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République Démocratique du Congo : Quand le silence met des vies en danger

Les femmes sourdes de Goma nous rappellent une vérité universelle : l’égalité ne se mesure pas à l’aune des mots couchés sur le papier, mais à celle de l’accès réel aux droits et aux opportunités. Dans une guerre où tout semble urgent, elles montrent que l’inclusion ne peut attendre ; c’est une nécessité humanitaire. Elles se battent pour le droit de vivre pleinement, de prendre des décisions concernant leur corps et de participer à la société comme tout le monde.

1er décembre 2025

Par Monique Kabanza Sebiguri. Publié avec l’accord de l’auteur.

À Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), la guerre ne se contente pas de détruire les maisons et les routes. Elle brise les liens, réduit les voix au silence et limite les opportunités. Au milieu de cette tourmente, une lutte invisible se déroule, menée par celles dont on entend rarement parler : les femmes et les filles sourdes. Elles vivent dans un monde qui refuse de parler leur langue, dans une société qui confond le silence avec l’ignorance ou la soumission. Pourtant, leur silence n’est pas un choix. Il découle directement d’une exclusion systémique qui les prive de leur droit à l’information, à la santé et à l’autonomie corporelle.

Je me souviens d’une scène qui m’a profondément marquée. Dans un petit centre de santé situé à la périphérie de la ville, une jeune femme sourde essayait d’expliquer sa douleur à l’aide de gestes et d’expressions. Les professionnels de santé, débordés et surchargés, ne pouvaient pas lui répondre. Ils ne disposaient ni d’interprète, ni d’outils visuels, ni de formation pour les aider à communiquer avec elle. Pendant plusieurs semaines, elle a souffert en silence après qu’un préservatif s’est coincé dans son vagin.

Sans personne à qui se confier et incapable d’expliquer sa situation, elle a attendu, espérant que la douleur s’estompe. Lorsqu’elle est finalement arrivée à l’hôpital, il était trop tard. L’infection s’était propagée et elle a tragiquement perdu sa capacité à avoir des enfants. Malheureusement, cette tragédie n’est pas unique. Elle révèle à quel point le système a longtemps ignoré les besoins spécifiques des femmes sourdes. Il ne s’agit pas simplement d’une histoire sur la santé, mais d’une histoire sur la dignité humaine.

À Goma et dans les environs, les programmes de santé sexuelle et reproductive partent souvent de bonnes intentions, mais ne parviennent pas à inclure tout le monde. Les affiches, les campagnes radiophoniques et les réunions communautaires ciblent ceux qui peuvent entendre et lire, laissant les femmes sourdes sans information, exclues et non représentées. De nombreuses organisations humanitaires affirment que l’ajout de la langue des signes à leur travail coûte trop cher. Cependant, le véritable coût de l’exclusion se traduit par des souffrances évitables, des grossesses non désirées, des infections et des pertes humaines.

Pendant la guerre, cette marginalisation devient encore plus dangereuse. Les autorités ont envoyé des alertes concernant les blessures par balle par SMS et sur les réseaux sociaux, mais beaucoup de personnes n’avaient pas de téléphone portable et d’autres étaient coupées du monde en raison des coupures d’Internet. Les femmes sourdes ne pouvaient pas entendre les avertissements. Les messages sur la prévention du VIH, les violences sexuelles ou les avortements dangereux ne leur parvenaient jamais. Lorsqu’elles étaient victimes de viols ou d’abus, elles avaient du mal à les signaler, car personne ne pouvait interpréter leurs paroles. Dans les camps de déplacés, elles vivaient isolées, comptant sur des gestes approximatifs pour survivre. Lorsque les autorités ont demandé aux familles déplacées de rentrer chez elles, de nombreuses personnes sourdes n’ont pas compris le message et ont erré sans but. Leur silence, souvent confondu avec l’absence, cache une douleur collective et une résilience silencieuse.

