Washington DC, 29 octobre 2025
C’est mon quatrième séjour à Washington DC1. Cette fois-ci, je me contente de me rendre à la Maison-Blanche, qui se trouve à une demi-heure de marche de notre maison. Je désire constater par moi-même les travaux qui ont cours à la Maison-Blanche. Qu’est-ce qui se passe réellement ?
Je reconnais l’église épiscopale St John au coin de la 16e rue NW et de H Street NW, également connue sous le nom d’« église des Présidents ». Elle se distingue par ailleurs par son engagement envers la justice sociale, le soutien aux minorités, et par ses actions en faveur de la réconciliation raciale. Le 1er juin 2020, l’église a fait les gros titres lors de la visite de Donald Trump, qui s’est rendu à cette église pendant les manifestations suivant la mort de George Floyd.
Le Lafayette Square est remarquablement paisible. Le ciel est nuageux. Comme l’année dernière, il est impossible de s’approcher de la grille principale sur l’avenue Pennsylvanie. La présence policière et des clôtures supplémentaires limitent l’accès.
Je comprends que les travaux imposés par le président Trump se déroulent sur la façade est, donc à gauche. Des panneaux blancs masquent la scène, ne laissant percer que le bruit des marteaux-piqueurs.
Même depuis la 15e rue, qui est surveillée par des policiers accompagnés d’un chien renifleur, il est impossible d’apercevoir quoi que ce soit. C’est juste à côté du bâtiment de la Trésorerie, là où a été signé le traité Webster-Asburton Treaty, le 9 août 1842, entre le Canada et les États-Unis.
Dans un article du Washington Post publié le 28 octobre 20252 et signé par Dan Diamond, celui-ci nous permet de comprendre comment le Président Trump a réussi à imposer sa décision de démolir la section est de la Maison-Blanche pour y construire une salle de bal pour recevoir jusqu’à mille invités.
Lors d’un discours prononcé à l’occasion d’un dîner de collecte de fonds pour la nouvelle salle de bal de la Maison-Blanche, le 15 octobre, le président Donald Trump a brandi une maquette d’une arche. (Demetrius Freeman/The Washington Post)
En effet, le projet vise également à ériger une arche qui ressemble beaucoup à l’arc de triomphe de Paris
Selon Dan Diamond, la Maison-Blanche a récemment congédié les six membres de la Commission des beaux-arts, une entité fédérale autonome chargée d’examiner certains projets de construction du président Donald Trump. Cela inclut son projet d’arc de triomphe et de salle de bal à la Maison-Blanche.
La commission, établie par le Congrès il y a plus d’un siècle et composée principalement d’architectes et d’urbanistes, a pour mission d’apporter son expertise et ses conseils au président, au Congrès et aux dirigeants locaux en matière de design pour les projets de construction dans la région de la capitale. Ses champs d’expertise incluent les bâtiments gouvernementaux, les monuments et les mémoriaux. Les dirigeants de la Maison-Blanche ont toujours demandé l’approbation de cette agence.
En réalité, c’est le président Joe Biden qui a désigné les six commissaires actuels pour un mandat de quatre ans, et certains d’entre eux auraient même vu leur mandat prolongé jusqu’en 2028. En juillet dernier, la Maison-Blanche a également mis fin aux fonctions des personnes nommées par Biden à la Commission nationale d’aménagement de la capitale, une autre agence d’urbanisme responsable d’examiner les projets de construction extérieurs à la Maison-Blanche.
La Commission des beaux-arts examine et vote traditionnellement sur les grands projets de la Maison-Blanche. Elle a examiné l’approbation d’un projet de pavillon de tennis supervisé par la première dame, Melania Trump, en 2019. Mais le président Trump pourrait contourner son examen de sa salle de bal en invoquant un précédent historique et son désir d’accélérer sa construction. En effet, en 1947, lors d’un affrontement avec le président Harry S. Truman, qui envisageait d’ajouter un balcon à la Maison-Blanche, le chef de l’Autorité de planification nationale de l’époque avait affirmé que le comité ne pouvait offrir que des conseils au président. Truman avait finalement réalisé son projet, montrant l’exemple que Trump semble prêt à suivre.
En conséquence, Trump a démoli l’aile est du bâtiment de la Maison-Blanche sans attendre l’approbation de leur commission.
De plus, en 2021, Biden a congédié les membres nommés par Trump à la Commission des beaux-arts et à la Commission nationale d’aménagement de la capitale. Les responsables de l’administration Biden justifiaient alors ces mesures en les décrivant comme un effort visant à diversifier les comités. Pour la première fois dans l’histoire des commissions, un président a forcé des membres en exercice à démissionner. Cette décision a suscité des critiques de la part d’experts en art et en architecture, qui ont accusé Biden de politiser leur travail.
Conclusion
Que ce soit chez les Démocrates ou les Républicains, on perçoit un fort sentiment de favoritisme, voire de népotisme ! Les États-Unis connaissent actuellement une accélération de la politisation de leurs institutions publiques. La Cour suprême, qui est le sommet du pouvoir judiciaire, illustre parfaitement ce phénomène. Effectivement, la désignation des magistrats revêt une grande importance sur le plan politique.
Question : la politisation des institutions publiques est-elle à l’origine de la division de la société américaine que nous observons présentement ? D’ailleurs, la polarisation a déjà touché d’autres institutions, y compris la famille et les institutions religieuses.
Je vous laisse avec cette pancarte, posée devant la clôture de la Maison-Blanche.
LIEN :
- Voir les liens suivants des séjours antérieurs : a) Arrêt à Washington DC – 22 août 2015 b) Washington D.C. d’hier à aujourd’hui – mon expérience c) Salvador Dali à Washington, 6 avril 2024 ↩︎
- White House fires arts commission expected to review Trump construction projects ↩︎



















































































