ImmiGRANDS

Par Julien Cormier

Julien Cormier

Vendredi soir, 29 mars 2019. ‘Première’ d’un ‘premier’ film de 25 minutes d’une jeune réalisatrice montréalaise Serine Bentaya et d’une équipe de jeunes artistes enthousiastes et convaincants. Pour la plupart issus de familles d’immigration récente.

Titre du film ‘ImmiGRANDS’. Bon, une fois ce jeu de mot avalé, on embarque dans (le début) d’un vrai film au rythme cinématographique très moderne. Ce n’est pas du théâtre filmé. Bons éclairages réalistes. Les deux principaux personnages avec acteurs crédibles. On s’y attache. On voudrait en connaitre plus. Et c’est fini.

Un premier film qui ne peut-être qu’un tremplin pour l’équipe multiculturelle qui l’a réalisé, vers des œuvres plus importantes. Le thème: la vie à Montréal d’une jeune femme (qui travaille mais n’est pas reconnue pour ses compétences parce qu’elle porte le voile) et de son frère qui glandouille à la maison, boit de l’alcool et, à court d’argent, va dévaliser la caisse d’un dépanneur (petite épicerie). Il se retrouve en prison. «Il se retrouve» (il retrouve son identité et sa dignité).

En parallèle, l’histoire esquissée d’un jeune artiste peintre qui vit dans la pauvreté mais réussit finalement à exposer ses œuvres et à en vendre quelques-unes pour payer ses arriérés de logement.

Film d’action bien menée sur identité, authenticité, respect de l’autre dans sa complémentarité et sa différence. «Si tu es authentique et vraie, tu seras vite entourée de personnes authentiques et vraies» dit Serine Bentaya, la réalisatrice qui est montréalaise, née dans une famille venue d’Algérie. Et une grande artiste calligraphe en écriture arabe (photos trouvées sur son site facebook).

Guy Mushagalusa et Serge St-Arneault

Grâce à mon confrère Serge St-Arneault , j’ai pu assister à cette première dans un amphithéâtre de la Bibliothèque Nationale du Québec, face au Carré Viger. Serge tient un rôle dans ce film, gérant de la galerie d’art africain Espace Mushagalusa. Dans la vie réelle, Serge est directeur du Centre Afrika, rue Saint- Hubert. Et l’Espace Mushagalusa est à cinq minutes à pied sur la rue Ontario.

«Lumière éternelle» pour les victimes de Polytechnique

Par Benoit LeBlanc, Courrier Laval, Publié le 7 décembre 2018

À 17h, chaque 6 décembre pour les 5 prochaines années, le carillon de la Place Claude-Léveillée jouera la pièce musicale Lux Aeterna en mémoire des 14 jeunes femmes assassinées lors de la tuerie misogyne de l’École Polytechnique, en 1989.

 «En 2014, nous étions réunis ici pour souligner les 25 ans du massacre de Polytechnique, a déclaré Marie-Ève Surprenant, coordonnatrice de la Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF). Aujourd’hui, nous inaugurons une trace permanente avec cette œuvre pour chœur et carillon exprimant tout le potentiel de recueillement de la musique.»

Après quelques discours d’usage, dont celui du maire Marc Demers affirmant que tous devaient «se rappeler pour que ça ne puisse pas se répéter», la chorale de la Faculté de musique de l’Université de Montréal (UdeM), sous la direction de Raymond Perrin, a accompagné l’envolée des cloches, marquant ainsi l’inauguration de l’œuvre permanente, le 6 décembre, devant le campus lavallois de l’UdeM.

Cette Lux Aeterna, qui veut dire lumière éternelle en français, a été composée par Estelle Lemire. Cette dernière a découpé sa pièce symboliquement en 14 sections ponctuées d’autant de points de suspension et une finale au carillon.

«C’est avec un sentiment de responsabilité que j’ai approché cette création, a affirmé celle qui étudiait au Conservatoire de musique de Montréal durant le tragique événement. Les jeunes femmes qui vont chanter aujourd’hui ont l’âge qu’avaient les femmes arrachées à la vie il y a 29 ans.»

«Après avoir exploré différentes façons de rendre hommage à la mémoire de ces jeunes femmes, nous avons reçu, de manière très symboliques, 14 soumissions de 14 compositrices à la démarche unique», de préciser Marie-Ève Surprenant.

Rappelons que la Ville avait organisé, en mars, un appel de projets dédié aux compositrices québécoises professionnelles.

Émotion et respect

Près de 200 personnes se sont rassemblées pour assister à ce dévoilement attendu depuis de nombreuses années par les organismes de femmes lavallois.

Avant la musique, 14 femmes et fillettes, appartenant au réseau d’ingénieures Elles@Stantech et au milieu communautaire, ont déposé chacune une rose blanche au pied du carillon en mémoire des victimes, avant que la foule observe une minute de silence.

«Depuis le 25 novembre, nous vivons les 12 jours d’action contre la violence envers les femmes qui culminent aujourd’hui, de souligner Mélanie Guénette, coordonnatrice de la Table de concertation en violence conjugale et agressions à caractère sexuel de Laval. Il est important de se mobiliser afin de contrer toutes formes de violence envers les femmes.»