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L’éducation à la paix, un défi actuel

Montréal, 6 décembre 2025 de 10h00 à 13h00.

J’ai répondu à l’invitation de mon amie Gabriela Guilbault Maltez, vice-présidente de Femmes Internationales Murs Brisés (FIMB) Canada, pour un moment de partage sur le thème de l’éducation à la paix. L’événement avait lieu au Centre de Méditation L’Émergence de Montréal situé au 7501, rue Saint-Denis à Montréal, également connu sous le nom de Brahma Kumaris de Montréal. C’était ma deuxième visite dans ces lieux.

Sous la présidence d’honneur de Sister Gayatri Naraine, représentante des Brahma Kumaris aux Nations Unies, deux invités de marque ont pris la parole. Il s’agissait de la princesse Maria-Anna Galitzine, petite-fille du Bienheureux Charles d’Autriche, dernier empereur d’Autriche-Hongrie, et d’Olivier Béraneck, enseignant, délégué FIMB Monde et directeur du pôle Éducation FIMB Canada.

Sister Gayatri Naraine, Olivier Béraneck et la princesse Maria-Anna Galitzine.

BIOGRAPHIE de la princesse Maria-Anna Galitzine, archiduchesse d’Autriche

Princesse Maria-Anna Galitzine

La princesse Maria-Anna Galitzine est la fille de l’archiduc Rodolphe d’Autriche, fils cadet de l’empereur Charles d’Autriche et roi de Hongrie, et de l’impératrice Zita, née princesse Bourbon-Parme. Sa mère était la comtesse Xenia Tshernyschev Besobrasov, descendante de la noblesse russe. Elle est née en 1954 à Bruxelles. Elle a passé ses sept premières années en Afrique.

Élevée en exil après la chute de l’Empire austro-hongrois, Maria-Anna a passé ses années de formation en Europe, où elle a reçu une éducation traditionnelle en Belgique. À l’Université catholique de Louvain, elle a obtenu une maîtrise en économie et finance avec une mineure en politique.  Elle a été profondément influencée par la foi catholique profonde de sa famille et son engagement dans le service public.

En 1981, elle a épousé le prince Piotr Galitzine, membre de la plus ancienne et la plus célèbre famille noble de Russie. Ensemble, ils ont six enfants et ont vécu dans divers endroits à travers le monde, notamment dans le New Jersey, en Californie, au Luxembourg, en Russie, dans l’Illinois et maintenant au Texas. Elle parle allemand, français, russe et anglais.

En 1992, elle a fait partie du comité d’organisation du « Congrès de la famille » au Luxembourg, une semaine de conférences et de séminaires interreligieux sur tous les aspects de la famille (éducation, mariage, divorce, drogue, adoption, enfants handicapés, avortement, vieillesse…).

De 1993 à 2008, elle a vécu à Moscou, où elle a été :

  • Membre du comité « Village Church », organisant des concerts afin de collecter des fonds pour la reconstruction d’églises dans des villages russes, créant ainsi un nouveau centre de vie pour les villageois.
  • Membre du Club international des femmes, dirigeant pendant plusieurs années le groupe d’architecture. Membre du conseil d’administration de l’école allemande de Moscou, responsable du personnel.
  • Présidente du comité d’organisation de l’événement caritatif annuel « The Winter Ball », qui parraine une clinique pour enfants spastiques à Saint-Pétersbourg, puis un hôpital pour enfants atteints de cancer à Moscou.

Aujourd’hui, en Amérique, la princesse Maria-Anna est la marraine de la Ligue de prière de l’empereur Charles, un mouvement dédié à la cause de canonisation de son grand-père, le bienheureux Charles d’Autriche, béatifié par le pape Jean-Paul II en 2004. Elle est profondément engagée à préserver son héritage en tant qu’artisan de la paix, père de famille et homme aux vertus héroïques pendant l’une des périodes les plus turbulentes de l’histoire européenne. Elle promeut son exemple spirituel et son message de réconciliation dans le monde d’aujourd’hui.

Princesse Maria-Anna Galitzine et Serge St-Arneault

BIOGRAPHIE d’Olivier Béraneck, Délégué FIMB Monde

Olivier Béraneck

Diplômé en Sciences Politiques de l’Université de Montréal, Olivier Béraneck est aujourd’hui enseignant au primaire. Consultant à la non-violence depuis plus de 30 ans, il met en place divers projets dans le cadre de l’Académie des Ambassadeurs de la Paix. Il initie notamment des projets au Brésil, au Mexique et dans le milieu scolaire à Montréal.

Aujourd’hui, il continue de former activement enseignants, éducateurs et enfants de tous horizons pour faire face aux défis auxquels nous sommes tous confrontés. Plus de 18 300 élèves de tous âges et 960 enseignants ont bénéficié de sa pratique.

En 2000, il a créé la représentation canadienne de Femmes Internationales Murs Brisés Monde, un réseau d’entraide présent dans 108 pays. 

En 2024, il est nommé Délégué FIMB Monde pour son engagement au service de l’éducation à la paix : une belle reconnaissance pour son travail de longue haleine et sa fidélité.

Quel message retenir ?

Le témoignage de la princesse Maria-Anna Galitzine est fascinant. L’histoire a profondément basculé au début du XXe siècle avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Un ordre établi depuis des siècles s’est écroulé en l’espace de quelques années.

Après la chute de l’Empire austro-hongrois, la famille royale de l’empereur Charles d’Autriche et roi de Hongrie, et de l’impératrice, s’est retrouvé dans l’indigence. Or, Charles d’Autriche, né le 17 août 1887 et empereur d’Autriche de 1916 à 1918, est également connu sous le nom de bienheureux Charles. Il est reconnu pour ses efforts pour mettre fin à la Première Guerre mondiale et pour son engagement en faveur de la justice et de la paix. Il a été béatifié par l’Église catholique en reconnaissance de sa vie chrétienne et de son œuvre sociale.

Charles d’Autriche est décédé à l’âge de 35 ans en exil sur l’île portugaise de Madère à la suite d’une pneumonie sévère mal traité. Il est mort dans la pauvreté absolue.

Or, aux dires de la princesse Maria-Anna Galitzine, son grand-père, très attaché à la foi catholique, s’est sacrifié pour la paix dans un environnement très hostile à son égard. Comment est-ce possible ?

Parallèlement, je retiens d’Olivier un élément dont je n’avais pas eu connaissance jusqu’à ce jour. Éducateur de formation, Olivier m’a mentionné que les jeunes d’aujourd’hui sont sujets à l’angoisse. Sur le plan mondial, nous assistons à de profonds bouleversements ; crise climatique, polarisation des discours politiques, remise en question des ententes commerciales et des frontières des états, recomposition des familles et coupures générationnelles, etc.

En fait, c’est ‘dans les airs’, comme des ondes. Je pense que les jeunes sont plus alertes que les aînés à percevoir ces ‘ondes’. J’en avais fait l’expérience à Jérusalem. J’avais le sentiment que les pierres émanaient des ‘vibrations’ de haine le long des rues étroites. Les enfants me lançaient de petites pierres pensant que j’étais juif. Je me suis promis de ne plus y retourner.

Bref, l’éducation à la paix est plus importante que jamais. Merci à Olivier qui déploie un admirable devoir d’enseignement depuis 25 ans par l’Académie des Ambassadeurs de la Paix.

Merci également à la compagnie artistique The Blue Swan Guild (Canada) pour leur performance de danse si apaisant pour l’âme.

Du phénomène philosophique de l’angoisse chez Kierkegaard à une critique du bonheur à notre époque

Auteur : Rizinde, Mahirwe Dieudonné

Description

Cette thèse révèle la pertinence du concept d’angoisse, en ce qu’il nous permet d’aborder des questions fondamentales pour comprendre qui nous sommes en tant qu’êtres humains, en relation à nous-mêmes dans le monde et à l’Être absolu. Autrement dit, notre analyse du phénomène philosophique de l’angoisse chez Kierkegaard suggère que la philosophie ne se limite pas au seul domaine cognitif de la recherche de la vérité, mais concerne avant tout l’être humain confronté à une situation existentielle.

Thèse en espagnol

Dans la perspective que nous avons adoptée, nous comprenons que le sens de l’existence humaine favorise une réflexion rigoureusement philosophique, selon laquelle on peut affirmer qu’une personne existe véritablement lorsqu’elle est confrontée à l’engagement conscient de sa volonté à choisir ce qu’elle devrait être. Dès lors, en nous appuyant sur les auteurs étudiés dans ce travail, nous avons cherché à déterminer si l’angoisse est une catégorie constitutive de l’être humain, permettant la liberté et la conscience de soi, et pouvant même conduire à une relation avec l’Être absolu.

