Le Mexique veut démontrer la responsabilité des États-Unis – Trafic d’armes américaines

(Mexico) En poursuivant les grands fabricants d’armes américains devant un tribunal des États-Unis, le Mexique cherche à montrer la responsabilité de son puissant voisin dans les violences liée à la drogue.

YUSSEL GONZALEZ ET REPORTERS DE CHIHUAHUA, OAXACA ET MICHOACÁN, AGENCE FRANCE-PRESSE – Publié le 30 août 2021

En tout neuf fabricants et deux distributeurs – dont Smith & Wesson, Beretta, Colt, Glock, Century Arms, Ruger et Barrett – sont depuis début août dans le collimateur du gouvernement mexicain qui considère « illicite » le commerce de leurs armes encourageant le trafic de drogue et la violence sur son territoire.

En engageant cette procédure devant un tribunal de Boston, Massachusetts, « le Mexique réussit vraiment à dire qu’il s’agit d’un problème bilatéral », explique Cecilia Farfán, responsable de la recherche sur les questions de sécurité au Center for US-Mexico Studies de l’université de Californie à San Diego.

« De la même manière que les États-Unis disent “j’ai besoin que vous fassiez quelque chose contre le commerce illicite de la drogue”, le Mexique dit “j’ai besoin que vous fassiez quelque chose contre les armes à feu” », souligne-t-elle.

Les autorités mexicaines estiment qu’entre 70 % et 90 % des armes retrouvées sur les scènes de crime au Mexique proviennent d’un trafic depuis les États-Unis.

Certaines de ces armes, des fusils Barrett de calibre 50, des pistolets Smith and Wesson et des fusils Ruger et Colt, ont aussi été retrouvées après l’attentat de juin 2020 contre le chef de la police de Mexico, Omar Garcia Harfuch, indique la plainte déposée par le Mexique.

Selon le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, cette procédure sans précédent vise à obliger les entreprises américaines non seulement à indemniser financièrement le Mexique pour les dommages causés au fil des ans, mais aussi à mettre en œuvre des mesures de contrôle et de discipline à l’égard de leurs distributeurs.

Bien que l’issue du litige soit incertaine, « l’objectif est à la fois symbolique et politique pour ouvrir le débat », estime Romain le Cour, spécialiste du cabinet de conseil Noria Research.

Le Mexique, qui compte 126 millions d’habitants, est en proie à une vague de violence depuis 2006, date à laquelle le gouvernement du président de l’époque, Felipe Calderón (2006-2012), a lancé une opération militaire contre les cartels de la drogue.

En pièces détachées ou en état de marche

De nombreuses armes arrivent sur le territoire mexicain dans le cadre de ce que l’on appelle communément « l’opération hormiga » : des intermédiaires achètent de petites quantités d’armes aux États-Unis, où il est aisé de les acquérir, puis leur font passer la frontière.

« Ils les convoient en pièces détachées ou entières, cachées dans des marchandises de contrebande, dans des vêtements, ou divers articles importés à Ciudad Juárez », explique Jorge Nava, procureur dans le nord de l’État frontalier de Chihuahua.

Un membre d’un groupe d’autodéfense dans l’État de Michoacán (ouest) explique que les armes qu’ils utilisent proviennent parfois de membres de leur famille vivant aux États-Unis.

« Nous avons commencé avec des fusils de chasse, mais les membres du groupe ont des parents aux États-Unis et de là-bas, ils parviennent à nous envoyer des armes à travers la frontière », explique ce combattant sans révéler son identité.

Une personne impliquée dans le trafic d’armes depuis 20 ans, et qui s’exprime aussi sous couvert d’anonymat, fait également remarquer que les expéditions d’armes en pièces détachées, appelées « armes à 80 pc », destinées à être assemblées au Mexique, sont en augmentation.

« Une option est d’acheter, par exemple, un kit à 80 pc pour les armes à canon long ou court aux États-Unis. Il suffit de les assembler et cela est légal. Avec ça on peut construire une armée », affirme ce trafiquant.

« Bouc émissaire »

Le gouvernement mexicain affirme que son action en justice ne vise pas à outrepasser les lois fédérales des États-Unis, notamment le deuxième amendement, qui autorise les citoyens américains à posséder des armes à feu.

Toutefois, la National Shooting Sports Foundation (NSSF), une association commerciale américaine pour l’industrie des armes à feu, basée à Newport, Connecticut, juge que seul le Mexique est responsable de l’application des lois sur son territoire.

« Au lieu de faire des entreprises américaines respectueuses de la loi des boucs émissaires, les autorités mexicaines feraient mieux de traduire les cartels en justice », ont-elles déclaré dans un communiqué.

À quoi les autorités mexicaines affirment que les fabricants américains produisent des modèles spécialement conçus pour les besoins des barons de la drogue.

Selon le même trafiquant mexicain, les autorités de son pays sont également responsables du problème.

« Les autorités mexicaines laissent passer tout ce qui vient des États-Unis sans vérifier en profondeur ce qui passe de l’autre côté, sans contrôles adéquats, et aussi à cause de la grande corruption qui règne dans les douanes », affirme-t-il.

LIEN

Funérailles du père Pierre Aucoin, 21 août 2021

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Le père Pierre Aucoin est décédé paisiblement vers 19h00 le 29 juillet 2021 au CHSLD Saint-Vincent à Sherbrooke où il recevait de très bons soins. Il y était depuis le déménagement du 21 juillet 2020 de tous les confrères de notre maison de Lennoxville vers Les Terrasses Bowen. Il s’agit d’une nouvelle résidence pour personnes âgées récemment construite à Sherbrooke. La santé précaire de Pierre ne lui permettait pas d’être avec eux.

