Tous les articles par Serge St-Arneault, M.Afr

Membre de la Société Missionnaire d'Afrique depuis 1986. A vécu en République Démocratique du Congo, au Malawi et en Zambie. Présentement à Montréal et directeur du Centre Afrika depuis 2017.

Il y a 30 ans aujourd’hui; mon serment missionnaire, Londres, Angleterre.

À l’âge de 31 ans, le 5 décembre 1986, j’ai prononcé mon serment missionnaire au Collège de St-Édouard, à Londres, en compagnie de Clyde Marklew, d’Angleterre, Stan Dye, d’Angleterre, Claudio Zuccala, d’Italie, Richard Baawobr, du Ghana, Matthew Pathilcirayil, de l’Inde, Michael Mawelera, du Malawi, Damien Rawbukamba, de la DRCongo et Serge St-Arneault, du Canada.

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Mariage entre Sarah Tembo et Marc Mirindi.

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Marc Mirindi et Sarah Tembo se sont mariés hier matin à l’église Saint-Ignace à Lusaka. Marc est d’origine congolaise et Sarah est Zambienne de la région de Chipata, dans l’est du pays. C’est le père Jésuite Nicolas qui a béni ce mariage. J’étais également présent avec certains membres de la communauté catholique francophone de Lusaka (CCFL) dont la chorale.

Plusieurs membres de la famille de Marc étaient présents. En premier lieu ses parents; Mr & Mrs Alexandre Mirindi. Ce dernier était ambassadeur de la RDCongo, à l’époque le Zaïre, à Ottawa vers le milieu des années 80. C’est avec ce dernier que j’ai eu le plus long entretien. Maintenant à la retraite, il a été dans le milieu diplomatique pendant de nombreuses années. Il est originaire de Bukavu, au Kivu, où j’ai débuté mon expérience missionnaire en 1981. C’est là où j’ai appris le kiswahili. J’en garde un bon souvenir.

─ « Que pensez-vous des années du régime de Mobutu Sese Seco? » lui ai-je demandé.

Mr Mirindi est bien placé pour en parler puisqu’il a travaillé sous ce régime politique. De notre conversation, je retiens que ce fut une tragique expérience politique et sociale. Son origine remonte à l’époque coloniale ou, contrairement aux autres pouvoirs coloniaux tels que la France ou l’Angleterre, la Belgique n’avait pas formé une classe d’intellectuels et d’hommes politiques pour assumer le rôle de leadership au début de l’indépendance du pays en 1960. Il n’y avait personne de la stature de Léopold Sédar Senghor du Sénégal et de Félix Houphouët-Goigny de la Côte d’Ivoire qui ont été membre du gouvernement français comme ministres. Que dire aussi de Kwame Nkrumah du Ghana, de Jomo Kenyatta du Kenya, Kenneth Kaunda de la Zambie ou encore de Julius Nyerere de la Tanzanie. Sans minimiser les échecs vécus par ces pays, du moins il y avait une certaine conscience politique dans le sens moderne de ce nom.

La suite est de la responsabilité du Mobutisme. Sa politique de zaïrianisation, c’est-à-dire la nationalisation des entreprises, s’est avérée un échec lamentable avec la quasi-destruction des structures économiques héritées du colonialisme. Une fois la confiance perdue, les investisseurs se sont évaporés.

L’impasse et l’instabilité politique d’aujourd’hui sont tributaires d’une série d’erreurs qui obligent des millions de Congolais à vivre pauvrement, voire misérablement.

─ « Le peuple en a assez des politiciens corrompus » de dire Mr Mirindi. « Le jour n’est pas loin ou la dignité du peuple renaîtra en exigeant justice et le droit d’avoir des dirigeants qui ont à cœur le bien-être de la population plutôt que de subir une clique dirigeante qui se préoccupe seulement d’elle-même. »

Au moment du mariage à l’église, le père Nicolas a demandé aux parents de Marc de lui dire qui est Sarah Tembo. Mme Mirindi s’est exclamée en français : « C’est ma fille! »

Voilà qui est bien dit. Marc et Shara ont uni leur famille respective. Il n’y a plus de Congolais ou de Zambien, de francophone ou d’anglophone, il n’y a qu’une famille unie dans la joie de célébrer la naissance d’un couple amoureux.

Mr & Mrs Navyson D. Tembo, parents de Sarah, étaient heureux de dire que leur fille avait ajouté un troisième nom, celui de Mirindi. Marc est aussi devenu leur fils.