Cette orientation nous a conduits à considérer que l’angoisse possède un caractère ontologique chez l’être humain, car elle est liée à la vie elle-même, composée de paires existentielles toujours opposées ou irréconciliables. Le résultat le plus marquant de cette recherche a été la confrontation avec la pensée du philosophe danois, qui souligne la conception de l’être humain comme un vide de soi, tout en révélant paradoxalement notre véritable nature.

Ceci nous permet de considérer que, sans oublier l’aspect que beaucoup perçoivent comme terrifiant, nous avons découvert que l’angoisse, en tant que catégorie essentielle de la vie, fonde et rend possible le bonheur. Par conséquent, nous avons conclu que l’angoisse n’est ni pathologique ni pathogène et que s’en débarrasser pourrait même être catastrophique, car cela compromettrait le cours du projet de vie.

C’est pourquoi cette réflexion nous a finalement conduits à découvrir l’absurdité du bonheur. L’angoisse n’a pas été un sujet facile à aborder, et elle soulève de ce fait des questions et des soupçons, jusqu’à ce que nous constations que le « vrai bonheur » du croyant recèle un caractère absurde.

Citation

Rizinde, Mahirwe Dieudonné (2020). Du phénomène philosophique de l’angoisse chez Kierkegaard à une critique du bonheur à notre époque. Mémoire de maîtrise, Master en philosophie et sciences sociales. Tlaquepaque, Jalisco : ITESO.

RÉSUMÉ GÉNÉRATIF

Ce document est une thèse sur la conception de l’angoisse selon Kierkegaard et sa critique de la notion de bonheur dans notre temps.

Conception de l’angoisse selon Kierkegaard

  • L’angoisse est un phénomène humain fondamental, révélant notre condition existentielle.
  • Kierkegaard la considère comme une qualité humaine, distincte des animaux, liée à notre esprit et à notre intellect.
  • L’angoisse provient de la nature contradictoire de l’homme, qui oscille entre le temporel et l’éternel.

Origine et Nature de l’angoisse

  • L’angoisse est liée à la conscience de soi et à la capacité de faire des choix.
  • Elle est perçue comme une condition inhérente à l’existence humaine, non simplement un sentiment ou un état d’âme.
  • La compréhension de l’angoisse nécessite d’explorer son origine spirituelle et intellectuelle.

Angoisse et Liberté

  • Kierkegaard et Sartre voient l’angoisse comme une condition de possibilité de la liberté.
  • L’angoisse est essentielle pour la prise de décision, engendrant une liberté authentique.
  • La lutte contre l’angoisse peut mener à une existence authentique, intégrant la liberté et la responsabilité.

La nature de l’angoisse selon Kierkegaard

  • L’angoisse est perçue comme un phénomène indésirable, souvent associée à une anxiété métaphysique liée à l’existence.
  • Kierkegaard la décrit comme une « maladie mortelle », une condition de vie douloureuse qui révèle la vérité existentielle de l’homme.
  • L’angoisse est essentielle pour la prise de conscience de soi et la réalisation de l’individualité, car elle pousse l’homme à se questionner sur son existence.

Les étapes de l’angoisse humaine

  • L’angoisse évolue à travers trois étapes : l’innocence, l’alternative éthique et la relation religieuse avec Dieu.
  • Dans l’innocence, l’angoisse est liée à la curiosité et à la recherche d’aventures, sans culpabilité.
  • L’étape éthique implique des choix entre valeurs, où l’angoisse est liée à la responsabilité morale.
  • La dernière étape, religieuse, confronte l’individu à des choix transcendants, souvent en contradiction avec les normes éthiques.

La fécondité de l’angoisse

  • L’angoisse peut être productive, poussant l’individu à une existence authentique et à une prise de conscience de sa condition finie.
  • Elle est nécessaire pour éviter une vie superficielle, car elle incite à la réflexion et à la recherche de sens.
  • Kierkegaard affirme que l’absence d’angoisse équivaut à une existence sans sentiments, sans esprit, et donc absurde.

Autotranscendance et liberté

  • L’autotranscendance est la capacité de l’homme à dépasser ses limites et à se réaliser pleinement.
  • La conscience de soi est cruciale pour cette autotranscendance, permettant à l’individu de se définir et de choisir son chemin.
  • Kierkegaard souligne que la liberté véritable ne peut être atteinte sans une confrontation avec l’angoisse et une quête de l’éternel.

La liberté éthique et ses limites

  • La liberté de l’homme éthique est limitée et se manifeste dans un cadre social, respectant des règles déontologiques.
  • Kierkegaard considère cette liberté comme une étape vers une liberté plus complète, où la foi prend le pas sur la raison.
  • La liberté éthique est comparée à celle d’un enfant dépendant de ses parents, soulignant l’influence de la société sur l’individu.

La transition vers l’existence authentique

  • L’existence authentique est atteinte lorsque l’individu transcende les normes sociales et éthiques pour embrasser la foi.
  • Kierkegaard souligne que la foi permet à l’individu de se placer au-dessus des normes générales, atteignant ainsi une liberté supérieure.
  • La quête de l’authenticité implique un sacrifice et une séparation des attentes sociétales.

La perspective de Sartre sur la liberté

  • Sartre explore la liberté en tant que condition ontologique, insistant sur le fait que l’homme est « condamné à être libre ».
  • La liberté est intrinsèquement liée à l’angoisse, qui est une condition nécessaire pour l’auto-réalisation.
  • L’homme est défini par sa capacité à choisir et à se définir dans un monde qui lui impose des situations.

La nature paradoxale du bonheur

  • La recherche du bonheur est souvent paradoxale, car elle est liée à des conditions de vie marquées par l’imperfection.
  • Les Grecs anciens voyaient le bonheur comme un don divin, soulignant l’arbitraire de la fortune dans la distribution du bonheur.
  • La réflexion sur le bonheur moderne doit prendre en compte l’angoisse et la liberté, éléments essentiels à l’existence humaine.

La quête du bonheur dans la pensée grecque

  • Les Grecs ont transformé les notions de justice, économie et politique en axes centraux de leur pensée.
  • L’homme grec a commencé à explorer les caractéristiques de la vie humaine, tant corporelles que spirituelles.

La condition humaine et l’angoisse

  • La littérature, comme l’« Iliade » d’Homère et « Le mythe de Sisyphe » de Camus, souligne les limitations et l’angoisse inhérentes à l’existence humaine.
  • La perspective d’Aristote sur le bonheur se concentre sur la vertu, opposant l’angoisse à la quête de la eudaimonia.

La modernité et l’illusion du bonheur

  • La modernité a engendré une illusion de bonheur, souvent perçue comme un droit, mais qui reste insaisissable.
  • Les idéologies modernes tentent de remplacer la religion comme source de bonheur, mais échouent à fournir une satisfaction durable.

La crise de la condition humaine

  • La crise moderne découle d’une quête d’indépendance excessive, entraînant un désenchantement généralisé.
  • Les promesses de la modernité n’ont pas abouti, laissant l’homme face à une mégacrise existentielle.

Les stades de l’existence et le bonheur

  • Kierkegaard distingue trois stades : esthétique, éthique et religieux, chacun ayant sa propre approche du bonheur.
  • Le stade éthique, par exemple, valorise la responsabilité et l’engagement, mais ne garantit pas une satisfaction complète.

La recherche de la véritable félicité

  • La félicité authentique est liée à une relation avec le divin, nécessitant un saut de foi et l’acceptation de l’angoisse.
  • La véritable félicité transcende les plaisirs éphémères et repose sur une connexion spirituelle profonde.

La Force et la Plénitude Divine

  • Mbiti positionne Dieu au sommet de la hiérarchie de la force, soulignant que seule la force divine peut apporter le bonheur absolu.
  • Chaque être possède une force, mais la force ultime et le bonheur ne peuvent provenir que de Dieu.

Angoisse et Liberté dans l’Existence

  • L’angoisse est essentielle à l’existence humaine, servant de moteur à l’auto-réalisation.
  • La liberté authentique découle de l’acceptation de l’angoisse, permettant à l’individu de choisir son destin.

La Quête de la Véritable Heure

  • Le véritable bonheur ne réside pas dans la satisfaction des désirs, mais dans la relation avec l’absolu.
  • La recherche de la félicité authentique implique d’accepter la douleur et l’angoisse comme parties intégrantes de l’existence.