Pour beaucoup d’entre elles, la santé sexuelle et reproductive reste hors de portée. Les consultations médicales reflètent rarement leur réalité. Les professionnels de santé, qui ne sont pas formés à la communication inclusive, partent souvent du principe que les femmes sourdes n’ont pas de vie sexuelle ou ne peuvent pas devenir mères. Ces préjugés dressent des barrières qui les empêchent d’exercer leur droit de choisir, de se protéger et de décider de leur propre corps. Certaines ont recours à des méthodes dangereuses ou à des avortements illégaux parce qu’elles ne disposent pas d’informations claires. Dans ce contexte, le manque de communication devient une autre forme de violence.

Pourtant, même dans ce contexte d’exclusion, des signes d’espoir apparaissent. À Goma, les femmes sourdes commencent à s’unir. Elles se réunissent dans de petits espaces discrets, souvent à l’Observatoire pour la défense des droits des personnes handicapées (ODDPH), pour partager leurs expériences et trouver des solutions. Ensemble, elles traduisent des brochures sur la santé en langue des signes, s’enseignent mutuellement comment parler de contraception, de consentement et de grossesse, et s’encouragent les unes les autres à revendiquer leurs droits. Leur force ne vient pas de leur voix, mais de leur détermination. Ces femmes prouvent que le leadership ne dépend pas de la parole, mais du courage.

L’une d’elles m’a dit par l’intermédiaire d’un interprète : « Nous ne voulons pas que les gens parlent à notre place, nous voulons qu’ils nous comprennent. » Ces mots simples résument bien le combat des femmes sourdes dans un monde qui refuse de les écouter. Elles ne cherchent pas la pitié, mais la reconnaissance. Elles ne demandent pas de faveurs, mais l’égalité. Elles n’attendent pas des promesses, mais des actes.

Les institutions locales et internationales ont la responsabilité vitale d’inclure les femmes sourdes, non pas comme un fardeau, mais comme une justice en action. Le changement commence par des mesures simples : embaucher des interprètes en langue des signes, produire du matériel de communication visuelle, former le personnel médical et communautaire à la communication inclusive et impliquer les femmes sourdes dans la conception des programmes. L’inclusion n’est pas une question de ressources, mais de priorités. Alors que la région se reconstruit, reconstruisons également la confiance et la dignité.

Les guerres peuvent prendre fin, mais leurs séquelles sociales perdurent. Parmi ces séquelles, l’exclusion des personnes handicapées, en particulier des femmes sourdes, reste largement invisible. La paix restera incomplète tant que nous n’entendrons pas leurs voix silencieuses. Écouter différemment est également un moyen de construire un avenir plus juste. Pour cela, nous devons repenser nos pratiques, nos budgets et nos mentalités.

Les femmes sourdes de Goma nous rappellent une vérité universelle : l’égalité ne se mesure pas à l’aune des mots couchés sur le papier, mais à celle de l’accès réel aux droits et aux opportunités. Dans une guerre où tout semble urgent, elles montrent que l’inclusion ne peut attendre ; c’est une nécessité humanitaire. Elles se battent pour le droit de vivre pleinement, de prendre des décisions concernant leur corps et de participer à la société comme tout le monde.

Leur combat est aussi le nôtre. Chacun d’entre nous, décideurs politiques, professionnels de santé, travailleurs humanitaires et citoyens, doit écouter, apprendre et agir. Soutenir les femmes sourdes ne consiste pas à leur donner la parole, mais à reconnaître leur humanité. Derrière chaque silence se cachent une histoire, une douleur et un rêve.

Alors que le monde avance, oubliant souvent ceux qui sont invisibles, nous devons nous rappeler que le véritable progrès dépend de notre capacité à inclure ceux qui sont laissés pour compte. Dans les gestes, les regards et la persévérance des femmes sourdes, nous trouvons un message puissant : l’inclusion commence par l’écoute.

