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Inauguration officielle de la Place des Montréalaises, Montréal, 16 mai 2025

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Nous attendons le dévoilement officiel de la Place des Montréalaises depuis septembre 2018. Après plusieurs reports, le jour tant attendu a eu lieu ce matin.

Mon confrère Julien Cormier m’accompagne. Il a très bien connu ma sœur Annie à la fin des années 70. Il a pris une photo d’une affiche électronique dans la station de métro Champ-de-Mars, tout juste à côté du CHUM, qui illustre l’endroit où a lieu l’événement. Un soleil de plomb nous tombe dessus bien avant 10h00. Il y a encore peu de monde. Pour cette occasion, je porte une chemise qui m’a été offerte par une amie burkinabé, Lucie Coulibaly, en solidarité avec le peuple du Burkina Faso.

Les journalistes et caméramans s’installent vers la pointe sud de la place. J’y retrouve Heidi Rathjen, coordinatrice de PolySeSouvient.

Quelques minutes plus tard, Catherine Bergeron, Jim Edward et Nathalie Provost nous rejoignent pour une prise photo.

Presque trente-cinq ans se sont déroulés depuis la tragédie du 6 décembre 1989 à la Polytechnique de Montréal. Aujourd’hui, en plus de sept illustres femmes qui ont profondément marqué l’histoire de Montréal, les quatorze victimes du féminicide de la Poly figurent également sur le monument qui leur est dédié. Celui-ci est un imposant miroir.

Noms de 7 pionnières de la métropole, issues de différents domaines et différentes époques :

  • Myra Cree (1937-2005) – Culture et communications – autochtone d’origine mohawk qui s’est démarquée dans le domaine des communications, notamment en devenant la première femme à occuper le poste de chef d’antenne au Téléjournal de Radio-Canada.
  • Jessie Maxwell-Smith (1920-2000) – Éducation et développement social – enseignante de la Petite-Bourgogne qui a contribué à ce que la communauté noire de Montréal ait accès à une éducation de qualité.
  • Agnès Vautier (1896-1976) – Sports et loisirs – hockeyeuse du Western de Montréal, l’équipe imbattable en 1917.
  • Ida Roth Steinberg (1885-1942) – Affaires et économie – femme d’affaires, immigrante juive Hongroise, qui a fondé à Montréal la première épicerie Steinberg.
  • Idola Saint-Jean (1880-1945) – Démocratie et société – féministe québécoise, militante pour le droit de vote des femmes.
  • Harriet Brooks (1876-1933) – Sciences et éducation – première physicienne nucléaire canadienne.
  • Jeanne Mance (1606-1673) – Santé et administration – Fondatrice de Montréal.

Inauguration de la place des Montréalaises et de la place Marie-Josèphe-Angélique. La cérémonie a débuté vers 11h00 avec l’arrivée de la mairesse Valérie Plante et de plusieurs femmes marquantes, dont Yvette Bonny, Elisapie Isaac, France Charbonneau, Léa Cousineau, Kim Thúy et Lesley Chesterman. Elles avaient reçu plus tôt les insignes de l’Ordre de Montréal. Pauline Marois et Janette Bertrand ont également reçu cette distinction main n’étaient pas présentes au moment de la cérémonie.

La conceptrice du projet, Patricia Lussier, architecte paysagiste chez Lemay, accompagnait également ces femmes.

Le miroir Situés près de l’avenue Viger-Est, des noms sont gravés dans un immense miroir, illustrant d’un côté « le talent de sept pionnières » et, de l’autre, « 14 femmes à qui on a volé la vie. » (Mme Plante)

Que dire de plus ?

Tout en reconnaissant l’importante contribution des femmes qui ont façonné notre société, il me semble que cet événement s’inscrit parfaitement dans le prolongement de nos efforts pour dénoncer le féminicide.

À ce titre, PolySeSouvient, composé de femmes et d’hommes, de sœurs et frères, de mères et pères, d’étudiantes et étudiants de deux et même trois générations, espère vivement voir l’aboutissement de sa lutte pour un meilleur contrôle des armes à feu au Canada, incluant le bannissement complet de la vente et possession d’armes d’assaut de type militaire.

AUTRES LIENS

Place des Montréalaises

Des aménagements qui célèbrent la place des femmes

Un meilleur contrôle des armes à feu commence avec le bulletin de vote

POINT DE VUE / Alors que les électeurs se rendent aux urnes pour élire le prochain gouvernement fédéral, la sécurité de nos communautés et la prévention des fusillades de masse, des féminicides et des suicides sont des enjeux électoraux majeurs.

Heidi Rathjen, Diplômée de Polytechnique et coordonnatrice de PolySeSouvient

Serge St-Arneault, Frère d’Annie St-Arneault (décédée en 1989 à Polytechnique)

La semaine dernière, PolySeSouvient a partagé avec les Canadiens son analyse des actions et promesses des partis politiques. Le collectif estime que les mesures essentielles de contrôle des armes à feu ont le plus de chances d’être réalisées sous un prochain gouvernement libéral.

En tant que chef libéral, M. Carney a promis d’achever le programme de rachat des armes d’assaut. Il a également promis de mettre en œuvre les mesures adoptées dans le cadre du projet de loi C-21, dont la révocation automatique du permis de possession d’arme d’une personne trouvée coupable de crimes violents ou qui fait l’objet d’une ordonnance de protection liée à la violence conjugale ou au harcèlement criminel. Il s’est également engagé à améliorer la capacité de la GRC à tracer les armes utilisées pour commettre des crimes.

En revanche, le leader conservateur, M. Poilievre, a promis d’abroger toutes les mesures de contrôle des armes adoptées par le gouvernement Trudeau. Cela inclut la loi C-21 qui retire automatiquement les armes à feu aux agresseurs conjugaux et gèle les ventes d’armes de poing, ainsi que le projet de loi C-71 qui rétablit les registres de ventes commerciales et exige la vérification du permis d’un acheteur potentiel.

Plus inquiétant encore, M. Poilievre – qui a voté contre toutes les mesures de contrôle des armes depuis qu’il a été élu député il y a 21 ans – s’est engagé à annuler l’interdiction des armes d’assaut qu’il qualifie de simples «fusils de chasse». Ces armes posent indéniablement un danger majeur pour la sécurité publique. Notons que les chasseurs ont encore le choix entre près de 20 000 modèles de carabines et de fusils qui demeurent légaux.

Le leader conservateur propose aussi une tolérance zéro envers les activités illicites, y compris la prison à vie pour cinq chefs d’accusation ou plus d’importation ou d’exportation de dix armes à feu illégales ou plus, de même que «la Loi des trois coups» à l’américaine. Bien qu’un châtiment approprié soit un objectif louable, des peines plus sévères ne découragent généralement pas la criminalité, en particulier dans les cas de crimes passionnels, tels les homicides conjugaux, ou de crimes motivés par la haine, comme les tueries de masse qui se terminent souvent par un suicide.

La prévention devrait être la priorité absolue, et non la punition, qui arrive après que le mal est fait.

Si le problème du trafic d’armes dans les grands centres urbains comme Toronto est réel et mérite l’attention des autorités, les données probantes montrent que, à travers le pays, la plupart des armes saisies par la police et jusqu’à la moitié des armes à feu utilisées dans les homicides ont été obtenues légalement au Canada. Les conservateurs citent constamment des statistiques sur la criminalité urbaine, mais ils passent sous silence les homicides ruraux, les meurtres familiaux, les fusillades de masse et les suicides par balles.

Comme c’est le cas pour la plupart des fusillades de masse, les tireurs à Polytechnique, à Concordia, à Dawson et dans le cadre des deux massacres dont M. Poilievre a parlé au cours du débat des chefs de jeudi dernier (pour justifier l’utilisation de la clause dérogatoire sur les peines consécutives) possédaient tous légalement les armes qu’ils utilisaient. Il s’agit des événements survenus à la mosquée de Québec et des meurtres de trois agents de la GRC à Moncton.