URI : https://hdl.handle.net/11117/6531

Collections : DFyH – Mémoire de maîtrise en philosophie et sciences sociales

Date : octobre 2020

Auteur : Rizinde, Mahirwe Dieudonné

Éditeur : ITESO

Archives : Dieudonné Rizinde Mahirwe.pdf (884,68 Ko)

Édition 2024 du Festival interreligieux PAIX MAINTENANT – Table ronde sur la vie et l’eau

Serge St-Arneault, M.Afr, Montréal, 5 novembre 2024

Le Forum Interreligieux pour la Paix est un programme du Centre Canadien d’Œcuménisme qui a pour objectif de favoriser le dialogue et la coopération entre les communautés de foi. Fondé par le Père Irénée Beaubien, Jésuite il y a 60 ans, ce centre a fusionné avec l’Office national d’œcuménisme en 1975.

Dans un environnement social marqué par la polarisation, le centre soutient les initiatives de ses membres pour promouvoir l’harmonie sociale. C’est dans ce contexte, au sous-sol de l’Église orthodoxe bulgare St-Yvan Rilsky à Montréal, que le Forum Interreligieux pour la Paix a organisé une table ronde le 5 novembre dernier qui avait pour thème ; la vie et l’eau.

Les membres du panel

Kevin Deer

En premier lieu, la parole a été donnée à Kevin Deer, représentant des communautés autochtones. Il a souligné que le territoire sur lequel nous marchons est celui d’un lieu de partage pour tous. Dès la création, l’eau est sacrée. Elle est la source de la vie. Nos incantations sont une expression de notre gratitude. L’eau est comparable à une danse sacrée qui unit tout être vivant, de la plus petite cellule organique jusqu’aux êtres humains que nous sommes devenus. Nous avons besoin de la sagesse ancestrale pour contrecarrer la destruction de la nature causée par l’activité humaine. Les changements climatiques sont une révolte ou une vengeance de la Terre Mère – la Grande Tortue à l’origine de la création de la terre.

Les membres du panel

Selon André Beauchamp, président de la commission du BAPE sur la gestion de l’eau au Québec (1999-2000), nous consommons trop d’eau. À titre d’exemple, 3% seulement du débit d’eau de fleuve Colorado atteint la mer. Les États-Unis sont tellement assoiffés d’eau pour leur population et leurs industries que leur gouvernement lorgne à dévier l’eau des Grands Lacs pour satisfaire leurs besoins. Leurs sources phréatiques s’épuisent et leurs rivières trop polluées.

Pour le Sheikh Omar Kone de la communauté soufi, l’eau est soulignée 63 fois dans le coran. Elle est essentielle pour le cycle de la vie. Les ablutions sont des rites de purification pour nettoyer les impuretés physiques et symboliquement du cœur. L’eau est un bien commun pour tous les animaux et les humains. Leur priver l’accès à l’eau est un grave crime d’où l’importance de ne pas gaspiller cette importante ressource vitale. Omar Kone pense que les fréquentes inondations dans le monde sont des signes d’une perte d’équilibre entre les humains et la nature.

Sylvie Mérineau, catholique, a évoqué ses marches méditatives le long des cours d’eau comme le fleuve St-Laurent. Cette forme de pèlerinage attire de petits groups de gens en quête de sens. L’eau est l’élément de prédilection pour nourrir la méditation. Dans un séjour en Éthiopie avec des religieuses vivant dans un monastère isolé, elle a expérimenté au quotidien le défi que représente l’accès à une eau qui est rarissime. Précieuse, l’eau mérite notre respect.

À son tour, Dr. Shahram Nahidi, musulman Chiite et expert en dialogue interreligieux, a souligné les différences entre les Islams en évoquant l’eau comme point commun. En effet, l’eau est un élément ‘pré’ création. Le manque d’eau est une profonde injustice. D’où l’importance de donner de l’eau aux assoiffés. Agir ainsi, c’est lutter contre l’injustice. L’eau est au centre de la vie. Il est à noter que les religions hébraïques ont pris naissance au désert.

Membre de la communauté Sikh, Sukhvinder Jutla a souligné que, selon leurs traditions, l’air, la terre et l’eau forment une trinité. L’air représente la force de la vie. La terre soutien la vie et l’eau, tel un ‘père’, guide la vie. Sans eau, il n’y a plus de vie. Malheureusement, la pollution des eaux est un terrible abus qui ruine la vie.

Finalement, Boufeldja Benabdallah, porte-parole de la Grande mosquée de Québec, a récapitulé les témoignages des précédents panélistes en indiquant avec fermeté l’importance de la distribution équitable de l’eau pour tous. C’est une question de justice et du respect du bien commun. Nous savons tous, depuis toujours, toutes traditions religieuses confondues, que l’eau est un don de Dieu pour la vie.

Photo de groupe du Forum pour la Paix du Centre canadien d’Œcuménisme, 5 novembre 2025.

Photo de groupe du Forum pour la Paix du Centre canadien d’Œcuménisme, 5 novembre 2025.

Membres du Forum : ·  Serge St-Arneault du Centre Afrika ·  Isabelle Laurin de la Fédération pour la paix universelle ·  Gabriela Guilbault de Femmes Internationales ·   Dre Carmen Chouinard du Centre islamique libanais  ·  Emmanuel Kolyvas de l’Église orthodoxe la Protection de la Mère de Dieu ·  Lindsay Luc de L’Église des Saints des dernières jours ·  Marisel Zavagno de l’Église catholique  ·   Guy Trad du mouvement des Focolari.

Remerciements : · à Louise Royer de l’Archidiocèse Catholique de Montréal pour son aide · à Guy Trad et Pascal Bedros pour la technique ainsi qu’aux traducteurs Maya El-Takchi et Nicolas Nasr tous membres du Mouvements des Focolari ·  à Marysel Zavagno pour l’art conceptuel créé au fil des années dont voici un aperçu :

Art conceptuel de Marisel Zavagno inspiré par le thème du Festival 2024

Nos partenaires : · Le Gouvernement du Canada · L’Archevêché de l’Église Catholique de Montréal · Maison d’amitié des Peuples autochtones · L’Université de Montréal · Le Mouvement des Focolari · Centre Afrika · Espace Art Nature, · CIJA · Le Groupe de dialogue judéo-chrétien · CeDum de l’Université de Montéal · La communauté Baha’ï · Kala Barati · Le Centre culturel islamique du Québec · La Fédération pour la paix universelle ·  l’Église de Jésus Christ des dernières jours · Femmes internationales · L’Église Orthodoxe Bulgare.

Déclaration de 2019 

Le Festival d’aujourd’hui souligne le 5e anniversaire depuis la déclaration interreligieuse Sauvons ensemble notre planète, initiative du Forum interreligieux pour la paix, signer dans le cadre du Festival de 2019.  

Liens :

Forum interreligieux pour la Paix, soirée du 10 octobre – reportage.

Dialogue interspirituel

Dialogue Interspirituel (suite)

Les itinérants nous parlent

Interdire les armes d’assaut au Canada avant qu’il ne soit trop tard

La mairesse de Montréal, PolySeSouvient et des survivantes de la tragédie de Polytechnique exigent une intervention immédiate du gouvernement du Canada pour compléter l’interdiction des armes d’assaut avant qu’il ne soit trop tard

Nouvelles fournies par la Ville de Montréal – Cabinet de la mairesse et du comité exécutif 

19 novembre 2024

MONTRÉAL, le 19 nov. 2024 /CNW/ – La mairesse de Montréal, Valérie Plante, PolySeSouvient et des survivantes de la tragédie de Polytechnique demandent au gouvernement du Canada d’intervenir rapidement afin d’assurer un meilleur contrôle des armes à feu au pays, plus spécifiquement en vue d’interdire les armes de style militaire. La mairesse était accompagnée, pour l’occasion, de Nathalie Provost, blessée lors du féminicide de 1989 à l’École Polytechnique et principale porte-parole de PolySeSouvient, Heidi Rathjen, témoin de la tuerie et coordonnatrice de PolySeSouvient, Serge St-Arneault, représentant des familles des victimes membres du collectif, ainsi que plusieurs représentants d’associations étudiantes ayant milité pour le contrôle des armes.