Les témoins de Marc étaient Mr Pierre Kilongwe Sadiki et &  Mme Ester Ndaya Sadiki, membre de la CCFL. Ceux de Sarah Tembo étaient ses propres parents.

Voyage en Afrique du Sud – octobre 2016

Début octobre, je suis allé en Afrique du Sud pour participer aux ordinations diaconales de six nouveaux jeunes confrères qui sont à leur dernière année d’étude théologique à Merrivale situé près de Pietermaritzburg dans le Kwazulu-Natal, 80 km environ au nord de Durban.

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J’ai beaucoup aimé mon bref voyage d’une semaine. J’ai surtout apprécié rencontrer des Congolais. Cela m’a replongé un peu dans mes belles années du ‘Zaïre’, aujourd’hui la République Démocratique du Congo. Jean-Pierre Badjanga est l’un de nos étudiants de deuxième année en théologie. Il est le fils de Pascal avec qui j’ai souvent travaillé pour animer des sessions de liturgie à la paroisse de Géti où j’ai vécu près de neuf ans. Ces années resteront pour moi les plus extraordinaires de ma vie missionnaire. Dire que je suis parti de là il y a déjà vingt ans.

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Bref, j’ai eu deux longs entretiens avec Jean-Pierre qui débutait ses études à l’école primaire au moment où je suis parti. Nous avons échangé sur ceux et celles que nous connaissons. Plusieurs sont décédés tels que mon confrère Hervé Hamel et le Chef Akobi. C’est à Geti que Peter Mateso a été ordonné prêtre en 2005. J’y étais. J’ai un pincement au cœur lorsque j’y pense. Nous avons vécu tellement de choses ensemble, souvent exaltantes et parfois menaçantes, telles que l’épisode de la guerre tribale qui nous a menacées vers 1994.

Dieudonné Nyandu Kabongo est d’origine congolaise. Il s’est réfugié en Afrique du Sud  il y a environ dix-huit ans au moment de la guerre civile au Congo. Son épouse Caroline l’a rejoint et ils se sont installés à Durban. Les débuts ont été difficiles, mais la famille a grandi avec les années. Seule la plus jeune, Roxanne, à la nationalité Sud-Africaine. Comme pour les parents, les deux autres enfants, Marianne et Hugues, ont le statut de résidents permanents. Mais cela devrait changer d’ici peu et toute la famille obtiendra la citoyenneté Sud-Africaine.

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Dieudonné travaille pour une compagnie maritime internationale. Il est le directeur de cette compagnie à Lusaka depuis trois ans. Il voyage régulièrement vers Durban où la famille s’est établie. Mon séjour en Afrique du Sud coïncidait avec le congé de Dieudonné. Il est donc venu me chercher à Merrivale. Nous avons pris l’autoroute N3 et nous étions à Durban en moins d’une heure. Quelle chance de voir cette remarquable ville! Dieudonné me l’a fait visiter. En premier, nous avons mangé au port qui accueille les grands bateaux maritimes. Durban est une métropole aux hauts gratte-ciel coincés entre l’océan et les collines avoisinantes qui composent ce relief particulier de la côte du Kwazulu-Natal.

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Autre bonne raison de se réjouir; le 14e anniversaire de Marianne, l’aînée des trois enfants. Ses amies sont déjà dans la maison lorsque nous arrivons. C’est une ambiance de fête. Dieudonné s’est arrêté en route pour acheter un gâteau de fête. Je me retrouve dans une ambiance ‘congolaise’ et je me sens chez moi. D’autres amis se sont joints à la fête. Il y a du bruit, à boire, à manger. C’est formidable!

Ce soir-là, j’ai logé dans un motel à deux coins de rue de la maison. Dieudonné m’a conduit à l’aéroport de Durban le lendemain matin. J’étais de retour à Lusaka le 8 octobre 2016 en après-midi. Merci à mes confrères qui m’ont encouragé à aller à Merrivale. Merci à tous les étudiants et confrères de Merrivale qui m’ont accueilli. Il faisait vraiment froid au début de la semaine avec un mercure de 5 degrés, mais l’ambiance était agréable. Un merci particulier à Jean-Pierre avec qui nous avons retracé de beaux souvenirs. Et merci aussi à Dieudonné et toute sa famille qui m’a replongé dans une ambiance de famille heureuse.

