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Clarification nécessaire de la définition permanente des armes d’assaut de style militaire

Photo Serge St-Arneault : vue du parlement canadien de la fenêtre de l’édifice Wellington.

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Encore une fois[i], je me suis retrouvé à l’édifice Wellington à Ottawa pour accompagner Heidi Rathjen, Nathalie Provost et Boufeldja Benabdallah qui étaient invités à faire partie d’un groupe de témoins et à comparaître lors de la 57e séance du Comité permanent de la sécurité publique et de la sécurité nationale (SECU) de la Chambre des Communes pour l’étude sur les effets des amendements retirés (G-4 et G-46) au projet de loi C-21, Loi modifiant certaines lois et d’autres textes en conséquence (armes à feu).

Selon Francis Langlois, membre associé à l’observatoire des États-Unis de la chaire Raoul-Dandurand et professeur d’histoire au Cégep de Trois-Rivières, le gouvernement a fait deux erreurs dans le dépôt de son projet de loi C-21. Il a tout d’abord déposé le retrait des deux amendements visant à interdire les « armes d’assaut de style militaire » en fin de deuxième lecture et surtout, la définition qu’il entendait utiliser était plutôt complexe. Afin d’éclaircir le débat, il faut, une définition ancrée dans la réalité technique des armes à feu (AAF), ce qui évitera les dérapages sémantiques que sont les expressions « armes d’assaut » et « armes de chasse ».

« Si l’objectif du gouvernement est de diminuer le risque de futures tueries de masse en sortant de telles armes du marché canadien, il doit les catégoriser en fonction de leur mécanisme de tir plutôt que par des définitions contestables et contournables. Une telle catégorisation évitera également d’avoir à tenir à jour une longue liste de modèles, l’industrie ayant toujours joué sur le pointillé de la loi pour vendre sa production éventuelle.[ii] »

Désinformation

PolySeSouvient ainsi que le Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) avaient d’ailleurs réclamé que les amendements retirés du projet de loi C-21[iii] soient réintroduits, voire clarifiés, et simplifiés, pour mettre fin à la désinformation qui, selon eux, a fait dérailler l’adoption de la pièce législative.

Selon le reportage d’Émilie Bergeron de La Presse canadienne, « À cause de l’absence de définition globale et permanente dans la loi, de nouveaux modèles d’armes d’assaut ont progressivement envahi le marché canadien (depuis des interdictions mises en place). Sans définition dans la loi, les manufacturiers vont continuer à introduire des modèles et un retour en arrière sera beaucoup plus facile sous un gouvernement qui ne partagerait pas les mêmes valeurs de sécurité publique », a déclaré mardi Nathalie Provost, porte-parole de PolySeSouvient et survivante de la fusillade de Polytechnique, en témoignant devant le comité parlementaire de la sécurité publique[iv].

Extraits lors de la séance

Depuis plus de trois décennies, PolySeSouvient et d’autres victimes de tueries de masse commis par des armes de type militaire militent pour leur interdiction. Moi, j’ai honte qu’après 33 ans de lutte, nous n’arrivions pas dans notre pays à nous mettre d’accord. Bien que toutes nos démarches soient appuyées par la majorité des Canadiens, nous devons encore venir devant vous pour faire valoir l’importance d’interdire les armes d’assaut. Pourquoi ces armes n’ont-elles pas été interdites immédiatement après la tragédie de Polytechnique en 1989 ?

Avec une définition, les manufacturiers ne pourront pas mentir. Cette stratégie permettra d’ajuster la liste des armes prohibées selon les critères établis plutôt qu’être constamment à courir après le danger de la mise en marché de nouvelles armes plus puissantes que nous ne voulons pas reconnaître (comme acceptables) au Canada. Notre objectif est une DÉFINITION PERMANENTE. Nous n’en pouvons plus de refaire ce chemin de croix. Il faut décortiquer les amendements retirés (G-4 et G-46) de manière que les Canadiens comprennent bien leur véritable nature et leur impact. C’est sur un fondement scientifique et rationnel, encré sur des faits, que de nouveaux amendements clairs et améliorés pourront être adoptés. Nous y tenons !

Nous espérons aujourd’hui que ces consultations spéciales viseront avant tout à clarifier les véritables impacts des amendements G-4 et G-46 car tout nouvel amendement doit être fondé sur des préoccupations réelles et légitimes. (…) Le manque de clarté des amendements constitue un défi majeur. Nous soutenons pleinement le langage dans les deux amendements afin de le rendre plus simple et plus facile à comprendre pour les profanes. (…) Nous reconnaissons que des questions spécifiques liées aux droits de chasse des peuples autochtones doivent être abordées. Nous continuons d’appuyer la définition évolutive proposée dans le document G-4. Mais, nous suggérons de modifier cette définition évolutive pour éviter que les fabricants ne contournent l’interdiction des armes semi-automatiques de style militaire.

L’intention du projet de loi n’était pas de retirer le droit des nations autochtones de chasser. Nous ne voulons pas non plus avoir une incidence adverse sur les chasseurs. Mais, il ne faut pas perdre de vue le souvenir des victimes. Il est nécessaire de s’assurer qu’il n’y aura plus de massacres semblables comme celui de la Polytechnique de Montréal et de la mosquée de Québec. Taleeb Noormohamed

« Au sujet des nouveaux modèles d’arme à feu (produit par) des manufacturiers qui utilisent des échappatoires pour trouver des façons de contourner la liste existante (d’armes prohibées), PolySeSouvient est souvent obligé d’en informer le gouvernement et la GRC des nouveaux modèles (d’armes à feu). Cela montre qu’il y a quelque chose de mal organisé (au niveau gouvernemental et de la GRC). » Peter Julian

DÉFINITION PERMANENTE

Une DÉFINITION PERMANENTE, comprenant une liste, permettrait de répertorier et d’interdire les nouveaux modèles d’armes d’assaut qui entreraient sur le marché. Cette définition devrait comprendre les éléments suivants :

  • Capacité d’armes semi-automatiques de conception militaire pouvant tirer en rafale avec des chargeurs de plus de cinq balles et incompatibles pour la chasse.
  • Les armes à feu qui ont une énergie initiale extrêmement puissante qui dépasse tout usage citoyenne normale.

Ma conclusion

« Petit train va loin ! » dit-on. Justement, j’ai voyagé en train ce jour-là au prix de $155, aller-retour Montréal-Ottawa. C’est dispendieux pour un confort plutôt modeste et pour éviter le stress de la conduite automobile.

Bref, pour une rare fois, j’ai eu le sentiment que les échanges ont, de part et d’autre, été constructifs et respectueux, comme l’a souligné la députée Raquel Dancho qui avait pourtant, en novembre dernier, déclaré que la définition proposée était « la plus importante interdiction des fusils de chasse au Canada. »

Lors de l’audience, les affirmations techniques présentées par PolySeSouvient étaient basées sur des faits scientifiques et l’avis des experts. Bien sûr, nous sommes émotifs face à la violence et la souffrance qui en résulte, mais les vrais intervenants émotionnels et irrationnels sont les membres du lobby des armes dont l’identité semble reposer entièrement sur la possession d’armes de poing ou d’assaut et qui déforment la réalité pour appuyer leur propagande qui s’est avérée mensongère[v] [vi].

Le jour de la Saint-Valentin de 2023 ne sera pas pour moi la commémoration du saint patron des amoureux, mais celui d’une énième tentative pour aboutir à une déclaration courageuse, mais nécessaire pour bannir une fois pour toutes la prolifération d’armes d’assaut de type militaire des mains de simples citoyens canadiens. Cela ne doit pas être un enjeu d’idéologie politique partisane, mais le fruit d’un consensus global.

