile de Marc (4, 1-20) où Jésus s’adresse à la foule massée sur les bords du lac. Que dit-il ? Bien qu’il soit assis dans une barque, il ne parle pas de la pêche mais des semences tombées en terre. Seules celles tombées dans une bonne terre produisent une abondance de fruits.

Cette semence, expliquera-t-il à ses disciples, est la Parole semée dans les cœurs. Dans l’édition du magazine d’aujourd’hui, nous lisons de magnifiques exemples de semailles réussies même sur des terres appauvries.

Le premier exemple est celui d’un nouveau centre dédié à venir en aide aux missionnaires qui ont traversé de lourdes épreuves. Il s’agit du Centre Bethany situé sur les hautes montagnes des Massaï au Kenya. Des psychothérapeutes sont à leur service pour les aider à cheminer vers un chemin de guérison après une expérience traumatisante. Soucieux de leur environnement, ils investissent également leurs énergies pour planter des arbres et venir en aide aux femmes Massaï qui doivent transporter leur eau avec de lourds récipients.

À la lecture de la revue, vous découvrirez le témoignage émouvant d’un jeune missionnaire qui a été kidnappé et celui d’un confrère plus âgé à qui le Seigneur a converti les épreuves en consolation.

La Parole de Dieu a aussi trouvé une bonne terre dans le cœur de Rudy, un jeune mexicain qui aspire à devenir missionnaire en Afrique. Pour le moment, il fait des efforts pour apprendre le français.

Vous verrez finalement que d’abondants fruits ont été récoltés au cours de l’année 2023 au Centre Afrika. Une foule nombreuse a célébré le premier anniversaire de sa réouverture. La joie, la danse et une table garnie étaient au rendez-vous. Nous rendons grâce à Dieu pour tous ces beaux et bons fruits, œuvre de la foi qui nous anime dans le Christ.

En cliquant sur l’image suivante, vous pouvez lire l’entièreté de la revue en version PDF.

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Lettre to Our Friends, March 2024

Commémoration de l’attentat à la Grande Mosquée de Québec, 29 janvier 2024

Par Serge St-Arneault, M.Afr

À vrai dire, Québec n’est pas si loin de Trois-Rivières. L’autoroute est dégagée comme en été et le trafic est modéré. Je suis en route vers la Grande Mosquée de Québec pour souligner la tuerie qui a eu lieu au même endroit en 2017. Mes pensées voguent entre ces nombreuses tragédies qui ont marqué pour toujours nos vies. Il m’apparaît très clairement que ma présence sur cette autoroute, ce déplacement, est la conséquence d’un triste événement imposé. Je regardais de nouveau la belle photo de ma soeur Annie en essayant d’imaginer ce que nous aurions vécu ensemble, en famille, si le féminicide à la Polytechnique de Montréal n’avait pas eu lieu en 1989.

Me voilà donc dans la mosquée. Je reconnais les lieux. Déjà, les journalistes pointent leurs micros vers le ministre fédéral Jean-Yves Duclos.

Puis, ma nièce Roxanne arrive avec Philippe, son amoureux, que j’ai la joie de présenter à Heidi Rathjen, coordonnatrice de PolySeSouvient. Sans trop tarder, la cérémonie commence. Nous sommes tous assis sur l’immense tapis moelleux qui couvre toute la pièce.

Un homme est assis à notre droite. Il reconnaît Heidi qui est à ma gauche. De toute évidence, ils se connaissent depuis longtemps. Étant au milieu, que faire de mieux que de m’introduire.

  • Bonsoir, je m’appelle Serge. Je suis venu ici en compagnie de Heidi au nom de PolySeSouvient. Je vous présente ma nièce Roxanne et son copain Philippe. C’est la première fois qu’ils viennent ici.
  • Enchanté. Je suis Bruno Marchand, maire de la ville de Québec.

Mariam et Sophie Marois, animatrices de la soirée, présentent le sens du rassemblement : La commémoration citoyenne de l’attentat à la Grande Mosquée de Québec de ce soir est un exercice de mémoire pour faire le point des sept dernières années et pour avancer ensemble.

Les animatrices invitent ensuite Édith Picard, aînée de la nation huronne-wendat de Wendake, à prendre la parole. Dans son mot de bienvenue, elle souhaite que la cérémonie soit pleine de quiétude. Ce ne sera pas tout à fait ce qui arrivera.