Les restrictions liées aux mesures sanitaires exigées pendant la pandémie ont eu pour conséquence de limiter le nombre de visiteurs à seulement quelques confrères désignés et l’une de ses nièces : Annie de la Sablonnière. En revanche, Pierre est parvenu à garder un lien étroit avec les membres de sa famille grâce aux appels téléphoniques. Cette proximité familiale s’est manifestée lors du rassemblement au salon funéraire Alfred Dallaire Memoria sur le boulevard Saint-Martin à Laval le samedi 21 août en après-midi.

Une trentaine de personnes composées en grande majorité de ses nièces, neveux et arrière-nièces et arrière-neveux, ainsi que leurs conjoint·e·s, ont présenté leur hommage avec beaucoup de reconnaissance pour leur oncle ou grand-oncle. Déjà, ce matin-là, tous les confrères et consœurs de la rue St-Hubert à Montréal avaient prié pour Pierre lors d’une messe célébrée dans la grande salle du Centre Afrika. Tout comme lors du rassemblement au salon funéraire, deux pièces musicales ont accompagné la prière.

Le premier chant, O Rest in the Lord, composé par Felix Mendelssohn en 1846, inspiré par le Psaume 37, est un appel à faire confiance à Dieu et de l’attendre patiemment. Le lien évangélique est celui de Jean 16, 33 : « Je vous dis ces choses pour que vous possédiez en moi la paix. Dans le monde, vous aurez à souffrir, mais ayez confiance; j’ai vaincu le monde. » Cette victoire, « c’est notre foi en Jésus, Fils de Dieu. » (1 Jn 5).

Selon Annie de la Sablonnière, cette composition musicale est centrale dans la spiritualité de Pierre Aucoin. Violoniste depuis sa jeunesse, ce chant faisait partie du répertoire de la chorale que Pierre dirigeait à Fort Jameson, l’actuel Chipata, en Zambie. C’est là qu’il avait reçu en cadeau de la chorale une baguette de chef en ébène. Celle-ci a été remise à Nathalie Côté, sa petite-nièce et unique filleule.

Un chant plus récent intitulé Je redeviens le vent, composé par Manuel Laroche, musique de Martin Léon et interprétée par Fred Pellerin, a rehaussé la célébration en établissant un très beau lien avec la spiritualité qui habitait le père Aucoin. La confiance que Pierre a mise en son Dieu l’a conduit vers la paix au-delà de ses souffrances. Comme la plupart des missionnaires, il a régulièrement lutté contre la malaria. Maintenant : Il est redevenu le vent après avoir quitté ses amours, ses amis, son parcours, il est invisible à nouveau, car sa vie ne fut qu’un court instant malgré ses 91 ans. Le plus fragile de toute la fratrie, Pierre a pourtant vécu le plus longtemps!

Le violon du père Aucoin

Au salon funéraire, après le mot d’accueil, Charlotte Bertrand, fille d’Isabelle Aucoin, l’une des nièces de Pierre, a joué l’Ave Maria de Schubert en l’interprétant avec le violon fabriqué par le père Aucoin lorsqu’il était à Toronto. À cette époque, il était membre de l’orchestre symphonique d’amateurs de York Symphony Orchestra. Déjà, à l’âge de 10 ou 11 ans, Pierre avait interprété l’Ave Maria de Schubert lors d’un rassemblement au village de St-Colomban.

D’ailleurs, aux dires de Guy Martineau, en plus d’être comédien, Pierre Aucoin aurait bien pu devenir un musicien professionnel. Son talent de violoniste lui a permis de remporter le concours du pain Excel diffusé le samedi au poste radiophonique CKAC.

Cimetière Saint-Martin à Laval

À la demande de la famille, les Missionnaires d’Afrique ont accepté que les cendres soient inhumées au cimetière Saint-Martin à Laval. Cette brève cérémonie a eu lieu le lundi 23 août à 14h00 sous un soleil de plomb en compagnie de quelques membres de la famille et ami·e·s ainsi que Réal Doucet et Serge St-Arneault, M.Afr.

Le lot est celui des Pères Blancs depuis l’époque du noviciat Saint-Martin; un bâtiment qui, entre temps, est devenu le CHSLD St-Jude Inc. Très large, la troisième pierre tombale est déjà à moitié remplie de noms. Le dernier dans la liste est le père Paul Tremblay.

Ancien noviciat devenu le CHSLD St-Jude

Photo de la maman de Pierre

Marie-Anne Lanteigne-Aucoin

Surprise! Une photo de la maman de Pierre Aucoin, offerte par Marie Smith, petite-fille d’Élisabeth Lanteigne, cousine de Marie-Anne, a été placée près des cendres de son fils. La maman s’appelait Marie-Anne Lanteigne-Aucoin (1897-1954). En même temps que son fils Pierre, elle a reçu la bénédiction finale avant la mise en terre de l’urne par son neveu Daniel Aucoin.

Les Missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) sont spécialement reconnaissants à deux nièces du père Aucoin : Annie et Lucie de la Sablonnière, pour toutes les démarches entreprises auprès du salon funéraire, pour rejoindre les membres de la famille, pour le programme des funérailles et pour le signet du père Aucoin.

« Que les âmes des fidèles défunts reposent en paix. »

« Par la miséricorde de Dieu. Amen! »

Mémoires d’Afrique de 21 pages du Père Pierre Aucoin aux membres de sa famille.

POUR UN ENCADREMENT RAISONNABLE ET EFFICACE DES ARMES À FEU

POUR UN ENCADREMENT RAISONNABLE ET EFFICACE DES ARMES À FEU.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Conférence de presse commune des représentants des victimes des attaques de la Mosquée de Québec, du Collège Dawson et de Polytechnique, en 2018.

En réponse au texte d’André Gélinas, « Alors, on change de cible ? »

NATHALIE PROVOST, SURVIVANTE DU FÉMINICIDE À L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE ET PORTE-PAROLE DE POLYSESOUVIENT

Publié le 24 août 2021 sur La Presse +

Le texte d’André Gélinas publié dans La Presse du 13 août montre que les pratiques de désinformation et de diffamation à l’encontre de notre collectif ne sont pas exclusives aux groupes pro-armes. C’est d’autant plus regrettable de voir M. Gélinas, un ancien sergent-détective du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), se prêter à de telles tactiques alors que nous partageons fermement son objectif de contrer le trafic illégal des armes à feu.

