Des membres du Centre culturel islamique de Québec dénoncent l’inaction d’Ottawa

Cinq ans après l’attentat à la grande mosquée de Québec, « rien n’a été fait » pour empêcher l’accès ou le maintien des armes à feu qu’avait en sa possession le tueur, déplorent des membres du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) et des groupes de contrôle des armes.

PHOTO PATRICE LAROCHE, LE SOLEIL. Boufeldja Benabdallah, porte-parole du Centre culturel islamique de Québec, est l’un des signataires de la lettre.

FRÉDÉRIC LACROIX-COUTURE, LA PRESSE CANADIENNE, 27 janvier 2022

À quelques jours des commémorations de la tragédie du 29 janvier 2017, ils interpellent à la fois Québec et Ottawa dans deux lettres distinctes obtenues par La Presse Canadienne.

L’une s’adresse au premier ministre François Legault et à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. L’autre a été envoyée au premier ministre Justin Trudeau et à son ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino.

La vingtaine de signataires mentionnent qu’il « est toujours pénible de savoir » que le tueur de la grande mosquée avait utilisé une arme (de la marque Glock) et cinq chargeurs de dix balles achetés légalement pour commettre son crime, qui a fait six morts et huit blessés. Il avait aussi en toute légalité au moins cinq autres armes et trois armes d’assaut.

Ils soutiennent qu’un « individu avec le même profil pourrait aujourd’hui posséder les mêmes armes et accessoires ».

« Il est absolument néfaste et honteux de constater qu’en cinq ans, RIEN n’a été fait pour changer les circonstances ayant permis à cet individu d’acquérir ou de garder un tel arsenal », dénoncent les principaux signataires Boufeldja Benabdallah, porte-parole du CCIQ, et Mohamed Khabar, l’une des victimes de la fusillade.

Ils sont appuyés par 18 autres personnes représentant entre autres PolySeSouvient, l’Association des Étudiants de Polytechnique, la Coalition pour le contrôle des armes, Ensemble pour Thomas et les Familles liées à Dawson.

Ils avancent que les ventes d’armes de poing atteignent des « niveaux records ». Le fabricant de la marque Glock a même rapporté une hausse de ses ventes canadiennes en 2020, mentionnent les auteurs des lettres, et ce, « grâce à la demande élevée pour le même modèle utilisé pour tuer et blesser nos confrères ».

« Selon nous, cette situation est entièrement due à l’inaction du gouvernement fédéral, qui détient la responsabilité du Code criminel qui classifie les armes “ sans restrictions ”, “ à autorisation restreinte ” ou encore “ prohibées ”, cette dernière étant la catégorie dans laquelle les armes de poing devraient se retrouver », écrivent-ils.

La responsabilité d’Ottawa

Les signataires réclament que le contrôle des armes de poing reste dans les mains du fédéral.

L’hiver dernier, le gouvernement Trudeau proposait dans son projet de loi C-21 — mort au feuilleton avec le déclenchement des élections — de donner le pouvoir aux municipalités d’interdire les armes de poing, ce qui a été mal accueilli par l’Assemblée nationale.

En campagne électorale, les libéraux ont promis d’étendre ce pouvoir aux provinces et territoires.

Dans la lettre adressée au premier ministre Legault, ils demandent au gouvernement québécois « de ne pas permettre au fédéral de se déresponsabiliser dans le dossier des armes de poing ».

Dans celle envoyée au premier ministre Trudeau, ils invitent Ottawa à prendre ses responsabilités pour adopter une législation qui sera mise en œuvre d’un océan à l’autre.

« Même si le gouvernement du Québec décidait d’interdire les armes de poing sur son territoire, leur prolifération dans le reste du Canada se poursuivrait : il s’agirait, après tout, d’une interdiction auprès d’une seule des treize juridictions canadiennes », écrivent les signataires.

Ils déplorent aussi que les armes de style arme d’assaut devenues illégales en 2020 puissent encore se retrouver entre les mains de ceux les ayant achetées avant l’interdiction. Un programme de rachat a été promis par les libéraux fédéraux, mais il se fait toujours attendre.

Lettres signées par :

Boufeldja Benabdallah Mohamed Khabar, Mosquée de Québec

Avec l’appui de :

Maxime Riera, Association des Étudiants de Polytechnique et Mouvement étudiant Pas_Ici

Wendy Cukier, Coalition pour le contrôle des armes

Ken Price, Claire Smith, Danforth Families for Safe Communities

Luna Vadlamudy, Émile Tremblay, Raphael Laurence et Alice Benoit, Ensemble pour Thomas Louise de Sousa,

Kathlene Dixon, Meaghan Hennegan, Familles liées à Dawson

Nathalie Provost, Serge St-Arneault, Suzanne Laplante-Edward, Jim Edward, Jimmy Edward, Sylvie Haviernick, Heidi Rathjen, PolySeSouvient

LIENS – PUBLICATIONS

https://www.lapresse.ca/actualites/2022-01-26/controle-des-armes/des-membres-du-centre-culturel-islamique-de-quebec-denoncent-l-inaction-d-ottawa.php

https://montreal.ctvnews.ca/quebec-muslim-leaders-call-for-federal-handgun-ban-in-letters-to-legault-trudeau-1.5756345 (in over a hundred publications)

https://www.lesoleil.com/2022/01/27/controle-des-armes-linaction-dottawa-denoncee-0d45100d630d71dbeaf12e89f8196603

VIDEO https://montreal.ctvnews.ca/video?clipId=2369980&jwsource=em 

https://www.cbc.ca/news/canada/montreal/quebec-city-muslim-community-more-action-needed-1.6329785

Lettre intégrale dans Québec Hebdo:

Conférence virtuelle sur le thème de la diversité culturelle et l’intégration des immigrants

Le regroupement Canada-Afrique pour le développement durable (CADD) vous invite à suivre une conférence virtuelle sur the thème généraol de la diversité culturelle et l’intégration des immigrants. Plus spécifiquement, le conférencier abordera la question de l’interculturalité.

Conférencier : Serge St-Arneault, M.Afr, directeur du Centre Afrika

Date : samedi 29 janvier 2022

Heure : de 13h00 à 14h00

Au nom de la CADD : Gabriel K. NGARLEM, coordonnateur, 438 936 3697