Contrôle d’armes et programmes de rachat: des militants sondent les partis au Québec

Par La Presse Canadienne, 2022

EXTRAIT

PolySeSouvient, un groupe de défense qui comprend des survivants et des familles du féminicide de masse de 1989, a envoyé le questionnaire aux parties cette semaine. Le groupe, qui milite pour un contrôle plus strict des armes à feu, est aussi composé de survivants et de familles de survivants des fusillades au Collège Dawson, de Montréal, et au Centre culturel islamique de Québec.

Nathalie Provost signale que le groupe vise à fournir aux électeurs une meilleure idée de la position des partis sur le contrôle des armes à feu. « L’autre objectif est de montrer aux politiciens qu’il s’agit d’un vrai problème. Avec l’été que nous venons de vivre, nous n’avons pas à le leur rappeler. »

LIEN EN FRANÇAIS : NÉOMÉDIA, LAVAL

Contrôle d’armes et programmes de rachat: des militants sondent les partis au Québec

LIEN EN ANGLAIS : TORONTO STAR

Quebec election: gun control advocates to sound out parties on handgun ban, buybacks

Jubilé sacerdotal de platine du père Louis-Philippe Girard dit Paddy

Hélène Savard, nièce du père Louis-Philippe Girard, MAfr

Retraité et âgé de 98 ans, le père Louis-Philippe Girard habite à Chicoutimi depuis son retour de la Zambie en 2010 où il a vécu 68 ans. Les membres de sa famille ont souligné son jubilé de platine en lui préparant une fête surprise. Hélène Savard, sa nièce, nous partage un compte-rendu de cette belle rencontre.

Paddy, jeune prêtre

J’ai appris du Père Armand Galay que Paddy fêtait cette année 70 ans de vie sacerdotale. J’ai pensé qu’une rencontre familiale s’imposait. J’ai contacté mes sœurs ainsi que des cousines pour leur soumettre ce projet. Cette idée a été acceptée avec enthousiasme et nous nous sommes partagé les tâches : choisir une date, réserver une salle et un traiteur, penser à la décoration, procéder aux invitations, trouver dans les archives familiales des photos, des articles de journaux et des entrevues relatant la vie de notre oncle.

Paddy vient d’une fratrie de dix frères et sœurs, tous décédés à l’exception de Micheline, âgée de 95 ans. Ayant été déclarée positive à la COVID-19, elle n’a pu assister à l’événement. Ce sont ces neveux et nièces et leur descendance qui constituent la continuité, comme Paddy aime si bien nous le répéter.

La date du 13 août 2022 a été retenue en fonction de la présence, au Québec, de son neveu demeurant en Nouvelle-Zélande et de son cousin des États-Unis.

Or, Paddy a été hospitalisé le 27 juillet. Nous devions nous assurer qu’il obtiendrait son congé de l’hôpital pour assister à la fête. Le 10 août, nous avons été soulagés d’apprendre que notre oncle obtiendrait une permission de sortie temporaire. Puis, son médecin nous a informés que Paddy obtiendrait son congé définitif de l’hôpital le 13 août au matin, soit le jour même de sa fête.

Des recommandations nous ont cependant été faites; déplacement en fauteuil roulant, porter un masque et limiter sa consommation d’alcool à une seule bière. En fait, il a pu en consommer un peu plus, car mon frère Pierre avait prévu d’acheter de la bière sans alcool.

Pour qu’il puisse retourner à sa résidence, Paddy devait toutefois renouveler sa prescription de médicaments. Or, il était déjà 11h30 et la pharmacie fermait à midi, au moment même où commençait la fête. J’ai délégué ma sœur Dominique pour aller les chercher. La pharmacienne s’est dévouée en travaillant sur son dossier médical jusqu’à 14h00. Il faut croire que la Providence était de notre côté.

Ce fut une réelle surprise pour Paddy, car nous lui avons dit que nous l’amenions simplement dîner avant de le reconduire chez lui. J’étais accompagné de deux de mes frères. C’est donc avec étonnement qu’il a constaté que nous étions si nombreux pour le fêter.

La salle a été décorée en fonction des années que Paddy a passées en Zambie. Nous avons ajouté des sculptures africaines en ébène, sa gandoura et des photos de Paddy à la pêche, lui qui aime tant la nature. Ma sœur Marie a fait une allocution en lui rappelant l’affection que nous lui portons et l’impact qu’il a eu dans notre famille; mariages, baptêmes, messes en famille, funérailles et autres moments festifs.

Marie avait préparé deux vidéos sur la vie de Paddy. Plusieurs d’entre nous ont pleuré en voyant les images des autres membres de la famille maintenant décédés; nos pères et mères, des cousines, neveux, belle-sœur…

Vidéo 1 : famille Girard
Vidéo 2 : famille Girard

Une fois Paddy de retour à sa résidence, il s’est exclamé : je crois que je suis aimé et cela fait du bien.