En effet, même si notre préoccupation principale concerne les lois régissant les armes, nous appuyons activement la lutte contre le trafic d’armes, notamment pour pousser nos politiciens à autoriser les interventions policières nécessaires afin de rompre le « pipeline de fer » tel qu’exposé par l’émission J.E. il y a quelques mois.

Les mesures de prévention et le combat contre la criminalité ne sont pas deux initiatives mutuellement exclusives. Alors pourquoi attaquer les victimes d’une fusillade de masse qui cherchent à empêcher des tragédies similaires ? La réponse est évidente en ce qui concerne le lobby des armes : miser sur les armes illégales afin d’empêcher les contrôles qui touchent les amateurs d’armes.

Malheureusement, M. Gélinas emploie les mêmes mythes et présomptions couramment avancés par le lobby pro-armes, sans preuves à l’appui, de manière à dresser une cause contre l’autre et porter atteinte à notre crédibilité.

Saisissons-donc l’occasion pour examiner ces arguments erronés – aussi simplistes et séducteurs soient-ils.

« Plus de 99 % des actes criminels impliquant des armes sont le fruit d’un trafic illégal », écrit-il.

Le lobby des armes à feu soutient que le « problème » ne concerne pas les propriétaires légaux. Or, selon Statistique Canada, la moitié des homicides par balle ne sont pas liés aux gangs criminels.

DES ARMES LÉGALES

M. Gélinas doit savoir que ce n’est pas une « arme de poing illégale » qui a causé mes quatre blessures ainsi que la mort de 14 de mes consœurs à Polytechnique en 1989. Comme bien d’autres tueurs de masse (Collège Dawson – 2006, Moncton – 2014, Fredericton – 2018, etc.), le tueur était légalement propriétaire d’une arme longue. Les tireurs à l’Université Concordia (1992) et à la Grande Mosquée de Québec (2017) étaient propriétaires légaux de leurs armes de poing, s’étant même entraînés dans un club de tir avoisinant.

De plus, selon diverses enquêtes officielles au pays, la source des armes saisies dans le cadre d’activités criminelles varie substantiellement d’un endroit à l’autre. Par exemple, alors qu’à Toronto la majorité des armes saisies proviennent des États-Unis, c’est seulement une minorité pour l’ensemble des provinces de l’Ouest.

Bien que les armes de poing illégales règnent au sein des gangs de rue, la majorité des homicides conjugaux, des suicides, des tueries de masse et des meurtres de policiers par balle sont commis avec des fusils et des carabines sans restrictions.

Toujours selon M. Gélinas, il est obligatoire de communiquer avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avant la transaction afin de vérifier la validité du permis d’un acheteur potentiel.

Il est vrai qu’acheter une arme sans permis constitue un crime, mais ce n’est pas aussi clair quant à la vente d’une arme à quelqu’un sans permis.

De 2003 à 2012, alors que toutes les armes étaient enregistrées au Canada, chaque transaction passait par le système, ce qui garantissait le transfert d’un vendeur agréé à un acheteur agréé. Or, dans le cadre de la destruction du registre en 2012, le gouvernement Harper a aussi éliminé la vérification de la validité des permis : un vendeur n’a qu’à croire qu’un acheteur détient un permis valide (« le cédant n’a aucun motif de croire que le cessionnaire n’est pas autorisé… ») – ce qui constitue une immense échappatoire : « Mais je le croyais sincèrement… Prouvez le contraire ! »

C’est pourquoi, en 2015, le Parti libéral a promis d’obliger de nouveau « les vendeurs à en vérifier la validité avant de conclure la vente ». Malheureusement, la législation des libéraux (C-71) adoptée en 2018 n’impose rien de tel. Il n’est écrit nulle part ni dans la loi ni dans la réglementation qu’un vendeur doit communiquer à la GRC des renseignements associés au permis d’un acheteur potentiel afin de faire autoriser une transaction (une absurdité que le gouvernement a dû récemment admettre, à reculons). En ce qui concerne les ventes privées notamment, le nouveau système continuera de reposer entièrement sur la bonne foi des vendeurs.

« Pour ces groupes de pression, la simple idée qu’un citoyen puisse posséder légalement une arme pour des activités sportives hautement encadrées est simplement inconcevable et injustifiable. »

Que dire face à cette accusation farfelue ? Nous mettons au défi M. Gélinas et tous nos détracteurs qui prétendent que nous visons l’interdiction de l’ensemble des armes à feu de parcourir les centaines de communiqués, mémoires, documents synthèses et citations que nous avons produits au fil des ans pour trouver un seul exemple en ce sens. Impossible.

Nous ne sommes pas contre la possession d’armes à feu, ni contre la lutte contre les armes illégales. Certes, nous sommes contre les armes les plus meurtrières comme les armes d’assaut, mais notre principale revendication est un encadrement raisonnable et efficace des armes à feu en vue de prévenir les traumatismes, les blessures et les morts causés par leur mauvais usage.

Justin Trudeau critique la position des conservateurs sur les armes à feu

(Montréal) Tandis que la campagne électorale bat son plein, le groupe PolySeSouvient dénonce les récentes publicités du Parti libéral qui s’enorgueillit de son bilan sur le contrôle des armes à feu. Or, les efforts des libéraux apportent peu de changements concrets, selon les victimes de l’attaque de Polytechnique.

JESSICA BEAUPLAT, LA PRESSE CANADIENNE, 18 août 2021

PolySeSouvient craint également de se retrouver face à d’autres « promesses brisées » ou pire encore de voir « le peu de progrès réalisé par les libéraux » anéanti si le pouvoir changeait de main lors du prochain scrutin, explique en entrevue téléphonique la porte-parole du groupe, Nathalie Provost.

