Nos personnes aînées vulnérables et isolées

Par Serge St-Arneault, M.Afr

J’ai eu le privilège d’être invité à prendre part à une discussion de groupe sur le thème des personnes aînées vulnérables et isolées. J’ai apprécié les échanges d’expérience. J’ai découvert des personnes blessées par les épreuves et, en même temps, d’une grande humanité. L’entraide existe. Le souci de l’autre et de son bien-être est une belle valeur. Le seul fait de trouver un endroit pour en parler est très bénéfique. Osons espérer que cet échange permettra aux organisateurs d’améliorer leur approche auprès de nos personnes aînées vulnérables et seules.

Bref compte rendu de la réunion tenue au
Centre communautaire Ste-Catherine d’Alexandrie (1700 Atateken)

Parrainé par la Communauté bienveillante envers les personnes aînées du territoire Jeanne-Mance sous la direction de Marie-Josée Dupuis, organisatrice communautaire, Santé publique territoriale et développement des communautés. Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CCSMTL), direction des services généraux et des partenariats urbains (DGSPU)

Groupe de discussion; personnes aînées -15 juin de 12h30 à 14h

Animateur : Stéphane Rivard. Nombre de participants : 7

Étape 1. Description d’une personne âgée vulnérable et isolée

Il peut s’agir d’une femme comme d’un homme à mobilité réduite avec un revenu précaire ou modeste, sans conjoint ou enfants. Il arrive qu’une telle personne ait connu ou connaît encore des problèmes de dépendance, problèmes de consommation ou ayant besoin d’une médication pour un trouble important de santé. Il est possible aussi qu’une telle personne soit partiellement analphabète vivant de l’anxiété, du stress, sujet à de la fatigue chronique et manquant de propreté dans son logement, faute d’aide. Ces personnes sont susceptibles de craindre d’être jugées par les autres à cause de leur mobilité réduite utilisant une marchette ou un déambulateur ou encore à cause de leur manque d’estime associé à leur embonpoint ou autre déficience physique. L’isolement s’enracine alors dans la tristesse de vivre et la peur. Ces personnes sont parfois vulnérables aux fraudes ou à la maltraitance ne sachant pas où et comment demander de l’aide.

Finalement, ces personnes hésiteront à demander de l’aide par peur de se retrouver dans un Centre d’Hébergement et de Soins de Longue Durée (CHSLD). La réputation de ces centres d’hébergement a été entachée par les dramatiques reportages diffusés aux nouvelles télévisées, particulièrement au début de la pandémie de la Covid-19.

Un autre aspect à prendre en compte est l’incompétence de certains intervenants ou certaines intervenantes employées dans des immeubles résidentiels. Or, leur but est de venir en aide aux personnes à risque et de trouver des solutions aux problèmes que vivent les personnes seules. Cette crise de confiance est très dommageable.

Étape 2. Comment joindre les personnes seules et vulnérables ?

La crise de confiance évoquée plus haut est le nœud du problème. Il est souhaitable qu’une confiance s’établisse entre les personnes qui vivent dans une même résidence. Un bon voisinage résout bien des problèmes. Mais cela ne règle pas tout. À cause de leur antécédent, il arrive que des gens refusent toute forme d’aide et ferment littéralement leur porte aux visiteurs.

Que faire ?

Il n’est pas facile de répondre à cette question. Idéalement, dans un esprit de confiance entre voisins ou entre personnes seules et leurs intervenants, chacune d’entre elles peut se découvrir des talents cachés. Il ne faut jamais sous-estimer les capacités des gens à mobilité réduite ou isolée de faire preuve de créativité.

Afin de surmonter les manquements, la voie semble être la suivante :

  1. Prendre connaissance des ressources disponibles pour venir en aide aux personnes seules grâce à un bon voisinage, à un professionnalisme au niveau des services offerts dans une résidence, à des services sociaux humains et compétents ou grâce à la bonne humeur d’un pharmacien, etc. 
  2. Se mobiliser dans un esprit d’entraide mutuel afin de trouver de l’aide professionnelle. Celle-ci existe.
  3. Accroître la stimulation malgré les problèmes de surdité, de cécité ou manque d’estime de soi.

Fondamentalement, c’est une question « relationnelle ». Sans relations, nous dépérissons. Certes, la pauvreté entraîne une spirale de problèmes qui s’enracine de plus en plus avec le temps. Or, avoir des relations ne règle pas tout. Le danger des mauvaises relations peut engendrer des tentatives de fraudes ou de maltraitances. Cet aspect a été évoqué plus haut.

Un autre point soulevé par les participants est celui de la vigilance; comment se soucier des uns des autres. Il est très regrettable que des personnes aînées vulnérables et isolées soient découvertes en état de décomposition dans leur appartement des semaines après un décès.

Il faut se rappeler que le bénévolat demeure une œuvre très constructive pour éviter le piège de l’isolement.

Finalement, il a été suggéré d’organiser des visites dans des Centre d’Hébergement et de Soins de Longue Durée (CHSLD) pour les personnes isolées et craintives de se retrouver dans un tel établissement. Le but est de chasser leur peur. Il est très probable qu’elles n’ont pas connaissance des bons soins prodigués par le personnel des CHSLD.

4 réflexions sur « Nos personnes aînées vulnérables et isolées »

  1. Ce problème des personnes âgées isolées et sans ressources est ici très bien circonscrit.
    J’ai la chance d’habiter un appartement attenant à la maison de mon fils. Pour ce faire j’ai vendu la maison que j’habitais qui était fonctionnelle mais trop dispendieuse pour mes moyens. Cela m’a obligée à travailler jusqu’à 76 ans. J’avais la santé pour le faire et je ne regrette rien. Aujourd’hui, ma maison est plus petite mais il y a de la vie autour de moi. J’ai la chance d’avoir mes enfants et petits-enfants près de moi.
    Alors, en lisant cet article ce matin, je ne puis que rendre grâce pour les bienfaits qui pleuvent sur moi…
    Merci Serge xx

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  2. Je suis allée dans un chsld pendant plus de 2 ans pour ma mère. Moi et ma soeur y étaient 7/7 jours à tour de rôle. Ils avaient des activités, on y était, des soupers on était là. On aidait pour les soins, lavage de linge, et surveillance aussi. On s’est fait des amies qui faisaient la même chose que nous, on aidait pour les faire manger, les descendre pour les activités pas juste ma mère. Je peux vous dire que les soins étaient bien administrés, mais les parents doivent être présents dans la mesure du possible. On avait des perles comme préposé, le ménage et les personnes qui préparaient les activités et les bénévoles. Quand tu places ta mère après 44 ans qu’on était ensemble, c’est déchirant autant pour la fille que la mère. Heureusement qu’elle s’adaptait facilement, elle était souriante. A 100 ans elle est partie en 3 jours juste avant la covid. Cela a été bien pour moi et ma soeur car si on n’aurait pas pu la visiter quel horreur. J’ai de très beaux souvenirs de ces après-midi passé avec elle. Merci Seigneur.

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  3. Bonjour Serge, C’est très intéressant, comme toujours! On a tellement de chemin à faire pour nos aînés! Prends soin de toi!

    Envoyé de mon iPad

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