Bénédiction des enfants de l’école de Chudleigh, Lusaka, Zambie.

Dans la foulée du 20e anniversaire de l’école de Chudleigh qui a eu lieu en 2013, Mme Petronella Chisanga a demandé aux Missionnaires d’Afrique de bénir l’école. Le père Serge St-Arneault, M.Afr, a répondu à cette invitation en bénissant les élèves de maternel, primaire et secondaire. Au-delà de 600 enfants ont été bénis individuellement sachant bien qu’ils sont déjà bénis par la vie reçue, le soutien familial, celui des enseignants et amis. Avec l’aide des enseignants, chaque classe a créé une affiche en y incorporant les noms des filles et garçons pour symboliser l’unité dans la diversité. Tous et toutes, ainsi que les adultes, sont enfants de Dieu. Notre prière est de préserver la bénédiction donnée en manifestant notre amour mutuel et notre respect.

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L’école de Chudleigh est située dans un quartier résidentiel. Elle a été officiellement ouverte par le recteur de l’Université de la Zambie, Mr John Mupanga Mwanakatwe, le 16 juillet 1993. Cette école est le rêve de Mme Petronella Chisanga avec la participation de Mme Lalita Money, Mme Dorothy Kasanda, Mme Lucy Musonda et Mme Maud Moonzwe.

L’école privée de Chudleigh accueille des étudiants de tout horizon. Le but est d’offrir une éducation complète sur une période de 12 ans. Au total, l’école est composée de 17 classes, d’une salle d’ordinateur, de deux laboratoires scientifiques, d’une bibliothèque, d’une salle de musique et une autre pour l’apprentissage de notions économiques. Une cantine permet aux enfants d’avoir un repas chaud chaque jour. L’école comprend trois catégories; maternelle, primaire et secondaire.

Le taux de réussite a toujours été au-dessus de 90% depuis les 20 dernières années. Prions pour que la bénédiction de Dieu offerte en ce jour sur les étudiants et enseignants permette de maintenir de même résultat de réussite pour les années à venir.

Traduction de : Blessing of children at Chudleigh House School, Lusaka, Zambia

Un mois et demi depuis le décès de papa

Cela fait déjà un mois et demi depuis le décès de papa. Ce sera son anniversaire la semaine prochaine. Il aurait eu 92 ans! Je tiens avant tout à vous remercier pour tout le soutien que vous avez manifesté particulièrement auprès de ma petite maman et aussi de toute ma famille. Un grand merci aussi pour vos prières, votre présence à la messe de funérailles et vos dons. Ici aussi, nous avons prié pour papa en communion avec vous tous.

J’ai mis des photos sur mon blogue que vous pouvez visionner. Il y a quelque chose de mystérieux dans tout ça. Maman se porte bien. Elle est entourée de plein d’amour. Nous nous parlons assez souvent sur Skype.

Malgré la distance, je me sens proche de vous. Ce n’est pas qu’on se parle souvent. Même que… cela fait longtemps que je n’ai pas revu la plupart d’entre vous. Mais les liens demeurent. Ce ne sont pas des liens virtuels comme sur Internet. C’est quelque chose d’un peu plus spirituel. Le temps s’écoule. Les distances nous séparent. Je suis ici. Vous êtes là. Et pourtant, nous sommes unis par un amour mystique, une présence plus vaste que nos pensées et même notre mémoire.

Ici, en Zambie, nous venons de vivre des élections générales qui ont reporté au pouvoir le Président Edgar Lungu. Un nouveau gouvernement sera bientôt formé. Mais il y a un sérieux problème. En effet, le pays est divisé pour ainsi dire en deux blocs selon des appartenances tribales. Il y a eu pendant la campagne électorale, et encore, de la violence politique. Ici, gagner ou perdre des élections est parfois une question de vie ou de mort… quelque chose de plus sérieux que les alliances idéologiques ou partisanes. Il y a donc beaucoup d’inquiétude.

Beaucoup d’effort a été déployé par les Églises pour la tenue d’élections pacifiques. J’ai moi-même participé à l’une de ces rencontres de prière. Nous prions encore pour que les institutions nationales telles que la Cour Constitutionnelle demeurent suffisamment fortes pour éviter les débordements possibles, ce qui serait catastrophique pour le pays. Je vous invite à vous joindre à nos prières.