Le gouvernement doit à la fois s’attaquer au marché illégal et empêcher la mauvaise utilisation des armes légales.

Les électeurs soucieux de la sécurité publique devraient réfléchir attentivement à leurs choix, compte tenu des deux approches radicalement différentes proposées pour lutter contre la violence par armes à feu.

LIENS

À Montréal, un autre combat

Plus de 800 kilomètres séparent la ville de Timmins, dans le nord de l’Ontario, et Montréal, là où est survenu le féminicide de Polytechnique en 1989. Quatorze femmes y avaient perdu la vie.

Deux survivantes de la tuerie – Nathalie Provost, candidate libérale dans Châteauguay–Les Jardins-de-Napierville, et Heidi Rathjen, porte-parole de PolySeSouvient – militent depuis pour le contrôle des armes à feu afin d’éviter d’autres tueries de masse.

PolySeSouvient estime que ses demandes ont de meilleures chances de se concrétiser sous un gouvernement libéral et qu’un vote pour le Bloc québécois garantirait « un appui important de la part d’au moins un parti d’opposition ». Le groupe note que le Nouveau Parti démocratique (NPD) a joué sur les deux tableaux lors de la dernière session législative. L’ensemble du caucus a finalement voté pour la loi C-21 après qu’elle eut été modifiée.

En attente à l’aéroport de Mexico City

Rafael

Rafael m’a reconduit à l’aéroport de Querétaro, situé à environ une demi-heure de route de la maison. Grâce à lui, j’en ai appris un peu plus sur cette ville d’environ deux millions d’habitants et en rapide croissance.

C’est ainsi que j’apprends qu’il y a une forte migration entre ces deux villes. Mexico City est immensément vaste avec plus de vingt-deux millions d’habitants. Non seulement il n’y a plus de place, mais le danger de tremblement de terre est omniprésent.

Incroyable ! En trois mois, cela représente 54, 000 familles, donc 108, 000 couples avec un ou deux (peut-être plus d’enfants) pour un total de plus de 200, 000 personnes. Comment une cité comme Querétaro parvient-elle à gérer une telle croissance. Où trouver des logements ? Combien et à quels endroits construire des écoles, des services de santé publique et autres services tel que le transport en commun ? Qu’est-ce que la Ville de Montréal ferait dans un scénario semblable ?

Je ne sais pas si c’est la même chose à Guadalajara. Déjà que la ville compte environ quinze millions d’habitants. Faisons nos calculs. Ces trois villes, Mexico, Querétaro et Guadalajara, atteignent à elles seules la presque totalité de la population canadienne.

J’attends mon prochain vol qui décollera après minuit. Il n’est même pas vingt heures. L’atterrissage est prévu demain matin à 7 h 30.

Quelle est la date de construction de l’aéroport de Mexico ?

L’aéroport international de Mexico, officiellement appelé Aéroport international Benito Juárez1, a été inauguré le 15 mai 1931. C’est l’un des aéroports les plus fréquentés d’Amérique latine et un hub majeur pour les vols internationaux et domestiques de la compagnie AeroMexico.

Brève vidéo en anglais sur Mexico City

L’aéroport international Benito Juárez de Mexico a connu des défis liés à sa saturation, ce qui a conduit à des projets de modernisation et d’expansion. Cependant, le président mexicain Andrés Manuel López Obrador a annulé la construction d’un nouvel aéroport à Texcoco en raison de préoccupations liées à la corruption. À la place, il a proposé de moderniser l’aéroport existant et de convertir un aéroport militaire, Santa Lucia, en un aéroport commercial.

Ces projets ont suscité des critiques, notamment en raison de la distance entre les différents aéroports et des défis opérationnels qu’ils posent.

Brève vidéo en anglais sur la valeur des propriétés qui vont tripler dans les prochaines années au Mexique

As-tu appris l’espagnol ?

Non ! Mais j’ai appris trois mots. Le premier, dont je suis fier, est celui que le douanier à l’aéroport de Mexico City m’a dit lorsque je cherchais mon chemin pour rejoindre la zone prévue pour les correspondances.

Quel soulagement de savoir être sur le bon chemin.

De fait, le seul mot en espagnol qui a surgi spontanément, sans que je ne sache comment ni pourquoi, est CORAZON. Mes confrères ont bien ri de ou avec moi en ajoutant que ce qui me manquait pour faire une phrase serait d’ajouter le mot CALRO. Donc,

Nous prévoyons retourner au Mexique cet automne pour une autre réunion. PERFECTO !

Montréal du haut des airs

L’avion a décollé une demi-heure après minuit. Il est déjà dépassé deux heures du matin à Montréal en tenant compte du décalage horaire. Le siège d’un avion, quel qu’il soit, sauf en première classe, n’est pas vraiment confortable. La nuit est courte. L’avion survole les étendues blanchâtres des champs encore enneigés. Puis, la ville de Montréal apparaît aux lueurs du matin. Quoi ? C’est seulement ça ! Merci à AeroMexico. Bon service !

  1. Après son élection à la Chambre des députés, il s’est imposé comme un dirigeant libéral de premier plan, contribuant à la rédaction de la Constitution de 1857 qui accordait des droits au peuple mexicain. Une disposition de cette charte, connue sous le nom de Ley Juarez, abolissait les privilèges légaux de l’Église et de l’armée. ↩︎

Querétaro, Mexique, 29 mars 2025

Jeudi le 27 mars, je suis arrivé très tôt à l’aéroport YUL de Montréal. Déjà à 5h45, sur le quai de la station de métro Berri-UQAM, les trains étaient bondés. J’ai attendu l’autobus 747 à la station Lionel-Groulx. Là aussi, l’autobus était bondé. Je venais de prendre conscience que la ville bouge dans tous les sens bien avant la levée du jour.

Logo d’AéroMexico

Bref, le comptoir de la compagnie AéroMexico n’était même pas visible lorsque je suis arrivé à l’aéroport. Attendre n’était pas un problème. Au contraire, j’étais heureux. Finalement, les procédures d’enregistrement ont commencé et le passage aux douanes n’a pas été trop stressant.

Ma valise de cabine, mon sac à dos et mon billet d’avion en main ainsi que mon passeport, l’embarquement se passe sans problème. Le Boeing 737 prend plus d’une demi-heure avant d’atteindre la piste de décollage. J’ai réalisé plus tard qu’il y avait beaucoup de sièges libres.

L’avion atterrit comme prévu à Mexico City. Je recule ma montre de deux heures. Je me demande comment je vais m’y prendre pour prendre ma correspondance pour Querétaro puisque je ne parle pas espagnol. Finalement, tout s’est bien passé. Les informations sont affichées. Il s’agit de bien regarder. Je passe la douane sans problème. L’officier m’indique la direction à suivre ; là-bas à gauche. Et ensuite ? Là, à gauche, il y a une file en formation et à droite une large porte de sortie. Réfléchissons ! Je ne veux pas sortir puisque je cherche ma correspondance.

Quelle joie de me faire dire par un autre préposé : Perfecto !

Le deuxième avion, un Embraer 190, prend autant de temps à se positionner pour le décollage qu’il ne lui a fallu pour atteindre l’aéroport de Querétaro où m’attendait mon confrère Franck Kalala. Finalement, j’arrive à la tombée de la nuit à la maison situé dans un quartier densément peuplé. C’est mon deuxième séjour ici.

Située dans le quartier Casablanca, cette maison est une prouesse architecturale composée de trois anciennes demeures. C’est un peu comme un labyrinthe avec des escaliers en verre, un garage qui se transforme en lieu de rassemblement lorsque nécessaire. Plusieurs chambres aux étages s’ouvrent sous le ciel ou les étoiles. Le plus fascinant est qu’aucun mur n’est à l’équerre. Pourtant, c’est de toute beauté et bien décoré.