« Près de 35 ans après la tragédie de Polytechnique, le gouvernement du Canada doit toujours imposer un contrôle plus ferme des armes à feu au pays. Ottawa a fait un pas dans la bonne direction en prohibant quelque 1 500 modèles, mais des centaines de modèles militaires sont encore exemptés pour des raisons arbitraires. Le gouvernement doit mettre en place des contrôles supplémentaires des armes à feu et participer activement, avec les provinces, à la lutte contre le trafic d’armes prohibées ou illégales, et contribuer à la sécurité de toute la population », a déclaré la mairesse, Valérie Plante.

« Lors de chaque anniversaire, nous nous souvenons de nos consœurs disparues pour honorer leur mémoire et ne jamais oublier leurs sourires, leurs espoirs et leur amour de la vie. Et, comme chaque année, nous ferons le bilan en lien avec le devoir de mémoire découlant de cette tragédie, celui qui comprend entre autres un meilleur contrôle des armes. Cette année, lors du dernier anniversaire avant les prochaines élections fédérales, nous miserons surtout sur l’interdiction des armes d’assaut, qui a été promise aux familles et aux Canadiens trois élections de suite. Mais avec des élections qui pourraient être déclenchées à tout moment, il est minuit moins une à cause du peu de temps qui reste pour compléter le rachat de l’ensemble des armes d’assaut en circulation, alors que des centaines de modèles n’ont pas encore été prohibés », a soutenu Nathalie Provost, survivante et principale porte-parole du collectif PolySeSouvient.

Comme toute métropole, Montréal n’échappe pas à certaines réalités des grands centres urbains. Les tragédies de Polytechnique, de Concordia et de Dawson en témoignent. Depuis 2021, Montréal fait également face au fléau des violences armées. La mairesse rappelle que la sécurité en ville est un élément clé pour garantir d’autres droits, dont la liberté et de l’égalité.

« Chaque jour, la Ville de Montréal travaille à offrir des milieux de vie sécuritaires. Bien que la Ville et le SPVM travaillent quotidiennement à prévenir la violence liée aux armes à feu, les décisions en cette matière demeurent de juridiction fédérale. Montréal assure un leadership sur son territoire, notamment en appliquant les lois édictées par le gouvernement du Canada, mais, à elle seule, la Ville ne peut enrayer le fléau et les conséquences qui découlent de l’utilisation et de la circulation des armes à feu », a ajouté Alain Vaillancourt, responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Tout en saluant les avancées réalisées par le gouvernement du Canada, la mairesse Plante estime que le combat pour un meilleur contrôle des armes à feu doit se poursuivre, 35 ans après les événements tragiques de Polytechnique, le 6 décembre 1989, notamment pour répondre à la première demande de la population étudiante de Polytechnique à l’époque, soit d’interdire les armes d’assaut. La pétition des étudiantes et des étudiants qui réclamait cette mesure et qui a récolté plus d’un demi-million de signatures avait été endossée par le maire Jean Doré, en 1990.

En dépit des gains significatifs obtenus par PolySeSouvient, la mairesse Plante estime que le combat pour un meilleur contrôle des armes à feu doit se poursuivre, 35 ans après les événements tragiques de Polytechnique, le 6 décembre 1989.

« Je demande au gouvernement du Canada de remettre à l’ordre du jour l’enjeu de la sécurité urbaine, qui nous concerne toutes et tous. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités en matière de contrôle des armes à feu. Cela est nécessaire afin de contrer les tueries de masse et toute forme de violence armée au sein de nos collectivités », a conclu la responsable de la diversité, de l’inclusion sociale, de l’accessibilité universelle, de la condition féminine, de la jeunesse et des personnes aînées, Josefina Blanco.

PHOTOS : VDM – ANNONCE CONTRÔLE DES ARMES À FEU

Photographe : Yvens B. Tel. : 514-652-8315. Still & Motion Creator www.YvensB.cowww.instagram.com/YvensB

SOURCE : Ville de Montréal – Cabinet de la mairesse et du comité exécutif

Source : Simon Charron, Attaché de presse, Cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal, 438 864-368, simon.charron@montreal.ca; Renseignements : Direction des affaires publiques et du protocole, Ville de Montréal, relationsmedias@montreal.ca

LIENS :

Notre demande, qui reflète le vœu de la majorité des Canadiens, a été entendu à travers le pays :
Presse canadienne :
https://lactualite.com/actualites/valerie-plante-exhorte-ottawa-a-terminer-la-liste-des-armes-dassaut-interdites/
Canadian Press (multiples publications) :
https://www.thestar.com/news/canada/quebec/montreal-mayor-supports-polytechnique-survivors-call-for-complete-assaultweapon-ban/article_29d87929-7d5e-5ae1-880f-869dc2e52960.html
La Presse :
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2024-11-19/armes-d-assaut/montreal-reclame-a-ottawa-d-aller-jusqu-aubout.php
Noovo :
https://www.noovo.info/nouvelle/controle-des-armes-a-feu-la-ville-de-montreal-demande-au-federal-dagir-immediatement.html
VIDEO – CTV News :

https://montreal.ctvnews.ca/montreal-wants-assault-weapons-banned-before-buy-back-program-starts-1.7115776
https://montreal.ctvnews.ca/video/c3032726-montreal-wants-a-total-ban-on-all-assault-weapons
The Gazette :

https://montrealgazette.com/news/local-news/plante-joins-call-for-more-gun-control
VIDEO – CityNews :

https://montreal.citynews.ca/2024/11/19/mayor-plante-polytechnique-ottawa-stricter-gun-control/
https://montreal.citynews.ca/video/2024/11/19/montreal-mayor-polytechnique-survivors-call-for-stricter-gun-control/

40e anniversaire de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal

Des experts se penchent sur les défis de l’Église lors d’un panel offert dans le cadre du 40e anniversaire de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal

La Fondation du Grand Séminaire de Montréal a célébré un moment historique le samedi 4 mai 2024 en commémorant son 40e anniversaire avec un panel d’experts éminents. Sous le thème « En Église, à la rencontre des défis contemporains », cet événement a été une opportunité unique de réflexion et de dialogue. Le panel a captivé un public diversifié d’environ 50 personnes, témoignant ainsi de l’intérêt croissant pour ces questions cruciales.

Yves Guérette, Ellen Roderick, Guy Guindon et Édouard Shatov

Montréal, le 9 mai 2024

La Fondation du Grand Séminaire de Montréal a commémoré son 40e anniversaire avec un panel d’experts réunis le samedi 4 mai 2024. Sous le thème « En Église, à la rencontre des défis contemporains », Ellen Roderick, Yves Guérette, Guy Guindon et Édouard Shatov ont abordé différentes pistes de réflexion, le tout animé par Francis Denis.

L’événement a réuni un public diversifié d’environ 50 personnes, témoignant d’un intérêt certain pour l’exploration des enjeux pressants auxquels fait face l’Église et la société. Le panel, qui s’est tenu au Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal, a fourni une tribune pour un dialogue engageant et des réflexions éclairantes sur la manière de naviguer dans les complexités des défis contemporains en Église.

« Ce panel incarne très bien l’esprit de la mission de notre fondation au cours des quatre dernières décennies, celle de composer avec les défis de chaque époque afin d’assurer une formation actualisée et de qualité à tous nos leaders catholiques d’aujourd’hui et de demain, explique Alexandrina Diac, directrice générale de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal. Ce moment de partage et de discussion nous a donné l’opportunité de remercier nos donateurs et donatrices pour leur fidèle appui au fil des ans, lequel nous permet d’assurer la pérennité d’une institution plus que nécessaire pour notre Église et notre société. »

Ellen Roderick[1], directrice du Centre diocésain pour le mariage, la vie et la famille, à l’archidiocèse de Montréal, a débuté en faisant un retour sur les fondements théologiques et anthropologiques sur la quête de sens et la vie chrétienne, mettant de l’avant la centralité de la famille et l’importance de considérer les parents comme premiers missionnaires.

De son côté, Yves Guérette[2], professeur à la Faculté de sciences religieuses à l’Université Laval, a pris la parole de façon convaincante afin d’aborder le sujet de la conversion missionnaire de l’Église dans le cadre de ce changement d’époque, permettant également à l’auditoire de mieux faire la distinction entre prosélytisme et mission.

Guy Guindon[3], recteur du Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal a poursuivi en parlant de la formation des leaders catholiques dans une dynamique missionnaire et de l’importance de voir les défis actuels comme des opportunités.

Édouard Shatov[4], directeur du Centre Culture et Foi au Montmartre à Québec, a terminé en invitant les participants à être des témoins crédibles de l’Évangile, en misant toujours sur la vérité, la cohérence, la beauté, l’amour, la confiance afin de passer de l’état de domination à l’état de service et de retrouver la fraicheur de l’Esprit.

