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Conférence sur l’interculturalité. Suite.

Par Serge St-Arneault, MAfr

Organisée par le regroupement Canada-Afrique pour le développement durable (CADD), la conférence du 7 octobre 2022 fait suite de la précédente rencontre qui a eu lieu le 29 janvier dernier intitulée : CONFÉRENCE VIRTUELLE SUR LE THÈME DE LA DIVERSITÉ CULTURELLE ET L’INTÉGRATION DES IMMIGRANTS.

Le but de la présente conférence est de démystifier le concept du RACISME SYSTÉMIQUE en tenant compte du principe de Joyce.

Premier point : PRINCIPES DE BASE

Quelques rappels sur les PRINCIPES DE BASE DE L’INTERCULTURALITÉ évoqués lors de la première conférence.

  1. La préservation de l’unité dans la pluralité exige un effort constant. Cet esprit d’unité fait référence à une prise de conscience de nos différentes façons de réfléchir ou de prendre ensemble des décisions. Un double mouvement oscillant entre une appartenance à un groupe et le sentiment subjectif d’unicité, cette altérité donc, permet l’acceptation de la dépendance réciproque. Notre identité se construit sur la base de notre diversité.
  2. Notre identité doit demeurer plurielle. En cas contraire, il y a un risque du refus de l’autre au détriment de la vie communautaire. Il y a aussi un danger d’assimilation culturelle menant à des formes d’aliénation et, ultimement, le développement de zones conflictuelles. C’est pourquoi la consolidation d’une véritable identité plurielle est seulement atteignable que dans un climat de dialogue.
  3. L’identité de la personne ou d’un groupe est une composition multiple soutenue par une ouverture mentale. À l’exemple d’un pont, la pluralité est source du développement identitaire en reliant les individus tout autant que les peuples. En toute chose, il faut éviter la pensée unique.
  4. Notre diversité culturelle n’est pas une menace, elle est plutôt une richesse.
  5. L’émergence d’une HOSPITALITÉ SOLIDAIRE favorisera l’acceptation d’une dépendance réciproque comme fondement identitaire.

Deuxième point : MULTICULTURALISME OU INTERCULTURALISME

L’opposition idéologique entre le Canada prônant le multiculturalisme et le Québec soucieux de l’interculturalisme est régulièrement débattue non seulement dans les milieux politiques, mais aussi dans les médias. Comme il n’est pas rare de confondre l’une et l’autre, une définition des termes s’impose.

Le MULTIculturalisme se caractérise principalement par la coexistence de plusieurs cultures dans un même pays ou encore par le maintien du caractère distinctif des cultures multiples au sein d’une société. Ce concept est enchâssé dans la Charte canadienne des droits et libertés et incluse dans la Constitution du Canada depuis 1982.

L’INTERculturalisme se réfère à l’échange réciproque entre des normes et des visions culturelles qui interagissent, non pas dans une logique de compétition, mais plutôt dans le cadre d’une compréhension culturelle et d’un système de valeurs mutuelles.

Un nouveau concept est récemment apparu pour éviter la confusion apparente entre MULTI et INTER.  Il s’agit de la « LA CONVERGENCE CULTURELLE ». Ce concept a pour ambition de tenir compte de la constante évolution de l’impact du flux migratoire au Québec et de l’émergence culturelle grandissante des communautés des Premières Nations.

Troisième point : RACISME SYSTÉMIQUE

Lors de l’émission du 2 octobre 2022 à Tout le monde en parle, Carol Dubé (l’époux de Joyce Echaquan) et Patrick Martin-Ménard (avocat) ont évoqué le drame qu’a vécu Joyce Echaquan qui est morte quelques heures après avoir publié sur Facebook une vidéo dans laquelle on la voyait souffrante et victime d’insultes racistes de la part de membres du personnel hospitalier.

Selon Régis Labeaume qui participait à cette émission, ce drame est une illustration du RACISME SYSTÉMIQUE : « La tragédie entourant le décès de Joyce Echaquan est la preuve que le racisme systémique existe. Le nier est incroyable. (…) Le racisme systémique, c’est un environnement social où on diminue des gens du regard, comme les Afro-Américains le vivent aux États-Unis. C’est ça qui est systémique. Ce n’est pas que l’organisation gouvernementale décide qu’il y a (ou non) du racisme. »

Selon Carol Dubé, « Nier le racisme systémique est nourrir le racisme. »

Quatrième point : UN PROBLÈME SYSTÉMIQUE

Ces jours-ci, il est souvent question du scandale à Hockey Canada. Le professeur André Richelieu, de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM fait appel à une réflexion plus large entourant la culture du hockey. Le problème, dit-il, « m’apparaît systémique ». « On ne le réglera pas en se focalisant uniquement sur Hockey Canada et en faisant de ce dernier un bouc émissaire pour se donner bonne conscience. Le problème est sans doute beaucoup plus large », affirme M. Richelieu. (Source : Trudeau hausse le ton, Canadian Tire coupe les ponts)

En fait, il s’agit de la « culture du silence » où les langues se taisent pour s’autoprotéger ou pour tolérer l’intolérable. Les pratiques maffieuses en sont un bel exemple.

Cinquième point : LE « PRINCIPE DE JOYCE »

Le conseil des Atikamekw de Manawan et le conseil de la Nation atikamekw ont remis le 16 novembre un mémoire intitulé « Principe de Joyce » au cabinet du premier ministre François Legault.

Énoncé du principe de Joyce

Le Principe de Joyce vise à garantir à tous les Autochtones un droit d’accès équitable, sans aucune discrimination, à tous les services sociaux et de santé, ainsi que le droit de jouir du meilleur état possible de santé physique, mentale, émotionnelle et spirituelle.

Le Principe de Joyce requiert obligatoirement la reconnaissance et le respect des savoirs et connaissances traditionnels et vivantes des autochtones en matière de santé.

Le gouvernement québécois reconnait qu’il y ait du racisme dans la société, mais refuse d’accepter que ce soit une composante systématique incrustée dans l’appareil gouvernemental.

Lors de la récente campagne électorale, le premier ministre François Legault a mis en valeur les mesures instaurées à l’hôpital de Joliette pour contrer le racisme contre les Atikamekw. Il a ajouté qu’il « ne fallait pas jouer sur les mots ». Mais, les mots ont une grande importance.