Père Serge St-Arneault, M.Afr

Commémoration des premiers Missionnaires d’Afrique – Pères Blancs à Mambwe-Mwela, Zambie.

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Déjà trois semaines se sont écoulées depuis mon voyage à Mambwe-Mwela situé au nord-est de la Zambie à la frontière avec la Tanzanie. Un grand rassemblement organisé par l’Église Catholique soulignait l’arrivée des premiers missionnaires il y a 125 ans sur le sol de ce qui allait devenir la Zambie. Presque entièrement oublié pendant des décennies, Mambwe-Mwela a regroupé en une seule journée plus de gens que possiblement ce lieu a accueillis de visiteurs depuis 1891.

L’histoire est pourtant très simple. Les premiers Missionnaires d’Afrique – Pères Blancs, en route depuis Mponda au Malawi vers Karema sur la rive du lac Tanganyika, se sont arrêté à Mambwe-Mwela pour permettre au père Heurtebise, souffrant d’une attaque de malaria, de se reposer. Les deux autres membres de la communauté étaient le père Lechaptois et le frère Antoon Verkuylen. Ils se sont installés dans une vieille maison abandonnée par l’African Lakes Company. Environ deux cents Africains les accompagnaient dans leur voyage. Peu après, Mambwe-Mwela a été abandonné lorsque les missionnaires ont été admis dans le territoire du chef Mambwe chez les Bemba.

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L’Église Catholique veut commémorer cet épisode, car elle considère ce moment comme le point de départ de l’évangélisation en Zambie. Nous étions un bon nombre de confrères présents. Trois évêques étaient aussi présents ainsi qu’une foule très nombreuse. Même le président de la République Edgar Lungu, récemment réélu, y était.

Sans m’en rendre compte, j’ai moi aussi été photographié par un journaliste du Daily Mail. Seul l’Archevêque Chama du diocèse de Kasama me sépare de lui.

Père Serge St-Arneault, M.Afr

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Commémoration des premiers Missionnaires d’Afrique – Pères Blancs à Mambwe-Mwela, Zambie.

Jour de prière national pour des élections paisibles en Zambie, 24 juillet 2016

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Le « National House of Prayer » a invité l’élite politique, militaire et religieuse pour une journée de prière le 24 juillet dernier en plein centre de la capitale Lusaka, à un lieu public appelé ‘showground’. Ce rassemblement avait pour but de prier pour des élections pacifiques qui culmineront le 11 août avec les élections générales pour le choix d’un nouveau Président et d’un nouveau gouvernement.

Des milliers de gens se sont donné rendez-vous pour participer à cette prière animée par des leaders religieux; évêques, pasteurs et prêtres de différentes Églises. Je me suis retrouvé un peu par hasard au cœur de cet événement. J’ai en effet accompagné le père Charles Chilinda, curé de la paroisse de St-Ignace, après la messe de 11h30. Il devait inaugurer la cérémonie en implorant le pardon de Dieu pour les actes de violence politique qui ont entaché la présente campagne électorale. La chorale de St-Ignace était également présente et elle a soutenu les prières d’intercession en compagnie de la chorale des Forces policières de la Zambie.

Assis à côté du père Chilinda, celui-ci reçut un message sur son cellulaire lui disant que le père Lupupa était dans l’impossibilité de joindre les lieux. Il devait faire une prière.

─ « Peux-tu prendre sa place? » me demande-t-il.

Pendant que les chants se succèdent, je me mets à griffonner sur l’endos du papier sur lequel le père Chilinda avait écrit sa propre prière en empruntant un stylo d’un pasteur protestant voisin et une bible d’une pasteure. Le temps de coucher quelques idées sur mon papier, je suis appelé au podium pour m’adresser à cette foule devant une meute de caméra et de journalistes. La célébration était télédiffusée en direct sur le réseau national de la télévision d’État.

─ « Nous invitons maintenant le père Mbéwé à venir prier pour les forces de l’ordre et militaire. »

Comme il y avait changement de nom au programme, il m’a semblé plus simple de donner le surnom de ‘Mbéwé’ que j’ai reçu lorsque j’étais au Malawi. M’inspirant d’un passage des psaumes, j’ai fortement invité les hommes et les femmes engagés dans les forces de sécurité de la Zambie de répondre à leur vocation reçue de Dieu de protéger des plus vulnérables, en premier lieu les veuves et les orphelins. En effet, ce sont les plus pauvres qui subissent le plus cruellement les conséquences de la violence politique.