Après cette enrichissante discussion et une période de questions avec le public, Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal, a présidé une messe, offrant aux participants une occasion de réflexion spirituelle et de communion. Une réception festive s’en est suivie, avec plusieurs prix de présence pour ceux et celles qui se sont déplacés en personne.

À propos de la Fondation du Grand Séminaire de Montréal

Fondée en 1984 par l’Association des Anciens du Grand Séminaire et un groupe de laïcs, la Fondation soutient concrètement le Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal afin d’offrir une formation de qualité et adaptée à la réalité de ce monde pour toute personne désirant œuvrer en Église ou pour enrichir leur soif de connaissance et de formation personnelle et chrétienne. La Fondation célèbre en 2024 son 40e anniversaire d’existence. Pour en savoir plus ou pour faire un don, visitez le fgsm.org.

Pour toute question ou demande d’information supplémentaire :

Aline Bedros, Torchia Communications – 514-250-2332 – aline@torchiacom.com


[1] Mme Ellen Roderick, Professeure, Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal

[2] Yves Guérette, Directeur de programmes en théologie pratique, Professeur agrégé, Université Laval

[3] M. Guy Guindon, PSS – Recteur, Grand Séminaire de l’Archidiocèse de Montréal

[4] Édouard Shatov, directeur du Centre Culture et Foi au Montmartre à Québec. Un pèlerin russe au XXIe siècle : Entretiens avec Édouard Shatov

Dialogue interspirituel

Le Forum interreligieux pour la paix a présenté le premier volet de sa programmation le 23 novembre 2023 avec une table ronde sur le dialogue interconfessionnel inspiré par les spiritualités autochtones. Comment le cercle de la parole peut-il nous inspirer pour éviter les polarisations?

Ka’nahsohon Kevin Deer

Le rassemblement avait lieu dans l’église de la paroisse Notre-Dame des Neiges sur la Côte-des-Neiges à Montréal. Le Dr Patrice Brodeur, professeur à l’Université de Montréal, spécialiste en dialogue et transformation des conflits, agissait comme animateur. En tout premier lieu, il a introduit Ka’nahsohon Kevin Deer, gardien de la paix de la communauté mohawk de Montréal. Celui-ci a débuté son propos avec un moment de prière exprimé en Mohawk, puis traduit en anglais. Ce fut un saisissant moment où une prière est chantée dans l’enceinte d’une église catholique en présence de représentants de confession indoue, juive, musulmane et chrétienne.

Marie-Émilie Lacroix[i], Innue de Mashteuiatsh, chargée de cours à l’Université de Rimouski avec une maîtrise en travail social, a abordé la spiritualité autochtone en relevant les points suivants.

Selon elle, la spiritualité autochtone est un art de vivre où chacun trace son chemin. Les cérémonies vécues en groupe sont un point de départ où les valeurs centrées autour des remerciements à Mère Nature et au Père des Cieux englobent en même temps les trois composantes de l’être humain que son le mental, le physique et le spirituel. Il s’agit d’une vision holistique.

Selon Marie-Émilie, il ne faut pas confondre la spiritualité et la religion. À ce propos, elle souligne que même si les Québécois ont rejeté les préceptes obligatoires de la religion catholique, le besoin de la spiritualité demeure. Cela a été particulièrement senti pendant la pandémie de la Covid-19.

Bref, la spiritualité autochtone a pour but de nourrir l’âme grâce à une connexion avec la nature et son créateur. D’où l’importance du SILENCE, de moments intérieurs qui PRALENT. Dans un style de vie où les yeux sont constamment sollicités, aurions-nous peur du silence ?

La sagesse des anciens nous enseigne sept éléments importants qui constituent des valeurs : le respect de soi, des autres et de la nature, l’amour, l’humilité, l’honnêteté, la compassion, le courage et la vérité.

Ces valeurs sont vécues dans des rituels qui sont exprimés par des symboles. Par exemple, le symbole de la tortue nous rappelle que la terre n’appartient à personne. Les frontières sont une invention humaine. Elles sont étrangères à la spiritualité autochtone.

Ka’nahsohon Kevin Deer a aussi insisté sur l’importance des rituels. Ceux-ci sont le socle de l’unité qui permet de concrétiser la spiritualité autochtone en la connectant aux symboles et paraboles. La dance sacrée est une forme privilégiée pour vivre cette spiritualité dans une recherche d’équilibre pour construire la paix, l’amitié et le respect mutuel.

Le rabbi Schachar Orenstein de l’Aleph Canada, Lev Shul,, a surpris l’assemblée en l’invitant à former un grand cercle de danse qui est, comme pour les autochtones, une particularité des danses juives. Il a ensuite demandé à Ka’nahsohon Kevin Deer d’entonner un chant sacré et quelques pas de danse.

Puis, d’autres pas de danse classique indienne ont été illustrés par une salutation pour la paix (Pranam[ii]) avec le Dr Mamata Niyogi-Nakra, Sylvi Belleau, Yasmine Alshaibi et Meera Shyamprasad de Kala Bharati, centre Bharata Natya.

Ces dames ont, elles aussi, insisté sur l’importance des rituels, de ces gestes exprimés par la danse qui non seulement permettent une détente, mais favorise l’intériorité.

Élisabeth Garand a enchaîné avec une émouvante présentation sur les efforts entrepris sur le chemin de la réconciliation entre les communautés autochtones et les gouvernements et Églises. Élisabeth Garand est collaboratrice aux cercles de parole À l’écoute des voix autochtones et co-fondatrice du groupe de dialogue Maria’M[iii] entre des femmes musulmanes et chrétiennes.

L’abbé Richard St-Louis a ensuite parlé de son expérience comme prêtre au service de la communauté mohawk à Kahnawake. Nous aurions intérêt, dit-il d’intégrer les éléments de la culture mohawk dans nos rapports humains et la liturgie. Il a aussi insisté sur l’importance du SILENCE SACHÉ sur le chemin de la paix.

Finalement, mon ami Boufeldja Benabdallay, co-fondateur et porte-parole de la Grande Mosquée à Québec, a synthétisé les différentes présentations en insistant sur le fait que nous sommes tous de la terre, que les signes de l’existence sont en nous, que la paix commence en nous-mêmes, que le SILENCE nous réinsère dans le présent. N’oublions pas, dit-il, que la plus belle des richesses que nous possédions est en nous-mêmes. Le mot clé qu’il retient de la soirée est le RESPECT de tout un chacun dans la diversité des expériences spirituelles, lieux par excellence pour que nous retrouvions notre lien vital avec la nature et ainsi mieux la protéger.


Marie-Émilie Lacroix

[i] Marie-Émilie Lacroix devient coordonnatrice aux affaires autochtones à l’UQAR. Elle a aussi publié en 20212, La rivière des temps, aux Éditions de la Francophonie où elle puise dans ses randonnées dans la nature la force nécessaire pour laisser le passé derrière et continuer son chemin vers la liberté.

[ii] Ce nom composé intègre simultanément les notions de souffle et de principe vital du souffle et de sa manifestation organique dans la respiration. Salutation de respect.

[iii] En mai 2011, l’idée du dialogue féministe interreligieux a émergé lors du 35e anniversaire de la Collective L’Autre parole. Élisabeth Garant, directrice du Centre justice et foi, et Leila Bdeir, membre du Groupe international d’étude et de réflexion sur les femmes en Islam, y avaient toutes deux soulevé l’importance de privilégier une telle initiative étant donné la conjoncture sociopolitique au Québec. Quelques mois plus tard, trois chrétiennes et trois musulmanes (dont Élisabeth et Leila) se sont rencontrées afin de poser les jalons d’une démarche riche qui se poursuit depuis.

Des œuvres du peintre Gabriel Landry

Gabriel Landry originaire de Natashquan en exposition dans l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce à Montréal

Longueuil, le 16 janvier 2023

C’est sous le thème « Survol d’un monde imaginaire » que le peintre Gabriel Landry, originaire de Natashquan et qui habite à Longueuil, présente sa prochaine exposition. Celle-ci se tiendra du 22 janvier au 2 mars prochains, à L’Espace-Galerie de la résidence CORNELIUS située au 6235 avenue de Darlington, arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce à Montréal. Le vernissage aura lieu le dimanche 22 janvier de 14h à 17h30.

