La nation Atikamekw occupe la partie centrale du Québec et se divise en trois communautés : Manawan, Opitciwan et Wemotaci.
Ces communautés parlent l’atikamekw. Elle fait partie de la famille des langues algonquiennes comme le cri, l’algonquin et le montagnais (l’innu). Le français est leur deuxième langue.
Les jeunes (0-35 ans) composent environ 65 % de la population atikamekw. Les femmes s’illustrent tout particulièrement dans les secteurs de l’enseignement et de la politique.
Les récentes découvertes faites sur les sites de pensionnats autochtones soulèvent plusieurs sentiments de part et d’autre selon le prêtre de la Paroisse Saint-Martin de Tours en Haute-Mauricie, Marc Lahaie. Ce dernier serait en faveur que des fouilles aient lieu à La Tuque si les anciens pensionnaires en font eux-mêmes la demande.
« Je pense que les Premières Nations s’attendent à ça et qu’ils veulent des réponses à leurs questions. C’est à eux qu’il faudrait toutefois poser la question », lance-t-il.
Marc Lahaie côtoie les Atikamekw depuis une dizaine d’années dans le secteur de la Haute-Mauricie. Il estime que c’est un privilège de pouvoir côtoyer les membres des Premières nations et il en compte d’ailleurs parmi ses amis. Pour lui, la meilleure façon d’aller de l’avant avec une réconciliation c’est « de marcher ensemble et surtout en sachant qu’on n’a pas tous les mêmes points de repère ».
« C’est tout un processus », avoue-t-il.
Marc Lahaie avait assisté aux audiences de la Commission de vérité et réconciliation du Canada lors de son passage à La Tuque en 2013. « Après cette journée-là, j’étais allé prendre une marche sur la rive ouest. Je n’étais plus capable de rien faire de la journée. Quand tu écoutes des gens qui racontent ce qu’ils ont vécu, tu n’es pas dans l’intellectuel ou dans l’analyse: ça vient te toucher profondément. »
Marc Lahaie
Le prêtre Lahaie ajoute « qu’il n’y a rien à défendre et qu’il faut prendre le coup et arrêter de mettre des nuances. Non, non, c’est vrai, il y a des choses qui se sont passées. Il faut avouer et s’excuser. »
Les plus récentes découvertes touchent également les mêmes cordes sensibles que celles de la tristesse et de la colère, selon le prête originaire du Cap-de-la-Madeleine. « Il y a de la tristesse et de la colère pour ce que les Premières Nations ont vécu, et aussi pour tant de religieux et de religieuses qui ne peuvent pas dire un mot, qui ne sont pas tous des pareils », estime Marc Lahaie.
Ce dernier regrette qu’on mette tout le monde dans le même panier. Lui qui connaît personnellement des personnes qui ont tout donné pour la société. « Mon autre peine, c’est comme dans les familles et les nations. Dans les religieux et les religieuses, spécialement ceux qui ne sont pas décédés. Il y a eu des gens qui ont été d’une générosité et d’un don de soi inouï, comme on a des grands-parents qui ont été des héros. Ils ont fait ça en silence et ils passent ‘’pour des pareils’’ et ils ne peuvent pas dire un mot », souligne Marc Lahaie.
Est-ce que l’Église devrait présenter des excuses aux Premières nations? La question semble simple, mais la réponse, elle, demeure complexe. « La manchette crée une perception qu’en plus d’avoir fait des dégâts, l’Église ne veut pas s’excuser, ce qui n’est pas le cas », précise M. Lahaie.
« La question a été posée 150 fois dans la Commission de vérité et réconciliation, c’était un des points. L’Église en a pris acte, mais le processus était plus long. C’était déjà en démarche. Avec la nouvelle qui est sortie, les gens vont dire que c’est à cause de la pression et que ce n’est pas sincère, etc. Alors que c’était déjà en processus. […] Au-delà du Pape, l’Église fonctionne beaucoup par diocèses. Dans les endroits, il y a plusieurs évêques qui se sont excusés au nom de l’Église. Il y a beaucoup de communautés religieuses qui l’ont fait », note-t-il.