Cette reconnaissance permettrait :

  1. D’établir une meilleure réciprocité de Nation à Nation (les Québécois et les Atikamekw).
  2. De progresser vers l’interculturalisme (ou la convergence culturelle) et vers l’émergence d’une hospitalité solidaire avec l’acceptation d’une dépendance réciproque comme fondement identitaire.
  3. De briser le cycle du silence qui engendre le racisme systémique.

Sixième point : QUÉBÉCOIS DE SOUCHE (?) ET LES NOUVEAUX ARRIVANTS OU IMMIGRANTS

Les nouveaux arrivants ou les immigrés connaissent-ils les traumatismes historiques des Québécois que l’on qualifie ‘de souches’, c’est-à-dire les Canadiens français devenus des Québécois ?

Que connaissent les Québécois des traumas vécus par les immigrés : fuite de pays en guerre, difficultés d’intégration au Québec, le difficile apprentissage de la langue française ?

Il y a de part et d’autre beaucoup d’ignorance malgré la longue présence de vagues successives d’immigrés : Français, Italiens, Grecs, Haïtiens, Irlandais, Anglais, etc.

Sur ce sujet, je vous invite à regarder un court métrage de 25 minutes produit par OURHQ Studios de Serine Bentaya intitulé immiGRANDS (également disponible sur YouTube)

Or, il y a peu de chance que les Québécois de souche puissent construire avec les immigrés une HOSPITALITÉ SOLIDAIRE sans connaître en premier lieu le vécu de nos ancêtres réciproques qui ont façonné des identités personnelles et culturelles extrêmement variées. Mais, en partageant nos drames collectifs, il y a une chance de favoriser petit à petit l’acceptation de nos dépendances réciproques comme nouveau fondement identitaire ICI AU QUÉBEC.

BREFS JALONS HISTORIQUES DES QUÉBÉCOIS DE SOUCHE

  1. Arrivée de premiers Français en 1534 avec Jacques Cartier.
  2. Établissement d’une colonie autour de 1608 à Québec.
  3. Conquête anglaise en 1759 avec la défaite aux plaines d’Abraham à Québec.
  4. Répression armée du régime anglais contre les patriotes en 1837.
  5. Émancipation collective des ‘Canadiens-français’ avec la Révolution tranquille entre 1960 et 1975 et l’émergence de l’identité ‘québécoise’.
  6. Échec de deux référendums sur l’indépendance; 1980 et 1995.
  7. Le multiculturalisme adopté et incorporé dans la nouvelle constitution canadienne de 1982.
  8. Seconde élection d’un gouvernement caquiste le 3 octobre 2022.

ET LES NOUVEAUX ARRIVANTS

  1. D’une grande diversité de cultures, de races, de langues, etc.
  2. Comment et pourquoi les accueille-t-on au Canada, au Québec ? Est-ce par besoin de mains-d’œuvre seulement ? Pour quoi d’autre ?
  3. Les Québécois de souche les connaissent-ils ?
    Lire le lien suivant du journal La Presse du 9 octobre 2022 pour mieux comprendre : Qui sont les immigrants au Québec ?

ET LES AUTOCTHONES

  1. Les perceptions commencent à changer depuis quelques années : reconnaissance de l’État et des Églises des politiques désastreuses des tentatives d’assimilation des enfants dans les pensionnats. Des efforts sur le chemin de la réconciliation sont déployés.
  2. Ces communautés sont elles-mêmes d’une grande diversité : langues, coutumes, etc.
  3. Malgré leur poids démographique minoritaire, leur taux de natalité est très élevé. Que leur réserve l’avenir ?

Septième point : CONDITIONS POUR LE SUCCÈS D’UNE HOSPITALITÉ SOLIDAIRE

Les Québécois de souche font face à d’immenses peurs liées à leur histoire et leur statut minoritaire francophone. Que connaissent-ils des nouveaux arrivants, sinon des stéréotypes discriminatoires ? Exemple : le voile musulman (référence : Vers une respectueuse neutralité religieuse). Le nœud du problème n’est pas vraiment le voile, mais l’Islam radical.

Propositions :

  • Accepter nos dépendances réciproques comme nouveau fondement identitaire. C’est une longue et exigeante entreprise.
  • Voter de nouvelles lois gouvernementales sont nécessaires, comme la reconnaissance du Principe de Joyce.
  • Reconnaitre que la diversité de notre patrimoine religieux mondial est une richesse spirituelle commune.

Huitième point : VERS UNE SPIRITUALITÉ INTERCULTURELLE OU DE LA CONVERGENCE CULTURELLE

Tout comme les éléments culturels propres aux peuples, le patrimoine religieux mondial est une richesse universelle à partager sur le chemin d’une hospitalité solidaire. Comment pouvons-nous alors intégrer la spiritualité de l’interculturalité dans notre quotidien ?

  1. Nous devons être prêts à changer notre regard et nos modes de perception.
    a) En développant une démarche constructive.
    b) En considérant l’autre personne ou l’autre groupe comme une source de complémentarité.
    c) En appréciant l’autre comme un don pour moi, non pas une menace. Une communauté interculturelle devient ainsi un don pour tous.
  2. Nous devons valoriser la diversité qui est voulue par Dieu.
    a) À l’exemple de Moïse qui doit se déchausser pour pénétrer dans le lieu sacré de la rencontre, nous aussi, nous nous déchaussons de nos préjugés pour prioriser la spiritualité de l’interculturalité.
    b) Nous sommes tous les enfants d’un même créateur.
    c) La diversité est un don de Dieu.
    d) La diversité est suscitée par l’Esprit de Dieu.
  3. Nous devons chercher à tendre vers la spiritualité de communion.
    a) Pour bien jouer son rôle, l’Église devrait avant tout être la maison ou l’école de la communion.
    b) À privilégier : le regard du cœur, l’attention à l’autre, la capacité de voir le positif chez l’autre (personne ou groupe) et partager les fardeaux.
  4. Nous devons construire la fraternité (référence : 1 Jean, 4,20).
    a) En élargissant notre « cercle de fraternité »
    b) En devenant des LIEUX D’HOSPITALITÉ SOLIDAIRES en privilégiant le vrai dialogue et la construction progressive d’une spiritualité interculturelle dans l’accueil de l’autre.

