Messe à la Basilique Saint-Pierre de Rome – 1er septembre 2019.

Par Serge St-Arneault, M.Afr

C’est mon quatrième séjour à Rome. La fois dernière, je n’ai pas eu la patience de faire la queue pour entrer dans la basilique Saint-Pierre. Cette longue chaîne humaine était de nouveau interminable il y a deux jours et j’ai laissé tomber.

─ « La messe débutera à 9h00 demain matin à la basilique », de dire Martin Grenier.

Voilà qui est intéressant. D’autant plus qu’il n’y aura pas de file d’attente. Les priants ont en effet directement accès aux lieux de culte le dimanche.

─ « Départ de notre maison à Via Aurelia à 8h00 », d’ajouter Martin.

J’étais au rendez-vous en compagnie de Paul Makambi Kitha, un jeune confrère malawien nouvellement ordonné, et de Paul Johnston, un confrère canadien et recteur de notre maison de formation en Inde.

La fraîcheur du matin est bienvenue pour notre marche vers le Vatican. Nous y étions une demi-heure plus tard. D’un même pas, nous nous dirigeons vers l’immense porte d’entrée. Le gigantisme du bâtiment de plus de 15 000m2 et d’une capacité pouvant accueillir 60 000 personnes ne cesse encore de m’impressionner. Pourtant, les proportions sont d’un si bel équilibre que, tout compte fait, je ne me sens pas écrasé comme ce fut le cas la première fois par l’une ou l’autre de ces énormes sculptures accrochées aux parois. Ma perception de cet endroit a ainsi changé.

Je garde pourtant ce souvenir d’être un moucheron prêt à être écrasé par un géant. L’énormité des colonnades et surtout les formes géométriques du plafond doré m’impressionnaient tellement que machinalement je me levais les mains au-dessus de la tête pour me protéger d’un danger imaginaire. Rien de tel, cette fois-ci.

L’allée centrale était pour ainsi dire complètement dégagée. Les détails du monumental baldaquin de Saint-Pierre de Bernini, une œuvre baroque impressionnante, se précisaient à mesure que je m’y approchais. La foule n’était pas si nombreuse. Au signal donné par les membres de la sécurité, nous avons contourné le baldaquin pour nous rendre en face de « la chaire de Saint-Pierre » où la messe allait être célébrée en Italien. Cette chaire est l’expression symbolique de l’autorité exercé par l’évêque de Rome.

La première lecture tirée du livre de Ben Sira le Sage invite à l’humilité pour trouver grâce devant le Seigneur. « L’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute. (Si 3,29) » C’est aussi ce thème que développe Jésus dans l’évangile en nous suggérant de prendre la dernière place lorsqu’invité à une noce pour éviter d’être ‘remis à sa place’, la dernière, en s’accaparant de la première (Lc 14, 7-14). Ça tombe bien, je me suis assis au dernier banc sans même y penser. Mes confrères m’ont rejoint au même endroit… et nous sommes resté là !

Toutes les nationalités du monde étaient représentées. Foule plus nombreuse qu’au début, silencieuse comme moi qui ne parle pas la langue des autochtones. Qu’à cela ne tienne, le Seigneur est présent pour tous même si ce n’est pas le meilleur endroit pour prier. Attention ! Je parle pour moi.

Bref, la messe était terminée après 40 minutes. Une messe normale, quoi ! À la sortie, il n’a pas fallu beaucoup de temps pour perdre la trace de mes confrères. Errant, je me suis mis à suivre un mouvement de foule se dirigeant vers la droite.

─ « Qu’est-ce qui attire les gens de ce côté-là ? » me suis-je demandé.

Une porte, une petite porte cette fois-ci enfin, mène à la sacristie où se trouve des médailles, bouquins et autres objets pieux à vendre ainsi qu’un musée, celui de Saint-Pierre. Il suffit de cinq EUROS pour y entrer. Cela donne droit à un écouteur conçu pour expliquer aux visiteurs les différents objets numérisés qui s’y trouvent : tombeau d’un pape dont j’ai oublié le nom qui couvre pratiquement tout l’espace du plancher, immenses chandeliers du XVIe siècle, des reliques incluant un fragment de la croix de Jésus, des vêtements liturgiques brodés d’or confectionnés il y a des centaines d’années et j’en passe. C’est ce qui a été rescapé après le sac de Rome en 1527 et surtout le pillage des troupes de Bonaparte lors de leur invasion de l’Italie entre 1796 et 1800. C’est documenté !

Il est temps de sortir. Ce que je fais à pas lent, car je suis fatigué. D’autant plus que je n’ai pratiquement pas dormi de la nuit. Je ne me suis pas encore ajusté au décalage horaire de six heures qui sépare Montréal de Rome. Ça aussi, c’est documenté !

Je suis sorti en prenant une dernière photo des Gardes suisse pontificaux en fonction avec leur bel habit coloré si caractéristique. J’avais hâte de retourner à la maison. J’espérais reprendre un gelato en route, mais le comptoir était fermé. Après tout, nous sommes dimanche.

Il me reste quinze minutes avant le début de la session sur la vie en communauté interculturelle comme témoignage apostolique aujourd’hui pour laquelle je suis venu à Rome. À la prochaine.

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