Hier soir, vendredi, une soixantaine de personnes de tout âge s’étaient donné rendez-vous dans le fameux garage. Évidemment, la voiture était à l’extérieur sur le terre-plein devant la maison. C’est le rassemblement des Amis-amies des Missionnaires d’Afrique. La messe était présidée par Franck. Originaire de la République Démocratique du Congo, il est maintenant à l’aise en espagnol. Quel beau moment de prière participative ! Les gens avaient apporté des victuailles épissées à étaler sur des tacos. Deux dames m’ont parlé en français. L’une d’elles avait vécu deux ans en Guinée-Conakry et deux ans à Montréal.

Le fait d’être situé en plein quartier populaire est un atout de taille. L’esprit communautaire est fort. Avec un peu d’imagination, je me serais cru en Afrique.

Demain, nous partons vers Guadalajara après la messe de 10h00 à la paroisse. À suivre !

Intéressante vidéo de AeroMexico sur Facebook toujours d’actualité. Un coup de marketing de 2018 qui n’a pas pris une ride. Comment lutter contre les préjugés avec brio.

https://www.facebook.com/share/r/1BS21YtrDJ

Rencontre sur le 4e Sommet Pancanadien des Communautés Noires de la Fondation Michaëlle Jean au Centre Afrika

Montréal, 13 décembre 2024

Le Centre Afrika a eu la joie d’accueillir l’honorable Michaëlle Jean, Gouverneure Générale du Canada de 2005 à 2010. Cette rencontre avait pour objectif de mieux connaître sa fondation, un organisme national de bienfaisance qui a pour mission de soutenir la mobilisation des jeunes Canadiennes et Canadiens touchés par l’exclusion dans le but de favoriser leur inclusion et la justice raciale par la créativité, l’éducation, l’art et l’innovation. Madame Jean a aussi présenté et invité tous les personnes présentes à participer au 4e Sommet Pancanadien des Communautés Noires de la Fondation michaëlle jean pour l’inclusion et la justice sociale qui se déroulera du 31 janvier au 2 février 2025 au Palais des Congrès de Montréal.

Au Centre Afrika

La rencontre a été coorganisée et coanimée par Kerline Joseph, PhD[i], ainsi que par Freddy Kyombo Senga, directeur du Centre Afrika Montréal. Celui-ci a exposé la mission du Centre Afrika, présent au centre-ville de Montréal depuis plus de trois décennies.

En plus des ami·e·s du Centre Afrika, on participer à cette rencontre ; AK MEDIAS, Caroline Codsi, femme d’affaire canadienne originaire du Liban, Biba Tinga, Présidente- Directrice générale de Association d’anémie falciforme du Québec, AAFQ, Yaovi Bouka, Gabriel Landry, Marine Matthieu[ii] de la Fédération des Femmes du Québec, FFQ, Jean-Daniel Lafond (mari de Michaëlle Jean).

Akim Cinematrographer-YouTube

Réalisateur: Akim Kermiche © 2024 – AK MEDIAS – Tous droits réservés

Projet Toro Empowerment

Il est à noter que le Centre Afrika collabore au projet Toro Empowerment porté par Kerline Joseph grâce à la réalisation d’une capsule vidéo mettant en vedette M. Stéphane Pallage, recteur de l’UQUÀM, la sénatrice Chantal PetitCler, Mme Marie-Ève Roberge, présidente de Conseil d’administration de Mentorat Québec et Mme Geneviève Young, femme d’affaire et autrice.

Commentaire de Kerline Joseph sur sa page Facebook

Sommet Pancanadien des Communautés Noires devenu un Mouvement!

En effet, le vendredi 13 décembre de l’année courante, dans la foulée de la Journée Internationale des Droits de l’Homme du 10 décembre, j’ai eu le plaisir de coorganiser et de coanimer avec Freddy Kyombo (Centre Afrika), une rencontre instructive et constructive au regard du « 4e Sommet Pancanadien des Communautés Noires’ de la Fondation Michaëlle Jean qui aura lieu au Palais des Congrès de Montréal du 31 janvier au 2 février 2025. Cet événement INCONTOURNABLE en 2025 continuera à contribuer aux changements constructifs, égalitaires et solidaires de nos sociétés. Comme l’a mentionné madame Jean, le Sommet Pancanadien des Communautés Noires est devenu un Mouvement!

À cet égard, la rencontre du 13 décembre a réuni, au Centre Afrika, plusieurs actrices et acteurs de changement. En plus de l’Honorable Michaëlle Jean, Ancienne gouverneure générale du Canada, Ancienne Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie et Présidente de la Fondation Michaëlle Jean,

Étaient notamment présents-tes:

  • Monsieur Serge Arseneault, Responsable de Communication, Centre Afrika.
  • Monsieur Yaovi Bouka, Président directeur général, Force Leadership Africain.
  • Madame Caroline Codsi, Présidente de la Gouvernance au Féminin.
  • Monsieur Jean-Daniel Lafond, Cinéaste et Co-Président, Fondation Michaelle Jean.
  • Monsieur Gabriel Landry, Artiste-Peintre.
  • Madame Kerline Joseph, Professeure associée au Département de communication sociale et publique de l’UQAM.
  • Monsieur Edward Matwawana, Directeur général, Fondation Michaelle Jean.
  • Monsieur Freddy Kyombo Senga Kyombo Senga, Directeur général, Centre Afrika.
  • Madame Biba Tinga, Présidente, Association d’Anémie Falciforme du Canada.

Des sincères remerciements à Akim Kermiche Media pour son haut niveau de Professionnalisme et à la chaleureuse équipe du Centre Afrika pour leur hospitalité Solidaire.


[i] Kerline Joseph, Ph.D., Professeure associée, Département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal (UQAM) https://dcsp.uqam.ca/. Professeure associée, Institut des sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti (ISTEAH) https://isteah.edu.ht/, Vice-Présidente, Comité International d’Orientation, Chaire Unesco Femmes et Sciences pour le Développement en Haïti

Chercheure, Observatoire Francophone pour le Développement Inclusif par le Genre (OFDIG), https://ofdig.org/

https://www.linkedin.com/in/kerline-joseph-09487514/

https://www.facebook.com/rotarymvm/videos/547784454657886

[ii] Le 6 décembre 2024, Marine Mathieu a pris la parole lors du rassemblement organisé par la FFQ au parc du 6 décembre 1989.

 La conquête de la Palestine, de Balfour à Gaza, une guerre de cent ans

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Le 20 août 2024, une foule compacte occupait l’entièreté de la librairie Le Port de Tête1. La majorité des gens se tenaient debout. C’était du jamais vu en période estivale. En effet, les présentations de livre attirent généralement peu de monde en été.

Que se passe-t-il à la librairie ?

Le nouveau livre de Rachad Antonius intitulé La conquête de la Palestine2 s’avère être d’une grande actualité. Comment comprendre l’origine de la tragédie qui s’éternise à Gaza depuis le 7 octobre 2023 ? Gilles Bibeau, l’animateur de la soirée, a admirablement orienté le sujet en compagnie de l’auteur ainsi que de Fabienne Presentley de l’organisation Voix juives indépendantes Canada.

Ce livre3 permet de jeter un regard différent de celui véhiculé par les grands médias et les élites politiques occidentales. Selon l’auteur, seul un renversement de cette dynamique de conquête permettra d’en arriver à une solution durable et d’éviter des catastrophes encore plus coûteuses, tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens.

Points marquants du livre sur la conquête de la Palestine

Il n’est pas facile de résumer en quelques lignes une conférence sur un livre qui suscite tant d’émotions à un moment précis où une guerre fait rage à Gaza tuant des dizaines de milliers de civils dont une majorité de femmes et d’enfants innocents. Des bombardements incessants pleuvent sur de simples gens pris dans un piège sans issues. Nous n’en pouvons plus nous-mêmes de subir les bombardements d’images de destruction.