L’imam Mohamed Fouad récite ensuite quelques versets du Coran. Il chante en arabe. Sans être excessif, le son est amplifié dans une résonance semblable à un écho lointain, comme s’il s’agissait d’atteindre une immense foule. Pourtant, nous ne sommes qu’une centaine de personnes.

Puis, une minute de silence est respectée en mémoire de ceux qui ont perdu leur vie dans la même salle où a lieu le rassemblement : Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Aboubaker Thabti, Abdelkrim Hassane et Azzedine Soufiane.

Suite de la présentation de Mariam et Sophie Marois

Chaque vie humaine est sacrée, représentant une parcelle de l’humanité tout entière. Le deuil de chaque vie perdue est incommensurable. Mais, nous savons aussi qu’il y a des solidarités dans le deuil. Nous voulons les mettre de l’avant ce soir.

Cette solidarité qui nous accompagne depuis sept ans est une immense richesse ; avec les familles et les proches des victimes, entre les différentes confessions religieuses de la ville de Québec, avec la Nation huronne-wendat et les autres peuples autochtones des territoires voisins, avec l’École Polytechnique de Montréal, la communauté de London en Ontario, la synagogue de Pittsburgh aux États-Unis, la mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande et d’autres. Nous soulignons la présence solidaire de Heidi Rathjen et Serge St-Arneault de PolySeSouvient. Merci d’être avec nous ce soir.

Boufeldja Benabdallah

Je commence à bien connaître Boufledja. Nous nous retrouvons régulièrement pour la cause du contrôle des armes à feu. Aussi, avec le Centre Canadien d’Œcuménisme dont nous sommes membres. Il a le verbe facile et il est bon communicateur. Il transmet ses convictions avec émotions comme dans un livre ouvert.

Il y a beaucoup de bienfaits dans ce monde et nous en remercions Dieu, dit-il. Mais les armes de guerre sont source de violence comme cela s’est produit dans cette mosquée. C’est important de se rappeler tout ça. Nous ne pleurons pas juste vainement. Nous pleurons pour nous rappeler ces moments importants. À travers cette tristesse qui nous a tous frappés, Dieu nous a conduits vers la joie. En effet, le lendemain de la tragédie du 29 janvier 2017, quinze mille personnes ont bravé le froid à moins de 40 degrés pour venir nous dire « nous sommes des vôtres, nous sommes avec vous, nous vous tenons ». Et la joie est née, la joie de ne pas se sentir tout seul, d’être accepté comme des citoyens à part entière.

Nous commémorons cette solidarité laïque et interconfessionnelle. Nous vivons au sein d’un peuple qui a la main sur le cœur et qui est compatissant. Nous ne l’avons jamais oublié. Nous avons, de notre côté, le devoir de mieux connaître l’histoire du Québec et de la comprendre pour devenir un partenaire à part entière. De même avec les peuples des Premières Nations. Nous avons la chance de vivre dans un magnifique pays. Nous n’oublierons jamais les appuis des autorités fédérales, provinciales et municipales. Nous n’oublions pas non plus la lutte de Heidi et de ses sœurs de PolySeSouvient qui ont lutté pendant plus de 32 ans pour faire reconnaître le féminicide de Polytechnique. Elles ont poussé jusqu’à l’adoption de la loi C-21 contre les armes de poings et les armes d’assaut. Bravo pour le travail de PolySeSouvient. Pour notre bien, elles ont donné de leur temps, gratuitement. C’est parce que nous aimons notre pays.

Je souligne la présence de Mona Abuamara, la représentante de la Palestine au Canada. On ne fait pas d’amalgame. Nous sommes solidaires de toutes les tristesses de ce monde. Nous disons qu’après ces tristesses, il nous faut des éclaircies et même des soleils pour transporter nos désirs vers des firmaments extraordinaires. Le peuple palestinien le mérite. De même que tout le Moyen-Orient. Les musulmans ne sont pas contre les Juifs. Ceux-ci forment un peuple tout comme nous. Pourquoi se déchirer entre peuples alors que notre seul désir est de bien vivre ensemble ?

Bruno Marchand, le seul politicien à avoir fait une allocution ce soir-là, à l’invitation des animatrices, doit enjamber mes deux jambes étalées sur le tapis. Je n’y peux rien, je suis incapable de m’assoir en petit bonhomme !

Existe-t-il une parole pour apaiser les cœurs, demande-t-il ? Nous ne cesserons jamais de la chercher !