Envers et contre tout, je garde espoir que notre pays adoptera une vision prophétique en clarifiant une définition permanente qui satisfera les chasseurs ainsi que les citoyens des Premières Nations et assurera une plus grande sécurité pour la majorité des canadiens. Nous le devons pour la mémoire des toutes les personnes, surtout enfants et femmes, victimes de meurtre par armes à feu.

À gauche : Serge St-Arneault, Heidi Rathjen,
Nathalie Provost et Boufeldja Benabdallah.
À droite : Nathalie Provost en entrevue
dans les studios de TVA Nouvelles à Ottawa

PRINCIPAUX LIENS :

Mémoire de PolySeSouvient :
En anglais : New amendments aimed at banning assault weapons
En français : sera publiée sous peu sur le site de PolySeSouvient.

Chambre des Communes :
Effets des amendements retirés (G4 et G-46) au projet de loi C-21, Loi modifiant certaines lois et d’autres textes en conséquence (armes à feu)

La Presse :
Cri du cœur de PolySeSouvient et de la mosquée de Québec

L’Actualité :
Armes: PolySeSouvient veut que les amendements retirés de C-21 soient réintroduits

IHeartRADIO :
Polysesouvient veut que les amendements retirés de C-21 soient réintroduits

Radio-Canada :
PolySeSouvient veut que les amendements retirés de C-21 soient réintroduits

TVA  Nouvelles :
Projet de loi sur le contrôle des armes à feu: plaidoyer pour le dépôt de nouveaux amendements

National Post :
‘Disinformation’ was behind opposition to withdrawn gun control amendments, groups tell MPs

Bloc Québécois :
Le Bloc déposera un projet de loi pour corriger le tir.
Les peines avec sursis devraient être interdites dans la majorité des cas d’agression sexuelle, selon le député Rhéal Fortin. Il compte déposer un projet de loi au cours des prochaines semaines afin de revenir aux peines minimales pour ces crimes et ceux commis avec des armes à feu.


[i] Freddy Kyombo, Un combat juridique contre la prolifération d’armes à feu, 5 novembre 2022

[ii] Francis Langlois, Catégoriser les armes à feu efficacement, La Presse, 4 février 2023

[iii] Outre la définition des armes d’assaut prohibées qui a été retirée, le C-21 prévoit des mesures qui renforceraient le gel des armes de poing. La législation permettrait également de retirer les permis d’armes à feu des personnes commettant de la violence conjugale ou se livrant à du harcèlement criminel, ainsi que d’augmenter les peines maximales pour la contrebande et le trafic d’armes à feu de 10 à 14 ans.

[iv] Émilie Bergeron, PolySeSouvient veut que les amendements retirés de c-21 soient réintroduits, La Presse canadienne.

[v] Jim Bronskill, The Canadian Press, Gun-control group tells MPs ‘disinformation’ muddied assault-style firearm measures. A prominent voice for stricter gun control is telling MPs the federal government’s efforts to outlaw assault-style firearms have become mired in disinformation.

[vi] New amendments aimed at banning assault weapons. Document sent to Ron McKinnon, Chair, Standing Committee on Public Safety and National Security, House of Common, February 9, 2023.

AUTRE LIEN :

Les libéraux déposent un amendement qui introduit une interdiction complète des armes d’assaut

Les familles, survivants et témoins de fusillades de masse, dont les tragédies à Polytechnique, Dawson et la Mosquée de Québec, sont heureux de voir enfin des progrès législatifs concrets vers une interdiction complète des armes de type assaut au Canada, soit à la suite de la première séance du Comité permanent de la sécurité publique et nationale (SECU).

Comme l’avait promis le ministre de la Sécurité publique, Marco Mendicino, lors de la conférence de presse annonçant le projet de loi C-21 en mai dernier, un membre libéral du SECU (Paul Chiang) a déposé un amendement visant à introduire une nouvelle définition pour les armes prohibées dans le Code criminel, laquelle semble couvrir la plupart des armes d’assaut semi-automatiques conventionnelles, sinon toutes.

Nathalie Provost, diplômée de Polytechnique et survivante, déclare : « Aujourd’hui marque une autre étape critique vers une interdiction complète et permanente des armes d’assaut au Canada. Bien que nous devions encore analyser la mesure ainsi que son impact réel sur le marché des armes d’assaut, notre évaluation préliminaire est que la définition est simple et explicite (comme la loi de la Nouvelle-Zélande) et qu’elle couvre la plupart, sinon toutes les armes d’assaut conventionnelles, y compris le SKS par exemple.

« Nous félicitons et remercions le ministre Mendicino et le premier ministre Trudeau, de même que les députés qui se sont battus en coulisse pour que cela soit possible. »

L’amendement modifie la définition des armes prohibées au paragraphe 84(1) du Code criminel en ajoutant les critères suivants (notre traduction de la transcription de l’amendement lu lors de la séance du SECU) : « est capable de décharger un projectile dont l’énergie est supérieure à 10 000 joules », « a un diamètre d’alésage de 20 mm ou plus » et « est capable de décharger des munitions à percussion centrale de manière semi-automatique et est conçue pour accepter un chargeur de cartouches amovible d’une capacité supérieure à cinq cartouches du type pour lequel l’arme à feu a été originalement conçue ». Il ne semble pas y avoir d’exemptions pour les armes qui ne sont pas « de conception moderne » ou qui ne se retrouvent pas « en grand nombre sur le marché canadien » — exemptions qui existaient dans les décrets de mai 2020.

PolySeSouvient est optimiste quant à l’adoption éventuelle de l’amendement par le Comité SECU et par la Chambre des Commues, étant donné que le NPD et le Bloc Québécois se sont tous deux engagés lors de la dernière campagne électorale à appuyer une nouvelle définition d’armes prohibées afin d’interdire l’ensemble des armes d’assaut. Le Bloc Québécois a même déposé aujourd’hui son propre amendement en ce sens, qui a été rejeté afin de laisser la place à l’amendement libéral.

Pour plus d’information sur d’autres amendements potentiels, voir : https://polysesouvient.ca/Documents_2022/DOCU_22_11_22_C21_AmendementsASurveiller.pdf

LIENS

Dans une rare sortie publique, le gardien du Canadien, dont la carrière est indéfiniment en suspens à cause d’une blessure, Carey Price a joint sa voix à celle d’un lobby proarmes plongé dans la controverse en critiquant le projet de loi remanié du gouvernement Trudeau sur le contrôle des armes à feu.

Lisa Dussault,

La Presse, 3 décembre 2022

Extrait :  » Dans la foulée, Carey Price a aussi affirmé soutenir la Coalition canadienne pour le droit des armes à feu. Cette organisation a semé la controverse ces derniers jours pour avoir offert jusqu’à récemment des rabais grâce au code promotionnel « Poly », faisant référence à la tuerie de la Polytechnique de Montréal qui avait fait 14 victimes – toutes des femmes – en 1989.

Une promotion qui a fait bondir Nathalie Provost, survivante de la tuerie. « C’est odieux. C’est comme si la tragédie de Poly était une farce », s’est-elle indignée en entrevue vendredi.« 

L’arme que tient Carey Price « restera légale »

« Lorsqu’il s’agit du débat sur la manière de lutter contre la violence armée, les faits comptent. D’abord, l’arme à feu illustrée dans la publication de Carey Price n’est pas interdite en ce moment et restera légale », a écrit dans un courriel l’attachée de presse du ministre, Audrey Champoux.