Qualifiant son art de symbolisme-cloisonniste, Gabriel Landry résume ainsi sa démarche artistique : « mon œuvre est un kaléidoscope dirigé vers un monde sans frontières, un monde de rêve, réfléchissant à l’infini ma passion pour la peinture et la mise en symbole de la pensée et des valeurs humaines, par la ligne droite, par la ligne courbe et par la couleur pure ». L’exposition« Survol d’un monde imaginaire »compte une quinzaine d’œuvres conçues et réalisées dans cet esprit. Ce à quoi l’artiste ajoute : « si pour la majeure partie des tableaux qui sont présentés dans cette exposition j’y puise mon inspiration d’un monde sans frontières et universel, quelques-uns de ces tableaux, lesquels pour moi constituent en quelque sorte un retour aux sources, m’ont été inspirés de mon village natal.

Il y a 60 ans il réalisait sa première peinture

C’est à Natashquan, ce petit village légendaire du Québec qui l’a vu naître, que Gabriel Landry passe son enfance et ses étés d’adolescence. Dans ce coin de pays où la nature encore à l’état sauvage lui laisse percevoir des horizons lointains, il développe dès son jeune âge le goût et l’espoir de vivre dans un univers sans frontières où tous les genres se confondent et où les plus beaux rêves sont permis. Durant son adolescence, il découvre Picasso et le cubisme. Dès lors, il s’initie à cette nouvelle forme d’art qui lui permet de percevoir la réalité autrement que l’œil peut la voir.

En 1962, à l’âge de 12 ans, il peint son premier tableau et la peinture devient vite le mode d’expression à travers lequel il souhaite se réaliser. À 16 ans, il participe à un concours de peinture régional à Sainte-Foy (Québec) et remporte le premier prix. Le peintre Francesco Iacurto était président du jury. C’est son éveil au cubisme qui aura permis à Gabriel Landry de développer, au fil des ans, cette approche artistique qui lui est propre. Trois ans d’études en art publicitaire (de 1969 à 1972) le mènent par la suite à participer à un autre concours dont il sort gagnant, celui de l’affiche officielle du Carnaval de Québec (1973). S’en suivent au fil du temps plusieurs autres reconnaissances, des réalisations diffusées à l’international et de nombreuses expositions tant solo que collectives qui lui ont permis de voir ses œuvres exposées de Natashquan à New York, en passant par Québec, Trois-Rivières, Montréal et divers autres endroits à travers le Québec, ainsi qu’à Halifax, dans le cadre du Sommet du partenariat pour les océans du G7. S’ajoute à cela la publication d’un livre portant sur 22 de ses œuvres, dont six d’entre-elles ont fait la une pour le lancement d’un magazine. On peut consulter le site Web de l’artiste au : http://www.gabriellandry.com

Photo 1 – Le peintre Gabriel Landry dans son atelier, posant avec un de ses tableaux qui a pour titre LA LENTE HEURE. Cette œuvre est associée au thème de l’exposition « Survol d’un monde imaginaire » que l’artiste présente à l’Espace-Galerie de la résidence CORNÉLIUS, à Outremont. – (Crédit photo : Mélanie Landry)

Photo 2 – Ce tableau de Gabriel Landry qui a pour titre LA LENTE HEURE, est associé au thème de l’exposition « Survol d’un monde imaginaire » que l’artiste présente à l’Espace-Galerie de la résidence CORNÉLIUS, à Outremont. Il s’agit d’une huile sur toile de format 30 x 30 po.

Photo 3 – Ce tableau de Gabriel Landry a pour titre LES GALETS DE MON ENFANCE. Pour l’artiste originaire de Natashquan, cette œuvre constitue en quelque sorte un voyage dans le temps et illustre « Les Galets de Natashquan », un site patrimonial de son village natal. Cette huile sur toile de format 30 x 24 po. fait partie de l’exposition « Survol d’un monde imaginaire ».

Photo 4 – LE MONDE EN SOI, tel est le titre de ce tableau que le peintre Gabriel Landry dédie à la Paix dans le Monde et à la Protection de l’Environnement. Cette huile sur toile de format 30 x 30 po. fait partie de l’exposition « Survol d’un monde imaginaire ».

Sources : Gabriel Landry, Artiste peintre, Longueuil (QC)

Courr. : glandry@gabriellandry.com
Cell.: 514 894-0440
Site Web : http://www.gabriellandry.com

Aurélie Flauw, Chef de Service – Loisirs, Espace-Galerie de La résidence CORNELIUS – Courr. : csl@residencecornelius.com Tél. : 514 700-3512

Jacques Gauthier a rencontré Dieu

Julien Cormier

Par Julien Cormier, alias Jimi Cor sur Facebook

J’ai rencontré Jacques Gauthier et sa famille lors d’un lancement de son autobiographie spirituelle qui s’est déroulé le 12 octobre à la Librairie Paulines de Montréal. Jacques Gauthier a écrit « EN SA PRÉSENCE, une autobiographie spirituelle », Éditions Novalis-Éditions Artège au prix d’environ 30 dollars. Mes confrères Freddy Kyombo et Serge St-Arneault m’accompagnaient. D’ailleurs, Serge connait Jacques depuis leurs études en théologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières à la fin des années 1970.

L’auteur de 80 livres sur des sujets humains et spirituels est plus lu et interviewé en France et en Belgique qu’au Québec. Il a écrit en profondeur sur la crise « de la quarantaine », sur la poésie de Patrice de la Tour du Pin (sa thèse de doctorat). Il a publié sur sa rencontre avec l’expérience religieuse de Saint Paul, de Thérèse de Lisieux, Charles de Foucauld, Dina Bélanger, le Frère André… Il a rencontré Dieu ?

Peu de lecteurs québécois sont prêts à lui donner le bénéfice du doute. Pourquoi : parce que tout ce qui touche à la “religion” et à l’institution “église” fait lever le cœur des Québécois. Les grands médias y contribuent allégement. C’est ainsi. Nous savons pourquoi.

Et voilà que dans la salle au sous-sol de la Librairie Pauline, Jacques Gauthier nous parle de spiritualité devant sa femme, ses filles et quelques amis. Un exercice d’écriture dont tous nous avons besoin puisque nous nous posons des questions sur la réalité de l’expérience spirituelle, même en dehors des chapelles, des églises… j’allais écrire même en dehors des religions. Ah, si c’était vrai ?

Jacques Gauthier est un homme vrai, humble, “solitaire et solidaire”, professeur d’université plus à l’aise devant une page blanche que devant un auditoire, un homme marié et grand-père qui dans son cœur est un contemplatif et un poète ayant la nostalgie de son noviciat à la Trappe d’Oka.

Revenons sur terre et dans notre monde québécois. Jacques Gauthier a lancé son livre en mettant à contribution son épouse et ses filles qui sont entrées dans le jeu des questions-réponses avec joie, avec amour pour leur père. L’une disait – je cite de mémoire – : « Nous sommes d’une autre génération. Nous ne comprenons pas toutes ses allusions et références culturelles d’autrefois, mais nous l’aimons. C’est pourquoi nous le croyons. » Et nous avons entendu : « Je crois au récit de mon père parce qu’il est un homme vrai. »

Et nous voilà au cœur de la démarche vitale de Jacques Gauthier (je résume ce que j’ai compris) : « J’ai rencontré Dieu… sa PRÉSENCE en moi, dans la nature, dans les autres, je l’ai EXPÉRIEMENTÉ plusieurs fois. J’ai expérimenté son amour. J’ai senti la joie de cette rencontre. Cette expérience spirituelle (vieux mot ancien, on dit “mystique”) m’a donné de vivre dans la joie et l’amour. Comme le don reçu à ma naissance, c’est celui d’écrire. Arrivé à 70 ans, j’ai été poussé à écrire ma vie, ma vie d’amour pour ma femme et ma famille, ma vie d’amour en Dieu ! »

Reste que si l’expérience de Dieu est réelle, les mots techniques de la théologie pour l’exprimer ne font plus partie du vocabulaire québécois. Comment écrire “Dieu” alors que ce mot a tellement été déformé que pour beaucoup il signifie un “faux dieu” qui est rejeté avec raison (mais c’est un autre sujet…). Les Juifs, comme Jésus et Saint Paul, n’utilisaient jamais le mot « dieu », un mot païen ! Mais plutôt, ils écrivaient YHVH, qu’ils ne prononçaient pas et que nous traduisons en français par « Le Seigneur ».