Je suis convaincu qu’au-delà du mal qui ne cesse de progresser, il y a des hommes et des femmes qui s’activent. Boufeldja a eu raison de nommer Heidi qui se bat depuis des décennies pour s’assurer que ce qui se passe au sud de notre frontière ne se répète pas ici. Un combat de David contre Goliath. Ça, c’est l’action d’une femme de bien, avec Serge et avec les autres.

Un passage de l’écrivain St-Exupéry qui résume l’essentiel que nous devrions porter : « si tu diffères de moi, mon frère, ma sœur, loin de me léser, tu m’enrichis ». La Ville de Québec est riche de ses différences, de ses couleurs, riche de cette capacité à concevoir la vie différemment et continuer de vouloir développer ensemble quelque chose d’unique. Merci à chacun d’entre vous de nous enrichir.

Amira Elghawaby est alors invitée à prendre la parole. En tant que représentante spéciale pour la lutte contre l’islamophobie au Canada, elle se doit tout naturellement de faire son discours en anglais et en français. Son français d’ailleurs est très bon. Il me semble qu’une partie importante de son message prononcé en anglais n’aura aucun impact. D’ailleurs, les médias, du moins ceux que j’ai retracés, ne lui accordent aucune attention. Dommage ! Au sujet du lieu de culte de la mosquée, elle évoque ceci :

Places of worship are meant to represent sacred refuge from the stresses and harshness of the world beyond its walls, and yet, on January 29, 2017, the tranquility that was saw of this room was destroyed by hate, by Islamophobia. And now, we mark the passage of time, seven years since fear, ignorance, demonization, and violent extremism destroy the lives of so many families and shock our country to its very core. (…)

Our collective action has the power to make positive change and ensure that our rights, our freedoms are fully respected, and that we are safe everywhere and anywhere. Notre action collective a le pouvoir de véritablement changer la donne. Merci.

Traduction : Les lieux de culte sont censés représenter un refuge sacré contre le stress et la dureté du monde au-delà de ses murs, et pourtant, le 29 janvier 2017, la tranquillité qu’on y voyait a été détruite par la haine, par l’islamophobie. Et maintenant, nous marquons le passage du temps, sept ans depuis que la peur, l’ignorance, la diabolisation et l’extrémisme violent détruisent la vie de tant de familles et choquent notre pays jusqu’au cœur. (…)

Notre action collective a le pouvoir d’apporter des changements positifs et de garantir que nos droits et nos libertés soient pleinement respectés et que nous soyons en sécurité partout et en tout lieu. Notre action collective a le pouvoir de véritablement changer la donne. Merci.

Zineb Filali et Marjorie Sheyn, deux jeunes Québécoises, ont également pris la parole avec ferveur en insistant sur le respect des différences dans un monde pluraliste. Finalement, la poétesse Houmou Giro a terminé la soirée avec un poème engagé.

Qu’est-ce que les médias ont retenu de la soirée ?

Les médias, me semble-t-il, n’ont pas accordé beaucoup d’intérêt aux différents messages exprimés. Les cris d’un jeune homme proférés à l’endroit du ministre Jean-Yves Duclos ont été disproportionnellement étalés dans les médias. Cet incident a provoqué un grand malaise chez les organisateurs de la soirée. Au moins, ce n’était que des cris, pas des projectiles d’arme à feu !

Le message que je retiens

Je suis déçu que les beaux messages exprimés par les porte-paroles soient passés presque sous silence. Les tragédies bouleversent profondément nos vies. Nous nous retrouvons soudainement, malgré nous, à nous lancer sur de nouveaux et douloureux chemins. Mais, nous ne pleurons pas juste vainement. À travers cette tristesse qui nous a tous frappés, Dieu nous a conduits vers la joie. Ces paroles de Boufeldja sont prophétiques et réconfortantes. Et la joie est née, la joie de ne pas se sentir tout seul, d’être accepté comme des citoyens à part entière, ajoute-t-il.

À mes yeux, le traumatisme de l’ignoble assassinat de Jésus par les Romains reste vif dans la mémoire spirituelle des chrétiens. Une tragédie sans nom, incompréhensible. Pourtant, Jésus avait lui-même prédit que la joie emplirait les cœurs droits.

Nous sommes solidaires de toutes les tristesses de ce monde. Nous disons qu’après ces tristesses, il nous faut des éclaircies et même des soleils pour transporter nos désirs vers des firmaments extraordinaires. (Boufeldja)

Pour les chrétiens, la promesse de la résurrection est ce chemin menant vers ces éclaircies, vers ces soleils transformateurs de firmaments extraordinaires. Merci, Boufeldja, pour ton espérance radieuse, qu’Allah, ton Dieu, t’inspire au-delà du tragique. Notre combat est commun : vivre intensément le respect mutuel dans un vivre ensemble constructif. Notre vocation est commune : rendre grâce à Dieu pour tous ses bienfaits, source de joie profonde, au-delà des épreuves.