Nous nous considérons chanceux d’avoir rendu hommage à notre oncle de son vivant et sommes assurés que ce souvenir allégera sa fin de vie.

Les invités à la fête

Un cousin, une belle-sœur, des ami·es, six Missionnaires d’Afrique, deux religieuses de la congrégation des Sœurs Antoniennes et 23 neveux et nièces ainsi que leurs conjoints ont participé à la fête. Ils provenaient de Chicoutimi, Falardeau, Lévis, Québec, Montréal, Saint-Jean-sur-Richelieu, Boucherville, Saint-Féréol-les-Neige, Chertsey, Nouvelle-Zélande et de la Floride.

Liste partielle de la famille :
Pierre Savard et Suzanne Tremblay, Jean-François Savard et Joseph Gelineau. Sylvie Girard, Fabien Gagnon et le conjoint de Sylvie, Bruno Chantelois. Jérôme Tremblay, François Leprévost, Liliane Girard, Suzanne Tremblay et John Kidd. Roch Tremblay et Claude Tremblay. Pierre et Marie Savard. Hélène Savard.

Autres invités :
Religieuses de la congrégation des Sœurs Antoniennes : France Crousette, Rose-Hélène Boily. Missionnaires d’Afrique : Réal Doucet, Jacques Caron, Jacques Bédard, André Savard, Bernard Tremblay, Yvon Bouchard.

Bref curriculum Vitae de Paddy

Lieu de naissanceSt-Xavier, Chicoutimi
Date25 septembre 1924
Entré au noviciat2 août 1948
Entré au scolasticat14 août 1949
Date du serment missionnaire26 juin 1952
Date de la prêtrise30 janvier 1954
Première nomination en Zambie30 juillet 1954
Lieux d’apostolatNsakuluba, Kabunda, Mapula,
Kawamba, Twingi, Lubwe, Samfya, Mufulira, Lua Luo et Kasamba
Retour définitif au Canadaoctobre 2010 à l’âge de 86 ans

Le mémorial de Mandela à Howick

Serge St-Arneault, MAfr

J’ai eu la chance de me rendre en Afrique du Sud au mois de janvier 2014. À environ 24 km de Pietermaritzburg, la capitale du KwaZulu-Natal (482 km de Pretoria), se trouve un musée dédié au légendaire Nelson Mandela (1918-2013). À l’origine, il s’agissait d’une ferme située à 5 km de la ville de Howick sur la route R103. C’est là que Nelson Mandela a été arrêté le 5 août 1962 après 17 mois de cavale. Il fut ensuite condamné et emprisonné pendant 27 ans avant de devenir président de l’Afrique du Sud.

Le mémorial qui lui est dédié est remarquable à plusieurs égards. En plus du vaste musée situé au haut de la colline, un sentier mène les visiteurs en direction de la route où Mandela fut arrêté.

À première vue, s’élève une étrange sculpture. Le site ressemble à un bosquet de tiges de fer. En se rapprochant, elles laissent progressivement apparaitre le profil de Mandela.

Cette sculpture, l’œuvre de Marco Cianfanelli et de Jeremy Rose, souligne le 50e anniversaire de l’arrestation de Mandela. Elle est composée de 50 colonnes métalliques coupées au laser variant de 6 à 9.5 mètres.

L’article ci-haut est publié dans La lettre aux Amis, septembre 2022. La page couverture montre la gigantesque statue de Nelson Mandela placée devant The Union Buildings, c’est-à-dire le parlement sud-africain à Pretoria. Sans la clairvoyance de Mandela, le pays aurait sombré dans une guerre civile inter-ethnique. Mandela est considéré comme le père de la nation dite arc-en-ciel qui unit tous les Sud-Africains.

Cliquer sur l’image pour ouvrir le lien.

Paroles de sagesse de Nelson Mandela

I dream of an Africa which is in peace with itself.

Je rêve d’une Afrique en paix avec elle-même.

Money won’t crate success; the freedom make it will.

L’argent ne créera pas le succès, ce sont les affranchis qui le feront.

It is never my custom to use words lightly. If 27 years in prison have done anything to us, it was to use the silence of solitude to make us understand how precious words are and how real speech is in its impact on the way people live and die.

Je n’ai jamais l’habitude d’utiliser les mots à la légère. Si 27 ans de prison nous ont fait quelque chose, c’est d’utiliser le silence de la solitude pour nous faire comprendre à quel point les mots sont précieux et à quel point la parole est réelle dans son impact sur la façon dont les gens vivent et meurent.

Gros plan de la statue de Nelson Mandela placée devant The Union Buildings

Soutanes noires et la croix

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Je peux compter sur mes dix doigts le nombre de fois que j’ai porté un col romain depuis mon ordination sacerdotale le 28 juin 1987. J’ai conservé une photo, en souvenir. En revanche, Dieu merci, je n’ai jamais porté une soutane noire quoique je suis bien fier de porter occasionnellement ma gandoura.