Dans la paroisse Saint-Martin-de-Tours, il y a un registre paroissial qui date de plus de 100 ans et même si certaines informations sont difficiles à retracer, on met tous les efforts nécessaires pour répondre aux questions des gens. « Je pense que le plus important au-delà de tout ça, c’est d’accompagner les gens qui ont besoin d’avoir des réponses à leurs questions, mais aussi dans le processus de deuil. […] C’est certain que des événements font remonter de la colère, mais il faut en arriver à autre chose pour être en paix. »
« Il faut qu’on chemine, qu’on avance et qu’on trouve le plus de paix possible », a conclu Marc Lahaie
Le Centre Afrika dénonce le racisme systémique que subissent nos sœurs et frères atikamekw. Nous sommes profondément troublés par la tragique mort de Joyce Echaquan, une femme atikamekw de 37 ans, qui est survenue il y a quelques jours à l’hôpital de Joliette.
Sur la photo, on reconnaît Pierre-David Tremblay, maire de La Tuque, Michel Sylvain, maire de La Bostonnais, Adama Daou, Constant Awashish et Danny Chilton, du Conseil de la nation atikamekw, le père Serge St-Arneault, Cathy Mbuyi Tzaisweka, Jean-Marie Mousenga et Larry Bernier, maire de Lac-Édouard.
Quelques membres du Centre Afrika ont d’ailleurs rencontré le Grand Chef Constant Awashish et le Coordonateur du Secrétariat au territoire Dany Chilton du Conseil de la Nation atikamekw à La Tuque en 2018. Nous conservons précieusement dans nos souvenirs cette rencontre mémorable qui a réuni pour un court instant le Brésil, le Mali, la République Démocratique du Congo et la nation atikamekw.
Nous espérons un jour pouvoir répondre favorablement à l’invitation du Grand Chef Constant Awashish et participer à leur Paw Wow. Le Centre Afrika offre ses condoléances à la Nation atikamekw et s’unit à tous les efforts entrepris par cette communauté pour la valorisation de sa culture ancestrale et la reconnaissance de ses droits légitimes.
CONSTANT AWASHISH, MICHÈLE AUDETTE ET ISABELLE PICARD: LA VOIX DE JOYCE ECHAQUAN
Michèle Audette, conseillère principale à la réconciliation et à l’éducation autochtone à l’Université Laval, Constant Awashish, grand chef de la Nation atikamekw, et Isabelle Picard, ethnologue et Première spécialiste aux affaires autochtones à Radio-Canada, font le point sur le racisme dont sont victimes les Premières Nations et sur les engagements qu’il faut prendre afin que le système cesse de les désavantager.
Sipi Flamand croit qu’il est grandement temps que le gouvernement du Québec garantisse aux Autochtones un accès égal et sans discrimination aux soins de santé.
La mère de famille atikamekw Joyce Echaquan est morte tragiquement à l’hôpital de Joliette, le 28 septembre dernier. Le lendemain, l’auteure-compositrice-interprète Elisapie a lancé sur Instagram un déchirant cri du cœur adressé au premier ministre Legault, demandant qu’on s’attaque de front aux problèmes de discrimination et de racisme systémique envers les populations autochtones. Près de trois mois plus tard, La Presse s’est entretenue avec l’artiste inuk.
Un dictionnaire thématique français-atikamekw a été lancé cette semaine à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones, fruit de la collaboration entre une professeure de l’Université de Carleton et le Conseil de la Nation atikamekw. Cette initiative « fait du bien » dans un contexte de réconciliation avec les peuples autochtones, selon l’une des coordonnatrices du projet.
Par Fanny Lévesque (Québec). Pas assez « contraignant », exempt « d’empreinte des nations autochtones », approche « colonialiste et paternaliste » : le Collège des médecins critique durement le projet de loi du gouvernement qui vise à introduire la sécurisation culturelle dans le réseau de la santé.
(Québec) Ian Lafrenière juge « fort de café » la sortie du Collège des médecins contre son projet de loi qui vise à introduire la sécurisation culturelle en santé. Le ministre n’a pas l’intention de revoir sa « position » sur le racisme systémique ni de « corédiger » son texte législatif avec les Premières Nations, comme demandé par l’ordre professionnel.
(Québec) Malgré la pluie de critiques, Québec doit « aller de l’avant » avec son projet de loi visant à introduire la sécurisation culturelle en santé, croit l’ex-juge Jacques Viens. Il prévient cependant le gouvernement Legault que leurs efforts seront minés s’il ne reconnaît pas la discrimination systémique envers les Premières Nations.