« Cette guerre se comprend mieux quand on la replace dans l’histoire des cent dernières années. On voit alors que son objectif réel n’est pas de détruire le Hamas, mais de tenter de réduire au minimum le nombre de Palestiniens à Gaza pour pouvoir s’approprier le maximum possible de ce territoire »4 (page 98).

Voilà l’objectif du livre ; remettre ce conflit dans son contexte historique. « Au moment de la création de l’État d’Israël, il n’était pas évident, pour bon nombre d’observateurs occidentaux, que la logique de l’appropriation de la terre mènerait nécessairement au nettoyage ethnique, qui lui-même mènerait à des massacres à tendance génocidaires. La crise de Gaza a révélé ces enchevêtrements » (page 135). 

Dans le contexte historique de la dépossession violente des Palestiniens et de leur expulsion, il est également important de noter que « les trente ans de négociation de paix depuis Oslo n’ont abouti qu’à encore plus de contrôle israélien sur les territoires occupés et à une dépossession encore plus marquée pour les Palestiniens, le tout accompagné de violences quotidiennes pratiquées tant par l’armée israélienne que par les colons juifs en Cisjordanie » (page 133).

Mes souvenirs de la Palestine de 2001

Selon le rabbin Noach que j’avais rencontré à Jérusalem en 20015, la coexistence fraternelle et l’acceptation des différences entre Juifs sont un microcosme de l’histoire de l’humanité. Selon lui, « le rassemblement des exilés, c’est-à-dire des enfants d’Israël dispersés depuis 2000 ans à travers le monde, est ce qui permet la RECRÉATION de la NATION d’Israël sur la TERRE et devient le véhicule de l’ultime rédemption de l’humanité où cesseront toutes les guerres et marquera la venue du Messie. Ainsi se réaliseront les prophéties du rassemblement de tous les peuples. Aucun autre peuple qu’Israël ne peut être la lumière des nations. L’État d’Israël est l’avant-stade de l’ultime aboutissement de la rédemption de l’humanité. Il s’agit de la volonté divine. Israël ne mérite pas cet honneur. C’est Dieu qui l’a choisi. La nécessité théologique de la rédemption de l’humanité passe nécessairement par le retour des enfants d’Israël sur SA TERRE PROMISE ».

Justification de l’idéologie sioniste d’un point de vue biblique

Tout devient clair ! La justification du CONTRÔLE DES TERRITOIRES PALESTINIENS est basée sur la conviction qu’Israël doit rester fidèle au plan de Dieu et ainsi devenir le chemin incontournable du salut de l’humanité.

Je me rappelle être intervenu à la fin de l’exposé du rabbin Henri Noach avec cette double observation. Primo, les oppositions entre Juifs sont souvent virulentes, particulièrement au niveau des partis politiques, mais aussi entre les trois principaux courants religieux qu’il avait lui-même décrits. Secundo, quelle est la place juridique des 21% d’Arabes détenteurs de la citoyenneté israélienne vivant en Israël ? (Note : les Arabes israéliens comprennent des chrétiens et des musulmans, identifiés comme Palestiniens. Sont exclus les réfugiés juifs dits orientaux immigrés de pays arabe.)

Le rabbin a alors admis qu’il y avait, à cette époque, 17 différents partis politiques à la Knesset. Par contre, il a choisi la voie de l’évitement en ce qui concerne le deuxième point.

Toujours selon lui, la justification du CONTRÔLE DES TERRITOIRES PALESTINIENS est basée sur la conviction qu’Israël doit rester fidèle au plan de Dieu et ainsi devenir le chemin incontournable du salut de l’humanité. Il ajoute que la coexistence fraternelle des peuples et du respect de leurs diversités culturelles ne concerne que les Juifs regroupés autour de la « loi du retour ». Son interprétation des textes bibliques est de type fondamentaliste. Ainsi donc, la TERRE est un droit exclusif d’Israël. En d’autres mots, LA RECONQUÊTE DU TERRITOIRE est une volonté divine et un préalable obligatoire pour la venue du Messie (Juif). Ce n’est qu’une question de temps. Finalement, la présence des Palestiniens est un obstacle à la réalisation du plan de rédemption de Dieu pour l’humanité.

Comment alors agir pour la justice envers tous ?

Des voix s’élèvent de plus en plus pour dénoncer l’idéologie sioniste dont le projet ultime est l’établissement d’un État exclusivement juif sur un territoire déjà habité par les Palestiniens, ce qui a et continu d’entrainer leur dépossession et leur expulsion (page 107). Cela n’est pas à confondre avec l’antisémitisme qui se définit comme une attitude d’hostilité contre les Juifs en tant que Juifs, c’est-à-dire parce que Juifs et essentiellement pour cela (page 106).

Voix juives indépendantes Canada ; des Juifs antisionistes

Selon Fabienne Presentey, juive, qui signe la préface du livre de Rachad Antonuis, « la tragédie qui se déploie en direct sous nos yeux, tous les jours depuis le 7 octobre 2023, révèle l’ampleur des conséquences de la négation de l’existence des Palestiniens·nes et de la violence, de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid visant à anéantir leurs villages, leur culture et leurs moyens de subsistance – en bref, la Palestine tout entière » (page 14).

Or, des « voix juives (qui) s’élèvent pour dénoncer cette guerre génocidaire contre les Palestiniens·nes comprennent que le sionisme a instrumentalisé le judaïsme et hypothéqué l’avenir des deux peuples » (page 15).

Voix juives indépendantes Canada (VJI) est une organisation issue de la base ancrée dans la tradition juive qui s’oppose à toute forme de racisme et qui promeut la justice et la paix pour tous en Israël-Palestine. VJI dispose de comités locaux actifs partout au Canada, dans les villes et sur les campus universitaires.

Conclusion

Au moment de publier cet article, la guerre à Gaza entre dans son douzième mois. Rien n’indique une fin prochaine du conflit qui s’étend maintenant en Cisjordanie. Il en a fallu de peu pour que l’Iran entre de plein pied dans cette guerre. Est-il possible d’arrêter le cycle de cette violence ?

En 2001, de la fenêtre de ma chambre, posant précisément mon regard sur les toits du quartier arabe de la vieille ville de Jérusalem, j’écrivais ceci dans mon journal de voyage :

Toi! Jérusalem! Qui es-tu à mes yeux ?

Peux-tu être une icône malgré tes déchirures, ton histoire tragique, tes traumatismes violents et répétitifs que tu tètes comme le lait maternel d’un nourrisson ?

Robin Roberson

« Il nous faut cesser de condamner celles et ceux qui nous entourent, supprimer nos projections par rapport à celles et ceux que nous mésestimons, et accepter que le problème réside en fait en nous ». Robin Roberson