En compagnie d’André Duchesneau, maire de La Tuque, en 1987.

Portant ma gandoura en compagnie de Papa Diop, sénégalais

Je mentionne la soutane noire que les curés portaient autrefois, semblable aux habits religieux chez les Sœurs et les Frères, à la suite du témoignage d’une autochtone dans les médias : « Je n’ai eu que du dégout, dit-elle, lorsque j’ai vu ces soutanes noires », en référence avec les membres du clergé qui accompagnaient le pape François lors de sa récente venue en sol canadien.

Pour elle, ce vêtement est synonyme d’agression. Elle en garde un mauvais souvenir. Elle a aussi ajouté que le symbole de la croix représentait l’oppression.

Symbole des premiers chrétiens

La croix n’était pourtant pas le symbole des premiers chrétiens. « Ils utilisaient plutôt les symboles du poisson et des pains en souvenir de la multiplication de ces aliments par Jésus, représentant du même coup le rassemblement eucharistique ainsi que la présence du Christ ressuscité. Le symbole du poisson était accompagné des lettres « ICHTUS » (ἰχθύς) qui peuvent se traduire par « Jésus Christ, Fils de Dieu Sauveur. (1) »

Que faut-il donc faire maintenant au sujet des croix qui font partie du patrimoine culturel du Québec ? Faut-il les enlever de tous les lieux publics comme cela s’est fait à l’Assemblée nationale ?

De fait, il y a eu deux croix. La première datait de 1936 et la second de 1982. Elles sont maintenant réunies et bien visibles près de la porte d’entrée du Salon Bleu (2) que j’ai visité en 2019.

La question suscite beaucoup de controverses comme c’est le cas pour les statues des colonialistes qui sont périodiquement déboulonnées. Que devrions-nous faire des croix comme celle du Mont-Royal (3) qui est devenu une marque de commerce de la Ville de Montréal, visible sur de nombreuses publicités touristiques (4) ?

De plus, des croix surplombent de nombreuses montagnes comme celle à La Tuque où j’ai grandi.

Photos de Simon Pageau, 2021

Le récent voyage apostolique du pape François au Canada se voulait être ‘pénitentiel’, une demande de pardon pour les sévices infligés aux enfants et familles des Premières Nations. La réussite de ce voyage se démontrera avec les suites qui naîtront de cette audacieuse tentative de réconciliation.

Lors de son passage à Québec, le pape François a souligné qu’il serait erroné d’être nostalgique d’un monde sacralisé, d’une société d’autrefois où l’Église et ses ministres avaient plus de pouvoir et d’importance sociale. Selon lui, « la diminution de l’importance sociale de l’Église ou la perte de richesse matérielle et de privilèges demande de réfléchir aux changements dans la société qui ont influencé la façon dont les gens pensent et organisent leur vie (5). »

Toujours selon le pape François, il s’agit de construire une Église « humble, douce, miséricordieuse, qui accompagne les processus, qui travaille avec détermination et sérénité à l’inculturation, qui valorise chacun et chaque diversité culturelle et religieuse. »

Et le symbole de la croix alors ?

Les Premières Nations ont été progressivement dépossédées et relayées dans des ‘réserves’ (6). Pouvons-nous réparer les tords qu’elles ont subit ? Pouvons-nous considérer la demande des femmes mohawks de retirer la croix du Mont-Royal ? Oserions-nous nous déposséder à notre tour d’un puissant symbole qui représente le sacrifice de Jésus-Sauveur ? Ne devons-nous pas nous déposséder de ce puissant symbole comme signe tangible de réconciliation si celui-ci représente l’oppression ?

Pour éviter de sombrer dans une forme de « catholicisme bashing » comme nous subissons souvent le « Québec bashing » au Canada, nous pourrions prendre librement, en tant qu’Église Catholique, l’initiative de revisiter nos symboles publics, éventuellement les modifier, dans le but, toujours selon le pape François, de « promouvoir des relations fraternelles avec tous, avec nos frères et sœurs autochtones, avec chaque sœur et frère que nous rencontrons, parce que dans le visage de chacun se reflète la présence de Dieu. »

La tombe de Maurice Le Noblet Duplessis (1890-1959)

Maurice Le Noblet Duplessis, autrefois Premier Ministre du Québec, décédé le 7 septembre 1959 à Schefferville, est enterré au cimetière Saint-Louis à Trois-Rivières. Sa pierre tombale est particulièrement représentative d’une époque où le politique, le social et le religieux cohabitaient étroitement.