En effet, le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, a promis d’abolir la loi qui interdit quelque 1500 modèles d’armes à feu de type d’assaut, depuis mai 2020. Ce qui signifie qu’ils ne peuvent ni être utilisés, vendus ou importés légalement au pays.

En campagne à Vancouver mercredi, le premier ministre Justin Trudeau a affirmé qu’il est inconcevable, à un moment où les Canadiens sont préoccupés par la violence armée, que les conservateurs s’engagent à renverser la mesure.

Le programme des conservateurs indique que le parti abolirait et réviserait la loi sur les armes à feu avec la contribution de la police, des propriétaires d’armes à feu, des fabricants et du public.

« La sensation qu’on a, c’est qu’on approche de la dernière heure », indique Mme Provost. « Dans cinq ans je ne serai plus là, je n’aurai plus l’énergie de me battre comme ça », explique celle qui milite depuis plus de 30 ans pour un contrôle plus strict des armes à feu.

De récents incidents impliquant des armes de poing, dans la plupart des grandes villes du pays — Toronto, Montréal, Québec — ramènent le débat sur les armes à feu à l’avant-plan.

En plus d’annonces publicitaires à la télé et à la radio, pour promouvoir le travail des libéraux en matière de protection contre les armes, une publicité vidéo du parti de Justin Trudeau s’est récemment attaquée à Erin O’Toole sur les médias sociaux pour ses positions en faveur des propriétaires d’armes.

Or, PolySeSouvient estime que les efforts des libéraux n’ont pas mené à des mesures très concrètes au cours des dernières années.

« Les mesures adoptées ou introduites ne sont qu’un pâle reflet de ce qui aurait pu constituer des progrès considérables et efficaces », peut-on lire dans un communiqué publié lundi.

Le professeur émérite à l’Université d’Ottawa Irvin Waller, auteur du livre Science and Secrets of Ending Violent Crimes (La science et les secrets pour mettre fin aux crimes violents), est plutôt d’accord avec les critiques du groupe.

« Oui, les libéraux ont avancé un peu avec l’interdiction de vente des armes [à feu, de style militaire] », avance M. Waller, mais il se montre perplexe face au programme de rachat optionnel qu’Ottawa avait l’intention d’offrir aux détenteurs d’armes récemment bannies.

Le projet de loi C-21 (mort au feuilleton avec la dissolution récente du Parlement) aurait permis au gouvernement de racheter les armes à feu de type arme d’assaut entre les mains des propriétaires.

Ceux-ci auraient également eu le droit de les garder s’ils le désirent sous des conditions strictes qui incluent l’enregistrement et le rangement sécuritaire.

Cette mesure volontaire s’appuyait sur la bonne foi des propriétaires au lieu d’être obligatoire, déplorent les membres du groupe PolySeSouvient.

Comme les familles de victimes et les survivantes, M. Waller est aussi d’avis que les actions des libéraux auraient pu se traduire en mesure plus concrètes.

Par ailleurs certaines mesures manquaient de clarté, selon le professeur. Comme celle voulant octroyer plus de pouvoir aux municipalités pour qu’elles puissent interdire les armes de poing sur leurs territoires.

Cette proposition assortie d’une enveloppe de 50 millions sur cinq ans n’était pourtant pas suffisante pour l’ensemble des villes canadiennes, estime M. Waller.

PolySeSouvient ajoute qu’en voulant accorder plus de pouvoir aux villes quant à la réglementation des armes à feu, le gouvernement Trudeau s’est défilé devant ses responsabilités et s’est incliné devant le lobby des armes à feu.

Le groupe a exprimé d’autres inquiétudes par rapport au projet de loi C-21 présenté en février.

Celui-ci visait notamment à protéger les potentielles victimes de violence conjugale en leur permettant de demander aux tribunaux une ordonnance pour la saisie immédiate des armes appartenant à un proche ou la suspension de permis.

Une aberration, selon Mme Provost, qui ne comprend pas pourquoi « une femme qui a peur » devrait se lancer « dans des procédures judiciaires ».

Cet article a été produit avec l’aide financière des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

LIENS

CBC overview

https://www.cbc.ca/news/canada/montreal/gun-control-quebec-federal-parties-election-1.6133579

Comment Matt Gurney

https://nationalpost.com/opinion/matt-gurney-on-gun-control-and-other-issues-liberals-are-big-on-promises-but-rarely-deliver

QMI Libs vs Cons

https://www.journaldemontreal.com/2021/08/16/otoole-accuse-par-les-liberaux-de-vouloir-legaliser-les-armes-dassaut

Video – Nathalie on CTV

https://montreal.ctvnews.ca/liberals-failing-to-keep-canadians-safe-from-gun-violence-says-polytechnique-survivor-1.5549578

Audio -Nathalie Radio 15-18 français

https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-15-18/episodes/561142/rattrapage-du-mardi-17-aout-2021/9

Travaux communautaires, communément appelés « salongo » dans la chefferie de Walendu-Bindi en République Démocratique du Congo

Par Adirodu Roger, avec la collaboration de Kabaseke Gérmain à Bavi

La chefferie de Walendu-Bindi compte quatre axes principaux :

1) Au nord : axe Walendu-Bindi-Bunia-Kasenyi-Chomia. Celui-ci est utilisé par des véhicules pour le transport des marchandises et passagers.

2) À l’est : axe Walendu-Bindi-Buguma. Cet axe est un sentier de marche abrupte de mille mètres. Une journée entière est nécessaire pour atteindre les frontières de l’Ouganda.

3) Au sud : axe partiellement carrossable par camion reliant Walendu-Bindi-chefferie de Bahema-Mitego, Bahema-Boga, Banyali-Tchabi et celle du nord Kivu. Cet axe est utilisé pour acheminer le bétail, notamment les vaches, les moutons, chèvres et poules.

4) À l’ouest : axe routier Walendu-Bindi-Andisoma-Komanda qui permet les échanges des produits commerciaux vers les marchés du groupement Bavi.