  1. Librairie générale agréée, livres neufs et d’occasion, située au 262 Mont-Royal Est, Montréal QC H2T 1P5. Voir : Itinéraire ↩︎
  2. Par Rachad Antonius, La conquête de la Palestine, de Balfour à Gaza, une guerre de cent ans, Les Éditions Écosociété, juillet 2024, 164 pages. Préface de Fabienne Presentey. Rachad Antonius est professeur titulaire retraité du département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Islam et islamisme en Occident (avec Ali Belaidi, PUM, 2023). ↩︎
  3. Ce livre n’est pas une histoire du conflit entre Israël et la Palestine. Il n’aborde qu’un seul aspect de ce conflit, qui est le plus central : l’histoire de la mainmise graduelle du mouvement sioniste sur la terre de Palestine depuis plus de cent ans. Tenir compte de cette vérité élémentaire permet de remettre les pendules à l’heure sur certains débats qui occupent l’espace public, surtout depuis la guerre de Gaza déclenchée en octobre 2023. Car le conflit israélo-palestinien n’a pas commencé avec l’attaque du Hamas du 7 octobre. Pour comprendre ce qui s’est passé ce jour-là, et ce qui a suivi, il faut prendre en considération tout ce qui a précédé cette date fatidique. 
    Rachad Antonius présente la conquête de la Palestine à partir de trois moments structurants : la Déclaration Balfour et le Mandat britannique (période 1917 – 1922), la création de l’État d’Israël (1947−1949) et les accords d’Oslo (1993−1995). Il aborde ensuite des questions délicates qui ont été exacerbées depuis la guerre de Gaza. L’opposition au projet sioniste est-elle une forme d’antisémitisme ? Quelle est la place de la violence de part et d’autre dans le conflit ? Pourquoi les divers plans de paix ont-ils échoué ? Le droit international peut-il indiquer une voie à suivre pour une solution pacifique et équitable ? Quelle est la responsabilité des pays occidentaux à l’égard de la situation au Proche-Orient ?
    La conquête de la Palestine nous permet de jeter un regard différent de celui véhiculé par les grands médias et les élites politiques occidentales. Seul un renversement de cette dynamique de conquête permettra d’en arriver à une solution durable et d’éviter des catastrophes encore plus coûteuses, tant pour les Palestiniens que pour les Israéliens. ↩︎
  4. Rachad Antonius, La conquête de la Palestine, Les Éditions Écosociété, juillet 2024, page 98. ↩︎
  5. Voir l’article intitulé La Palestine : terre promise pour qui ? sur le lien suivant : https://sergestarno.com/2021/05/23/la-palestine-terre-promise-pour-qui/ ↩︎

La scandaleuse qui n’est pas scandaleuse

Contexte culturel et social contemporain

L’enjeu de la diversité religieuse et spirituelle dans un contexte culturel où la neutralité et la laïcité sont mises de l’avant, comme c’est le cas en France et maintenant au Québec, remet en question le rôle de la religion qui a façonné ces sociétés pendant des siècles.

Tout particulièrement, le catholicisme a cimenté l’unité grâce à un système de croyance ‘reliant’ les gens les uns les autres. En effet, la religion se définit par sa capacité à relier les gens entre eux. Or, un catholicisme ritualiste cède de plus en plus sa place à un catholicisme plus spirituel. Ce processus est douloureux. En effet, la critique du passé est sévère. Plus de trente ans après la Révolution tranquille, le Québec souffre encore de son passé religieux et une peur du religieux s’est incrustée dans la psyché collective.

Pour séduire à nouveau, l’Église d’ici a pour mission d’évacuer cette peur viscérale en vivant de son mieux le message évangélique qu’elle annonce. Le but n’est pas de réinstitutionaliser la religion catholique comme elle était autrefois. De fait, de nouvelles formes d’expression d’une foi vive et porteuse de sens surgissent ici et là grâce à la présence bénéfique de croyantes et croyants issus de l’immigration, voire de la diversité. De fait, une nébuleuse de croyances émerge selon des sensibilités liées à de nouvelles pratiques éthiques, écologiques et même politiques. À l’égard des questions existentielles, face à la finitude, la construction du sens se démocratise.

Quel regard portons-nous ?

En termes anthropologiques, chaque civilisation, chaque culture et même chaque individu portent un regard selon leur perspective. Tous, nous jugeons selon notre point de vue. Plus la certitude de l’exactitude de nos croyances ou de nos idéologies domine ou définit notre identité, plus le jugement sur une différente façon de faire ou de croire risque d’être grand. Là réside un danger d’aliénation. Cela est vrai aussi bien dans les cas d’idéologies politiques que pour le fanatisme religieux.

La scène de la Cène avec les Drag-Queens

Que s’est-il passé lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 ? Cela dépend du regard. Certains y ont vu une image qui rappelle la célèbre peinture de Léonard de Vinci, « La Cène », représentant le dernier repas de Jésus-Christ avec ses apôtres.

Mettant en avant des artistes drags, des personnalités de la mode et de la danse, d’autres ont vu dans le tableau « Festivité », des messages forts tels que le féminisme et l’inclusion mêlant art et culture. 

De leur part, de l’autre côté de la planète, les internautes chinois, après avoir vu Philippe Katerine presque nu, peint en bleu, et allongé sur un plateau au milieu d’un buffet, ont été conquis. Ils l’ont rapidement rebaptisé « l’artiste Schtroumpf » ou « Schtroumpf parisien ».

Moquerie ou non de la Cène chrétienne

Aux dires de Thomas Jolly, le metteur en scène de la cérémonie d’ouverture, celui-ci n’avait aucunement l’intention de se moquer de la Cène chrétienne. Au lieu de cela, il a puisé son inspiration dans la Grèce antique.  Son idée était de créer une grande fête païenne en lien avec les dieux de l’Olympe et l’olympisme.

Pour mieux comprendre la référence au tableau du « Festin des Dieux », il faut se tourner vers une œuvre de la Renaissance italienne. Le « Festin des Dieux » a été commencé par le peintre italien Giovanni Bellini en 1514, puis retravaillé par un autre grand artiste italien, Titien, en 1529. Ce tableau représente plusieurs divinités de la mythologie gréco-romaine en train de festoyer. Commandé à l’époque par un noble italien, il est aujourd’hui conservé à la National Gallery of Art de Washington.

Cependant, le tableau « Le Festin des Dieux », peint par le peintre néerlandais Jan van Bijlert et réalisé vers 1635-1640, est une meilleure référence pour expliquer cette controverse. Il se trouve au musée Magnin à Dijon.

À gauche : « Le Festin des Dieux » par Jan van Bijlert. À droite : tableau « Festivité » présenté lors de la cérémonie d’ouverture de Jeux olympique de Paris.

Question d’interprétation

Tout est question d’interprétation ! La capacité de se scandaliser est un choix personnel. En fait, c’est une DÉCISION. La réalité est ce qu’elle est. Elle peut nous scandaliser ou non selon nos valeurs, nos choix, notre passé douloureux ou heureux, selon les influences, les reportages ou les récits que nous écoutons ou rejetons. Beaucoup de chrétiens et de catholiques ont fait leur choix en ce qui concerne le tableau « Festivité » présenté lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Y avait-il vraiment lieu de se scandaliser ?

Prenons l’exemple de la chanteuse Madonna qui s’est souvent attaquée aux thématiques religieuses dans ses chansons et vidéos. Lors de sa tournée Sticky & Sweet Tour en 2008, elle chante Live to Tell perchée sur une croix avec une couronne d’épines sur la tête. Si certains catholiques protestent face à ce qu’ils considèrent être un affront, l’indifférence générale domine.

Quelle est l’interprétation de l’artiste de cette chanson ?

Mon spectacle n’est ni anti-chrétien, ni sacrilège, ni blasphématoire. Il s’agit plutôt d’un appel au public pour encourager l’humanité à s’entraider et à voir le monde comme un tout unifié. Je crois sincèrement que si Jésus était vivant aujourd’hui, il ferait la même chose.

Mon intention spécifique est d’attirer l’attention sur les millions d’enfants d’Afrique qui meurent chaque jour et qui vivent sans soins, sans médicaments et sans espoir. Je demande aux gens d’ouvrir leur cœur et leur esprit et de s’impliquer de quelque manière que ce soit. La chanson se termine par une citation du livre biblique de Matthieu : « Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger. J’étais nu et vous m’avez donné des vêtements. J’étais malade et vous m’avez soigné et Dieu m’a répondu : « Tout ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu, 25, 35).

Ne portez pas de jugement sans avoir vu mon spectacle1.

La parabole du grand repas moqué

Pour la suite de notre réflexion, je recommande l’article signé par Jocelyn Girard le 31 juillet 2024 dans Culture.

Participant à un banquet donné par un personnage religieux important, Jésus est mis à l’épreuve sur ses convictions. Il choisit alors de provoquer son hôte ainsi que ses convives qui sont aussi de très bons religieux.