Intéressants liens : VIIe Congrès des responsables des religions mondiales et traditionnelles. LE PAPE FRANÇOIS AU KAZAKHSTAN

Neuvième point : VERS UNE VISION UNIVERSELLE

Nous nous sommes limités à la problématique vécue ici, au Québec. Cependant, au niveau planétaire, nous faisons face à des défis de très grande envergure. Notre planète peut-elle devenir un LIEU D’HOSPITALITÉ SOLIDAIRE MONDIAL ?

Quels sont les problèmes en perspective qui nous affectent tous : changement climatique, immigration climatique, confrontation entre pays pour le contrôle de l’eau potable, impact de nouvelles pandémies, diminution des droits de la personne sous des régimes dictatoriaux, polarisation des idéologies politiques et religieuses par l’extrémisme et le fondamentalisme.

Au niveau planétaire, serons-nous un jour capables d’accepter une dépendance réciproque comme fondement identitaire regroupant tous les peuples, toutes les nations et toutes les religions ?

LE CHŒUR DE COMPLIES DE MONTRÉAL CHANTERA À L’ÉGLISE SAINT-PIERRE-APÔTRE

Le Chœur de complies de Montréal (s.e.n.c.) chantera complies le dimanche 16 octobre à 21h à l’église Saint-Pierre-Apôtre (1201, rue de la Visitation, Montréal). 

Matthieu Latreille et Francine Nguyen-Savaria

Le Chœur de complies de Montréal est un ensemble vocal semi-professionnel sous la direction de Matthieu Latreille et Francine Nguyen-Savaria. Le couple a eu l’occasion d’assister à complies durant leurs années à Los Angeles ainsi qu’au Royaume-Uni. Ils souhaitent partager ce trésor de la tradition catholique avec la population de la région métropolitaine.

On appelle « complies » le dernier office de la liturgie des Heures qui est chanté par les Chrétiens depuis des siècles. Il « complète » la journée comme son nom l’indique. L’office doit une grande partie de sa forme actuelle à saint Benoît. Les complies sont chantées quotidiennement dans les monastères et aussi dans de nombreuses églises et cathédrales.

Le répertoire comprendra du chant grégorien, du plain-chant en français et de la musique de la Renaissance. Le tout sera chanté a cappella, c’est-à-dire sans accompagnement instrumental.

« C’est une magnifique rencontre avec le sacré », dit Francine Nguyen-Savaria qui chantera comme mezzo-soprano dans l’ensemble. « On peut participer simplement en écoutant et en se laissant prendre par la sérénité de l’office. Mon expérience personnelle de complies entièrement chantées est celle d’un office qui apaise et libère. »

Les offrandes recueillies à la sortie serviront à soutenir la paroisse Saint-Pierre-Apôtre et aideront le Chœur à couvrir ses dépenses.

Source : Matthieu Latreille, (438) 921-0920 – RMLatreille@gmail.com

The Montreal Compline Choir (G.P.) will sing the office of compline (in French) on Sunday, October 16th at 9 p.m. at the Church of St. Peter the Apostle (Église Saint-Pierre-Apôtre, 1201 rue de la Visitation, Montreal.)

The Montreal Compline Choir is a semi-professional vocal ensemble under the direction of Matthieu Latreille and Francine Nguyen-Savaria. The couple had the opportunity to attend Compline during their years in Los Angeles as well as in the United Kingdom. They wish to share this treasure of the Catholic tradition with the people of the metropolitan area.

The last office of the Liturgy of the Hours, which has been sung by Christians for centuries, is called “compline.” It “completes” the day as its name suggests. The Office owes much of its current form to Saint Benedict. Compline is sung daily in monasteries and also in many churches and cathedrals around the world.

The repertoire will include Gregorian chant, plainsong in French and music from the Renaissance era. Everything will be sung a cappella, i.e. without instrumental accompaniment.

« It is a beautiful encounter with the sacred,” says Francine Nguyen-Savaria, who will sing in the ensemble as a mezzo soprano. “One can participate simply by listening and letting the serenity of this service touch us. My personal experience of Compline is that of a service that both comforts and frees us.”

The offerings collected will be used to support the parish of Saint-Pierre-Apôtre and will help the Choir in covering its expenses.

Le Pape François au Kazakhstan

Du 13 au 15 septembre 2022, le pape François s’est rendu à Nur-Sultan, anciennement Astana, capitale du Kazakhstan. Il a pris part au VIIe Congrès des responsables des religions mondiales et traditionnelles.

Table ronde avec 80 responsables de délégations composées de chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes, indouistes, taoïstes, zoroastrismes et shintoïstes. Selon le pape François, tous ces représentants sont filles et fils du même ciel.
Étienne Loraillère

Présenté par Étienne Loraillère le 14 septembre 2022 sur KTO

L’IMPORTANCE DES RELIGIONS

Le monde a besoin de religions authentiques, éveillées et d’esprit lucide. Il faut que les religions prennent leur place dans nos sociétés.

Selon le pape François, « l’heure est venue de se réveiller de ce fondamentalisme qui pollue et corrode toutes les croyances, l’heure de rendre le cœur limpide et compatissant. Mais il est également temps de laisser aux seuls livres d’histoire les discours qui, trop longtemps, ici et ailleurs, ont inculqué suspicion et mépris à l’égard de la religion, comme s’il s’agissait d’un facteur de déstabilisation de la société moderne. 

Les religions ne sont pas un problème mais une partie de la solution pour une coexistence plus harmonieuse.

La recherche de la transcendance et la valeur sacrée de la fraternité peuvent inspirer et éclairer les choix à prendre dans les choix géopolitiques, sociaux, économiques, écologiques et même venir au secours des démocraties en péril. La liberté religieuse en est une condition. Cette liberté est un droit fondamental, primaire et inaliénable qu’il faut promouvoir partout et qui ne peut se limiter à la seule liberté de culte. Elle est en effet un droit de toute personne de témoigner publiquement de sa croyance : de la proposer sans jamais l’imposer. »

Grande célébration eucharistique en plein air sur le site futuriste de l’exposition universelle de 2017 situé à Nur-Sultan, la capitale du Kazakhstan.