Tous ces axes, plus ou moins en bon état, nécessitent un entretien constant pour permettre les échanges commerciaux en dehors de la zone enclavée des Walendu-Bindi.

Sauf l’axe de Buguma, des centaines de kilomètres de route comportent de nombreux ponts en mauvais état. Heureusement, la route reliant Bukiringi, Aveba, Gety, Kagaba, Olongba, et Songolo est entretenue par le gouvernement provincial, la MONUSCO, le FONER et l’Office des routes. D’un autre côté, l’impact des pluies sur les autres routes oblige la population à se mobiliser pour maintenir ces voies de communication. Cet exercice s’appelle « le salongo ».


Base de la Monusco, Mission des Nations Unis pour la stabilisation de la RDC implanté à Gety-Mission

Or, il s’avère que certains citoyens, au lieu de participer bénévolement à un « salongo », choisissent d’engager, moyennement compensation financière, quelqu’un d’autre pour travailler à leur place.

Selon le chef intérimaire Maguru, en exercice le 15 mars 2019, le « salongo » débute avec une gestion responsable des déchets domestiques autour de la parcelle de chaque citoyen avant de s’étendre aux axes routiers. Les plus récalcitrants n’en font qu’à leur tête et jettent leur détritus et eau usée chez leurs voisins avec d’énormes conséquences. Le non-respect des travaux communautaires a pour conséquence la propagation de maladies telles que le paludisme, le choléra ou la fièvre typhoïde. Cette attitude cause aussi de violents conflits entre familles.

Une sensibilisation sur les effets négatifs d’un manque de solidarité communautaire est maintenant nécessaire pour permettre un changement de mentalité là où le « salongo » n’existe que de nom. Selon le juge de Badjanga, maître Musaki, les récalcitrants sont transférés à la police de proximité de leur quartier. « Pour bien gérer les déchets, les travaux communautaires sont exercés deux fois la semaine et non une fois comme le souhaite l’arrêté du maire de la ville », fait-t-il savoir.

En 1990, le chef Akobi Tsomi Katorogo, aujourd’hui décédé, avait ordonné la distribution de jetons aux habitants pour indiquer leur participation dans l’exécution des travaux communautaires, cruciaux pour la vie des gens. La preuve a de nouveau été faite en 2020 avec l’arrivée d’un véhicule à la localité de Kelenzi, près de la montagne Maplungulu, accueilli avec acclamation par la population. Bien que cette tâche incombe au pouvoir public, cette joie est le fruit d’un dur labeur fait à mains d’homme avec une simple houe ou des pelles comme outils.

« Le salongo » a démonté que le courage et la solidarité des citoyens a permis de maintenir des voies de communication et aussi prévenir la famine, appelé agayii, grâce aux échanges entre patate douce d’un côté et le manioc lumbe d’un autre. Il est à espérer que cette expérience communautaire se maintienne chez les nouvelles générations malgré le dur labeur qu’il incombe.

Groupe de victimes réagit aux publicités gouvernementales sur le contrôle des armes à feu alors que les élections sont déclenchées

Montréal, 16 août 2021 — Au début du mois d’août, le gouvernement libéral a lancé une campagne publicitaire à la radio et à la télé de plusieurs millions de dollars vantant son bilan sur le contrôle des armes à feu. Une autre annonce publiée sur les médias sociaux s’attaque à Erin O’Toole relativement à sa promesse d’abroger les lois sur le contrôle des armes.

Les familles de victimes et les survivants du féminicide à l’École Polytechnique qui militent depuis plus de 30 ans en faveur de contrôles plus stricts ont réagi avec consternation et désarroi face à ce qu’ils considèrent une tentative complètement malhonnête et clairement politique, financée par des fonds publics, de faire croire aux Canadiens que le gouvernement libéral a tenu tête aulobby des armes et qu’il a réalisé des progrès concrets et importants en matière de contrôle des armes à feu.

« D’abord, les Canadiens doivent comprendre que seule une minorité des mesures adoptées par les libéraux découlant des promesses de 2015 et de 2019 ont été mises en œuvre, y compris la plupart des mesures associées à la campagne de 2015 qui ont été adoptées il y a plus de deux ans, » explique Nathalie Provost, survivante du massacre à Polytechnique.

« Mais surtout, les mesures adoptées ou introduites ne sont qu’un pâle reflet de ce qui aurait pu constituer des progrès considérables et efficaces. Ce que nous avons vu jusqu’à présent ne représente que des demi-mesures ou des mesures creuses truffées de concessions au lobby des armes. »

Voir ici notre Bilan des principales promesses libérales sur le contrôle des armes (2015-2021) : https://polysesouvient.ca/Documents/DOCU_21_08_16_PromessesLiberaleArmes.pdf

Ces annonces laissent présager que le contrôle des armes fera partie de la plateforme des libéraux de Trudeau pour une troisième fois. Cependant, étant donné la succession de promesses non tenues, les Canadiens sont en droit de se demander s’ils peuvent croire monsieur Trudeau cette fois-ci. En quoi de nouvelles promesses se distingueront-elles des deux dernières séries de promesses?

« Les libéraux doivent trancher entre faire semblant d’appuyer le contrôle des armes à feu et le faire progresser de manière concrète et importante. Au moins lorsque les Canadiens votent pour les Conservateurs, ils savent qu’ils votent en faveur des intérêts du lobby des armes parce que la position du parti est claire : abroger le peu de progrès réalisé par les Libéraux, entre autres. En comparaison, les libéraux de Trudeau sont extrêmement malhonnêtes quant à leurs engagements et leur bilan. »

« Nous espérons que les médias qui couvriront cette campagne électorale ne s’arrêteront pas aux points de discussion des Libéraux, mais examineront ce qu’ils ont réellement accompli. Car en scrutant les détails des lois et règlements, on s’aperçoit que pas grand-chose n’a changé depuis que le gouvernement Harper a anéanti nos lois sur le contrôle des armes : des dizaines de milliers d’armes d’assaut restent entre les mains de propriétaires privés ; les chargeurs à grande capacité sont toujours facilement accessibles ; les armes de poing continuent à proliférer de façon exponentielle ; et d’importantes lacunes concernant les vérifications d’antécédents et les mesures préventives (en cas de suicide et de violence conjugale) se traduisent en tragédie sur tragédie, » conclut madame Provost.