Jésus leur adresse une critique parce qu’ils se sont évalués les uns les autres à partir de leurs positions autour de la table, jugeant qui avait les meilleures places et qui était mis à l’écart. Et il se met à donner des indications claires sur le type de personnes qui auraient dû recevoir une invitation à un tel repas. Il commande alors d’inviter les pauvres, les infirmes, les boiteux et les aveugles… car ils ne peuvent rendre une telle invitation en retour.

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Le danger du complotisme

Prenons gare au courant réactionnaire qui crie à qui veut l’entendre que Philippe Katerine avait un agenda caché qui visait à se moquer des symboles chrétiens par-delà le banquet des dieux grecs. À juste titre, comme le souligne Jocelyn Girard : « un tel banquet, il est probable qu’aux pauvres, aux boiteux et aux infirmes de sa parabole, Jésus se serait permis d’ajouter les trans, les drags, les gens des minorités souvent prises violemment à partie par les majorités qui se croient si intègres et sans péchés. »

En choisissant de se scandaliser, il y a donc un réel danger chez les chrétiens et catholiques qui se sentent attaqués dans leurs croyances ou leur identité, d’ériger des murs avec des artistes qui ont une autre manière de construire du sens. Or, ériger des murs est contraire à la religion qui se définit par sa capacité de relier les gens entre eux.

Que dire aussi de ceux qui cyberharcèlent Thomas Jolly en lui faisant des menaces de mort liées à son origine et à son orientation sexuelle. Il est totalement injuste de s’en prendre ainsi à un artiste. C’est même contre l’esprit évangélique.

Conclusion

Une confusion s’est largement diffusée dans cet affrontement avant tout émotionnel. L’offense ressentie par de nombreux chrétiens et catholiques est sérieuse. Elle est indicative de quelque chose de plus profond. Depuis des décennies, les croyants se sentent mis de côté de la sphère publique et la visibilité des institutions de l’Église diminue comme une peau de chagrin. Voilà que le message évangélique est diffusé par une artiste comme Madonna qui chante sur une croix. Combien de jeunes ont vu une autre croix que celle-là ?

Or, un signe ostentatoire du christianisme comme celui de la croix n’apparaît pas dans le tableau « Festivité » lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris. Il y a des gens autour d’une table, sans plus. Mais, certains y ont reconnu une allusion à la dernière Cène de Jésus. C’est ce qu’ils ont choisi de voir.

Peut-être que ce ras le bol est la goutte qui a fait déborder un vase, celui d’être constamment humilié par les accusations d’abus d’autorité ou de pouvoir. Ce terrible malentendu a pourtant le potentiel d’y trouver une nouvelle opportunité pour devenir une « Église moins institutionnelle, et plus relationnelle, capable d’accueillir sans juger préalablement, amie et proche, accueillante et miséricordieuse », comme le souligne le document de travail de la XVe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques qui s’est tenu à Rome en 2018.

AUTRES LIENS

Au sujet du sens de la croix : La singularité de Jésus

(…) nos ancêtres ont accordé beaucoup d’importance aux crucifix. Il y en avait partout; dans les maisons, les salles de classe, les carrefours, les façades des bâtiments et même dans le Salon Bleu de l’Assemblée nationale. Depuis les débuts du christianisme, la contemplation du crucifié est une démarche spirituelle ayant une grande signification.

Au sujet de la construction de murs : Un colloque sur les migrants et les réfugiés

(…) le Pape François milite pour la « globalisation des solidarités » en prenant comme principe qu’il n’y a pas d’amour sincère sans une part de sacrifice. L’esprit chrétien incite à offrir un espace d’accueil aux peuples étrangers et à leurs expressions culturelles. C’est cette attitude qui permet une croissance bénéfique de sa propre identité appelée à se transformer, à mûrir, à s’épanouir.

Au sujet de l’interculturalité : Vers une spiritualité interculturelle

Comment pouvons-nous intégrer la spiritualité de l’interculturalité dans notre quotidien ?

  1. Nous devons être prêts à changer notre regard et nos modes de perception.
    a) En développement une démarche constructive.
    b) En considérant l’autre personne ou l’autre groupe comme une source de complémentarité.
    c) En appréciant l’autre comme un don pour moi, non pas une menace.
    d) Ainsi, une communauté interculturelle devient un don pour tous.

2. Nous devons valoriser la diversité qui est voulue par Dieu.
a) À l’exemple de Moïse qui doit se déchausser pour pénétrer dans le lieu sacré de la rencontre, nous aussi, nous nous déchaussons de nos préjugés pour prioriser la spiritualité de l’interculturalité.
b) Nous sommes tous les enfants d’un même créateur.
c) La diversité est un don de Dieu.
d) La diversité est suscitée par l’Esprit de Dieu.

3. Nous devons chercher à atteindre ou tendre vers la spiritualité de communion.
a) Pour bien jouer son rôle, l’Église devrait avant tout être la maison ou l’école de la communion.
b) À privilégier : le regard du cœur, l’attention à l’autre, la capacité de voir le positif chez l’autre (personne ou groupe) et partager les fardeaux.

4. Nous devons construire la fraternité (référence : 1 Jean, 4,20).
a) En élargissant notre « cercle de fraternité »
b) En devenant des LIEUX D’HOSPITALITÉ SOLIDAIRES en privilégiant le vrai dialogue et la construction progressive d’une spiritualité interculturelle dans l’accueil de l’autre.

Au sujet des complotistes : Pandémie et complotisme

Il est important de faire la distinction entre les complots et les complotistes. Les complots, les machinations et les manipulations existent et ont toujours existé. En revanche, le complotisme relève de la croyance en des conspirations imaginaires. Il désigne l’attitude consistant à substituer abusivement à l’explication communément admise de certains phénomènes sociaux ou événements historiques, un récit alternatif qui postule l’existence d’une conspiration qui n’est évidemment jamais démontrée clairement. (Gilles Petel)

  1. My performance is neither anti-Christian, sacrilegious or blasphemous. Rather, it is my plea to the audience to encourage mankind to help one another and to see the world as a unified whole. I believe in my heart that if Jesus were alive today he would be doing the same thing.
    My specific intent is to bring attention to the millions of children in Africa who are dying every day, and are living without care, without medicine and without hope. I am asking people to open their hearts and minds to get involved in whatever way they can. The song ends with a quote from the Bible’s Book of Matthew: ‘For I was hungry and you gave me food. I was naked and you gave me clothing. I was sick and you took care of me and God replied, ‘Whatever you did for the least of my brothers… you did it to me.’ (Mathieu, 25, 35)
    Please do not pass judgment without seeing my show.
    Madonna: ‘I’m Not Mocking Church’ ↩︎

LIEN

Paul-André Giguère, Présence, Information religieuse, 22 août 2024

Merci à Jocelyn Girard pour sa réflexion sur la tempête dans un verre d’eau qui a suivi la présentation du tableau sur le banquet des dieux lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Il m’a ôté les mots du clavier alors que je m’apprêtais à les écrire pour Présence. J’aimerais seulement ajouter deux codicilles pour pousser l’interpellation un peu plus loin.

→ Relire le texte de Jocelyn Girard, La parabole du grand repas moqué, 31 juillet 2024.

La singularité de Jésus 

En route vers Québec en suivant une portion du Chemin du Roy, la 138, je me suis brièvement arrêté à Deschambault en souvenir d’un même arrêt que j’avais fait avec mes parents en 2011 chez Huguette Vaillancourt, une amie. L’église Saint-Joseph, située sur la rue de la Salle, attire immédiatement l’attention. 

Selon le site internet Deschambault-Grondines ; L’église de Saint-Joseph, érigée sur un promontoire qui domine le fleuve Saint-Laurent nommé cap Lauzon, s’élève au cœur d’un ensemble religieux catholique comprenant aussi deux anciens presbytères, le cimetière, l’ancienne salle des habitants et l’ancien couvent, entourés de vastes espaces verts plantés d’arbres. 