Les femmes et les filles sourdes de Goma ne demandent pas la charité, mais la justice. Leur combat transcende le handicap et la guerre. Il fait appel à notre humanité commune. Leur message transcende le bruit du conflit et le poids du silence : « Nous sommes là. Écoutez-nous. »

À propos de l’auteur

Monique Kabanza, secrétaire exécutive de l’Observatoire pour la défense des droits des personnes handicapées (ODDPH), défend les droits des personnes handicapées en République démocratique du Congo. Elle milite pour l’inclusion des femmes et des filles handicapées dans les programmes de santé sexuelle et reproductive, défend le droit de chaque femme à l’autonomie corporelle et œuvre pour la pleine participation des personnes handicapées et d’autres groupes marginalisés aux processus humanitaires, de développement et de paix.

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Johannesburg, 2198, South Africa.

DRC: When silence puts lives in danger

December 1, 2025

By Monique Kabanza Sebiguri

In Goma, in the east of the Democratic Republic of Congo (DRC), war does more than destroy houses and roads. It breaks bonds, silences voices, and limits opportunities. Amid this turmoil, an invisible struggle unfolds, led by those we rarely hear: deaf women and girls. They live in a world that refuses to speak their language, in a society that mistakes silence for ignorance or submission. Yet their silence is not a choice. It stems directly from systemic exclusion that strips them of their right to information, health, and bodily autonomy.

I remember a scene that left a deep impression on me. In a small health centre on the outskirts of town, a young deaf woman tried to explain her pain through gestures and expressions. The healthcare workers, busy and overwhelmed, could not respond. No interpreter, no visual tools, and no training existed to help them communicate with her. For several weeks, she suffered in silence after a condom became stuck in her vagina. With no one she could trust and no way to explain her situation, she waited, hoping the pain would fade. When she finally reached the hospital, it was too late. The infection had spread, and she tragically lost her ability to have children. Sadly, this tragedy is not unique. It reveals how the system has long ignored the specific needs of deaf women. This is not simply a story about health; it is a story about human dignity.

In Goma and the surrounding areas, sexual and reproductive health programs often start with good intentions but fail to include everyone. Posters, radio campaigns, and community sessions target those who can hear and read, leaving deaf women uninformed, excluded, and unrepresented. Many humanitarian organisations insist that adding sign language to their work costs too much. However, the true cost of exclusion shows in preventable suffering, unwanted pregnancies, infections, and lost lives.

During war, this marginalisation becomes even more dangerous. Authorities sent bullet-injury alerts by text and social media, but many people lacked mobile phones, and internet blackouts cut others off. Deaf women could not hear the warnings. Messages about HIV prevention, sexual violence, or unsafe abortions never reached them. When they experienced rape or abuse, they struggled to report it because no one could interpret their words. In displacement camps, they lived in isolation, relying on rough gestures to survive. When officials told displaced families to return home, many deaf people missed the message entirely and wandered aimlessly. Their silence, often mistaken for absence, hides collective pain and quiet resilience.

For many of them, sexual and reproductive health remains out of reach. Medical consultations rarely reflect their reality. Health workers, without proper training in inclusive communication, often assume that deaf women have no sexual lives or cannot become mothers. Such prejudice builds walls that block their right to choose, to protect themselves, and to decide about their own bodies. Some resort to unsafe methods or illegal abortions because they lack clear information. Poor communication, in this context, becomes another form of violence.

Yet even within this landscape of exclusion, signs of hope appear. In Goma, deaf women are beginning to unite. They meet in small, discreet spaces, often at the Observatoire pour la Défense des Droits des Personnes Handicapées (ODDPH), to share experiences and find solutions. Together, they translate health brochures into sign language, teach each other how to talk about contraception, consent, and pregnancy, and encourage one another to demand their rights. Their strength does not come from their voices but from their determination. These women prove that leadership depends not on speech but on courage.

One of them told me through an interpreter: “We don’t want people to speak for us; we want them to understand us.” These simple words capture the struggle of deaf women in a world that refuses to listen. They do not seek pity but recognition. They do not ask for favours but equality. They do not wait for promises but for action.