PolySeSouvient se tourne contre les libéraux

Autrefois enthousiaste, le regroupement PolySeSouvient a déchanté par rapport aux promesses des libéraux.

Dans deux longs communiqués, ceux-ci reviennent sur les propositions des libéraux faites depuis l’entrée au pouvoir de Justin Trudeau au poste de premier ministre.

«D’abord, les Canadiens doivent comprendre que seule une minorité des mesures adoptées par les libéraux découlant des promesses de 2015 et de 2019 ont été mises en œuvre, y compris la plupart des mesures associées à la campagne de 2015 qui ont été adoptées il y a plus de deux ans», a déclaré Nathalie Provost, une survivante de l’attentat de Polytechnique.

«Mais surtout, les mesures adoptées ou introduites ne sont qu’un pâle reflet de ce qui aurait pu constituer des progrès considérables et efficaces. Ce que nous avons vu jusqu’à présent ne représente que des demi-mesures ou des mesures creuses truffées de concessions au lobby des armes», a-t-elle ajouté.

Polysesouvient est un groupe de citoyens bénévoles, dont de nombreux témoins, survivants et familles des victimes du massacre du 6 décembre 1989, qui œuvrent pour un meilleur contrôle des armes et dont les objectifs sont endossés par l’Association des Étudiants de Polytechnique, l’Association des étudiants aux cycles supérieurs de Polytechnique, le CA de l’Association des diplômés de Polytechnique, l’Ordre des ingénieurs du Québec, le Réseau des ingénieurs du Québec, l’École Polytechnique, l’École de technologie supérieure et plusieurs associations étudiantes de génie du Québec.
A/S: 
info@polysesouvient.ca ; téléphone : 514-816-7818 ; @polysesouvient ; www.polysesouvient.ca

fUNÉRAILLES DES PÈRES YVES GAUDReAULT ET MARCEL BOIVIN, m.aFR-10 AOÛT 2021

Par Serge St-Arneault

Les membres des familles Gaudreault et Boivin, ainsi que plusieurs confrères Missionnaires d’Afrique et consœurs SMNDA, se sont retrouvés à l’église Notre-Dame de l’Espérance à Québec le 10 août 2021 pour les funérailles des pères Yves Gaudreault décédé le 16 novembre 2020 et Marcel Boivin décédé le 19 janvier 2021.

Le père Réal Doucet, le président de l’assemblée et provincial des Missionnaires d’Afrique au niveau des Amériques, a prononcé ces mots d’ouverture de la célébration eucharistique.

Père, tu as accompagné pendant toute leur vie nos confrères, frères, oncles et amis Yves et Marcel et tu les as accueillis chez toi dans ta demeure. Nous voulons célébrer dans l’action de grâce leur arrivée auprès de toi en te remerciant pour ces années 92 et 84 respectivement que tu leur as données sur terre et qu’ils ont vécu comme tes bons et fidèles serviteurs en passant par des problèmes de santé de toutes sortes.

Yves et Marcel ont su intégrer ces épreuves et en ont fait un soutien dans l’accompagnement des personnes que tu as mises sur leur chemin tout au long de leur vie missionnaire. Que Yves et Marcel soient comblés auprès de toi de paix et de joie avec tous ceux et celles qu’ils ont retrouvés maintenant, surtout leurs proches et leurs nombreux amis Pères Blancs et autres que tu as déjà accueillis dans ton royaume. Par Jésus-Christ et Seigneur. Amen!

Les Missionnaires d’Afrique remercient vivement toutes les personnes qui ont partagé ce moment de prière, tout particulièrement Jean-François Gaudreault-Desbiens, Claude Tremblay et Francine Boivin pour leurs témoignages ainsi que Caroline Proulx, responsable, et l’animatrice du chant Christine Beaulieu accompagnée de sa maman à l’orgue.

PolySeSouvient reproche à Ottawa de reculer sur sa promesse

Réglementation pour C-71: Piètres mesures affaiblies encore plus

À tous les groupes et individus ayant appuyé le projet de loi C-71, soit la législation pilotée par l’ancien ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, déposée en 2018 et adoptée en 2019 en réponse aux promesses électorales des Libéraux de 2015 sur le contrôle des armes à feu. Malheureusement, si les règlements récemment proposés sont adoptés tels quels, même les gains très modestes en matière de sécurité publique auxquels nous nous attendions ne se concrétiseront pas.

Nous vous invitons à consulter notre mémoire détaillé  (veuillez-nous excusez: en anglais seulement).

JIM BRONSKILLLA, PRESSE CANADIENNE, 8 août 2021 

(Ottawa) Le groupe PolySeSouvient accuse le gouvernement fédéral de mettre en danger la sécurité publique en reculant sur sa promesse de trouver un moyen pour s’assurer que les acheteurs d’armes à feu possèdent un permis valide.

Dans un mémoire uniquement rédigé en anglais remis au gouvernement, le groupe affirme que les règlements proposés pour étoffer les lois fédérales ne vont pas assez loin pour empêcher les armes à feu de tomber entre de mauvaises mains.

« Une analyse approfondie des règlements proposés montre que le gouvernement a décidé d’édulcorer davantage une législation déjà faible. Les détails fournis par les règlements proposés soulignent non seulement la faiblesse des principales mesures du projet de loi C-71, mais ils rendent également certaines d’entre elles pratiquement sans force », peut-on lire dans un extrait remis à La Presse Canadienne.