Blaise Pascal précisait sa conversion au « Dieu de Jésus Christ », pas à n’importe quelle idole philosophique. Jacques Gauthier est ouvertement un ami du Dieu de Jésus Christ. Et, malgré la difficulté de mettre en mots cette expérience, il le fait spontanément en utilisant la poésie amoureuse comme média. « Que serais-je sans toi, qui vins à ma rencontre » (chant de Jean Ferrat)

Je recommande le livre de Jacques Gauthier à tous ceux qui ont 50 ans et plus. Avec le vocabulaire et les symboles de leur jeunesse, ils et elles comprendront le langage codé. Je souhaiterais que les moins de 50 ans puissent rencontrer l’auteur en personne, et si possible, comme nous, en compagnie de son épouse et de ses filles. Là, le “témoignage” passe. Osons une comparaison : C’est la vie de Jésus de Nazareth jusqu’à sa mort qui donne témoignage, qui est PAROLE du Dieu-vivant. Ainsi pour la vie de Jacques Gauthier. Son témoignage de rencontre de l’AUTRE – de Dieu – ne peut se dissocier de la BONNE NOUVELLE de sa vie !

Je reviendrai bientôt dans mon profil Facebook sur cette expérience du Dieu-vivant car elle me ramène à ma vie, à mon expérience de VIE, aux expériences de l’Esprit de Jésus dont les récits des Évangiles nous parlent, souvent en parabole, en poésie. Exemple : le récit de la naissance de Jésus, plein de symboles poétiques tirés de la Bible juive : dans Matthieu, avec le point de vue de Joseph, dans Luc, avec celui de Marie.

Ce ne sont pas des reportages historiques à prendre à la lettre, mais des « histoires poétiques » à propos d’un personnage historique, Jésus de Nazareth, et d’une expérience de Dieu par ses premiers disciples. Et comme ces récits sont « poétiques », ils ont capté l’imagination populaire et font partie de l’ambiance des Fêtes, Noël et Jour de l’An. Ils sont devenus patrimoine commun de l’humanité. Comme disait Umberto Eco (Le Nom de la Rose) : « Devant un texte, entends ce qu’il dit, mais surtout comprends, demande-toi ce qu’il veut dire. »

JEUDI 13 OCTOBRE 2022

Entretien dans La Croix sur mon parcours de vie

Entretien avec Clémence Houdaille pour La Croix, Paris, vendredi 14 octobre 2022 : « L’Église ne peut être que résurrection ».

Photo: Édouard Monfrais-Albertini pour La Croix

JACQUES GAUTHIER

Jacques Gauthier. Conférencier, poète et essayiste, le Québécois a publié plus de 80 ouvrages de spiritualité. Il se livre aujourd’hui dans une « autobiographie spirituelle ».

Site Web: www.jacquesgauthier.com
Blogue: www.jacquesgauthier.com/blog.html
Facebook: www.facebook.com/jacques.gauthier.921

Twitter: https://twitter.com/jacgauthier
YouTube: https://www.youtube.com/c/JacquesGauthier04/videos

AUTRE LIEN : « Grandir avec sainte Thérèse » : Jacques Gauthier — KTOTV

« Grandir avec sainte Thérèse » : Jacques Gauthier — KTOTVAlors que la Semaine thérésienne bat son plein, Jacques Gauthier, auteur d’une dizaine de livres sur la sainte, …

Conférence sur l’interculturalité. Suite.

Par Serge St-Arneault, MAfr

Organisée par le regroupement Canada-Afrique pour le développement durable (CADD), la conférence du 7 octobre 2022 fait suite de la précédente rencontre qui a eu lieu le 29 janvier dernier intitulée : CONFÉRENCE VIRTUELLE SUR LE THÈME DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE ET L’INTÉGRATION DES IMMIGRANTS.

Le but de la présente conférence est de démystifier le concept du RACISME SYSTÉMIQUE en tenant compte du principe de Joyce.

Premier point : PRINCIPES DE BASE

Quelques rappels sur les PRINCIPES DE BASE DE L’INTERCULTURALITÉ évoqués lors de la première conférence.

  1. La préservation de l’unité dans la pluralité exige un effort constant. Cet esprit d’unité fait référence à une prise de conscience de nos différentes façons de réfléchir ou de prendre ensemble des décisions. Un double mouvement oscillant entre une appartenance à un groupe et le sentiment subjectif d’unicité, cette altérité donc, permet l’acceptation de la dépendance réciproque. Notre identité se construit sur la base de notre diversité.
  2. Notre identité doit demeurer plurielle. En cas contraire, il y a un risque du refus de l’autre au détriment de la vie communautaire. Il y a aussi un danger d’assimilation culturelle menant à des formes d’aliénation et, ultimement, le développement de zones conflictuelles. C’est pourquoi la consolidation d’une véritable identité plurielle est seulement atteignable que dans un climat de dialogue.
  3. L’identité de la personne ou d’un groupe est une composition multiple soutenue par une ouverture mentale. À l’exemple d’un pont, la pluralité est source du développement identitaire en reliant les individus tout autant que les peuples. En toute chose, il faut éviter la pensée unique.
  4. Notre diversité culturelle n’est pas une menace, elle est plutôt une richesse.
  5. L’émergence d’une HOSPITALITÉ SOLIDAIRE favorisera l’acceptation d’une dépendance réciproque comme fondement identitaire.

Deuxième point : MULTICULTURALISME OU INTERCULTURALISME

L’opposition idéologique entre le Canada prônant le multiculturalisme et le Québec soucieux de l’interculturalisme est régulièrement débattue non seulement dans les milieux politiques, mais aussi dans les médias. Comme il n’est pas rare de confondre l’une et l’autre, une définition des termes s’impose.

Le MULTIculturalisme se caractérise principalement par la coexistence de plusieurs cultures dans un même pays ou encore par le maintien du caractère distinctif des cultures multiples au sein d’une société. Ce concept est enchâssé dans la Charte canadienne des droits et libertés et incluse dans la Constitution du Canada depuis 1982.

L’INTERculturalisme se réfère à l’échange réciproque entre des normes et des visions culturelles qui interagissent, non pas dans une logique de compétition, mais plutôt dans le cadre d’une compréhension culturelle et d’un système de valeurs mutuelles.

Un nouveau concept est récemment apparu pour éviter la confusion apparente entre MULTI et INTER.  Il s’agit de la « LA CONVERGENCE CULTURELLE ». Ce concept a pour ambition de tenir compte de la constante évolution de l’impact du flux migratoire au Québec et de l’émergence culturelle grandissante des communautés des Premières Nations.

Troisième point : RACISME SYSTÉMIQUE

Lors de l’émission du 2 octobre 2022 à Tout le monde en parle, Carol Dubé (l’époux de Joyce Echaquan) et Patrick Martin-Ménard (avocat) ont évoqué le drame qu’a vécu Joyce Echaquan qui est morte quelques heures après avoir publié sur Facebook une vidéo dans laquelle on la voyait souffrante et victime d’insultes racistes de la part de membres du personnel hospitalier.

Selon Régis Labeaume qui participait à cette émission, ce drame est une illustration du RACISME SYSTÉMIQUE : « La tragédie entourant le décès de Joyce Echaquan est la preuve que le racisme systémique existe. Le nier est incroyable. (…) Le racisme systémique, c’est un environnement social où on diminue des gens du regard, comme les Afro-Américains le vivent aux États-Unis. C’est ça qui est systémique. Ce n’est pas que l’organisation gouvernementale décide qu’il y a (ou non) du racisme. »

Selon Carol Dubé, « Nier le racisme systémique est nourrir le racisme. »

Quatrième point : UN PROBLÈME SYSTÉMIQUE

Ces jours-ci, il est souvent question du scandale à Hockey Canada. Le professeur André Richelieu, de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM fait appel à une réflexion plus large entourant la culture du hockey. Le problème, dit-il, « m’apparaît systémique ». « On ne le réglera pas en se focalisant uniquement sur Hockey Canada et en faisant de ce dernier un bouc émissaire pour se donner bonne conscience. Le problème est sans doute beaucoup plus large », affirme M. Richelieu. (Source : Trudeau hausse le ton, Canadian Tire coupe les ponts)

En fait, il s’agit de la « culture du silence » où les langues se taisent pour s’autoprotéger ou pour tolérer l’intolérable. Les pratiques maffieuses en sont un bel exemple.

Cinquième point : LE « PRINCIPE DE JOYCE »

Le conseil des Atikamekw de Manawan et le conseil de la Nation atikamekw ont remis le 16 novembre un mémoire intitulé « Principe de Joyce » au cabinet du premier ministre François Legault.

Énoncé du principe de Joyce

Le Principe de Joyce vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle.