« Notre législation ne cible pas les armes à feu couramment utilisées pour la chasse, et nous respectons entièrement les traditions des chasseurs et des peuples autochtones », a-t-elle ajouté, accusant au passage les politiciens conservateurs et des groupes proarmes de « semer la peur » plutôt que de « participer au débat ».

Un combat juridique contre la prolifération d’armes à feu

Par Freddy Kyombo, MAfr

La délégation de PolySeSouvient composée de témoins et victimes de la tuerie de l’École polytechnique de Montréal du 6 décembre 1989, de représentants de familles et de rescapés, de diplômés de Polytechnique et bénévoles et de représentants d’associations étudiantes a été reçue à Ottawa par le Comité permanent de la sécurité publique et nationale, une commission de la Chambre des communes.

Celle-ci a écouté les principales propositions de la délégation de PolySeSouvient sur des amendements sur les lois concernant la détention, par les civils, d’armes à feu létales (fusils d’assaut et armes de poing).

Les membres de la commission, composés de différents représentants de partis politiques fédéraux, ont posé de nombreuses questions et écouté attentivement l’argumentation des représentants de PolySeSouvient, puis celle de détaillants d’armes à but sportif qui ne souhaitent pas être frappés par des mesures restrictives qui affecteraient les sportifs et leur industrie. Après examen, les propositions de la commission seront acheminées à la Chambre des Communes.

Freddy Kyombo et Serge St-Arneault lors des audiences du Comité permanent de la sécurité publique et nationale dans l’édifice Wellington à Ottawa le 1er novembre 2022.

Freddy Kyombo et Serge St-Arneault lors des audiences du Comité permanent de la sécurité publique et nationale dans l’édifice Wellington à Ottawa le 1er novembre 2022.

Aux amis de PolySeSouvient et aux partenaires du contrôle des armes

Le projet de loi C-21 continue d’aller bon train. Après avoir été déposé le 30 mai dernier, il a été adopté en principe par la Chambre des Communes le 23 juin et fait maintenant l’objet de l’étude détaillée devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale.

Le 1er novembre, une délégation de PolySeSouvient s’est rendue à Ottawa pour témoigner. Merci à Nathalie et Heidi pour leur témoignage (qui peut être visionné ici), à Serge (frère d’Annie St-Arneault) pour avoir représenté les familles, à Stéphane et Hélène pour avoir représenté les rescapés, diplômés de Poly et bénévoles, et à William et Juliette pour avoir représenté les associations étudiantes en génie du Québec (CRÉIQ) et le mouvement étudiant PAS_ICI.

Et un grand merci spécial à Meaghan, survivante de la tuerie à Dawson, qui a témoigné par téléconférence avec son père Ken et ses deux jeunes enfants en arrière-plan! Rappelons que sa mère, Kathlene Dixon, est décédée en mars dernier sans avoir été en mesure de constater l’aboutissement de ses 15 années de plaidoyer sans relâche pour un meilleur contrôle des armes (en collaboration avec PolySeSouvient). Kathlene a été une alliée critique dans cette lutte et elle nous manque à tous les jours.

En tant que témoins et victimes d’une fusillade de masse commise à l’aide d’une arme à feu légale, c’est à la prévention de ce phénomène que nous avons accordé la priorité – d’où l’importance d’interdire les armes et accessoires qui sont conçus pour permettre de tuer rapidement et efficacement.

Le projet de loi C-21 est un projet de loi fort qui introduit de nombreuses mesures importantes, mais il manque toujours l’interdiction des armes d’assaut. On se rappelle que PolySeSouvient a appuyé le C-21 lors de son dépôt uniquement sur la base de la promesse du ministre Mendicino d’amender le projet de loi en ce sens.

De plus, certains articles devraient être renforcés et des affaiblissements bloqués. La prochaine étape, c’est justement le processus « article-par-article » qui déterminera quels amendements seront retenus…

Voici deux bons articles de la presse canadienne (en français et en anglais) qui couvrent notre témoignage. Bonne nouvelle : les Libéraux confirment que l’amendement interdisant toutes les armes d’assaut s’en vient !

Vous trouverez ici-bas les principales recommandations que nous avons présentées aux députés. Vous pouvez aussi voir notre mémoire détaillé ici : la version française (traduction) et la version en anglais. Pour tout nouveau développement, suivez-nous sur Twitter.

Comme toujours, nous apprécions énormément chaque petit don pour nous aider à poursuivre la lutte… (via le bouton rose PayPal sur notre site web ou par virement Interact au info@polysesouvient.ca).

Solidairement,

Heidi, Nathalie, Serge, Meaghan, Stéphane et Hélène

L’automne s’installe lentement mais sûrement!

Ce vendredi 23 septembre 2022, à 09h04,
l’automne s’installe lentement mais sûrement!
Profitons-en et à son exemple,
sachons aussi prendre notre temps…

LA LENTE HEURE

Tableau de Gabriel Landry (huile sur toile 30 x 30 po.)
À l’éphémère qui exige la rapidité,
si on choisissait plutôt cette lenteur
dans laquelle les choses se font mieux,
le monde dans lequel nous vivons, lui,
ne s’en porterait-il pas mieux?
C’est l’esprit qui m’habitait en réalisant ce tableau
que je vous soumets avec l’automne qui s’installe.
Dans la lenteur…
je vous souhaite un merveilleux automne!
Un texte avec photo et portant
sur la symbolique du tableau
LA LENTE HEURE,
vous est également présenté
dans le fichier PDF ci-joint.
Gabriel Landry
Artiste peintre

INFORMATION
Tél. : 514 894-0440  
Courriel : glandry@gabriellandry.com

 INVITATION
à visiter ma galerie virtuelle au lien :
https://www.gabriellandry.com/galerie/

Jubilé sacerdotal de platine du père Louis-Philippe Girard dit Paddy

Hélène Savard, nièce du père Louis-Philippe Girard, MAfr

Retraité et âgé de 98 ans, le père Louis-Philippe Girard habite à Chicoutimi depuis son retour de la Zambie en 2010 où il a vécu 68 ans. Les membres de sa famille ont souligné son jubilé de platine en lui préparant une fête surprise. Hélène Savard, sa nièce, nous partage un compte-rendu de cette belle rencontre.

Paddy, jeune prêtre

J’ai appris du Père Armand Galay que Paddy fêtait cette année 70 ans de vie sacerdotale. J’ai pensé qu’une rencontre familiale s’imposait. J’ai contacté mes sœurs ainsi que des cousines pour leur soumettre ce projet. Cette idée a été acceptée avec enthousiasme et nous nous sommes partagé les tâches : choisir une date, réserver une salle et un traiteur, penser à la décoration, procéder aux invitations, trouver dans les archives familiales des photos, des articles de journaux et des entrevues relatant la vie de notre oncle.

Paddy vient d’une fratrie de dix frères et sœurs, tous décédés à l’exception de Micheline, âgée de 95 ans. Ayant été déclarée positive à la COVID-19, elle n’a pu assister à l’événement. Ce sont ces neveux et nièces et leur descendance qui constituent la continuité, comme Paddy aime si bien nous le répéter.

La date du 13 août 2022 a été retenue en fonction de la présence, au Québec, de son neveu demeurant en Nouvelle-Zélande et de son cousin des États-Unis.

Or, Paddy a été hospitalisé le 27 juillet. Nous devions nous assurer qu’il obtiendrait son congé de l’hôpital pour assister à la fête. Le 10 août, nous avons été soulagés d’apprendre que notre oncle obtiendrait une permission de sortie temporaire. Puis, son médecin nous a informés que Paddy obtiendrait son congé définitif de l’hôpital le 13 août au matin, soit le jour même de sa fête.