UGO GIGUÈRE, LA PRESSE CANADIENNE, 14 septembre 2023.
(Montréal) Les appels au retrait, au report ou à la réécriture complète du projet de loi sur la sécurisation culturelle se sont multipliés au même rythme où défilaient divers représentants autochtones en commission parlementaire cette semaine. Mais peu importe la force des vents contraires, le ministre Ian Lafrenière est déterminé à aller de l’avant.
(Montréal) Une mort en direct sous les insultes racistes du personnel soignant, c’est à cela que le Québec a assisté le 28 septembre 2020 quand Joyce Echaquan a trouvé la force de filmer la manière dont elle était traitée depuis son lit d’hôpital. Trois ans plus tard, cette mort tragique d’une mère atikamekw de huit enfants continue de provoquer des changements, mais « la peur » demeure bien présente chez de nombreux Autochtones.
« Parmi les reproches les plus fréquemment recensés dans le portrait brossé par le Protecteur du citoyen, on note justement l’absence de progrès en matière de consultation des parties autochtones, alors qu’il relève de l’évidence que ce dialogue devrait être naturel tant il est essentiel. Sur la route des écueils traduisant l’excès de circonspection du gouvernement, notons aussi l’incapacité crasse à conclure des ententes tripartites impliquant les deux ordres de gouvernement et les Premières Nations. Pendant combien de temps encore le Québec pourra-t-il ainsi accueillir les diagnostics lui donnant une mauvaise note sans plonger de manière vigoureuse dans le changement ? Le temps est venu de joindre le geste à la parole. »
Texte et photos : Marie-Laure Josselin, Publié le 27 septembre 2025 – Radio-Canada, Récits numériques
Personne n’aurait l’idée d’enlever la peinture de Pierrette faite sur les vitres du Centre d’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL) après l’événement, le drame, l’électrochoc. Trois femmes en habit traditionnel de dos dessinées avec la mention Justice pour Joyce qui rappellent ce qu’il s’est passé il y a cinq ans. Un prénom qui a marqué bien plus que ce coin de pays et la communauté atikamekw.
C’est un rappel pour dire qu’on n’a pas oublié, rappeler à la communauté qu’on est à la recherche de justice. On a fait de grands pas en avant avec la grande inspiration, le sacrifice de Joyce Echaquan. Personne ne devrait en faire un, résume la directrice du Centre d’Amitié Autochtone de Lanaudière (CAAL), Jennifer Brazeau, contenant difficilement ses larmes.
J’ai invité Adama Daou, Cathy Mbuyi Tzaisweka et Jean-Marie Mousenga, amis du Centre Afrika, à visiter La Tuque et à participer aux célébrations du Festival de chasse qui a lieu chaque année en pareilles dates. La première découverte a été celle du parc des Chutes-de-la-Petite-Rivière-Bostonnais à l’entrée de la ville. 200 marches mènent à la passerelle qui offre une splendide vue de la chute. Le froid avait chassé tous les moustiques!
Les activités ont lieu sous la tente du chasseur, ou chapiteau, érigé en plein centre-ville; messe du chasseur, déjeuner des placoteux; danse et rassemblement. La messe présidée par Marc Lahaie a été animée non seulement par la chorale de la paroisse, mais aussi par un groupe de Brésiliens, amis de Marc, ainsi que par Adama Daou avec une mélodie sur balafon.
Nos amis africains ont eu la chance aussi d’être interviewés à la radio de CFLM. Adama y est allé encore de son jam de balafon, en direct. Autre moment émouvant; la rencontre avec le Grand Chef Constant Awashish et le Coordonateur du Secrétariat au territoire Dany Chilton du Conseil de la Nation atikamekw. Un échange très fructueux d’où naîtra peut-être une amitié Afrique-Atikamekw.
Tout cela a été rendu possible grâce à l’invitation du Conseil municipal de Ville La Tuque et son maire Pierre-David Tremblay. Chacun a eu la chance de griffonner son nom sur la page spécialement préparée du Livre d’Or.
Malgré le froid qui sévissait, les rencontres et les échanges ont été chaleureux. Grand merci à toutes les familles qui ont hébergé nos aventureux africains qui ont aussi rendu hommage à Annie St-Arneault devant la bibliothèque qui porte désormais son nom.