Mais, pourquoi y avoir érigé une si grande croix ? Certes, d’autres pierres tombales portent une croix, mais pas aussi volumineuse. Je présume qu’à cette époque, socialement parlant, un personnage d’État méritait qu’on souligne son statut avec une plus grande croix.

Aujourd’hui, notre sensibilité n’est plus la même. La pierre tombale de René Lévêque au cimetière Saint-Michel de Sillery à Québec ne porte aucune trace d’une croix. Voilà la nouvelle normalité.

Tout compte fait, il est périlleux de retirer les symboles du passé même si elles évoquent l’oppression. Une blessure ne doit pas en engendrer une autre. Cependant, nous bénéficierions tous de revisiter respectueusement le pouvoir des symboles qui ont façonné et qui façonnent différemment maintenant notre vie collective et publique.

Le génocide culturel

Le drame vécu par l’ensemble des Premières Nations est plus profond que les symboles rattachés aux soutanes noires ou aux croix. Il est reconnu que le gouvernement fédéral a mis en place un système de suppression des éléments culturels de ces populations avec le consentement des Églises (Catholiques et Anglicanes). Il s’agit d’une tentative d’assimilation et de génocide culturel. La question est de savoir pourquoi les Églises ne se sont pas opposées à cette idéologie. Le prix à payer pour cette collaboration entre l’État et l’Église est maintenant très lourd.

Prêtre incognito

Je considère la laïcité comme une bénédiction. Mon identité est intimement liée à mon engagement comme prêtre missionnaire. Je suis également heureux de ne pas devoir m’identifier par un habit religieux ou un col romain, sauf pour des fonctions pastorales comme la célébration de la messe.

La séparation de l’État et de l’Église est aussi une bénédiction. Historiquement, l’Église Catholique, tout comme les autres Églises, a tiré profit du pouvoir qu’elle exerçait, même au nom du service évangélique commandé par Jésus.

La diminution du nombre de prêtres et la disparition des certaines communautés religieuses sont également une bénédiction. Les croyants chrétiens catholiques, laïcs et religieux, ont une chance historique pour renouveler la profondeur de leurs expériences spirituelles et d’en témoigner sans recherche de prestige, égaux avec toutes les personnes de bonne foi de toutes les orientations spirituelles et religieuses. L’avenir de nos communautés croyantes et non-croyantes s’oriente vers l’interculturalité, une notion qui affirme que notre diversité culturelle est une richesse, non une menace.

Vers une spiritualité interculturelle

Comment pouvons-nous intégrer la spiritualité de l’interculturalité dans notre quotidien ?

  1. Nous devons être prêts à changer notre regard et nos modes de perception.
    • En développement une démarche constructive.
    • En considérant l’autre personne ou l’autre groupe comme une source de complémentarité.
    • En appréciant l’autre comme un don pour moi, non pas une menace.
    • Ainsi, une communauté interculturelle devient un don pour tous.
  2. Nous devons valoriser la diversité qui est voulue par Dieu.
    • À l’exemple de Moïse qui doit se déchausser pour pénétrer dans le lieu sacré de la rencontre, nous aussi, nous nous déchaussons de nos préjugés pour prioriser la spiritualité de l’interculturalité.
    • Nous sommes tous les enfants d’un même créateur.
    • La diversité est un don de Dieu.
    • La diversité est suscitée par l’Esprit de Dieu.
  3. Nous devons chercher à atteindre ou tendre vers la spiritualité de communion.
    • Pour bien jouer son rôle, l’Église devrait avant tout être la maison ou l’école de la communion.
    • À privilégier : le regard du cœur, l’attention à l’autre, la capacité de voir le positif chez l’autre (personne ou groupe) et partager les fardeaux.
  4. Nous devons construire la fraternité (référence : 1 Jean, 4,20).
    • En élargissant notre « cercle de fraternité »
    • En devenant des LIEUX D’HOSPITALITÉ SOLIDAIRES en privilégiant le vrai dialogue et la construction progressive d’une spiritualité interculturelle dans l’accueil de l’autre.

(1) Contempler le crucifié, par Serge St-Arneault, Espace Perso de Serge, 21 mars 2021.

(2) La médaille de l’Assemblée nationale aux victimes de polytechnique, par Serge St-Arneault, Espace Perso de Serge, 6 décembre 2019.

(3) Montréal remise son crucifix, mais gardera la croix du Mont-Royal, Pierre-André Normandin, La Presse, 21 mars 2019.

(4) Site Web : FOODIES! : Découvrez la nouvelle carte illustrée des meilleurs restaurants de Montréal!

(5) François : la sécularisation, « un défi pour notre imagination pastorale ». Texte de Adélaïde Patrignani, Cité du Vatican, 29 juillet 2022.

(6) Selon Wikipédia, au Canada, une réserve indienne (en anglais : Indian reserve) est une partie des terres de la Couronne mise « à l’usage et au profit » d’un groupe autochtone membre des Premières Nations.