TÉMOIGNER SANS JAMAIS IMPOSER

La guide touristique que j’ai rencontrée hier à la basilique Notre-Dame-du-Cap à Trois-Rivières m’a confié que les pèlerins ont beaucoup diminué depuis le début de la pandémie de la Covid-19. Mais, cette pandémie n’explique pas tout. La chute de la pratique religieuse, particulièrement au sein de l’Église Catholique, a chuté dramatiquement non seulement chez les francophones au Québec mais aussi en Irlande et en Pologne.

Sans être identique, il est juste de penser qu’il y a beaucoup de similarité dans la forme de pratique religieuse de ces trois bastions catholiques traditionnels. N’y a-t-il pas eu une forme d’imposition de la « pratique religieuse » associée à l’identité nationale ?

J’ai élaboré ce thème dans deux précédents articles : MA RÉVOLUTION TRANQUILLE et MA RÉVOLUTION TRANQUILLE, SUITE.

Je suis heureux que le pape François ait insisté, lors de son voyage au Kazakhstan, sur les droits des croyants qui doivent être respectés tout en s’abstenant d’imposer une religion, où que ce soit. S’adressant à la petite communauté catholique du Kazakhstan, le pape leur a souligné qu’ : « Il y a une grâce cachée en étant une petite Église, un petit troupeau ; au lieu de faire l’étalage de notre force, de notre nombre, de nos structures et de toute autre forme d’importance humaine, nous nous laissons conduire par le Seigneur et nous nous tenons humblement aux côtés des personnes. Riches en rien et pauvres en tout, nous marchons avec simplicité, proches des sœurs et des frères de notre peuple, apportant la joie de l’Évangile dans les situations de la vie. »

La crise des vocations dans l’Église catholique du Québec francophone et la chute vertigineuse de la pratique sacramentelle sont des opportunités et des signes de Dieu sur le chemin d’une spiritualité renouvelée dans le quotidien de la vie mais teintée aux couleurs de l’Évangile; témoigner sans jamais imposer.

Lettre aux amis: collaborateur depuis 50 ans

Il y a déjà plus de 50 ans que je collabore aux publications de notre société missionnaire», confie le missionnaire Julien Cormier dans Lettre aux amis, une publication des Missionnaires d’Afrique.

RÉDIGÉ PAR AMéCO

«Vers 1971-72, à Québec, j’apportais quelques idées de mise-en-page au père Adrien Fontaine, alors rédacteur du Bulletin des Pères Blancs d’Afrique, diffusé à 50,000 exemplaires dans tous les milieux du Québec, des Maritimes, de l’Ontario, de l’Ouest canadien.»

«En 1975, je vins m’initier au journalisme dans l’équipe de rédaction du nouveau magazine Mission des Missionnaires d’Afrique. Parmi les publications d’importance, il y avait alors celles des Missions ÉtrangèresLe Précurseur des Sœurs Missionnaires de l’Immaculée-Conception, Univers de la Propagation de la Foi, Apostolat des Oblats de Marie-Immaculée. Nous avons renouvelé le genre annales missionnaires.»

Le mémorial de Mandela à Howick

Serge St-Arneault, MAfr

J’ai eu la chance de me rendre en Afrique du Sud au mois de janvier 2014. À environ 24 km de Pietermaritzburg, la capitale du KwaZulu-Natal (482 km de Pretoria), se trouve un musée dédié au légendaire Nelson Mandela (1918-2013). À l’origine, il s’agissait d’une ferme située à 5 km de la ville de Howick sur la route R103. C’est là que Nelson Mandela a été arrêté le 5 août 1962 après 17 mois de cavale. Il fut ensuite condamné et emprisonné pendant 27 ans avant de devenir président de l’Afrique du Sud.

Le mémorial qui lui est dédié est remarquable à plusieurs égards. En plus du vaste musée situé au haut de la colline, un sentier mène les visiteurs en direction de la route où Mandela fut arrêté.

À première vue, s’élève une étrange sculpture. Le site ressemble à un bosquet de tiges de fer. En se rapprochant, elles laissent progressivement apparaitre le profil de Mandela.

Cette sculpture, l’œuvre de Marco Cianfanelli et de Jeremy Rose, souligne le 50e anniversaire de l’arrestation de Mandela. Elle est composée de 50 colonnes métalliques coupées au laser variant de 6 à 9.5 mètres.

L’article ci-haut est publié dans La lettre aux Amis, septembre 2022. La page couverture montre la gigantesque statue de Nelson Mandela placée devant The Union Buildings, c’est-à-dire le parlement sud-africain à Pretoria. Sans la clairvoyance de Mandela, le pays aurait sombré dans une guerre civile inter-ethnique. Mandela est considéré comme le père de la nation dite arc-en-ciel qui unit tous les Sud-Africains.

Cliquer sur l’image pour ouvrir le lien.

Paroles de sagesse de Nelson Mandela

I dream of an Africa which is in peace with itself.

Je rêve d’une Afrique en paix avec elle-même.

Money won’t crate success; the freedom make it will.

L’argent ne créera pas le succès, ce sont les affranchis qui le feront.

It is never my custom to use words lightly. If 27 years in prison have done anything to us, it was to use the silence of solitude to make us understand how precious words are and how real speech is in its impact on the way people live and die.

Je n’ai jamais l’habitude d’utiliser les mots à la légère. Si 27 ans de prison nous ont fait quelque chose, c’est d’utiliser le silence de la solitude pour nous faire comprendre à quel point les mots sont précieux et à quel point la parole est réelle dans son impact sur la façon dont les gens vivent et meurent.

Gros plan de la statue de Nelson Mandela placée devant The Union Buildings

Soutanes noires et la croix

Par Serge St-Arneault, M.Afr

En compagnie d’André Duchesneau, maire de La Tuque, en 1987.

Je peux compter sur mes dix doigts le nombre de fois que j’ai porté un col romain depuis mon ordination sacerdotale le 28 juin 1987. J’ai conservé une photo, en souvenir. En revanche, Dieu merci, je n’ai jamais porté une soutane noire quoique je suis bien fier de porter occasionnellement ma gandoura.