Des recommandations nous ont cependant été faites; déplacement en fauteuil roulant, porter un masque et limiter sa consommation d’alcool à une seule bière. En fait, il a pu en consommer un peu plus, car mon frère Pierre avait prévu d’acheter de la bière sans alcool.

Pour qu’il puisse retourner à sa résidence, Paddy devait toutefois renouveler sa prescription de médicaments. Or, il était déjà 11h30 et la pharmacie fermait à midi, au moment même où commençait la fête. J’ai délégué ma sœur Dominique pour aller les chercher. La pharmacienne s’est dévouée en travaillant sur son dossier médical jusqu’à 14h00. Il faut croire que la Providence était de notre côté.

Ce fut une réelle surprise pour Paddy, car nous lui avons dit que nous l’amenions simplement dîner avant de le reconduire chez lui. J’étais accompagné de deux de mes frères. C’est donc avec étonnement qu’il a constaté que nous étions si nombreux pour le fêter.

La salle a été décorée en fonction des années que Paddy a passées en Zambie. Nous avons ajouté des sculptures africaines en ébène, sa gandoura et des photos de Paddy à la pêche, lui qui aime tant la nature. Ma sœur Marie a fait une allocution en lui rappelant l’affection que nous lui portons et l’impact qu’il a eu dans notre famille; mariages, baptêmes, messes en famille, funérailles et autres moments festifs.

Marie avait préparé deux vidéos sur la vie de Paddy. Plusieurs d’entre nous ont pleuré en voyant les images des autres membres de la famille maintenant décédés; nos pères et mères, des cousines, neveux, belle-sœur…

Vidéo 1 : famille Girard
Vidéo 2 : famille Girard

Une fois Paddy de retour à sa résidence, il s’est exclamé : je crois que je suis aimé et cela fait du bien.

Nous nous considérons chanceux d’avoir rendu hommage à notre oncle de son vivant et sommes assurés que ce souvenir allégera sa fin de vie.

Les invités à la fête

Un cousin, une belle-sœur, des ami·es, six Missionnaires d’Afrique, deux religieuses de la congrégation des Sœurs Antoniennes et 23 neveux et nièces ainsi que leurs conjoints ont participé à la fête. Ils provenaient de Chicoutimi, Falardeau, Lévis, Québec, Montréal, Saint-Jean-sur-Richelieu, Boucherville, Saint-Féréol-les-Neige, Chertsey, Nouvelle-Zélande et de la Floride.

Liste partielle de la famille :
Pierre Savard et Suzanne Tremblay, Jean-François Savard et Joseph Gelineau. Sylvie Girard, Fabien Gagnon et le conjoint de Sylvie, Bruno Chantelois. Jérôme Tremblay, François Leprévost, Liliane Girard, Suzanne Tremblay et John Kidd. Roch Tremblay et Claude Tremblay. Pierre et Marie Savard. Hélène Savard.

Autres invités :
Religieuses de la congrégation des Sœurs Antoniennes : France Crousette, Rose-Hélène Boily. Missionnaires d’Afrique : Réal Doucet, Jacques Caron, Jacques Bédard, André Savard, Bernard Tremblay, Yvon Bouchard.

Bref curriculum Vitae de Paddy

Lieu de naissanceSt-Xavier, Chicoutimi
Date25 septembre 1924
Entré au noviciat2 août 1948
Entré au scolasticat14 août 1949
Date du serment missionnaire26 juin 1952
Date de la prêtrise30 janvier 1954
Première nomination en Zambie30 juillet 1954
Lieux d’apostolatNsakuluba, Kabunda, Mapula,
Kawamba, Twingi, Lubwe, Samfya, Mufulira, Lua Luo et Kasamba
Retour définitif au Canadaoctobre 2010 à l’âge de 86 ans

L’Institut Supérieur Pédagogique (ISP/GETY) à La Chefferie de Walendu-Bindi en République Démocratique du Congo

Roger Adirodu, journaliste couvrant les événements à La Chefferie de Walendu-Bindi en République Démocratique du Congo, m’a fait parvenir d’intéressantes nouvelles au sujet de la paroisse de Gety où j’ai écu entre 1987 et 1996.

Église de Gety dédiée à la Sainte Famille, le presbytère où j’ai habité en compagnie de nombreux confrères dont Thierry Cornet, Hervé Hamel et Frans Steven, tous décédés, et les bâtiments de la mission.

À cette époque, je me suis impliqué dans la promotion de l’éducation en soutenant la construction d’écoles primaires ainsi que la création de l’institut Abaka, école secondaire professionnelle axé sur les études commerciales et admiratives. Ce projet a nécessité cinq années de travaux dans des conditions très difficiles. Le salaire des enseignants provenait de la cotisation des élèves qui, de plein droit, exigeaient une performance académique de leur part. Les gens se prenaient en main en sachant qu’ils ne pouvaient pas espérer une aide gouvernementale pour assurer une bonne éducation à leurs enfants.

Il est remarquable de constater que le niveau d’éducation a sans cesse progressé malgré la perturbation du calendrier scolaire à la suite de conflits armés dans la région, surtout au tournant de l’an 2000. Le niveau d’alphabétisation est aujourd’hui estimé à environ 60%. 

Bonne nouvelle

Je viens d’apprendre qu’un Institut pédagogique nommé l’Institut Supérieur Pédagogique de Gety (ISP/GETY) a ouvert ses portes il y a deux ans. Les bâtiments se trouvent à Karatsi, une localité voisine de l’agglomération de Gety. Cent-dix étudiants sont inscrits cette année.

Les premiers lauréats ont obtenu leur certificat en novembre 2020. Photo prise devant l’église de Gety.

Reportage adressé au père Serge et rédigé par Jean-Claude Loba Mkole, O.P., professeur et directeur général de l’ISP/Gety.

Brève historique

Les premières écoles ont vu jour dans le sud du territoire d’Irumu vers les années 1940 avec l’arrivée des premiers missionnaires catholiques. Dès lors, le nombre d’écoles ne cesse de croître au même rythme que l’accroissement démographique de la population qui, pour la seule Chefferie des Walendu-Bindi, où se situe l’ISP/Gety, est estimé à 258 écoles dont 166 écoles primaires, 84 écoles secondaires et 8 écoles maternelles avec un effectif de 64,763 élèves répartis comme suit : 452 écoliers au niveau de la maternel, 52,352 au primaire et 11,959 au secondaire.

Cependant, dans la majorité des écoles secondaires, la plupart des enseignants sont sous-qualifiés. En dehors de cette problématique, la région de Gety est restée pendant plus de deux décennies dans une zone en perpétuelle insécurité dont les conséquences sont assez fâcheuses sur les tissus socioéconomiques de la population. 

C’est dans ce contexte que le projet de création de l’Institut Supérieur Pédagogique de Gety a été initié par quelques membres de l’Association des Jeunes pour le Développement Communautaire (AJEDEC).

L’ISP/Gety est maintenant légalement autorisé à fonctionner depuis le 14 novembre 2018 et officiellement admis par un arrêté ministériel datant du 31 mai 2021.

Le premier bâtiment temporaire a été érigé grâce aux moyens de bord : les sticks d’eucalyptus offert par la paroisse Sainte Famille de Gety, les roseaux et cordes apportées par l’ensemble de la population, etc.

Travaux de construction de l’Institut

Par sa structure, l’ISP/Gety comprend deux sections :

A) Section des sciences exactes avec les filières de biologie-chimie, géographie et gestion de l’environnement ; mathématique-physique ainsi que l’agronomie et protection des terres agricoles.

