Des versions modernes de ce puissant fusil d’assaut utilisé lors d’attaques mortelles contre des policiers et de fusillades de masse inonderont le marché pour remplacer les modèles interdits. Il y aura là une aubaine pour les fabricants d’armes à feu, financée par les contribuables.
MONTRÉAL, le 23 septembre 2025 – PolySeSouvient sonne l’alarme à savoir qu’en l’absence d’un plan concret et imminent pour interdire la vente et la prolifération des armes SKS de conception soviétique, une arme à feu conçue pour un usage militaire, le programme de rachat du gouvernement fédéral pour les armes d’assaut risque d’être un gaspillage de l’argent des contribuables.
Pour garantir une véritable interdiction des armes d’assaut au Canada, le groupe de défense des droits composé de survivants, de témoins et de familles de victimes de fusillades de masse demande au gouvernement fédéral d’adopter les mesures suivantes :
– Interdire immédiatement les nouvelles ventes des SKS
– Retirer de la circulation les versions modernes des SKS qui ont les mêmes caractéristiques de puissance de tir que les armes d’assaut interdites (par exemple, le SK-X est considéré par les experts et amateurs d’armes comme un « quasi-AR-15 »).
– Mettre en œuvre un rachat volontaire des modèles plus anciens et assujettir les modèles qui demeurent en circulation à des clauses « grand-père » (c’est-à-dire rendre leur enregistrement obligatoire et interdire leur transfert).
– Accorder une exemption aux chasseurs autochtones qui utilisent l’arme à feu SKS principalement pour leur subsistance.
Cet avertissement et la demande d’urgentes actions ont lieu alors que le gouvernement fédéral s’apprête à lancer la deuxième phase du programme de rachat conçu pour récupérer les armes d’assaut interdites en mains privées et offrir une compensation financière en échange de celles-ci. Comme le démontrent les résultats de récents sondages, la criminalité et la sécurité publique sont en forte croissance à titre de préoccupation prioritaire chez les Canadiens.
Voir cet aperçu des types et des risques associés au SKS : https://polysesouvient.ca/Documents_2025/DOCU_25_02_03_SKS_Incidents_Versions.pdf
Citations :
« Tant que le SKS n’aura pas été banni, il n’y aura pas d’interdiction d’armes d’assaut au Canada. Les nouveaux modèles de SKS envahiront le marché pour remplacer les modèles interdits. Rien ne changera à long terme, si ce n’est un gaspillage de centaines de millions de dollars des contribuables. Une grande partie des fonds provenant du rachat sera réinjectée dans l’industrie des armes, enrichissant ainsi les fabricants et renforçant le lobby des armes.
« Le SKS est l’arme la plus utilisée lors des récentes fusillades de masse et de meurtres de policiers au Canada. L’absence d’interdiction du SKS et de son retrait du marché par le gouvernement Carney concomitant au déploiement du programme de rachat constituerait un échec sur le plan de la sécurité publique.
« Le maintien de la vente de SKS au Canada mine la mission prioritaire du premier ministre, soit celle d’assurer la sécurité des Canadiens. Dès le lancement du programme, les propriétaires d’armes à feu pourront simplement prendre l’argent reçu en échange d’une arme prohibée et l’utiliser pour acheter un SKS ayant les mêmes caractéristiques de puissance de feu que celle rendue. »
« Le SKS n’est pas seulement un modèle, c’est une plateforme en vertu de laquelle d’autres versions sont construites. Il en existe déjà plusieurs versions différentes, y compris certaines qui sont très proches des armes d’assaut interdites. On trouve actuellement un convertisseur en vente pour transformer un SKS en AR-15 : ‘Votre SKS comprend maintenant une monture, une poignée, un viseur et même le chargeur 7.62×39 de l’AR-15. Le résultat est un quasi-AR15 semi-automatique qui demeure légalement un SKS’ [notre traduction] ».
« Si le SKS n’est pas interdit, il sera à l’origine d’une gamme de nouvelles versions d’armes d’assaut. Les fabricants et le marché canadien s’adapteront à cette importante faille pour offrir toutes sortes de nouveaux modèles de fusils d’assaut aux amateurs d’armes à feu. Nous nous retrouverons dans la même situation qu’au lendemain des ‘interdictions’ de 1995. En fin de compte, de nouveaux modèles remplaceront ceux ayant été interdits et nous nous retrouverons à la case départ. »
PolySeSouvient.
Heidi Rathjen, coordinatrice, PolySeSouvient / info@polysesouvient.ca

LIENS
Le programme de rachat d’armes à feu pour les particuliers lancé cet automne
Léa Carrier, La Presse, 10 octobre 2025
Les crimes commis à l’aide d’une arme à feu expliquent à eux seuls l’immense écart entre les taux d’homicide aux États-Unis et ceux au Canada, constate Statistique Canada. L’étude montre également que le Québec figure parmi les régions les plus sûres en Amérique du Nord.
Sandrine Vieira, Le Devoir, 9 octobre 2025
Le gouvernement fédéral ne prévoit pas d’interdire les carabines semi-automatiques SKS, a affirmé jeudi le ministre de la Sécurité publique, Gary Anandasangaree. Ses propos diffèrent nettement de ceux de sa collègue, la députée libérale et survivante du féminicide de Polytechnique Nathalie Provost, qui estimait, il y a deux semaines, que leur interdiction figurait parmi les mesures « qu’il reste à faire ».