En 2019, après que le projet de loi C-71 eut reçu la sanction royale, le gouvernement avait déclaré qu’il exigerait aux commerçants de vérifier la validité du permis de leurs clients avant de leur vendre une arme à feu sans restriction comme une carabine ou un fusil de chasse.

Selon PolySeSouvient, la validation d’un permis d’un acheteur potentiel est un élément fondamental de tout régime crédible de contrôle, car les documents volés, révoqués ou contrefaits peuvent être utilisés pour acheter illégalement des armes à feu.

Le groupe craint que la réglementation envisagée n’empêche pas de tels abus. Selon lui, elle n’oblige pas le commerçant à vérifier auprès du registraire fédéral des armes à feu si un acheteur potentiel a réellement un permis valide.

Si le projet de règlement précise qu’un acheteur doit fournir à un vendeur tous les renseignements figurant sur le permis, il n’est indiqué nulle part que celui-ci doit ensuite les transmettre au registre.

« C’est exactement ce que veut le lobby des armes à feu : que le gouvernement ait le moins d’informations possible sur les transactions d’armes à feu sans restriction », souligne la porte-parole de PolySeSouvient, Nathalie Provost, qui avait été atteinte de quatre balles lors de l’attaque féminicide de 1989. « On dirait qu’il a réalisé son souhait, encore une fois, au détriment de la sécurité publique. »

Le registraire attribue un numéro de référence donnant le feu vert à une vente que s’il est convaincu que l’acheteur peut détenir un permis, dit Tim Warmington, un porte-parole de Sécurité publique Canada.

Il reconnaît que les règlements proposés « ne précisent pas explicitement quelles informations le vendeur doit fournir » au registraire lorsqu’un numéro de référence est demandé.

Parmi les renseignements qui pourraient être requis par le registraire, M. Warmington mentionne le numéro du permis du vendeur afin de s’assurer que celui-ci en possède un valide. Il cite aussi le numéro et la date d’expiration de celui de l’acheteur afin de garantir sa validité.

Le vendeur devra également confirmer qu’il a vérifié de manière raisonnable sur l’acheteur était titulaire du permis présenté, ajoute M. Warmington.

PolySeSouvient concède que le bureau d’enregistrement peut demander des informations sur le permis avant d’accorder un numéro de référence. Toutefois, il dit que cette mesure est discrétionnaire et n’est pas requise par la loi. « La vérification du permis d’un acheteur potentiel par le Directeur des armes à feu n’est plus une option et repose uniquement sur la bonne foi du vendeur, comme auparavant », peut-on lire dans le mémoire.

Le groupe dit craindre qu’un futur gouvernement s’appuyant sur le lobby des armes à feu demande à ses fonctionnaires d’approuver automatiquement de telles demandes ou applications, « d’où l’importance de spécifier ces détails dans la loi ».

La loi oblige maintenant à vérifier tout l’historique des comportements de l’acheteur, pas seulement ceux des cinq années précédant la demande de permis. Une personne ayant des antécédents de violence conjugale ou ayant proféré des menaces sur l’internet n’est pas admissible.

Elle oblige les commerçants à conserver des registres des ventes d’armes à feu sans restriction. Les propriétaires d’armes à feu à autorisation restreinte et prohibée doivent se munir d’une autorisation de transport sauf s’ils se rendent dans un centre de tir approuvé. « Enfin, l’autorisation de transporter des armes de poing ne s’applique pas dans 96,5 % des cas, tout en gardant l’échappatoire qui peut être invoquée par toute personne transportant son arme de poing presque n’importe où dans une province », note le groupe.

PolySeSouvient a également exprimé d’autres inquiétudes concernant ces éléments. Notamment, il estime que l’efficacité des registres des ventes est minée par la nécessité pour les policiers d’obtenir un mandat de perquisition pour y accéder, « une exigence qui n’existait pas auparavant ».

Le Mexique poursuit des fabricants d’armes américains

Agence France-Presse, 4 août 2021 

Le Mexique a intenté mercredi une action en justice sans précédent aux États-Unis contre les plus gros fabricants d’armes américains accusés d’encourager la violence des narcotrafiquants mexicains.

Le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, a annoncé mercredi qu’une plainte contre ces entreprises avait été déposée devant un tribunal fédéral de Boston, dans le nord-est des États-Unis.

Il a dénoncé un commerce illicite sur le territoire mexicain qui cause des dommages directs au pays.

Nous sommes convaincus de la qualité juridique de ce que nous présentons, nous allons plaider avec tout le sérieux nécessaire. Nous gagnerons ce procès et nous réussirons à réduire considérablement le trafic illicite d’armes au Mexique, a ajouté M. Ebrard lors d’une conférence de presse.

M. Ebrard a affirmé que la participation d’un gouvernement mexicain à un litige de cette nature devant un tribunal américain était sans précédent, et que la démarche avait reçu l’aval du président Andrés Manuel López Obrador.

Plus d’un demi-million d’armes par an

Parmi les entreprises accusées par le Mexique figurent Smith & Wesson, Beretta, Colt, Glock, Century Arms, Ruger et Barrett, qui produisent plus de 68 % des plus d’un demi-million d’armes introduites clandestinement au Mexique chaque année, selon les informations figurant dans la plainte mexicaine.

Le ministre des Affaires étrangères a expliqué que l’action en justice visait à ce que les fabricants dédommagent le gouvernement mexicain pour les dommages causés par leurs pratiques négligentes.

La plainte demande également des mesures pour surveiller et mettre au pas les fabricants et les distributeurs d’armes.

M. Ebrard a même accusé les fabricants américains de développer des types d’armes spécialement pour les trafiquants de drogue mexicains.

C’est pour cela que ces armes sont faites : être achetées. Elles ont plus de valeur, elles ont une autre esthétique et s’utilisent différemment.
Une citation de : Le ministre des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard

Le trafic illégal d’armes figure au centre des relations bilatérales entre le Mexique et son voisin américain qui constitue le principal marché des puissants cartels de la drogue.