B) Section des lettres et sciences humaines avec quatre filières : le français-langues africaines, l’anglais et culture africaine, histoire et sciences sociales et les sciences commerciales et administratives. Le projet de construction du premier bâtiment en blocs de ciment de quatre auditoires est l’initiative de la communauté locale Bindi, c’est-à-dire les parents d’élèves, les enseignants, les professionnels de la santé, les opérateurs économiques et les églises locales. Cela représente un budget de $21,000 dont 30% provient de la contribution des membres de la communauté et 70% du soutien de l’AJEDEC.

L’ouverture de l’année académique 2022 et l’inauguration du premier bâtiment a eu lieu en date du 5 janvier 2022.
La cérémonie pour la bénédiction de bâtiment a été dirigée par l’Abbé Léon Malobhi Kpasini, actuel Curé de la paroisse Sainte Famille de Gety.

Initialement prévu pour une durée de six mois, les travaux de construction ont pris plus de quatre ans pour être achevé.  Avec l’appui de l’Association des Jeunes pour le Développement Communautaire (AJEDEC), les travaux de finition, notamment la fixation des plafonds, le revêtement du sol, les crépissages, la peinture et le carrelage en vitre ont été entrepris et achevé en décembre 2021.

Pour cette année académique 2021-2022, l’ISP/Gety compte 93 étudiants et 17 étudiantes dont la majorité proviennent de l’Institut ABAKA de Gety.

Les premiers diplômés de l’ISP/Gety sont déjà engagés comme enseignants au sein des écoles secondaires du milieu. Il s’agit de dix lauréats à qui les grades de graduat ont été conférés en date du 30 octobre 2021 ; en voici la liste selon les options.

Option Français :

1)      Mme LASI NEEMA Joséphine, Ressortissante de l’Institut ABAKA de Gety.

2)      Mme ODUDHU GAYASI Germaine, Ressortissante de l’Institut ABAKA de Gety.

3)      Mme PELUYI APBOSI, Ressortissant de l’Institut ABAKA de Gety.

4)      M. OZOBA LEMA, Ressortissant de l’Institut de Badjanga.

5)      Mme DUTI WARASI Anne Marie, Ressortissante de l’Institut de Badjanga.

6)      M. WARA ADJITSU, Ressortissant de l’Institut de Singo/Bavi.

Option Biologie-chimie :

1)      ANDROZO KAGORO, Ressortissant de l’Institut de SUKISA/Bunia.

2)      ANDROZO KANDADHU, Ressortissant de l’Institut ABAKA de Gety.

Option Anglais culture africaine :

1)      BAHATI KABONA Adeodatus, Ressortissant de l’Institut de Gety/Isura.

2)      NDODHU MAGO, Ressortissant de l’Institut de Gety/Isura.

Jusqu’à présent l’ISP/Gety ne bénéficie d’aucune subvention publique. La charge entière de l’Institution revient aux parents des étudiants et au gestionnaire principal qui est l’Association des Jeunes pour le Développement Communautaire (AJEDEC).

L’actuel chef de chefferie des Walendu Bindi, sa Monsieur Fidèle Mongaliema Bangadjuna a étudié à l’Institut ABAKA de Gety. Photo prise lors de son assermentation. Les feuilles couvrants les têtes sont des kokido, généralement utilisées lors des cérémonies traditionnelles et en temps de conflits.

Les défis majeurs de l’ISP/Gety pour sa viabilité demeurent :

a) la construction en dure de trois bâtiments contenant quatre auditoires chacun pour augmenter la capacité d’accueil des étudiants ;

b) la construction et équipement d’un bâtiment pour la bibliothèque ;

c) la construction d’un bloc administratif et son équipement,

d) la construction de campus pour le logement des étudiants venant de loin et enseignants visiteurs.

Nous sommes reconnaissants pour les œuvres inoubliables que vous avez rendues à toute la communauté de Gety. Nous pensons tout particulièrement à la construction de l’l’institut Abaka de Gety et la création d’une bibliothèque paroissiale.

Professeur Jean Claude LOBA MKOLE O.P., directeur général de l’ISP/Gety.

Mes remerciements

Je remercie le journaliste Roger Adirodu et le professeur Loba Mkole pour ce reportage. Je suis émerveillé de constater l’énorme progrès qui a eu lieu depuis mon départ de Gety en 1996. Connaissant bien cette région, je suis conscient des énormes défis qui ont été relevés depuis plus de 25 ans au niveau de l’éducation. Je suis fier de vous, cher Gétiens et Gétiennes. Vous avez toujours fait preuve de courage et de détermination. Votre exemple m’inspire encore aujourd’hui. Que Dieu vous bénisse!

Père Serge St-Arneault, M.Afr, Gétien de coeur pour toujours.

À partir de la gauche : madame TEMANYA BYARUHANGA Christine, administratrice du budget et originaire de la chefferie Bahema Boga, Professeur Jean-Claude LOBA MKOLE O.P., Monsieur BIRIDO TSATSI Aimé, promoteur et président du comité de gestion et directeur exécutif de L’AJEDEC et Professeur Ozunga, secrétaire général académique.

Aux amis de PolySeSouvient. Mise à jour : Élections / Appel à l’action / Levée de fonds urgente

À l’approche du 32e anniversaire du féminicide à Polytechnique (6 décembre), les survivants, témoins et familles de victimes continuent leur lutte pour un meilleur contrôle des armes, et plus particulièrement l’interdiction des armes d’assaut. Nous sommes proches de but! 

Lors des dernières élections, les Libéraux sont revenus sur leur recul du printemps dernier et ont promis de nouveau un programme de rachat *obligatoire* des armes d’assaut! Étant donné l’attention sans précédent que les médias ont consacrée à ce dossier pendant la campagne électorale, nous pouvons cette fois être un peu plus optimistes… Pour ce qui est des armes de poing, cela augure plutôt mal en ce moment, avec les deux paliers de gouvernement qui se lancent la balle. Somme toute, il est clair qu’il y a encore beaucoup de travail à faire. 

Voici donc une mise à jour depuis notre dernière en mars, une proposition d’action concrète et une demande spéciale :

LISEZ notre mise à jour qui présente toutes nos actions et l’impact qu’elles ont eu sur l’issue des élections. Vous pourrez alors constater à quel point la question du contrôle des armes et les actions de PolySeSouvient ont été déterminantes autant quant aux promesses des partis qu’aux résultats finaux du vote:
https://polysesouvient.ca/Documents/DOCU_21_11_29_MiseAJour.pdf

AGISSEZ en envoyant un courriel réclamant des mesures concrètes au premier ministre, au nouveau ministre de la Sécurité publique et à votre député (ou députée) à l’aide de ce simple module en ligne (bilingue) qui ne nécessite qu’une minute de votre temps:
https://polysesouvient.ca/appelaction/

AIDEZ-NOUS à poursuivre la lutte en faisant un don à PolySeSouvient. Cette fois, notre levée de fonds bisannuelle est particulièrement cruciale. En effet, notre site web a été victime d’un vicieux sabotage, ce qui a fait qu’il a complètement disparu – en pleine campagne électorale! C’est seulement avec l’aide d’une firme spécialisée que nous avons réussi à le rebâtir en toute urgence (ce dernier étant un outil essentiel à nos campagnes). Cette immense dépense imprévue de plusieurs milliers de dollars s’ajoute à nos frais habituels. Nous espérons donc pouvoir compter sur votre support pour nous aider à acquitter de cette facture exceptionnelle pour que nous puissions continuer à accomplir notre travail.