LIENS

Sept ans plus tard, Québec se souvient de la tuerie à la grande mosquée

Commémorations sur fond de tensions à Québec

Cérémonie tendue sept ans après la tuerie de la grande mosquée de Québec

Attentat à la grande mosquée de Québec : 7 ans plus tard, « c’est important de se rappeler »

Pour cette seconde commémoration à l’intérieur du lieu de culte où s’est produit l’attentat, les noms des victimes ont retenti sobrement.

Le Soleil : Coup d’éclat à la commémoration de la Grande Mosquée

Invitation – Commémoration du 29 janvier 2024 à Québec

À quelques reprises depuis 2018, j’ai participé aux commémorations de la tragédie du 29 janvier 2017. J’y retournerai cette année en solidarité avec la communauté musulmane de Québec et mon ami Boufeldja Benabdallah. Je vous invite tout particulièrement à suivre la cérémonie qui sera diffusée par internet sur leur page Facebook et leur chaine YouTube

Serge

Texte du Comité citoyen 29 janvier, je me souviens

Le 29 janvier prochain, nous commémorerons le septième anniversaire de l’attentat perpétré contre la Grande mosquée de Québec. Nous nous recueillerons au souvenir de Ibrahima Barry, Mamadou Tanou Barry, Khaled Belkacemi, Abdelkrim Hassane, Azzeddine Soufiane et Aboubaker Thabti, nos six concitoyens de confession musulmane dont la vie a été arrachée le soir du 29 janvier 2017. 

Le Comité citoyen 29 janvier, je me souviens et le Centre culturel islamique de Québec vous invitent à un moment de recueillement le 29 janvier 2024, dans la salle de prière de la Grande Mosquée, située au 2877 chemin Ste-Foy. Ce rassemblement commémoratif nous permettra d’honorer la mémoire des victimes, d’exprimer notre soutien aux survivants, aux familles et aux proches endeuillés, et de continuer à renforcer les solidarités qui nous unissent dans la lutte contre l’islamophobie, le racisme et la haine sous toutes ses formes. 

La cérémonie commencera à 18h et se terminera à 19h. Toute la cérémonie de commémoration sera retransmise en ligne, en direct, de manière à partager ce moment de paix, de recueillement et de solidarité. 

Tous les détails relatifs aux événements entourant la commémoration, incluant les journées de portes ouvertes du CCIQ, seront disponibles sur les réseaux sociaux de la Commémoration citoyenne de l’attentat de la Grande Mosquée de Québec et du et du Centre Culturel Islamique de Québec, ainsi que sur le site internet 29janvierjemesouviens.org.  

Nous vous rappelons que depuis 2021, le 29 janvier est la Journée nationale de commémoration de l’attentat à la mosquée de Québec et d’action contre l’islamophobie. 

Pour soutenir l’organisation de cet événement, nous vous encourageons vivement à : 

  • Diffuser les informations relatives à la commémoration dans vos réseaux; 
  • Inviter vos membres à se joindre à la commémoration sur place ou virtuellement;
  • Poursuivre votre engagement contre l’exclusion, le racisme et l’islamophobie.

Nous vous remercions de poursuivre ce devoir de mémoire et de continuer à vous mobiliser à nos côtés afin que cessent la haine et la violence.

Solidairement,

Le Comité citoyen 29 janvier, je me souviens et le Centre culturel islamique de Québec

LIENS :

TUERIE À LA MOSQUÉE DE QUÉBEC: UNE COMMÉMORATION SOUS LE SIGNE DE L’UNITÉ ET DE LA RÉFLEXION

CHAQUE PERSONNE EST UNE HISTOIRE SACRÉE.

RECUEILLEMENT SPIRITUEL EN MÉMOIRE DES VICTIMES DE L’ATTENTAT DE LA GRANDE MOSQUÉE DE QUÉBEC.

ANNIVERSAIRE DE L’ATTENTAT DE LA GRANDE MOSQUÉE: « J’AI ÉTÉ TRÈS IMPRESSIONNÉ »

« LE PLUS IMPORTANT, C’EST LA SOLIDARITÉ ». ENTREVUE AVEC AUDREY TREMBLAY.