Étant pratiquement l’un des seuls ‘Blancs’ présents dans cette large assemblée, j’ai été inspiré par le populaire slogan ‘Une Zambie, Une Nation!’

─ « Comme vous le voyez, j’ai la peau blanche et je voudrais vous remercier, vous peuples de la Zambie, pour m’accueillir dans votre pays. Je suis un étranger, mais je me sens en sécurité et heureux d’être avec vous. Je suis fier de vous. Il y a des ‘Noirs’ et des ‘Blancs’, mais la seule vraie couleur est la couleur de l’AMOUR. »

─ «  ‘Une Zambie, Une Nation, Une couleur!’, la couleur de l’AMOUR. »

Vous pouvez visionner la vidéo (de piètre qualité) qui a été publiée sur le réseau social de Facebook. Ci-joint un extrait sur YouTube : https://youtu.be/aRR-liDZikQ

Les funérailles de Bastien St-Arneault, 16 juillet 2016

Chant funérailles de Bastien

Les funérailles de Bastien St-Arneault ont eu lieu en deux endroits simultanément; à l’église St-Laurent à Trois-Rivières et à Lusaka, Zambie. Seulement quatre heures séparèrent les deux cérémonies le 16 juillet dernier. Celle en Zambie a débuté à 10h00 (16h00, heure locale) alors que l’autre a commencé à 14h00. Le père Serge St-Arneault a présidé la messe de funérailles de son père en présence d’une soixantaine d’amis et confrères dans la cour intérieure de leur maison située à Woodlands. L’église de St-Laurent était bondée. Plusieurs personnes ont fait la queue pendant une heure avant de pouvoir entrer dans l’église.

La famille St-Arneault est très reconnaissante du soutien moral et spirituel qu’elle a vécu les jours suivants le décès de papa Bastien. Ses derniers jours à l’hôpital lui ont été très pénibles. Sylvain était à son chevet au moment de sa mort vers 3h00 du matin le 5 juillet. Plus d’une centaine de messages nous ont été envoyés sur Facebook ou par courriels. Plusieurs se sont joints à nous par la pensée et la prière au moment même où se déroulaient les messes à l’intention de notre papa.

Les Missionnaires d’Afrique Jean-Marie Tardif, Luc Perreault, Jacques Poirier, Denis Laflamme, Martin Grenier, Denis-Paul Hamelin, Jean-Marie Béliveau, Jacques Bédard, Emmanuel Adeboa, André Savard et André Bilodeau étaient présents à Trois-Rivières.

Décès de Bastien St-Arneault (29/09/1924 – 05/07/2016)

5 juillet 2016, 15h15

Parents et amis,

Je suis tout juste de retour de Ndola situé à la frontière de la République Démocratique du Congo. Nous sommes arrivés à Lusaka vers 13h30 après un voyage d’environ cinq heures. Ce n’est que maintenant que je regarde mes courriels et maman m’annonce que papa est décédé de matin à 4h00, heure locale, ce qui correspond à 10h00 en Zambie.

Dans un précédent message, mon frère Sylvain me disait qu’il était avec papa tard dans la nuit, à 3h15 du matin. Mathieu, son aîné, venait d’aller reconduire maman à la maison. Ma sœur Lucie et son conjoint Daniel devaient le remplacer vers 8h00. « Les dernières heures de papa ont été très pénibles. Papa a beaucoup souffert. Il s’est calmé après l’injection de morphine. C’est triste de le voir dans cet état. On dit souvent qu’on l’aime. Parfois, il nous reconnaît et ses yeux nous parlent » de dire Sylvain.

Papa n’est donc pas resté aux soins palliatifs longtemps. Lucie a informé maman et elle est retournée immédiatement à l’hôpital avec Daniel. « Il a fini de souffrir. Prions ensemble afin qu’il ait une belle rencontre avec Annie » écrit maman.

Je tiens à vous remercier de tout cœur pour vos pensées et vos prières. En famille, entre nous, on se dit souvent qu’on s’aime. Au nom de ma famille, je vous dis aussi que nous vous aimons tous, car, nous le savons, vous nous aimez en retour. C’est cette chaîne d’amour qui guide nos pas vers l’espérance et le grand Amour que Dieu a pour nous, ses enfants. Un merci particulier pour mon grand ami, un vrai frère, Gervais Dumais et Jacky sa conjointe qui ont été eux aussi au chevet de papa.