Des armes importées illégalement depuis les États-Unis ont été utilisées dans plus de 17 000 meurtres commis au Mexique en 2019, selon des données du gouvernement mexicain.

L’équipe juridique du ministère des Affaires étrangères est soutenue par les avocats américains spécialisés dans les droits civils et la prévention de la violence armée Steve Shadowen et Jonathan Lowy.

300 000 meurtres depuis 2006

L’historien et analyste Lorenzo Meyer a confirmé qu’il n’y avait pas de précédent à une telle action du Mexique devant les tribunaux américains, bien qu’il ait peu d’espoir qu’elle se solde par un succès.

Une armée d’avocats va se dresser contre nous durant le procès. Je vois cela plus comme un acte symbolique, un élément destiné à mettre la pression sur les fabricants d’armes et l’administration américaine, a déclaré Meyer à l’AFP.

L’expert a rappelé que les demandes mexicaines s’étaient jusqu’à présent limitées à des revendications rhétoriques, notamment sous le gouvernement du président Felipe Calderón (2006-2012), qui avait lancé une offensive militaire antidrogue controversée.

Depuis 2006, le Mexique a recensé quelque 300 000 meurtres, la plupart liés au crime organisé.

Le Mexique poursuit les fabricants d’armes basés aux États-Unis et réclame 10 milliards de dollars de dommages et intérêts pour trafic d’armes illégal – RT USA News

Fusillades à Montréal. Une équipe intégrée pour lutter contre les armes à feu

La Sûreté du Québec (SQ) et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) formeront une équipe pour lutter contre le trafic d’armes à feu dans la région du Grand Montréal, a annoncé mercredi la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.

CORALIE LAPLANTE, LA PRESSE, Publié le 4 août 2021

Cette annonce survient deux jours après que trois hommes ont été tués lors d’une fusillade, dans le secteur de Rivière-des-Prairies. Deux personnes ont aussi été blessées.

En réaction à cet évènement, l’hypothèse d’une aide de la SQ au SPVM avait été soulevée. Cette collaboration se traduira par « une équipe intégrée qui va lutter contre le trafic d’armes à feu et contre la violence liée aux armes à feu, à moyen et à long terme », a déclaré Mme Guilbault. L’équipe sera coordonnée par la SQ.

« C’est inquiétant […], la succession d’évènements violents n’importe où et n’importe quand depuis quelque temps », a affirmé la ministre de la Sécurité publique, en conférence de presse devant l’hôtel de ville de Montréal.

L’Équipe dédiée à la lutte contre le trafic d’armes (ELTA) du SPVM sera élargie, a précisé le directeur général du SPVM, Sylvain Caron.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Sylvain Caron, directeur général du SPVM

L’apport en effectifs de la SQ « nous permettra de retirer un certain nombre de personnes du groupe ELTA, et de les affecter dans les régions nord-est et sud-ouest [de Montréal] en enquête, pour travailler sur les évènements de violence impliquant des armes à feu », a expliqué M. Caron.

Plus spécifiquement, ces nouvelles équipes s’attarderont aux violences par arme à feu, aux tentatives de meurtre et à la possession d’armes à feu. Elles seront affectées à cette tâche à temps plein, et feront partie de la section du crime organisé du SPVM, a précisé le directeur général du corps policier.

« La Sûreté du Québec va permettre [d’apporter] oui des ressources humaines, mais aussi beaucoup au niveau du soutien technique, technologique, de la cyber[sécurité] », a ajouté la directrice générale de la SQ, Johanne Beausoleil.

« On a des moyens intéressants au niveau de la [SQ], alors on va pouvoir en faire bénéficier le SPVM ». Johanne Beausoleil, directrice générale de la SQ

Plus de détails concernant la nouvelle équipe intégrée seront dévoilés au courant des prochains jours, a assuré Geneviève Guilbault.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE
Cette annonce survient deux jours après que trois hommes ont été tués lors d’une fusillade, dans le secteur de Rivière-des-Prairies. Deux personnes ont aussi été blessées.

Le drame survenu à Rivière-des-Prairies lundi serait relié à un conflit entre des gangs de rue, selon des sources policières. « La violence par armes à feu est un moyen souvent utilisé pour rendre des comptes et exécuter des vengeances entre les groupes criminalisés », a évoqué Sylvain Caron.

En juillet, 20 évènements impliquant des armes à feu, deux homicides et près d’une dizaine de tentatives de meurtre ont été répertoriés sur le territoire du SPVM, a rapporté La Presse mercredi. Deux fusillades se sont déroulées à Montréal depuis le début du mois d’août.

Des actions du fédéral demandées par Plante

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, s’est attardée à la circulation des armes au sud de la frontière, en conférence de presse. « On le sait que les violences armées sont un enjeu qui est national, et il faut le traiter comme tel », a-t-elle plaidé.

« Malheureusement, le projet de loi C-21 ne répond pas à nos attentes », a déploré Mme Plante. Le projet de loi laisse aux municipalités la responsabilité d’interdire les armes de poing.

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Valérie Plante, mairesse de Montréal, en conférence de presse, mercredi

Il est important d’offrir du soutien aux organismes communautaires et d’investir dans les infrastructures de loisir des arrondissements, selon la mairesse, afin de contrer la flambée de violence des derniers mois. Mais le définancement de la police ne fait pas partie des objectifs de son administration.

« Il n’y a pas eu de définancement avec nous, [et] il n’y en aura pas non plus », a-t-elle souligné. Pour la mairesse, la sécurité des citoyens des différents quartiers passe notamment « par une présence policière pour le travail de prévention [et] de collectes de données ».

La mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal, Caroline Bourgeois, s’est d’ailleurs dite troublée par le fait que des Montréalais souhaitaient quitter leur quartier parce qu’ils s’inquiétaient pour leur sécurité. « Ça nous brise le cœur, c’est absolument inacceptable », a-t-elle dénoncé.

Avec Mayssa Ferah, La Presse