Portant ma gandoura en compagnie de Papa Diop, sénégalais

Je mentionne la soutane noire que les curés portaient autrefois, semblable aux habits religieux chez les Sœurs et les Frères, à la suite du témoignage d’une autochtone dans les médias : « Je n’ai eu que du dégout, dit-elle, lorsque j’ai vu ces soutanes noires », en référence avec les membres du clergé qui accompagnaient le pape François lors de sa récente venue en sol canadien.

Pour elle, ce vêtement est synonyme d’agression. Elle en garde un mauvais souvenir. Elle a aussi ajouté que le symbole de la croix représentait l’oppression.

Symbole des premiers chrétiens

La croix n’était pourtant pas le symbole des premiers chrétiens. « Ils utilisaient plutôt les symboles du poisson et des pains en souvenir de la multiplication de ces aliments par Jésus, représentant du même coup le rassemblement eucharistique ainsi que la présence du Christ ressuscité. Le symbole du poisson était accompagné des lettres « ICHTUS » (ἰχθύς) qui peuvent se traduire par « Jésus Christ, Fils de Dieu Sauveur1. »

Que faut-il donc faire maintenant au sujet des croix qui font partie du patrimoine culturel du Québec ? Faut-il les enlever de tous les lieux publics comme cela s’est fait à l’Assemblée nationale ?

De fait, il y a eu deux croix. La première datait de 1936 et la second de 1982. Elles sont maintenant réunies et bien visibles près de la porte d’entrée du Salon Bleu2 que j’ai visité en 2019.

La question suscite beaucoup de controverses comme c’est le cas pour les statues des colonialistes qui sont périodiquement déboulonnées. Que devrions-nous faire des croix comme celle du Mont-Royal3 qui est devenu une marque de commerce de la Ville de Montréal, visible sur de nombreuses publicités touristiques4 ?

De plus, des croix surplombent de nombreuses montagnes comme celle à La Tuque où j’ai grandi.

Photos de Simon Pageau, 2021

Le récent voyage apostolique du pape François au Canada se voulait être ‘pénitentiel’, une demande de pardon pour les sévices infligés aux enfants et familles des Premières Nations. La réussite de ce voyage se démontrera avec les suites qui naîtront de cette audacieuse tentative de réconciliation.

Lors de son passage à Québec, le pape François a souligné qu’il serait erroné d’être nostalgique d’un monde sacralisé, d’une société d’autrefois où l’Église et ses ministres avaient plus de pouvoir et d’importance sociale. Selon lui, « la diminution de l’importance sociale de l’Église ou la perte de richesse matérielle et de privilèges demande de réfléchir aux changements dans la société qui ont influencé la façon dont les gens pensent et organisent leur vie5. »

Toujours selon le pape François, il s’agit de construire une Église « humble, douce, miséricordieuse, qui accompagne les processus, qui travaille avec détermination et sérénité à l’inculturation, qui valorise chacun et chaque diversité culturelle et religieuse. »

Et le symbole de la croix alors ?

Les Premières Nations ont été progressivement dépossédées et relayées dans des ‘réserves’6 . Pouvons-nous réparer les tords qu’elles ont subit ? Pouvons-nous considérer la demande des femmes mohawks de retirer la croix du Mont-Royal ? Oserions-nous nous déposséder à notre tour d’un puissant symbole qui représente le sacrifice de Jésus-Sauveur ? Ne devons-nous pas nous déposséder de ce puissant symbole comme signe tangible de réconciliation si celui-ci représente l’oppression ?

Pour éviter de sombrer dans une forme de « catholicisme bashing » comme nous subissons souvent le « Québec bashing » au Canada, nous pourrions prendre librement, en tant qu’Église Catholique, l’initiative de revisiter nos symboles publics, éventuellement les modifier, dans le but, toujours selon le pape François, de « promouvoir des relations fraternelles avec tous, avec nos frères et sœurs autochtones, avec chaque sœur et frère que nous rencontrons, parce que dans le visage de chacun se reflète la présence de Dieu. »

La tombe de Maurice Le Noblet Duplessis (1890-1959)

Maurice Le Noblet Duplessis, autrefois Premier Ministre du Québec, décédé le 7 septembre 1959 à Schefferville, est enterré au cimetière Saint-Louis à Trois-Rivières. Sa pierre tombale est particulièrement représentative d’une époque où le politique, le social et le religieux cohabitaient étroitement.

Mais, pourquoi y avoir érigé une si grande croix ? Certes, d’autres pierres tombales portent une croix, mais pas aussi volumineuse. Je présume qu’à cette époque, socialement parlant, un personnage d’État méritait qu’on souligne son statut avec une plus grande croix.

Aujourd’hui, notre sensibilité n’est plus la même. La pierre tombale de René Lévêque au cimetière Saint-Michel de Sillery à Québec ne porte aucune trace d’une croix. Voilà la nouvelle normalité.

Tout compte fait, il est périlleux de retirer les symboles du passé même si elles évoquent l’oppression. Une blessure ne doit pas en engendrer une autre. Cependant, nous bénéficierions tous de revisiter respectueusement le pouvoir des symboles qui ont façonné et qui façonnent différemment maintenant notre vie collective et publique.

Le génocide culturel

Le drame vécu par l’ensemble des Premières Nations est plus profond que les symboles rattachés aux soutanes noires ou aux croix. Il est reconnu que le gouvernement fédéral a mis en place un système de suppression des éléments culturels de ces populations avec le consentement des Églises (Catholiques et Anglicanes). Il s’agit d’une tentative d’assimilation et de génocide culturel. La question est de savoir pourquoi les Églises ne se sont pas opposées à cette idéologie. Le prix à payer pour cette collaboration entre l’État et l’Église est maintenant très lourd.

Prêtre incognito

Je considère la laïcité comme une bénédiction. Mon identité est intimement liée à mon engagement comme prêtre missionnaire. Je suis également heureux de ne pas devoir m’identifier par un habit religieux ou un col romain, sauf pour des fonctions pastorales comme la célébration de la messe.