Local and international institutions hold a vital responsibility to include deaf women, not as a burden, but as justice in action. Change begins with simple steps: hiring sign language interpreters, producing visual communication materials, training medical and community staff in inclusive communication, and involving deaf women in programme design. Inclusion is not a question of resources; it is a question of priorities. As the region rebuilds, let us also rebuild trust and dignity.

Wars may end, but their social scars endure. Among those scars, the exclusion of persons with disabilities, especially deaf women, remains largely invisible. Peace will stay incomplete until we hear their silent voices. Listening differently is also a way to build a fairer future. Doing so requires us to rethink our practices, our budgets, and our mindsets.

The deaf women of Goma remind us of a universal truth: we measure equality not by words on paper, but by real access to rights and opportunities. In a war where everything feels urgent, they show that inclusion cannot wait; it is a humanitarian necessity. They fight for the right to live fully, to make decisions about their bodies, and to take part in society like everyone else.

Their struggle is also ours. Each of us: policymakers, health professionals, humanitarian workers, and citizens must listen, learn, and act. Supporting deaf women is not about giving them a voice but about recognising their humanity. Behind every silence lies a story, a pain, and a dream.

As the world moves forward, often forgetting those invisible, we must remember that true progress depends on our ability to include those left behind. In the gestures, gazes, and persistence of deaf women, we find a powerful message: inclusion begins with listening.

The deaf women and girls of Goma are not asking for charity but for justice. Their struggle transcends disability and war. It calls on our shared humanity. Their message cuts through the noise of conflict and the weight of silence: “We are here. Listen to us.”

#SilentNoMore #PushForward4Inclusion

About the author

Monique Kabanza, Executive Secretary of the Observatoire pour la Défense des Droits des Personnes Handicapées (ODDPH), advocates for the rights of persons with disabilities in the Democratic Republic of Congo. She campaigns for the inclusion of women and girls with disabilities in sexual and reproductive health programmes, defends every woman’s right to bodily autonomy, and works for the full participation of persons with disabilities and other marginalised groups in humanitarian, development, and peace processes.

Danse de la paix. Rétrospective et nouveautés !

Quelle belle année grâce à vous !

C’est le cœur rempli de joie et de gratitude que l’équipe de Mouvement de paix retrace les moments marquants de la Danse de la paix. Nous avons décuplé le nombre de personnes qui ont vécu l’expérience Danse de la paix avec nous et vécu deux premières.

Cinq fois plus de gens se sont prêtées à l’expérience au sommet du mont Royal

~ Nous avons eu la chance d’être invité à faire vivre l’expérience aux participants du congrès Résonnance qui se tenait au Palais des Congrès de Montréal.

~ La Danse de la paix a débuté son tour du monde en traversant l’Atlantique pour aller semer son message d’unité et d’espoir à l’Université de Nantes, auprès de jeunes leaders de paix. Une première internationale des plus mémorable !

Allez voir la Danse de la paix sur grand écran !

Terre Promise est un documentaire rempli d’espoir et de beauté, qui donne la voix à des artistes et penseurs contemporains pour nous parler d’Amour.  

Nous sommes ravis que les réalisateurs aient choisi d’intégrer des images de la dernière édition de la Danse de la paix au sein du film.

C’était déjà si magnifique de vous voir danser le 20 septembre… sur grand écran, ça donne toute une autre perspective, grandiose et poétique.

Catherine animera l’échange avec le public lors de la projection du 13 décembre à Montréal… ce serait un plaisir de partager ce moment avec vous !

En salle présentement – Réservez vos billets sur www.vaverstoi.ca

On ne vous remerciera jamais assez !

MERCI à vous qui, par vos actions et vos paroles pacifiques, faites grandir Mouvement de paix et l’harmonie dans notre société !