16H15

Je viens de parler avec maman, Lucie et Daniel sur Skype. Nous partageons les mêmes pleurs, mais demeurons sereins. Ils sont tous très fatigués après une telle nuit. Les funérailles de papa auront lieu le samedi 16 juillet à 14h00 à l’église Saint-Laurent à Trois-Rivières. Papa avait demandé d’être incinéré. Je ne serai pas présent, du moins physiquement. L’urne funéraire sera gardée jusqu’à mon prochain congé l’année prochaine. Nous vous inviterons pour une autre célébration. D’ailleurs, c’est une coutume dans beaucoup de pays africains de célébrer la vie d’un être cher une année après son décès. On appelle ça, le « lever du deuil ». Encore une fois, merci pour votre amour et vos prières. Avec ma bénédiction. Serge St-Arneault, M.Afr

Death of the father of Fr. Serge St-Arneault

I just got the news from my mother that my father called Bastien passed away this morning in Canada. He was hospitalised last April but recovered enough to be discharged. I was with him at that time but came back to Zambia in May. Since then, he was living in a special apartment where proper care was provided according to his old age and needs. It went on relatively well for some time but was hospitalised once more about two weeks ago. His pain increased to the point to get injections of morphine. The last days were really painful. He was very agitated. On his bed side were my brother Sylvain, his son Mathieu, my sister Lucie and her husband Daniel, my mother Laurette and my good friend Gervais and his wife Jacky. Other grand-children were also present.

The funerals will be held on Saturday 16 at 2:00 pm at St. Lawrence church in Trois-Rivières. Many thanks for your prayers and support. My father went to meet my sister Annie who died in 1989. “He is no longer suffering. Let us hope that they get a nice encounter in heaven”, says my mother.

Récit de voyage; Montréal-Francfort-Addis-Abeba-Lusaka – du 7 au 10 mai 2016.

Francfort, Allemagne.

« L’autocar de l’hôtel arrivera dans cinq minutes. Tourner à droite à la prochaine porte sur votre gauche. C’est tout près. »

De Montréal, j’ai pris mon vol sur Air Canada le samedi 7 mai à 19h05 pour arriver à Francfort le lendemain à 8h20, heure locale, après un vol de sept heures. J’ai alors loué une chambre d’hôtel au Holiday Inn située à quinze minutes de l’aéroport de Francfort. J’y ai dormi une bonne partie de la journée. Trouver la sortie du terminal a été un peu compliqué vu son immensité et le passage nécessaire à l’immigration. Je trouve enfin l’endroit où faire ma réservation.

Évidemment, je me suis vite trouvé confus en voyant des autobus un peu partout. Le temps presse. Comment m’y retrouver? Où aller? Les indications! Pas évident! Paniquant, je m’informe auprès d’un passant.

« Attendez ici! Voyez! Là est l’affiche indiquant la liste des hôtels. Votre autocar s’arrêtera juste ici. »

Je possédais un papier sur lequel était inscrit le nom de l’hôtel. Le problème est que les autocars ont différentes tailles et affichent leur provenance de différentes façons. Soudain, je vois passer un véhicule où il est inscrit ‘Holiday Inn’ sur la portière. Loupé! Le prochain arrivera dans une demi-heure, m’a-t-on dit. Soudain arrive un minibus. C’est lui! Je montre mon papier au chauffeur qui s’élance sans rien dire. Je suis le seul passager.

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Le trajet emprunte une autoroute qui traverse une forêt. Quelques courbes et voilà qu’apparaît le Holiday Inn. On m’offre la chambre 524 que j’ai tôt faite de payer. C’était la dernière chambre disponible pour une location de jour. Je prends ma carte d’accès de la chambre et puis l’ascenseur. Mais comment ouvrir une porte avec une carte ? Cela aurait pourtant été si facile en lisant le mode d’emploi écrit  au verso ! Bref, un bon samaritain me montre comment faire.

Il y a deux petits lits et une salle de bain. Je ferme le rideau, car le soleil plombe. Vais-je passer toute la journée dans un four? Il y a une télévision et une lampe de bureau. Tout fonctionne sauf les lumières dans la salle de bain! Curieux! Me vient l’idée d’insérer la carte dans une fente placée au mur tout juste à côté de la porte d’entrée. La lumière apparaît et la climatisation se met en marche. Pas mal pour un ignorant!