La séparation de l’État et de l’Église est aussi une bénédiction. Historiquement, l’Église Catholique, tout comme les autres Églises, a tiré profit du pouvoir qu’elle exerçait, même au nom du service évangélique commandé par Jésus.

La diminution du nombre de prêtres et la disparition des certaines communautés religieuses sont également une bénédiction. Les croyants chrétiens catholiques, laïcs et religieux, ont une chance historique pour renouveler la profondeur de leurs expériences spirituelles et d’en témoigner sans recherche de prestige, égaux avec toutes les personnes de bonne foi de toutes les orientations spirituelles et religieuses. L’avenir de nos communautés croyantes et non-croyantes s’oriente vers l’interculturalité, une notion qui affirme que notre diversité culturelle est une richesse, non une menace.

Vers une spiritualité interculturelle

Comment pouvons-nous intégrer la spiritualité de l’interculturalité dans notre quotidien ?

  1. Nous devons être prêts à changer notre regard et nos modes de perception.
    • En développement une démarche constructive.
    • En considérant l’autre personne ou l’autre groupe comme une source de complémentarité.
    • En appréciant l’autre comme un don pour moi, non pas une menace.
    • Ainsi, une communauté interculturelle devient un don pour tous.
  2. Nous devons valoriser la diversité qui est voulue par Dieu.
    • À l’exemple de Moïse qui doit se déchausser pour pénétrer dans le lieu sacré de la rencontre, nous aussi, nous nous déchaussons de nos préjugés pour prioriser la spiritualité de l’interculturalité.
    • Nous sommes tous les enfants d’un même créateur.
    • La diversité est un don de Dieu.
    • La diversité est suscitée par l’Esprit de Dieu.
  3. Nous devons chercher à atteindre ou tendre vers la spiritualité de communion.
    • Pour bien jouer son rôle, l’Église devrait avant tout être la maison ou l’école de la communion.
    • À privilégier : le regard du cœur, l’attention à l’autre, la capacité de voir le positif chez l’autre (personne ou groupe) et partager les fardeaux.
  4. Nous devons construire la fraternité (référence : 1 Jean, 4,20).
    • En élargissant notre « cercle de fraternité »
    • En devenant des LIEUX D’HOSPITALITÉ SOLIDAIRES en privilégiant le vrai dialogue et la construction progressive d’une spiritualité interculturelle dans l’accueil de l’autre.

  1. Contempler le crucifié, par Serge St-Arneault, Espace Perso de Serge, 21 mars 2021. ↩︎
  2. La médaille de l’Assemblée nationale aux victimes de polytechnique, par Serge St-Arneault, Espace Perso de Serge, 6 décembre 2019. ↩︎
  3. Montréal remise son crucifix, mais gardera la croix du Mont-Royal, Pierre-André Normandin, La Presse, 21 mars 2019. ↩︎
  4. Site Web : FOODIES! : Découvrez la nouvelle carte illustrée des meilleurs restaurants de Montréal! ↩︎
  5. François : la sécularisation, « un défi pour notre imagination pastorale ». Texte de Adélaïde Patrignani, Cité du Vatican, 29 juillet 2022. ↩︎
  6. Selon Wikipédia, au Canada, une réserve indienne (en anglais : Indian reserve) est une partie des terres de la Couronne mise « à l’usage et au profit » d’un groupe autochtone membre des Premières Nations. ↩︎

Sébastien Tanguay à Québec – Le Devoir, 9 sept 25

Les jours du crucifix qui trône dans la salle du conseil municipal de la Ville de Québec pourraient être comptés. La Commission consultative sur le vivre-ensemble recommande le retrait de la croix accrochée à la gauche du siège de la présidence. (…)

L’entrée du crucifix à la salle du conseil de la Ville de Québec précédait de quelques mois l’introduction de la croix à l’Assemblée nationale par le gouvernement de Maurice Duplessis. Cette dernière ne figure plus au Salon bleu depuis 2019, à la suite d’une motion adoptée à l’unanimité par les parlementaires. (…)

Une bonne décision serait de mettre le crucifix derrière une vitrine dans le couloir, comme objet témoin de l’évolution de notre société.

AUTRE LIEN – 2 septembre 2025 :

EXTRAIT PARTICULIÈREMENT INTÉRESSANT DE CE REPORTAGE :

“One of the difficulties of this conversation is that when you use the expression ‘separation of church and state’ anywhere in North America, besides Quebec, it means we will protect religion from the intervention of government,” Poupko said. “In Quebec, it means we will protect government from the intervention of religion.” Rabbi Reuben Poupko

« L’une des difficultés de ce débat réside dans le fait que lorsque l’on utilise l’expression « séparation de l’Église et de l’État » en Amérique du Nord, à l’exception du Québec, cela signifie que nous protégerons la religion de l’intervention du gouvernement », explique M. Poupko. « Au Québec, cela signifie que nous protégerons le gouvernement de l’intervention de la religion. » Rabbi Reuben Poupko

MICROPROJET HIVER 2023 EN TANZANIE du 11 janvier au 11 février

Par Serge St-Arneault, M.Afr, 29 juin 2022

Depuis sa retraite du Cégep du Vieux Montréal en 2012, Jocelyne Martin participe à des projets d’aide à l’internationale. Elle a collaboré avec le Centre Amitié de Solidarité Internationale de la région des Appalaches (Casira) à différents projets en Équateur, au Guatemala, au Vietnam, en Indonésie et en Afrique avant de joindre le Centre de solidarité internationale Corcovado en 2018 et 2019 en tant que responsable de projets en Tanzanie.

Dortoir pour adolescentes à Mwanza

Après un intermède de deux ans causés par la pandémie de la Covid-19, voici qu’un nouveau microprojet vient d’être lancé pour appuyer de jeunes mères étudiantes en Tanzanie. Déjà, en 2020, lors de la première expérience dans ce pays grâce au soutien de l’Aide Internationale à l’Enfance (l’AMIE), l’équipe de sept bénévoles de Jocelyne Martin s’était associée avec une congrégation de religieuses tanzaniennes; « The Missionary Sisters of St Theresa of the Child Jesus Congregation » pour la construction d’un dortoir pour adolescentes dans une école secondaire à Mwanza, incluant de jeunes albinos ou amélaniques. Les résultats ont été très éloquents.