MERCI aux bénévoles et fidèles partenaires sans qui la Danse de la paix ne pourrait être aussi magique :  Réseau pour la paix et l’harmonie sociale, Agora de la danse, Conseil des arts de Montréal, Ville de Montréal, Amis de la montagne, Proto Studio, Étienne Vézina, DJ Mtl, Domlebo, Petites mains et Zayat  Aroma.

Ces collaborations solides renforcent la portée de Mouvement de paix et confirment la place de Montréal comme ville d’art, de paix et de vivre-ensemble.

Revivez la Danse de la paix par ces témoignages vibrants

clip Lilia Ramos – clip Xavie Jean-BourgeaultBlogue de Serge St-Arneault

$outenez Mouvement de paix

Mouvement de paix est une OSBL qui existe grâce aux dons. Aidez-nous à poursuivre notre mission et offrir des activités pour la paix, accessibles à tous.

Merci beaucoup pour votre générosité !

AUTRE LIEN :

Danse de la paix au Belvédère Kondiaronk

QUARANTIÈME ANNIVERSAIRE DES FRANCISCAINS DE L’EMMANUEL À MONTRÉAL

Le 4 octobre dernier, j’ai accepté l’invitation de la Congrégation des Frères Franciscains de l’Emmanuel pour célébrer leur 40e anniversaire ainsi que leurs 25 ans d’implantation au Cameroun.

Le rassemblement s’est tenu à l’église Saint-Charles, située au 2111, rue Centre, à environ huit minutes à pied de la station de métro Charlevoix. En raison de mesures de sécurité, l’entrée principale est inaccessible et seules les portes latérales permettent d’accéder à l’intérieur de l’édifice. Selon les informations disponibles, les coûts de rénovation des tours seraient évalués à trois millions de dollars.

En bref, l’intérieur de l’église est majestueux, mais comment une petite communauté chrétienne peut-elle gérer la rénovation d’un bâtiment conçu pour accueillir des milliers de personnes ?

Malgré cela, les jeunes sont présents et contribuent activement aux célébrations. Certains d’entre eux résident même dans le presbytère, où vivent les quatre frères de la Fraternité des Franciscains de l’Emmanuel. J’en suis émerveillé.

Après la cérémonie religieuse, nous nous rendons dans les sous-sols de l’église pour écouter des récits personnels et visionner une vidéo présentant la communauté de frères établie au Cameroun. Cette communauté compte plus de vingt membres actifs engagés dans trois projets pastoraux.

Comme on dit, « Qui se ressemble s’assemble ». C’est donc avec plaisir que je retrouve Serge, mari de Marie-Thérèse Djeugo, deux personnes que j’ai eu l’occasion de rencontrer au Centre Afrika au tournant du millénaire.

Coordonnées : Les Franciscains de l’Emmanuel, 2111 rue du Centre, Montréal, Qc, H3K 1J5. Métro : Charlevoix, Téléphone : 514-762-4049 – franciscains.emmanuel@gmail.com

LIENS

Une nouvelle mission pour les Franciscains de l’Emmanuel, Delphine Bergeron, Métro, 29 août 2018

Les Franciscains de l’Emmanuel

Les Franciscains de l’Emmanuel Au Québec et au Cameroun (VIDÉOS)

RÉSIDENCE SAINTE TRINITÉ

Cinquième anniversaire du décès de Joyce Echaquan, 28 septembre 2025

Trois-Rivières, 28 septembre 2025

J’ai assisté à l’hommage offert à Joyce Echaquan dans le cadre du colloque et hommage à Joyce organisé au centre des congrès de l’hôtel delta de Trois-Rivières les 27 et 28 septembre 2025.

De fait, il s’agissait d’une cérémonie de recueillement, d’allocutions et de remerciements. J’ai été édifié par la simplicité et le témoignage de deux aînés, Mary Coon et Marcel Petiquay.