NITASKINAN, le territoire ancestral Atikamekw.
Nitaskinan s’étend sur près de 80 000 km² de forêts, de lacs et de rivières qui dessinent le cœur du Québec. Ce territoire ancestral des communautés de Manawan, Opitciwan et Wemotaci est un lieu vivant, où la langue, la culture et les savoirs atikamekw se partagent encore aujourd’hui, portés par la mémoire des anciens et la force des générations.
La soirée publique du 26 novembre s’est avérée une grande réussite, autant au niveau de la qualité du contenu que de la participation. Cette soirée nous a permis d’en apprendre davantage sur la victoire Atikamekw en protection de la jeunesse, qui constitue un pas de plus dans la réalisation de leur droit à l’autodétermination. Merci à tous les panélistes, à l’animatrice, à la Fondation Pierre Elliott Trudeau, à la Fondation Léo-Cormier, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont contribué à l’organisation de cette soirée.
FESTIVAL. Le père Serge St-Arneault, originaire de La Tuque, a fait connaître le Festival de chasse à trois visiteurs originaires d’Afrique qui vivent à Montréal. Les visiteurs, Adama Daou, Cathy Mbuyi Tzaisweka et Jean-Marie Mousenga ont assisté à la messe du chasseur ainsi qu’un déjeuner des placoteux avant d’être reçus à l’hôtel de ville par le maire de La Tuque, Pierre-David Tremblay ainsi que ses homologues de Lac-Édouard et de La Bostonnais, Larry Bernier et Michel Sylvain. Constant Awashish et Dany Chilton du Conseil de la nation atikamekw ont aussi tenu à les saluer.
Sur la photo, on reconnaît Pierre-David Tremblay, maire de La Tuque, Michel Sylvain, maire de La Bostonnais, Adama Daou, Constant Awashish et Danny Chilton, du Conseil de la nation atikamekw, le père Serge St-Arneault, Cathy Mbuyi Tzaisweka, Jean-Marie Mousenga et Larry Bernier, maire de Lac-Édouard.
«La messe était très chaleureuse. C’est une activité rassembleuse», a relaté Adama Daou. Il a tout de suite remarqué la proximité entre les gens de La Tuque, ce qu’on retrouve moins à Montréal : «Les gens se connaissent, c’est comme une famille élargie». À la fin de la messe, il a joué du balafon, un instrument de musique originaire d’Afrique occidentale. Il a répété une performance lundi matin, lors du déjeuner des placoteux.
En compagnie du maire de La Tuque, du père Serge St-Arneault et de ses deux compagnons de voyage, Adama Daou a effectué une performance de balafon, sur la scène du Festival de chasse, lors du déjeuner des placoteux de lundi.
Le père Serge St-Arneault
Le père Serge St-Arneault, qui a vécu la moitié de sa vie à La Tuque, les a accompagnés au cours de leur visite, depuis leur arrivée, samedi. Il a consacré environ une trentaine d’années de sa vie comme missionnaire en Afrique, soit au Congo, au Malawi et en Zambie. Revenu au Québec depuis un an, il dirige aujourd’hui le Centre Afrika, un centre communautaire mis sur pied en 1988 pour permettre aux Africains de tisser des liens d’amitié avec le monde africain établi dans la région de Montréal et faciliter leur intégration dans la société québécoise. Même en terre québécoise, il tenait à poursuivre son implication auprès du peuple africain. M. St-Arneault a été ordonné prêtre en juin 1987, en l’église Marie-Médiatrice de La Tuque, après avoir effectué ses études primaires et secondaires en Haute-Mauricie.
«J’ai le sentiment d’être un Noir de race blanche», écrivait-il dernièrement dans une revue des amis des missionnaires d’Afrique.
Même avec moins de feuilles dans le paysage, la route est tout de même magnifique, ont-ils tout de suite remarqué. «J’ai beaucoup admiré cela. C’est superbe. Je me disais que les feuilles sont un peu tombées, mais c’est toujours beau, c’est majestueux. C’est différent de chez nous. On a beaucoup de feuilles chez nous, mais elles sont toujours vertes. Quand elles tombent, elles deviennent brunes et elles chutent, mais ici, ça passe par des transitions de couleurs magnifiques», a observé Cathy Mbuyi Tzaisweka.