Fort de cette première expérience, une nouvelle équipe se prépare pour donner un coup de main pour un autre projet. À Mwanza, Sœur Felista Tango, professeur au Département d’éducation de l’Université de Saint-Augustin[i], avait facilité le succès du projet. Maintenant, à Arusha, situé à plus de 600 km de Mwanza, Sœur Docteure Salomé Nyitalasa assistera les bénévoles et bénéficiera elle-même de ce nouveau projet.

Pavillon d’accueil à Arusha pour jeunes filles-mères

En effet, la docteure Salomé a constaté que plusieurs jeunes filles délaissent l’école lorsqu’elles deviennent enceintes et donnent naissance à leur bébé. Le projet consiste à réaménager un pavillon d’accueil déjà existant et ainsi permettre à ces jeunes mères d’accoucher dans de meilleures conditions, de prendre soin de leur nouveau-né en toute sécurité et poursuivre aussi leur éducation.

Rôle des membres bénévoles de l’équipe de Jocelyne Martin

Le rôle de l’équipe de bénévoles est de réaliser ce microprojet en respectant leurs partenaires tanzaniens dans sa réalisation. Par leur don personnel, chaque bénévole est appelé à débourser une partie des coûts de rénovation du pavillon, payer son propre billet d’avion et ses frais de séjour. Cela représente $4000.

Les dates prévues vont du 11 janvier au 11 février 2023. Jocelyne Martin assurera les préparatifs pour le logement et veillera à l’achat des matériaux avant l’arrivée des bénévoles. Voici la liste des bénévoles déjà recrutés pour ce projet :

De gauche à droite; Solange Massicotte, André Jalbert (l’Amie), Jocelyne Martin, Yves Bisson, Jocelyne Bordeleau et Lise Côté. Sur l’écran : Josette Laliberté et Jean Pierre Coljon. Jean Marc Thoin manquait au moment de la prise de photo, mais fait partie de l’équipe.

Demande d’aide

Le microprojet présenté aujourd’hui consiste à ajouter un montant de $4000 pour l’achat d’équipement dans la salle d’accouchement, compléter les achats nécessaires pour les rénovations et meubler une salle de classe.

Souhaiteriez-vous soutenir financièrement ce microprojet ou vous joindre au groupe de bénévoles ? Jocelyne Martin se fera un plaisir de répondre à vos questions.

Voici ses coordonnées :

Par courriel : jocemartin@yahoo.com
ou par téléphone au 438-888-0821.

MICROPROJET HIVER 2023 EN TANZANIE
du 11 janvier au 11 février

Ce microprojet est soutenu par l’Aide Internationale à l’Enfance (l’AMIE) dont le directeur est André Jalbert.

Siège social : 840, rue Raoul-Jobin, bureau 300 Québec QC G1N 1S7 – Tél. : 418 653-2409 Courriel : amie@amie.ca

Site Internet : http://www.amie.ca
No d’organisme de charité
: 11900 2228 RR0001 


[i] Fondé en 1998, en tant que successeur du Nyegezi Social Training Institute (NSTI) – s’est fondé en 1960 en tant que Nyegezi Social Training Center par les Pères Blancs catholiques (maintenant appelés les Missionnaires d’Afrique). Statut actuel acquis en 1998. Financement : Privé Accréditation : Tanzania Commission of Universities (TCU). La source : https://fr.uni24k.com/u/14709/

Osire Glacier : Freedom for Morocco: A Family Tale (Le Maroc en quête de liberté : un récit familial)

Née à Agadir dans les années 1960, Osire Glacier (Hadouche) a vécu au Maroc jusqu’à l’âge de 17 ans. Après quelques années en France et au États-Unis, elle a déménagé au Québec pour y réaliser une maîtrise à l’Université Laval, puis un doctorat à l’Université McGill. Spécialiste de l’histoire des femmes et des droits de la personne au Maroc et dans le monde arabe, conférencière et professeure d’histoire et de sciences politiques, elle tente, par ses travaux et ses recherches, d’apporter sa contribution à la connaissance du Maghreb et souhaite collaborer à un meilleur vivre-ensemble en offrant un éclairage constructif au dialogue québécois.

Voici son nouveau livre :

Freedom for Morocco: A Family Tale (Le Maroc en quête de liberté : un récit familial).

Maison d’éditions : Africa World Press/Red Sea Press (Trenton/New Jersey)

Description

Ce livre est un récit autobiographique et historique.  Centré sur la condition des femmes et les luttes populaires pour la démocratisation au Maroc, il prend la forme d’une double chevauchée : l’une individuelle permettant aux lectrices et aux lecteurs de pénétrer dans l’intimité d’un foyer, et l’autre collective les invitant à assister aux combats citoyens. Ainsi, tout en relatant la carrière de mon père en tant qu’opposant politique, le livre couvre les événements historiques clés survenus entre 1921 à nos jours au Maroc, dont les luttes anticoloniales, l’avènement du néocolonialisme sous l’apparence d’une indépendance formelle, l’institutionnalisation du capitalisme prédateur, l’édification d’une façade démocratique, l’éradication du socialisme, les politiques d’islamisation de la société poursuivies par l’élite dirigeante et l’émergence de l’islamisme.  

Originalité

Le livre relate des fragments longtemps effacés de l’histoire du Maroc contemporain. Il procède ainsi à une récriture corrective des concepts et des événements clés véhiculés par l’histoire officielle.

De façon indirecte, le livre déconstruit les croyances erronées qui divisent l’Occident « démocratique » et les terres de l’islam en identités opposées. D’un côté, en dévoilant les combats citoyens, il montre que la population marocaine œuvre avec des ressources limitées et prend des risques personnels pour obtenir de réels droits sociaux, économiques, culturels, civils et politiques. L’objectif ultime de ces luttes citoyennes est, par conséquent, l’avènement de la démocratie. D’un autre côté, les pays occidentaux contribuent à la destruction des forces vives ainsi qu’à la défaite des luttes de démocratisation au Maroc, notamment en vendant à l’élite dirigeante des équipements militaires et une infrastructure électronique de surveillance de masses.