Pas grand-chose d’intéressant à la Télé. Je me couche à 11h00, me réveille à quelques reprises pour me lever à 18h00. J’avais déjà pris ma douche le matin. Que faire maintenant pour me raser? La douanière à Montréal m’a confisqué ma crème à barbe.

« C’est au-delà de 10 ml. Je suis désolé. Vous n’aurez qu’à vous raser avec du savon. »

Je me fais donc une mousse avec un petit savon et me rase. Il est temps de descendre à la réception. Le minibus me ramènera à l’aéroport à 19h30. Je cherche le restaurant. Je le trouve, mais il n’y a personne. Je m’informe alors au réceptionniste qui m’a d’abord ignoré pour s’adresser en arabe à deux autres visiteurs.

« Prenez la sortie vers la terrasse juste là », me dit-il. 

Les tables sont alignées à l’extérieur. Il y a de la verdure, de magnifiques arbres. Le ciel est bleu. C’est très beau.

« Puis-je voir le menu? »

Il approche 19h00 et je ne tiens pas à être en retard pour prendre le minibus.

Je regarde rapidement et choisis le premier menu sans savoir vraiment ce que c’est. Le serveur m’apporte quelques bouts de pain et une assiette avec du beurre, une demi-tomate toute minuscule et une olive noire trempée dans de l’huile d’olive. Belle entrée quand même! L’assiette ne tarde pas à venir. Sur un côté, des petites patates rondes, au milieu, des asperges blanches et une sauce béchamel. C’est succulent! Facile aussi à manger. Pas autant que la facture de $26.00.

 Addis-Abeba, Éthiopie.

Je suis arrivé à Addis-Abeba vers 5h30. Voyage de nuit sans aucun sommeil. Je suis dans le terminal d’Addis-Abeba et je regarde les gens passer. Il y a beaucoup de Chinois. J’attends 8h00. En effet, la préposée au  service à la clientèle m’a demandé de patienter.

Comme j’ai voyagé sur Air Canada et Ethiopian Airways, elle ne sait pas si j’ai droit à une chambre d’hôtel. Attendre ici jusqu’à ce soir 20h30 me semble long. Il y a du bruit; appels sur haut-parleurs et travaux de restauration à l’intérieur du terminal, surtout sur le toit. J’ai fait le tour. Bof! Les boutiques et restaurants ont l’air délabrés à l’image du terminal lui-même.

Le mieux serait de ne pas trop dormir durant le jour. J’arriverai à Lusaka vers minuit trente. Le temps de sortir et de me rendre à Woodlands, il sera 2h00. Si je pouvais dormir la nuit prochaine, cela me permettra de ne pas changer le jour pour la nuit pour le reste de la semaine.

Il est 9h45. La situation ne s’est guère améliorée. Ethiopian m’a proposé une chambre pour la journée au prix de 190 $. Dire que j’ai eu une chambre d’hôtel pour 50 euros à Francfort. J’ai donc décliné. Le seul restaurant visible est plutôt moche. Il y a plusieurs cuisiniers, mais les serveurs/serveuses sont d’une lenteur exécrable. On dirait un désordre organisé. Une heure d’attente pour commander un grand verre de jus d’orange frais au prix de 5 $. Une chance que je n’ai rien d’autre à faire.

On entend les scies électriques et marteaux résonner de tous les côtés. J’ai pris deux comprimés pour soulager mon mal de tête. La journée sera longue. J’ai trouvé une prise de courant. J’espérais brancher mon portable. Sauf que la prise est incompatible avec mon fil d’alimentation. Ma seule consolation est de visualiser comment sera l’aérogare une fois les travaux de restauration terminés. Il y a en effet deux immenses panneaux en face de moi illustrant le futur terminal qui sera prêt en 2017.

14h00. Les marteaux-piqueurs sont sur le toit et font un bruit infernal. Deux militaires, hommes, viennent de passer en te tenant par la main. Je calcule. Cela fait 8 heures que j’attends et il m’en reste encore autant avant que le prochain avion s’envole. Ce sera donc une attente de 16 heures. De plus, il fait chaud, de plus en plus chaud. J’ai mangé un curry ce midi en regardant un reportage sur un écran de télévision; des animaux vivants dans l’arctique polaire. Le curry n’était pas mauvais, mais sec. Il manquait la sauce barbecue de St-Hubert.

