Brian Mulroney – mes souvenirs

De Serge St-Arneault, Montréal, 23 mars 2024

De fait, je n’ai jamais rencontré Brian Mulroney. Néanmoins, comme les éloges le montrent abondamment à la suite de son décès le 29 février 2024, je porte moi aussi une grande admiration pour cet homme d’État.

J’ai même préparé un repas de fête pour souligner sa réélection en 1988. À cette époque, j’étais de retour au Zaïre après mon ordination sacerdotale en 1987. Je lui avais même écrit une lettre de félicitation envoyée de Gety. C’était un peu insensé. Je me suis souvent demandé ce qui m’avait incité à célébrer la victoire électorale de Brian Mulroney. Je ne pense pas un jour trouver une réponse. Il s’agissait d’une réaction spontanée. Toujours est-il que ce jour-là, nous avons bien mangé.

Ce matin, sous une fine neige tombante, je me suis rendu près de la basilique Notre-Dame située au Vieux Port de Montréal. C’est à ce même endroit, le 11 décembre 1989, qu’ont eu lieu les funérailles des 14 victimes de la tragédie de la Polytechnique. J’étais alors absent.

Du fond de la brousse africaine, j’ai eu écho du drame en écoutant les nouvelles radiophoniques sur Radio-Canada International. Faute de moyen de communication rapide à cette époque, ce n’est que deux semaines plus tard que j’ai reçu la nouvelle qu’Annie était l’une de celles qui avaient été tuées. Il m’a fallu deux autres semaines pour organiser un voyage imprévu vers le Canada.

Aujourd’hui donc, j’ai voulu être présent au moment des funérailles de Brian Mulroney même si cela était réservé aux invités de marque sélectionnés par la famille. Néanmoins, de la rue adjacente, j’ai pu voir au loin ce qui se passait. C’est à ce même endroit que le premier ministre du Canada, le très honorable Brian Mulroney, était présent lors des funérailles nationales des victimes du féminicide du 6 décembre 1989. Et c’est grâce à lui que de nouvelles mesures pour un meilleur contrôle des armes à feu ont vu le jour au Canada.

Loi C-17 en 1991

Cette loi a modifié le Code criminel et d’autres lois liées aux armes à feu. Elle a été adoptée en réponse à la fusillade de l’École polytechnique de Montréal en 1989. En faveur du contrôle des armes à feu, le leadership de Brian Mulroney a été déterminant pour l’adoption par son gouvernement en 1991 de la Loi C-17 sur les armes à feu.

Cette loi a introduit des restrictions plus strictes sur la possession et l’utilisation d’armes à feu au Canada. Elle a notamment créé la catégorie des armes restreintes et a imposé des exigences plus rigoureuses pour l’obtention de permis de possession d’armes à feu.

Le registre national des armes à feu au Canada a été mis en place en 1995 en vertu de cette Loi. Cependant, en 2012, le gouvernement fédéral dirigé par Stephen Harper a aboli ce registre. À noter qu’il s’agissait de deux gouvernements de la même formation politique, l’un plus ‘progressiste’ et l’autre ‘réformiste’.

Basilique Saint-Patrick

Je suis allé à la basilique Saint-Patrick vendredi après-midi où reposait en chapelle ardente Brian Mulroney. Le service de sécurité était bien visible, efficace et très courtois. Il n’y avait pas foule.

Cela m’a permis de saluer Mark Mulroney, l’un de ses quatre enfants. Je lui ai brièvement expliqué combien les membres de ma famille avaient apprécié son intervention sur la question du contrôle des armes à feu, lui qui était présent lors des funérailles nationales du 11 décembre 1989 à la basilique Notre-Dame. Mark a apprécié ma confidence; « Je me souviendrai de vos paroles. Merci ».

Je me suis approché du cercueil où était déposé le drapeau du Canada. Une légère émotion sacrée m’a envahie lorsque j’ai brièvement touché ce drapeau.

Merci, Monsieur Brian Mulroney. Que Dieu vous récompense pour le don de votre vie pour un monde meilleur, ici au Canada, et ailleurs dans le monde.

LIENS

À la mémoire du très honorable Brian Mulroney, C.P., C.C., G.O.Q.

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