Contribution

Ce livre peut servir de manuel pour les étudiants de premier cycle et des cycles supérieurs dans les domaines des études nord-africaines ; études coloniales et postcoloniales ; Femmes, démocratie et droits humains dans le monde musulman.

Autres publications

Osire Glacier, PhD

www.etudesmarocaines.com

Prof., Département d’histoire, Athabasca University, Athabasca

En l’honneur du Saint Patron des Canadiens français et/ou du Québec

Par Serge St-Arneault, M.Afr

Selon la nouvelle publiée sur le site internet du diocèse de Montréal, « Le 24 juin, nous célébrons la Saint-Jean, la fête du saint patron du Québec. Cette journée de fête, autant religieuse que civile, unit petits et grands depuis plus de 150 ans. Cette année encore, le Diocèse de Montréal donnera le coup d’envoi aux célébrations par la traditionnelle messe de la Saint-Jean-Baptiste, célébrée à l’église du même nom située sur le Plateau Mont-Royal. »

Le site internet du diocèse ajoute que « Les Fêtes de la Saint-Jean ont une longue histoire dans la province.  C’est le 24 juin 1834 que sera chanté pour la première fois le « Ô Canada! Mon pays, mes amours » de George-Étienne Cartier lors d’un grand banquet patriotique près de l’ancienne Gare Windsor à Montréal. Dès lors, on se promet d’en faire une fête annuelle. En 1842 a lieu une grande procession religieuse, inaugurant ainsi la tradition du défilé de la Saint-Jean.  Cette procession introduit les chars allégoriques en 1874. Arrivera avec ceux-ci l’introduction de la représentation traditionnelle de Saint-Jean-Baptiste sous la forme d’un petit garçon frisé accompagné d’un mouton. Quel honneur pour l’heureux choisi pour jouer ce rôle! »

Ceci est très intéressant. Le chant patriotique Ô Canada de 1834 et la grande procession religieuse du défilé de la Saint-Jean de 1842 encadrent la révolte des patriotes de 1837-38. Avec ces simples dates, il est permis d’imaginer le climat hautement tendu, tant social que religieux, de cette époque. La fête de la Saint-Jean s’est associée à une revendication d’ordre politique, avec la bénédiction de l’Église Catholique. Ce n’est pas rien!

Qui dit défilé dit marche et revendication! C’est encore la même chose de nos jours. Pensons simplement aux marches pour la protection de l’environnement, etc.

Mais, le défilé de la Saint-Jean, c’est spécial. Au tournant du nouveau millénaire, j’ai assisté au défilé de la Saint-Jean qui s’est déroulé dans les rues du Vieux-Montréal en pleine nuit débutant de l’est vers le centre-ville. Une semaine plus tard, j’ai aussi participé du défilé de la fête du Canada du 1er juillet. Le cortège prit son élan au coin des rues Berry et Sherbrooke, vers l’ouest et en plein jour. Deux visions diamétralement opposées!

La récente pandémie a calmé toutes les ardeurs, quelles soient patriotiques, climatiques ou autres. Cette année, à Montréal, il n’y a pas de défilé de la Saint-Jean. Il y a plutôt des fêtes de quartiers et des spectacles. La nouveauté, c’est le « défilé stationnaire » situé sur le boulevard Maisonneuve où les gens sont invités à défiler devant les « chars » allégoriques.

En ce beau vendredi après-midi, ensoleillé et relaxant, les gens défilent. Ils deviennent les acteurs de la marche au lieu de regarder sans broncher le passage d’un défilé. La dynamique a complètement changé. Il n’y a plus de direction est-ouest. Le défilé stationnaire se poursuivra ce soir. Il n’y a donc plus de jour ou de nuit. Les oppositions laissent place à une participation active des gens non seulement en regardant, mais aussi en touchant à un défilé dit stationnaire. Voilà une intéressante nouveauté presque contradictoire !

Note finale du site internet du diocèse de Montréal : « En 1908, le pape Pie X proclame Saint-Jean-Baptiste, le patron des Canadiens français. En 1925, le gouvernement du Québec fera du 24 juin un jour férié. Finalement, le 11 mai 1977, le 24 juin devient officiellement le jour de la Fête nationale du Québec. »

La politique n’a pas récupéré la fête religieuse. Il s’agit plutôt de deux aspects d’une même fête intimement associés depuis 1842. La nouveauté, c’est qu’au niveau institutionnel, elle est devenue «stationnaire » ou figée en termes politique, constitutionnel et religieux. Mais, au niveau populaire, la manière de fêter permet aux gens de marcher à leur rythme, quand et comme ils le veulent; de l’est ou de l’ouest, de jour ou de nuit. D’une certaine façon, c’est une brillante manière d’éviter la confrontation dans un climat politique, social et religieux de plus en plus enclin à la polarisation.

Bonne fête nationale.
Bonne fête de la Saint-Jean.

Un doctorat honorifique pour Nathalie Provost, survivante de Polytechnique

Félicitations, chère Nathalie, pour ce grand parcours et cette reconnaissance hautement méritée. (Boufeldja)

Seul on va peut-être vite, mais ensemble on va loin. (Nathalie Provost)

Lire les liens suivants

https://www.tvanouvelles.ca/2022/06/16/polytechnique-montreal-un-doctorat-honorifique-remis-a-nathalie-provost-1

https://www.journaldequebec.com/2022/06/16/polytechnique-montreal-un-doctorat-honorifique-remis-a-nathalie-provost

https://www.journaldemontreal.com/2022/06/16/polytechnique-montreal-un-doctorat-honorifique-remis-a-nathalie-provost

https://www.lapresse.ca/actualites/2022-06-16/survivante-de-la-tuerie/nathalie-provost-recevra-un-doctorat-honorifique-de-polytechnique.php

https://www.theglobeandmail.com/canada/article-ecole-polytechnique-shooting-survivor-nathalie-provost-to-receive/

https://montreal.citynews.ca/2022/06/16/polytechnique-shooting-survivor-nathalie-provost-to-receive-honorary-doctorate/

VIDEO 

https://globalnews.ca/video/8927056/polytechnique-shooting-survivor-advocate-awarded-honorary-doctorate/