Voir aussi l’itinéraire 3D de l’intérieur de l’église sur le site suivant : 

SAINT-JOSEPH DE DESCHAMBAULT 

Débutée en 1834, la construction de l’église s’est achevée en 1838. Il s’agit du deuxième bâtiment depuis l’arrivée des premiers habitants en 1688. Le décor choisi par l’architecte Thomas Baillairgé (1791-1859) est de style néoclassique.  

De nos jours, comme cinq autres lieux de culte de la région, cette église figure sur le parcours Les Voies du Sacré qui est offert aux touristes. Dès l’entrée, les regards se dirigent vers un immense crucifix.  

Je suis alors témoin de l’arrivée de deux mamans avec un groupe de jeunes enfants. Plusieurs d’entre eux pointent du doigt ce crucifix. Une fille d’environ dix ans semble troublée. Que voit-elle ? Elle voit un homme suspendu et ensanglanté.

Elle pointe de nouveau son doigt vers une toile accrochée au mur qui ceinture l’église. Il s’agit du chemin de croix1. Tout s’est déroulé très vite. À peine entré, aussitôt sorti. Une visite touristique vite faite ! Mais, qui était cet homme ? Ces enfants le sauront-ils un jour ? 

Qu’est-ce que la singularité ? 

Depuis un certain temps, je suis fasciné par un terme qui, à première vue, semble étrange et peu familier; la singularité. Cette notion se déploie dans de nombreuses sphères. 

Dans les domaines des sciences sociales, elle est par définition ce qui échappe à la classification, ce qui est unique, spécifique, et incomparable. Omniprésente dans nos sociétés, la singularité devient un point de rencontre novateur entre la sociologie, l’anthropologie, l’histoire, le droit, les études littéraires et la philosophie. 

Dans nos sociétés occidentales, la singularité est étroitement liée à l’individualité. Elle n’est pas seulement une propriété, mais aussi une valeur. L’idéal de réalisation de soi pousse les individus vers l’authenticité, la différence et l’épanouissement.  

En sciences de la complexité, la singularité interroge la science au-delà de ses frontières. Elle est à la fois défi et mystère. La singularité émerge lorsque les lois habituelles ne s’appliquent plus, lorsque les règles de la complexité se dérobent. Elle nous invite à explorer les limites de notre compréhension scientifique. C’est ainsi qu’en physique, la singularité revêt un autre sens. C’est une rupture des règles familières, un point d’inflexion où notre compréhension atteint ses limites. D’ailleurs, entre la relativité générale et la mécanique quantique, il existe une incompatibilité fondamentale, qualifiée de singularité. 

En somme, la singularité est un concept qui transcende les disciplines scientifiques, nous invitant à repousser les frontières de notre compréhension2. Exemples : les trous noirs, les étoiles à neutrons, les pulsars et les quasars. Ainsi, notre univers observable est un théâtre de singularités fascinantes, chacune nous offrant un aperçu unique de la physique et de la cosmologie. 

Dans le domaine philosophique, la singularité est liée à l’individu, à ce qui le distingue des autres. Elle est souvent associée à l’existence concrète et à l’expérience personnelle3. La singularité concerne l’unicité et l’individualité. 

En sciences informatiques, la singularité technologique est un concept fascinant qui suscite à la fois l’enthousiasme et l’inquiétude. Elles englobent divers scénarios tels que l’Intelligence Artificielle (IA) qui s’autoaméliore, la possibilité de fusionner un cerveau avec un ordinateur, l’émergence d’une entité dotée d’une intelligence surpassant largement celle de tous les humains combinés, etc. 

La singularité technologique soulève des questions éthiques, sociales et philosophiques. Comment gérer une IA surpassant notre propre intelligence ? Quelles seront les implications pour l’emploi, la vie quotidienne et la sécurité ? 

La singularité d’un point de vue spirituel 

Dans le domaine des soins palliatifs, la dimension spirituelle est réintégrée dans l’approche des patients. Elle reconnaît que l’être humain n’est pas seulement biologique et psychologique, mais aussi spirituel. Prendre soin d’une personne implique de considérer sa singularité, ses besoins spirituels et sa quête de sens. L’accompagnement spirituel devient essentiel pour maintenir la qualité relationnelle et l’humanité dans les soins4

Dans les traditions spirituelles, la singularité peut être explorée à travers la vision intérieure. Lorsque nous détournons notre attention du monde extérieur pour nous approcher de la spiritualité, nous commençons à percevoir les mondes intérieurs et le sacré. 

Dans la spiritualité, la singularité réside dans l’expérience personnelle de la transcendance, de la prière, de la méditation ou de la communion avec le divin. La singularité spirituelle respecte la liberté individuelle. Chaque personne a sa propre quête, sa propre relation avec le sacré. L’accompagnement spirituel doit se faire dans le respect de cette singularité, sans imposer de croyances ou de dogmes. 

Conceptions de la singularité dans les traditions religieuses 

Dans le contexte du dialogue entre croyants de différentes religions, la singularité se manifeste par la reconnaissance de l’unicité de chaque tradition. Chaque foi a sa propre voie vers le divin, ses rituels, ses textes sacrés et ses pratiques. Le dialogue interreligieux permet alors d’explorer ces singularités tout en cherchant des points communs, des valeurs partagées et des compréhensions mutuelles5. Chaque croyant est complémentaire à l’unité de l’ensemble. La singularité des individus s’intègre ainsi dans la diversité de la communauté religieuse et la singularité dans les traditions religieuses nous rappelle la richesse de l’expérience spirituelle et la diversité des voies vers le sacré

La Singularité de l’Incarnation 

Dans le christianisme, la singularité réside dans l’incarnation du Christ. Jésus est vu comme le Fils unique de Dieu, l’unique médiateur entre Dieu et l’humanité. Cette singularité divine-humaine est au cœur de la foi chrétienne

Les crucifix pointés du doigt par les enfants 

À leur niveau, les enfants ont vécu une singularité dans le sens d’une expérience personnelle unique qui les a peut-être perturbés. En effet, voir un homme cloué sur une croix pour la première fois et un événement singulier en soi.  

Nos églises ne sont plus des lieux de transmission du patrimoine spirituel de nos ancêtres. Quelques touristes les visitent pendant la saison estivale, sans plus. Les mamans de ces enfants ne pouvaient probablement pas leur donner une explication au sujet de ce crucifié, encore moins un enseignement.  

De fait, il y a eu deux croix. La première datait de 1936 et la second de 1982. Elles sont maintenant réunies et bien visibles près de la porte d’entrée du Salon Bleu  que j’ai visité en 2019.

Pourtant, nos ancêtres ont accordé beaucoup d’importance aux crucifix. Il y en avait partout; dans les maisons, les salles de classe, les carrefours, les façades des bâtiments et même dans le Salon Bleu de l’Assemblée nationale. Depuis les débuts du christianisme, la contemplation du crucifié est une démarche spirituelle ayant une grande signification.  

Le sang versé par Jésus sur la croix a une portée universelle et revêt une singularité exceptionnelle. Par son sang, il a détruit le mur de la haine qui divise les humains (Lettre de Paul aux Éphésiens, 2, 13-18). Il nous a réconcilié avec Dieu les uns et les autres en un seul corps par le moyen de la croix. C’est lui, le Christ, qui est notre paix. 

Comment expliquer ça aux enfants qui pointent du doigt un crucifix ? Ce jour-là, dans l’église de Deschambault, avant même d’avoir le temps de me poser la question, les deux mamans et leurs enfants étaient déjà sortis. 