Par virement Interac au info@polysesouvient.ca ou par carte de crédit à l’aide du bouton de don (PayPal) sur notre site web au https://polysesouvient.ca/

Solidairement,
Heidi, Nathalie, Serge, Meaghan, Kathlene et bien d’autres…

Washington D.C. d’hier à aujourd’hui – mon expérience

L’assaut populaire du 6 janvier 2021 au Capitole de Washington est encore frais dans nos mémoires. Je m’y suis rendu le 25 octobre dernier sans y déceler la moindre trace de ce tragique épisode si ce n’est les barricades qui empêchent les gens de s’en approcher.

C’était en 1977

L’abbé Gilles Marchand en 1977

Ce n’était pas ainsi en 1977 lorsque j’ai visité le Capitole en compagnie d’un groupe d’étudiants, majoritairement africains, de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Notre aumônier, l’abbé Gilles Marchand avait préparé ce périple pour permettre aux étudiants étrangers de mieux connaître les États-Unis. Plus de quarante ans plus tard, je garde néanmoins la même impression; celle d’un grandiose pays aux pieds d’argile.

Polarisations

Les polarisations ethniques, culturelles et économiques attirent mon attention . Les extrêmes se côtoient au grand jour. Ce n’est certes pas un phénomène unique aux États-Unis. Mais, en touriste que je suis, cela me semble profondément associé à l’environnement culturel américain hyper productif et compétitif, source d’insécurité et de violence. La prolifération des armes à feu contribue à ce phénomène.

Heureusement pour nous, notre maison est située dans un quartier sécurisé où siègent beaucoup d’ambassades. Il est possible de circuler sans crainte, même le soir. Ce qui n’est pas le cas dans un quartier voisin, m’a-t-on dit.

Chicago en 1999

En compagnie de monsieur Justin McCarthy en 1999

J’avais déjà compris cela lorsque je suis allé rendre visite à Julien Cormier à Chicago en 1999. À l’époque, nous avions une communauté de missionnaires dans le quartier d’Austin. Sa particularité était qu’elle était composée exclusivement d’Afro-Américains. J’avais interviewé chez lui monsieur Justin McCarthy, le dernier résident Blanc du quartier. Il y était depuis 1963 et il avait 86 ans à cette époque. Il a assisté à la migration progressive des Afro-Américains dans un quartier historiquement composé d’immigrants irlandais catholiques. Justin a été le premier président d’une association appelée Organisation for Better Austin (O.B.A.) qui avait pour objectif de faciliter une transition pacifique des institutions locales à une époque où les tensions raciales provoquaient des émeutes dans d’autres villes américaines.

La panique s’est emparée des Blancs, de m’avouer Justin, qui ont tous quitté sous la pression d’appels téléphoniques de spéculateurs fonciers.

Reportage publié dans la revue Univers, mars/avril 1999, page 11 à 16.

« N’attendez pas une dévaluation plus grande de votre propriété et vendez dès aujourd’hui. C’est ma dernière offre. »

Systématiquement, d’une rue à l’autre, les gens ont vendu leur maison et migré vers les banlieues de Chicago en pleine croissance. La détérioration du quartier s’est alors accélérée et la méfiance a prévalu. Non seulement le quartier d’Austin a vu une partie sa population s’exiler, mais la ville de Chicago est passée de 3,6 millions d’habitants en 1950 à 2,7 millions depuis 1990 jusqu’à aujourd’hui.

Du mémorial Lincoln au Capitole

Tous ces souvenirs me sont revenus lorsque je marchais le long de la vaste étendue verdâtre et presque désertique entre le Capitole et le Mémorial de Lincoln avec, au centre, l’emblématique obélisque du monument de Washington. Je me questionnais sur la propension des Américains à prendre possession de lieux et de territoires par vagues migratoires. À bien y penser, c’est l’histoire de l’humanité.

Photos de 2021

Le quartier Queens à Brooklyn, New York

J’ai constaté la même chose quelques jours plus tard lorsque nous sommes allés dans le quartier Queens à Brooklyn. Vous pouvez lire l’article que j’ai publié à ce sujet sur mon blogue; « Brooklyn, Queens, 30 octobre 2021 ». Ce qui n’est pas dit dans ce reportage est le fait que les populations afrodescendantes de courte ou de longue date ont migré dans cette partie de la ville de New York d’une manière très semblable à celle du quartier d’Austin à Chicago.

« Nous sommes chanceux, de me dire mon confrère Bartholomew Mrosso, car nous sommes dans une zone sécurisée. Mais, plus loin, il est préférable de ne pas s’y aventurer. »

Ce conseil est valide pour tous, sans distinction radiale. Pourtant, je me suis senti tout à fait à l’aise là où vivent mes confrères. Les maisons sont certes modestes, mais ces propriétés et les rues sont propres, bien entretenues. C’est bien loin des images désolantes du quartier Queens projetées dans le film Coming to America, produit en 1988 et mettant en vedette Eddie Murphy. La fiction caricature la réalité. Excusez-moi, c’est vrai! Je n’ai séjourné que 24 heures aux Queens. C’est trop peu pour connaître un endroit aussi vaste que Brooklyn.

De retour à Chicago en 1999

Ça me rappelle encore une fois le quartier d’Austin de Chicago, souvenez-vous, entièrement peuplé d’Afro-Américains. Je m’étonnais du regard apeuré des enfants lorsque je prenais le métro pour me rendre au centre-ville. Revenant d’Afrique, me retrouver entouré de Noirs était pour moi tout à fait normal. Mais un Blanc, marchant le long des rues d’Austin, éveillait des suspicions.

« Que faites-vous dans la rue en pleine nuit, avait demandé un policier à Julien?  »

Un Blanc rodant la nuit dans un quartier renommé pour être « dangereux » ne peut prendre ce risque que pour vendre de la drogue.

« Je reviens de la pharmacie, de répondre Julien. »

« Êtes-vous de ce quartier ? »

« Oui. Je suis le curé de la paroisse St-Martin-de-Porrès. L’église est à deux pas d’ici. »

Le racisme

Je comprends que les questions raciales sont toujours complexes, partout sur la planète. Elles me semblent cependant omniprésentes dans la fabrique sociale américaine. Pourtant, la diversité est source de créativité, d’innovation. Il y a des exemples remarquables de réussite de coexistence interraciale aux États-Unis.

En revanche, et l’exemple l’assaut populaire du 6 janvier 2021 au Capitole de Washington le montre bien, les États-Unis ont atteint un très haut degré de polarisation alimenté par un discours politique haineux. Que penser de ceux qui prônent une nouvelle guerre civile?

Sur les marches du Capitole en 1977 et en 2021

Quel contraste entre une manifestation de chrétiens sur les marches du Capitole en 1977 dénonçant le soutien du gouvernement américain à des régimes tortionnaires et la meute en furie s’apprêtant à assaillir le même endroit en 2021. Aujourd’hui, la meilleure vue rapprochée de ces lieux se situe derrière un plan d’eau.

Notre témoignage

Que ce soit à Chicago, aux Queens de Brooklyn ou ailleurs, notre témoignage missionnaire est le même; nous affirmons qu’au-delà de nos différences raciales, culturelles et même religieuses, nous sommes tous des enfants de Dieu, égaux en toutes choses, car aimés sans distinction d’un même Père. Amen!

Au lendemain de la dernière élection présidentielle américaine, les manifestations pro-Trump étaient devenues routinières à Washington. Tous les mois, ses partisans débarquaient dans la capitale américaine pour dénoncer une fraude électorale qu’aucun d’entre eux ne savait étayer. Mais ce jour-là, le 6 janvier 2021, l’atmosphère était différente. La colère dans les yeux, la rage au ventre, les sympathisants du président sortant se sont transformés en séditieux. Et la ville, ses résidents, ses politiciens et ses journalistes les ont regardés prendre d’assaut le Capitole américain, en état de choc généralisé.