J’ai les jambes ankylosées. J’ai comme des spasmes. Ouin! Ça pourrait être mieux! Je m’interroge souvent lorsque je vois les montages de produits sur les étalages des boutiques hors taxe et les choix de restaurant. Montréal et Francfort n’en manquent pas. Pourquoi y en a-t-il autant? Ici, j’ai le sentiment qu’il n’y a rien … d’intéressant. Conclusion; je suis fatigué et il me reste encore de longues heures d’attente et un long voyage. Je dois dire que les jeunes Éthiopiennes sont très jolies.

16h00. Les préposées aux déchets m’ont réveillé. J’ai probablement dormi une heure sur un siège allongé plutôt inconfortable. Les autres bruits sont devenus un bruit de fond. Il me semble avoir entendu la pluie sur le toit de tôle. Le ciel est couvert de nuages. D’immenses fenêtres s’étalent sur toute la longueur du terminal et laissent pénétrer la lumière du jour.

J’essaie d’économiser la batterie du portable du mieux que je peux. Il me reste 30% de capacité. De quoi ajouter quelques lignes. Je vais y penser deux fois plus qu’une avant de voyager encore sur Ethiopian.

18h30. J’attends dans cet aéroport depuis 13 heures. J’ai dormi une autre petite heure sur le même siège inconfortable. Le bruit ne m’importune plus. J’ai oublié de dire plus tôt que j’ai voulu acheter une barre de chocolat avec gaufrette et un Pepsi. Total de 9 $; le Pepsi 1 $, la gaufrette 8 $. Je me suis contenté du Pepsi. Maintenant même, je viens de commander un thé et un morceau de gâteau. L’embarquement ne débutera qu’à 20h30. Ma batterie va bientôt être trop basse pour continuer à écrire.

Woodlands, Lusaka

Il est 2h24 et je suis dans ma chambre. Le voyage a été long; 45 heures au total depuis Montréal en comptant les arrêts. Le dernier vol n’a duré que trois heures. Nous n’étions qu’une vingtaine de passagers à descendre de l’avion qui poursuivait son vol vers Harare au Zimbabwe. Autre frustration; je n’ai pas pu récupérer mes bagages. J’ai donc fait une réclamation. Quand trouverais-je mes valises?

Tout juste avant de sortir, l’hôtesse de l’air m’a donné un questionnaire à remplir pour évaluer le service d’Ethiopian. Je ferais mieux d’y répondre un peu plus tard, car mes réponses vont être salées.

Un taximan m’attendait à la sortie avec mon nom écrit sur une feuille. Nous n’avons croisé personne sur tout le trajet, 25 km, pour nous rendre à Woodlands. Ni même une voiture! Rien! C’est comme un couvre-feu. Jerry, le taximan, m’a expliqué que l’élite antiémeute patrouille dans les rues la nuit et malmène quiconque s’aventure seul. Cela fait suite à l’arrestation de 12 suspects, dont 4 Rwandais, accusés d’avoir assassiné des gens selon des rituels de sorcellerie. Il semble même que l’un d’eux soit un chirurgien qui a prélevé des membres sur les cadavres, aux dires de Jerry.

Je m’attendais à ce que ma chambre soit propre en arrivant, mais ce n’est pas le cas. De plus, le tuyau d’écoulement du robinet n’est plus étanche. J’ai dû mettre un seau sous l’évier pour éviter que l’eau se répande partout. De plus, je n’ai pas sommeil. Pour me consoler, je porte ma belle robe de chambre, car il fait plutôt frais.

Lusaka, 11 mai 2016.

J’ai récupéré mes bagages hier après-midi. J’ai nettoyé ma chambre et fixé le tuyau d’évacuation du robinet. J’ai également bien dormi la nuit dernière. Lisant le journal du matin, j’ai noté que des arrestations ont eu lieu suite à ces meurtres liés à des rituels de sorcelleries. Aucun rwandais n’est mentionné, mais plutôt quatre soldats de l’armée Zambienne.

En revenant de l’aéroport, je me suis arrêté pour saluer mon ami Jean-Marie Nderere Mungu, d’origine rwandaise. J’étais inquiet à son sujet. Heureusement, il n’a pas été attaqué et sa famille se porte bien.

« Ce sont de fausses rumeurs contre les expatriés rwandais, dit-il, qui ont provoqué ces incidents. »