Le Principe de Joyce requiert obligatoirement la reconnaissance et le respect des savoirs et connaissances traditionnels et vivantes des autochtones en matière de santé.

Le gouvernement québécois reconnait qu’il y ait du racisme dans la société, mais refuse d’accepter que ce soit une composante systématique incrustée dans l’appareil gouvernemental.

Lors de la récente campagne électorale, le premier ministre François Legault a mis en valeur les mesures instaurées à l’hôpital de Joliette pour contrer le racisme contre les Atikamekw. Il a ajouté qu’il « ne fallait pas jouer sur les mots ». Mais, les mots ont une grande importance.

Cette reconnaissance permettrait :

  1. D’établir une meilleure réciprocité de Nation à Nation (les Québécois et les Atikamekw).
  2. De progresser vers l’interculturalisme (ou la convergence culturelle) et vers l’émergence d’une hospitalité solidaire avec l’acceptation d’une dépendance réciproque comme fondement identitaire.
  3. De briser le cycle du silence qui engendre le racisme systémique.

Sixième point : QUÉBÉCOIS DE SOUCHE (?) ET LES NOUVEAUX ARRIVANTS OU IMMIGRANTS

Les nouveaux arrivants ou les immigrés connaissent-ils les traumatismes historiques des Québécois que l’on qualifie ‘de souches’, c’est-à-dire les Canadiens français devenus des Québécois ?

Que connaissent les Québécois des traumas vécus par les immigrés : fuite de pays en guerre, difficultés d’intégration au Québec, le difficile apprentissage de la langue française ?

Il y a de part et d’autre beaucoup d’ignorance malgré la longue présence de vagues successives d’immigrés : Français, Italiens, Grecs, Haïtiens, Irlandais, Anglais, etc.

Sur ce sujet, je vous invite à regarder un court métrage de 25 minutes produit par OURHQ Studios de Serine Bentaya intitulé immiGRANDS (également disponible sur YouTube)

Or, il y a peu de chance que les Québécois de souche puissent construire avec les immigrés une HOSPITALITÉ SOLIDAIRE sans connaître en premier lieu le vécu de nos ancêtres réciproques qui ont façonné des identités personnelles et culturelles extrêmement variées. Mais, en partageant nos drames collectifs, il y a une chance de favoriser petit à petit l’acceptation de nos dépendances réciproques comme nouveau fondement identitaire ICI AU QUÉBEC.

BREFS JALONS HISTORIQUES DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

  1. Arrivée de premiers Français en 1534 avec Jacques Cartier.
  2. Établissement d’une colonie autour de 1608 à Québec.
  3. Conquête anglaise en 1759 avec la défaite aux plaines d’Abraham à Québec.
  4. Répression armée du régime anglais contre les patriotes en 1837.
  5. Émancipation collective des ‘Canadiens-français’ avec la Révolution tranquille entre 1960 et 1975 et l’émergence de l’identité ‘québécoise’.
  6. Échec de deux référendums sur l’indépendance; 1980 et 1995.
  7. Le multiculturalisme adopté et incorporé dans la nouvelle constitution canadienne de 1982.
  8. Seconde élection d’un gouvernement caquiste le 3 octobre 2022.

ET LES NOUVEAUX ARRIVANTS

  1. D’une grande diversité de cultures, de races, de langues, etc.
  2. Comment et pourquoi les accueille-t-on au Canada, au Québec ? Est-ce par besoin de mains-d’œuvre seulement ? Pour quoi d’autre ?
  3. Les Québécois de souche les connaissent-ils ?
    Lire le lien suivant du journal La Presse du 9 octobre 2022 pour mieux comprendre : Qui sont les immigrants au Québec ?

ET LES AUTOCTHONES

  1. Les perceptions commencent à changer depuis quelques années : reconnaissance de l’État et des Églises des politiques désastreuses des tentatives d’assimilation des enfants dans les pensionnats. Des efforts sur le chemin de la réconciliation sont déployés.
  2. Ces communautés sont elles-mêmes d’une grande diversité : langues, coutumes, etc.
  3. Malgré leur poids démographique minoritaire, leur taux de natalité est très élevé. Que leur réserve l’avenir ?

Septième point : CONDITIONS POUR LE SUCCÈS D’UNE HOSPITALITÉ SOLIDAIRE

Les Québécois de souche font face à d’immenses peurs liées à leur histoire et leur statut minoritaire francophone. Que connaissent-ils des nouveaux arrivants, sinon des stéréotypes discriminatoires ? Exemple : le voile musulman (référence : Vers une respectueuse neutralité religieuse). Le nœud du problème n’est pas vraiment le voile, mais l’Islam radical.

Propositions :

  • Accepter nos dépendances réciproques comme nouveau fondement identitaire. C’est une longue et exigeante entreprise.
  • Voter de nouvelles lois gouvernementales sont nécessaires, comme la reconnaissance du Principe de Joyce.
  • Reconnaitre que la diversité de notre patrimoine religieux mondial est une richesse spirituelle commune.

Huitième point : VERS UNE SPIRITUALITÉ INTERCULTURELLE OU DE LA CONVERGENCE CULTURELLE

Tout comme les éléments culturels propres aux peuples, le patrimoine religieux mondial est une richesse universelle à partager sur le chemin d’une hospitalité solidaire. Comment pouvons-nous alors intégrer la spiritualité de l’interculturalité dans notre quotidien ?

  1. Nous devons être prêts à changer notre regard et nos modes de perception.
    a) En développant une démarche constructive.
    b) En considérant l’autre personne ou l’autre groupe comme une source de complémentarité.
    c) En appréciant l’autre comme un don pour moi, non pas une menace. Une communauté interculturelle devient ainsi un don pour tous.
  2. Nous devons valoriser la diversité qui est voulue par Dieu.
    a) À l’exemple de Moïse qui doit se déchausser pour pénétrer dans le lieu sacré de la rencontre, nous aussi, nous nous déchaussons de nos préjugés pour prioriser la spiritualité de l’interculturalité.
    b) Nous sommes tous les enfants d’un même créateur.
    c) La diversité est un don de Dieu.
    d) La diversité est suscitée par l’Esprit de Dieu.
  3. Nous devons chercher à tendre vers la spiritualité de communion.
    a) Pour bien jouer son rôle, l’Église devrait avant tout être la maison ou l’école de la communion.
    b) À privilégier : le regard du cœur, l’attention à l’autre, la capacité de voir le positif chez l’autre (personne ou groupe) et partager les fardeaux.
  4. Nous devons construire la fraternité (référence : 1 Jean, 4,20).
    a) En élargissant notre « cercle de fraternité »
    b) En devenant des LIEUX D’HOSPITALITÉ SOLIDAIRES en privilégiant le vrai dialogue et la construction progressive d’une spiritualité interculturelle dans l’accueil de l’autre.

Intéressants liens : VIIe Congrès des responsables des religions mondiales et traditionnelles. LE PAPE FRANÇOIS AU KAZAKHSTAN

Neuvième point : VERS UNE VISION UNIVERSELLE

Nous nous sommes limités à la problématique vécue ici, au Québec. Cependant, au niveau planétaire, nous faisons face à des défis de très grande envergure. Notre planète peut-elle devenir un LIEU D’HOSPITALITÉ SOLIDAIRE MONDIAL ?

Quels sont les problèmes en perspective qui nous affectent tous : changement climatique, immigration climatique, confrontation entre pays pour le contrôle de l’eau potable, impact de nouvelles pandémies, diminution des droits de la personne sous des régimes dictatoriaux, polarisation des idéologies politiques et religieuses par l’extrémisme et le fondamentalisme.

Au niveau planétaire, serons-nous un jour capables d’accepter une dépendance réciproque comme fondement identitaire regroupant tous les peuples, toutes les nations et toutes les religions ?

DIVERSITÉ CULTURELLE ET INTÉGRATION DES IMMIGRANTS – SUITE. RACISME SYSTÉMIQUE

INVITATION
CONFERERENCE VIRTUELLE

THÈME:  DIVERSITÉ CULTURELLE
ET INTÉGRATION DES IMMIGRANTS – SUITE

SOUS-THÈME : RACISME SYSTÉMIQUE

CONFERENCIER : LE PÈRE SERGE ST-ARNEAULT, MAfr
DIRECTEUR DU CENTRE AFRIKA, MONTRÉAL

Le 7 octobre de 13h-14h

Bien cordialement,

Gabriel K. NGARLEM, coordonnateur

(438) 936 3697