RICHARD HÉTU, COLLABORATION SPÉCIALE, Le Devoir, 2 janvier 2022
La prochaine élection présidentielle américaine se conclura-t-elle… sur un coup d’État ? Pour certains, l’assaut du Capitole par les partisans de Donald Trump, il y aura un an le 6 janvier, annonce le scénario catastrophe. D’ici là, le sort de la démocratie américaine pourrait reposer sur les travaux de la commission d’enquête du Congrès, qui veut faire la lumière sur ce qui s’est passé à la Maison-Blanche pendant l’émeute.

RICHARD HÉTU, COLLABORATION SPÉCIALE, Le Devoir, 3 janvier 2022
Qui sont les partisans de Donald Trump qui ont pris d’assaut le Capitole des États-Unis le 6 janvier dernier ? Le politologue de l’Université de Chicago Robert Pape a tenté de répondre à cette question en analysant avec son équipe le profil de 677 des quelque 700 personnes arrêtées pendant et après l’attaque. Il a également conçu deux grands sondages nationaux pour mesurer le sentiment insurrectionnel aux États-Unis. La Presse s’est entretenue avec lui.

CAMILLE CAMDESSUS, AGENCE FRANCE-PRESSE,
La Presse,  5 janvier 2022

(Washington) Réveiller les souvenirs ou passer à autre chose ? Un an après l’attaque du Congrès par des partisans de Donald Trump, les élus du temple de la démocratie américaine peinent à panser les plaies du « 6 janvier ».

Fabien Deglise, Le Devoir, 5 janvier 2022.

Plus de trois heures. 187 minutes. C’est le temps durant lequel l’ex-président américain Donald Trump a résisté aux nombreux appels de son entourage l’implorant de calmer la foule en train de prendre d’assaut le Capitole, à Washington. Sous les regards interdits du monde. C’était il y a un an, le 6 janvier 2021.

Extrait – Idéologies et polarisation aux États-Unis. La Presse, 9 janvier 2022
Cet essai du professeur de science politique Philippe Fournier jette un regard sur l’extrême polarisation culturelle et politique qui frappe les États-Unis ainsi que sur les transformations importantes du siècle dernier en accordant une attention particulière à deux situations tenaces : les inégalités socioéconomiques et le racisme.

CHARLOTTE PLANTIVE, AGENCE FRANCE-PRESSE,
La Presse, 14 janvier 2022
(Washington) Stewart Rhodes, inculpé de « sédition » pour son rôle dans l’attaque sur le Capitole, illustre le glissement de l’extrême droite américaine, passée de l’opposition au gouvernement fédéral à la défense farouche et en armes de Donald Trump.

« Un vote pour les Conservateurs, c’est un vote pour le lobby des armes à feu », prévient ​PolySeSouvient

Zacharie Goudreault, Le Devoir, 9 septembre 2021

L’organisme PolySeSouvient appréhende un accès plus facile aux armes à feu et aux armes d’assaut pour les Canadiens si les élections fédérales du 20 septembre menaient à la victoire du Parti conservateur, menaçant ainsi les minces gains effectués par le pays en matière de contrôle de celles-ci au cours des dernières années.

« Un vote pour les conservateurs, c’est un vote pour le lobby des armes à feu », a lancé jeudi avant-midi la coordonnatrice de PolySeSouvient, Heidi Rathjen, lors d’une conférence de presse tenue dans un chapiteau aménagé sur le site de Polytechnique Montréal, où 14 femmes ont été tuées lors d’une fusillade survenue le 6 décembre 1989.

Près de 32 ans plus tard, certains gains ont été accomplis en matière de contrôle des armes à feu. Le gouvernement libéral a notamment interdit l’an dernier environ 1500 modèles d’armes d’assaut de type militaire et mis en place un programme de rachat volontaire visant celles-ci. La formation de Justin Trudeau s’est d’ailleurs engagée dans la présente campagne électorale à rendre obligatoire la remise de ces armes par leurs propriétaires, en plus d’interdire les chargeurs à haute capacité.

Le Parti conservateur, pour sa part, a prévu dans sa plateforme électorale d’annuler l’interdiction des armes d’assaut visées par la loi C-71 et le décret de mai 2020, un engagement qu’a ensuite contredit à quelques reprises son chef, Erin O’Toole. « Toutes les armes à feu actuellement interdites le resteront », indique d’ailleurs une note de bas de page ajoutée depuis à la plateforme du parti. Une volte-face qui laisse Heidi Rathjen dubitative.

« Malheureusement pour les Canadiens, quand il est question du contrôle des armes à feu, les conservateurs respectent leurs promesses. […] Ils vont même plus loin », a-t-elle lancé au micro, en présence de plus d’une dizaine d’étudiants et de proches de survivants de la tuerie de Polytechnique. Mme Rathjen rappelle à cet effet la décision de l’ancien gouvernement de Stephen Harper d’abolir en 2012 le registre des armes d’épaule, contre vents et marées.

« Au lieu de continuer à rebâtir notre loi, un prochain gouvernement conservateur continuera à le détruire davantage, au point où ce ne sera plus récupérable. Le lobby proarmes aura le contrôle, comme il l’a aux États-Unis », appréhende la survivante de la tragédie de Polytechnique Nathalie Provost, qui s’inquiète de la perspective que les armes d’assaut deviennent plus facilement accessibles au pays.

Dans ce contexte, elle presse les électeurs canadiens à voter pour le Parti libéral en vue du scrutin du 20 septembre.

« Le Parti libéral est le seul parti qui est en position de renforcer le contrôle des armes. Aujourd’hui, nous sommes convaincus qu’au minimum, un gouvernement libéral livrera l’interdiction des accessoires et des armes de type militaire », a-t-elle renchéri.

Mme Provost, qui accuse le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert de manquer de « leadership » sur l’enjeu du contrôle des armes à feu, salue d’autre part les prises de position du Bloc québécois à cet égard. Le parti nationaliste a notamment fait pression sur le gouvernement libéral sortant en faveur d’un programme obligatoire de rachat pour les propriétaires d’armes d’assaut de type militaire, en plus de réclamer l’interdiction des chargeurs à grande capacité. « Ce sont toutes des mesures solides et attendues depuis longtemps », estime Mme Rathjen.

« Nous sommes très confiants que le Bloc québécois restera un allié fort et fiable pour le contrôle des armes, comme il l’a été depuis le début », a déclaré Mme Provost.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a pour sa part incité jeudi les « nationalistes québécois » à se « méfier » de Justin Trudeau, une prise de position que Heidi Rathjen a préféré ne pas commenter, tout en rappelant que son organisme oriente ses appuis dans cette campagne électorale uniquement en fonction de la lutte contre la violence par armes à feu.

Garder espoir, malgré « la fatigue »

Dans les dernières années, PolySeSouvient a pourtant critiqué à maintes reprises les mesures prises par le gouvernement libéral en matière de contrôle des armes à feu. C’est aussi le cas de plusieurs municipalités, incluant Montréal et Québec, qui déplorent qu’Ottawa leur relègue pour l’instant la tâche d’interdire les armes de poing sur leur territoire au lieu d’appliquer une interdiction à l’échelle du pays.

Malgré tout, Mme Provost garde espoir qu’un gouvernement libéral réélu irait de l’avant avec les mesures qu’il propose pour resserrer le contrôle des armes à feu, notamment en raison de « l’ensemble de l’intérêt qui a été porté par les Canadiens sur cette question » dans les dernières semaines.