  1. Le Chemin de Croix est une tradition profondément enracinée dans l’Église catholique, mais elle est également présente dans d’autres confessions chrétiennes. Chaque station représente un moment précis de la passion de Jésus, offrant aux croyants l’opportunité de méditer sur les enseignements de Jésus et de grandir dans leur foi.  ↩︎
  2. Source : https://journals.openedition.org/traces/7311   ↩︎
  3. Source : https://www.cairn.info/revue-des-sciences-philosophiques-et-theologiques-2011-3-page-581.htm   ↩︎
  4. Source : https://www.cairn.info/revue-infokara-2011-4-page-339.htm   ↩︎
  5. Source : https://www.cairn.info/revue-recherches-de-science-religieuse-2006-4-page-571.htm   ↩︎

Aucun progrès n’a été fait sur les armes d’assaut, déplore PolySeSouvient

(Ottawa) Un important groupe de contrôle des armes à feu craint que le gouvernement libéral n’abandonne son engagement à promulguer une interdiction complète des armes à feu de type assaut, citant l’absence de progrès tangible sur les étapes clés pour tenir cet engagement.

JIM BRONSKILL, La Presse Canadienne

NATHALIE PROVOST, Survivante de la tuerie de l’École polytechnique en 1989 et porte-parole de PolyseSouvient

La Presse, 23 juillet 2024. La récente tentative d’assassinat contre l’ancien président Donald J. Trump a ravivé les appels à l’interdiction des armes d’assaut ⁠aux États-Unis alors que le tireur s’est servi d’une arme AR‑15 légalement acquise.

Le Devoir, 23 juillet 2024

Jim Bronskill – La Presse canadienneà Ottawa

L’heure de Marie – Invocation universelle  

Avec Marie, toutes les femmes en majesté, tous les hommes avec ferveur portent son étendard pour la protection de l’humanité. 

Le 19 juin dernier, trois représentant du Centre Afrika, Freddy Kyombo, David Gnadouwa et Serge St-Arneault, ont répondu à l’invitation de Gabriela Guilbeau Maltez, vice-présidente de Femmes Internationales Murs Brisés Canada (un réseau d’entraide mondial regroupant 360 millions de personnes dans 108 pays), pour participer à la soirée L’heure de Marie.  

Cette soirée s’est tenue au Centre de Méditation L’Émergence de Montréal situé au 7501, rue Saint-Denis à Montréal. Ce centre est une véritable oasis de paix à Montréal, un lieu de ressourcement et d’apprentissage qui offre gratuitement des cours de méditation, des conférences, ainsi que des ateliers pour guider le développement spirituel. 

Dès notre arrivée, nous avons apprécié cet espace de tranquillité caractérisé par des couleurs apaisantes enveloppées d’une douce musique. Pas besoin de souliers pour marcher sur les tapis qui couvrent l’entièreté des salles. Souriante, Gabriela nous a servi de l’eau fraîche. 

C’est là que Marie a rassemblé tous ses enfants qui ont partagé l’importance qu’elle occupe selon la tradition des différentes communautés de foi. Pour les uns, Marie est Maryam. Pour d’autres, elle est Tara, Shakti, Mary ou Pachamama. 

L’heure de Marie rassemble ainsi toutes les croyances, religions et philosophies et propose une évocation universelle dirigée vers Marie, Mère de l’humanité

Olivier Béraneck, Directeur Éducation FIMB Canada, a présidé à l’ouverture de la soirée qui a été animée par Éric Le Reste, coordonnateur des Centres Brahma Kumaris au Canada qui a magistralement traduit les propos de l’invité d’honneur de la soirée, sister Gayatri Naraine, représentante des Brahma Kumaris de New York aux États-Unis. Elle est venue de là spécialement pour cette soirée.  

De ses propos, je retiens avant tout le grand respect qu’elle a envers Marie qu’elle prie chaque jour même si elle est issue de l’hindouisme. 

Après cet entretien, les autres invités ont alors pris la parole. Sidi Thomas Sayfudeen Watt, représentant du Cheikh Farhat Jouini de l’Ordre Naqushbandi au Canada, Denitza Tsvetkova, co-directrice du Centre Canadien d’Œcuménisme, Jean-Paul Moss, représentant de la communauté Baha’ie de Montréal et Freddy Kyombo Senga, prêtre Missionnaire d’Afrique et directeur du Centre Afrika à Montréal

La soirée a débuté avec une chorégraphie de Sébastien Martineau, formateur à l’Académie des Ambassadeurs de la Paix. La soirée s’est terminée avec le chant de l’Ave Maria, chanté par Carmina Franco, Mezzo-soprano, accompagné de Gabriel Dachi-Béraneck, pianiste. 

Conclusion  

Cette soirée m’a fait du bien. Je me réjouis de découvrir que Marie a une portée universelle. Elle est reconnue et appréciée de multiples façons dans différents courants religieux. Marie, Mère de l’humanité, est une humble personne qui a ouvert tout son être à l’accueil d’une invitation divine qui a donné naissance à un Fils unique pour toute l’humanité. Marie est l’exemple parfait d’une figure apaisante et unificatrice dans un monde profondément divisé. Tous, quelle que soit notre allégeance religieuse, et même sans aucune d’entre-elles, nous pouvons évoquer celle qui est un modèle d’incarnation de l’Amour inconditionnel. 

Sister Gayatri Naraine, accompagnée d’une amie des Brahma Kumaris, a clôturé la soirée en offrant un petit gâteau enrobé de coconutz blanc à l’image de tous les habits blancs portés par elles.  

Nous avons préparé ces petits gâteaux hier soir par amour spécialement pour vous. À votre rythme, en silence et en nous regardant dans les yeux, vous êtes invités à partager cette communion de paix. 

RÉFÉRENCES 

Femmes Internationales Murs Brisés Canada (FIMB) 

Le rassemblement mondial de toutes les croyances, religions, spiritualités et philosophies dirigées vers Marie chaque jour à midi. 

« Murs Brisés » Nous créons des ponts !  

Depuis 1990, FIMB est un réseau de réseaux, partenaires et indépendants, aconfessionnel et apolitique. 

Notre vocation : la protection de la vie dans tous ses aspects.  

Les valeurs élevées sont le cœur de nos actions : droiture, respect de soi et d’autrui, patience, persévérance, goût du travail bien fait, tolérance, concentration et calme. 

Dans ce monde en perte de repères, grâce à leur sensibilité et leur volonté d’engagement, les femmes sont une puissance au service de l’humanité. 

En ces temps de détresse où tout vacille, la puissance invocatoire de Marie, Mère de l’humanité, est universellement reconnue. Elle ouvre la voie du rassemblement pour un monde meilleur. 

Dans le respect des diversités, l’heure de Marie invite à un appel d’urgence pour la protection de l’humanité et de la planète. C’est un rassemblement mondial de toutes les croyances, religions, spiritualités et philosophies dirigées vers Marie chaque jour à midi. 

L’heure de Marie 

Présentation d’Evelyne Mesquida, Directrice Fondatrice 

Beaucoup de personnes sans croyance particulière sont touchées par la noble figure de la Mère de l’humanité. Elle est le creuset qui accueille toute intention de paix. Les femmes, grâce à leur sensibilité, se sentent tout simplement proches d’elle, car elle est l’essence même de l’identité féminine. Quant aux hommes, beaucoup la vénèrent. La plupart des religions, traditions et philosophies donnent une place à Marie. Elles la reconnaissent en général comme un modèle d’incarnation de l’Amour inconditionnel. 

L’heure de Marie propose, tous les jours à midi ou à un autre instant de votre convenance, une invocation universelle avec la participation de tous, car ces temps troublés réclament un appel d’urgence dirigé vers Marie. Votre signature ou votre contribution à une action de votre choix aide au rassemblement de cette puissance de recueillement. 

Oublions nos différences pour être, ensemble avec Marie, les artisans de la protection de l’humanité et de la planète. Du fond du cœur, merci pour votre participation. 

Toulouges, le 12 avril 2023 

Signer l’heure de Marie en ligne 

Autre lien : @les enfants de Marie