« On est surpris de l’ampleur que le dossier a prise dans le cadre des élections », a d’ailleurs soulevé Heidi Rathjen.

Un sondage mené à la fin août par la firme Léger pour le compte de l’Association d’études canadiennes fait notamment état d’un taux de 51 % d’électeurs qui soutiendraient davantage un parti fédéral entendant renforcer le contrôle des armes à feu. Ce pourcentage tombe à 9 % chez les répondants canadiens qui souhaiteraient un allègement des règles en la matière. Les autres personnes sondées ont indiqué être en faveur du statu quo ou ne pas voir dans le contrôle des armes à feu un enjeu important dans le cadre de ces élections.

« Le gouvernement libéral nous donne espoir que les choses vont se faire. Mais je souligne qu’on a été à quelques reprises déçus par les promesses libérales, alors on a des raisons de penser qu’on peut à nouveau être déçus », a pour sa part soulevé Serge St-Arneault, rencontré par Le Devoir en marge de cet événement. Sa sœur a péri pendant la tuerie de Polytechnique en 1989.

Plus de trente ans après cet événement, on en est encore à débattre de l’importance de bannir les armes d’assaut, s’exaspère M. St-Arneault, qui garde toutefois espoir.

« C’est sûr que physiquement et mentalement, il y a une fatigue. Les années passent et on voit qu’on ne sait pas encore très bien où l’on va. Mais là, les signes sont prometteurs », a ajouté le prêtre, qui puise la motivation nécessaire pour continuer ses démarches en faveur d’un meilleur contrôle des armes à feu dans l’amour et « l’attachement » qu’il conserve pour sa sœur. « Je pense que je ne lâcherai jamais jusqu’à la fin de ma propre vie. »

Funérailles du père Pierre Aucoin, 21 août 2021

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Le père Pierre Aucoin est décédé paisiblement vers 19h00 le 29 juillet 2021 au CHSLD Saint-Vincent à Sherbrooke où il recevait de très bons soins. Il y était depuis le déménagement du 21 juillet 2020 de tous les confrères de notre maison de Lennoxville vers Les Terrasses Bowen. Il s’agit d’une nouvelle résidence pour personnes âgées récemment construite à Sherbrooke. La santé précaire de Pierre ne lui permettait pas d’être avec eux.

Les restrictions liées aux mesures sanitaires exigées pendant la pandémie ont eu pour conséquence de limiter le nombre de visiteurs à seulement quelques confrères désignés et l’une de ses nièces : Annie de la Sablonnière. En revanche, Pierre est parvenu à garder un lien étroit avec les membres de sa famille grâce aux appels téléphoniques. Cette proximité familiale s’est manifestée lors du rassemblement au salon funéraire Alfred Dallaire Memoria sur le boulevard Saint-Martin à Laval le samedi 21 août en après-midi.

Une trentaine de personnes composées en grande majorité de ses nièces, neveux et arrière-nièces et arrière-neveux, ainsi que leurs conjoint·e·s, ont présenté leur hommage avec beaucoup de reconnaissance pour leur oncle ou grand-oncle. Déjà, ce matin-là, tous les confrères et consœurs de la rue St-Hubert à Montréal avaient prié pour Pierre lors d’une messe célébrée dans la grande salle du Centre Afrika. Tout comme lors du rassemblement au salon funéraire, deux pièces musicales ont accompagné la prière.

Le premier chant, O Rest in the Lord, composé par Felix Mendelssohn en 1846, inspiré par le Psaume 37, est un appel à faire confiance à Dieu et de l’attendre patiemment. Le lien évangélique est celui de Jean 16, 33 : « Je vous dis ces choses pour que vous possédiez en moi la paix. Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais ayez confiance; j’ai vaincu le monde. » Cette victoire, « c’est notre foi en Jésus, Fils de Dieu. » (1 Jn 5).

Selon Annie de la Sablonnière, cette composition musicale est centrale dans la spiritualité de Pierre Aucoin. Violoniste depuis sa jeunesse, ce chant faisait partie du répertoire de la chorale que Pierre dirigeait à Fort Jameson, l’actuel Chipata, en Zambie. C’est là qu’il avait reçu en cadeau de la chorale une baguette de chef en ébène. Celle-ci a été remise à Nathalie Côté, sa petite-nièce et unique filleule.

Un chant plus récent intitulé Je redeviens le vent, composé par Manuel Laroche, musique de Martin Léon et interprétée par Fred Pellerin, a rehaussé la célébration en établissant un très beau lien avec la spiritualité qui habitait le père Aucoin. La confiance que Pierre a mise en son Dieu l’a conduit vers la paix au-delà de ses souffrances. Comme la plupart des missionnaires, il a régulièrement lutté contre la malaria. Maintenant : Il est redevenu le vent après avoir quitté ses amours, ses amis, son parcours, il est invisible à nouveau, car sa vie ne fut qu’un court instant malgré ses 91 ans. Le plus fragile de toute la fratrie, Pierre a pourtant vécu le plus longtemps!

Le violon du père Aucoin

Au salon funéraire, après le mot d’accueil, Charlotte Bertrand, fille d’Isabelle Aucoin, l’une des nièces de Pierre, a joué l’Ave Maria de Schubert en l’interprétant avec le violon fabriqué par le père Aucoin lorsqu’il était à Toronto. À cette époque, il était membre de l’orchestre symphonique d’amateurs de York Symphony Orchestra. Déjà, à l’âge de 10 ou 11 ans, Pierre avait interprété l’Ave Maria de Schubert lors d’un rassemblement au village de St-Colomban.

D’ailleurs, aux dires de Guy Martineau, en plus d’être comédien, Pierre Aucoin aurait bien pu devenir un musicien professionnel. Son talent de violoniste lui a permis de remporter le concours du pain Excel diffusé le samedi au poste radiophonique CKAC.

Cimetière Saint-Martin à Laval

À la demande de la famille, les Missionnaires d’Afrique ont accepté que les cendres soient inhumées au cimetière Saint-Martin à Laval. Cette brève cérémonie a eu lieu le lundi 23 août à 14h00 sous un soleil de plomb en compagnie de quelques membres de la famille et ami·e·s ainsi que Réal Doucet et Serge St-Arneault, M.Afr.

Le lot est celui des Pères Blancs depuis l’époque du noviciat Saint-Martin; un bâtiment qui, entre temps, est devenu le CHSLD St-Jude Inc. Très large, la troisième pierre tombale est déjà à moitié remplie de noms. Le dernier dans la liste est le père Paul Tremblay.

Ancien noviciat devenu le CHSLD St-Jude

Photo de la maman de Pierre

Marie-Anne Lanteigne-Aucoin

Surprise! Une photo de la maman de Pierre Aucoin, offerte par Marie Smith, petite-fille d’Élisabeth Lanteigne, cousine de Marie-Anne, a été placée près des cendres de son fils. La maman s’appelait Marie-Anne Lanteigne-Aucoin (1897-1954). En même temps que son fils Pierre, elle a reçu la bénédiction finale avant la mise en terre de l’urne par son neveu Daniel Aucoin.

Les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) sont spécialement reconnaissants à deux nièces du père Aucoin : Annie et Lucie de la Sablonnière, pour toutes les démarches entreprises auprès du salon funéraire, pour rejoindre les membres de la famille, pour le programme des funérailles et pour le signet du père Aucoin.

« Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix. »

« Par la miséricorde de Dieu. Amen! »

Mémoires d’Afrique de 21 pages du Père Pierre Aucoin aux membres de sa famille.