« Trop longtemps soumis, il est temps d’arrêter d’être des victimes. La décision est prise. Nous nous levons et réclamons nos droits. On ne peut pas effacer le passé et les violences, les agressions physiques et l’interdiction de parler notre langue maternelle, comme nous l’avons vécu dans les pensionnats. Aujourd’hui, nous nous relevons et retrouvons notre fierté avec l’aide du Créateur. Notre thérapie collective s’inscrit dans un cheminement spirituel. En marchant sur notre territoire, c’est-à-dire en reprenant possession de notre héritage ancestral, nous marchons ensemble vers notre guérison. »

Œuvre de Eruoma Awashish, artiste Atikamekw Nehirowiskwew d’Opitciwan. Titre : Justice pour Joyce 2020.

Plusieurs personnes ont pris la parole dont des membres de la famille, Jennifer Petiquay-Dufresne du Bureau du Principe de Joyce, Hon. Michèle Audette, sénatrice,Hon. Mandy Gull-Masty, ministre des Services aux Autochtones, Chef régional Francis Verreault-Paul (APNQL), Grand chef Constant Awashish (Conseil de la Nation Atikamekw), Chef Sipi Flamand (communauté Atikamekw de Manawan) et le regroupement des ambassadaires du Principe de Joyce. Des prestations musicales ont également été présentées dont celles de Maya Cousineau-Mollen, Beatrice Deer et de Mikon Niquay-Ottawa.

Le Principe de Joyce

J’ai cru comprendre que Joyce Echaquan aimait le violet, couleur maintenant associé à la couleur de sa spiritualité. Néanmoins, le Principe de Joyce a nettement dominé les discours.

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Or, pour le moment encore, les gestes du gouvernement québécois sont d’ordre symbolique. La réconciliation tant souhaitée entre nos peuples doit s’accompagner de geste concret. Le Principe de Joyce a pour finalité de permettre aux Attikamek, ainsi qu’aux autres nations autochtones, de faire leurs propres choix. Pour y parvenir vraiment, une volonté politique doit admettre l’existence d’un racisme systémique et la combattre.

L’héritage de Joyce Echaquan est l’éveil d’une conscience collective globale sur le racisme. Ce travail de conscientisation continu. Notre motivation est d’y parvenir en mémoire de Joyce.

LIENS

Des cérémonies pour préserver la mémoire de Joyce Echaquan, cinq ans après sa mort

Des cérémonies ont eu lieu au Québec pour rendre hommage à Joyce Echaquan, une Atikamekw de 37 ans morte dans des circonstances troublantes il y a cinq ans dans un centre hospitalier de Joliette. L’affaire avait choqué le Québec en exposant les mauvais traitements dont peuvent être victimes les Autochtones dans les établissements de santé. Aujourd’hui, malgré des progrès, l’équité est encore loin d’être atteinte au Québec, qui ne reconnait toujours pas le racisme systémique malgré les appels d’organismes à le faire.

Cinq ans après la mort de Joyce Echaquan, « le temps des excuses est terminé »

Autre lien : Espace Perso de Serge

Non Au Racisme Systémique

Constant Awashish Ma première rencontre avec Constant Awashish remonte au mois d’octobre 2018 à La Tuque lors du Festival de chasse du Haut St-Maurice. Ce beau moment a eu lieu à l’hôtel de Ville grâce à l’invitation du maire Pierre-David Tremblay.

Sur la photo, on reconnaît Pierre-David Tremblay, maire de La Tuque, Michel Sylvain, maire de La Bostonnais, Adama Daou, Constant Awashish et Danny Chilton, du Conseil de la nation atikamekw, le père Serge St-Arneault, Cathy Mbuyi Tzaisweka, Jean-Marie Mousenga et Larry Bernier, maire de Lac-Édouard.

Deuxième fois, ce fut à Montréal le 26 novembre 2018 lors d’un événement organisé par la Ligue des droits et libertés au sujet du système d’intervention d’autorité atikamekw (SIAA) et son application.

C’est la troisième fois aujourd’hui que je croise le grand chef du Conseil de la Nation Atikamekw. Nous en avons profité pour nous rappeler nos souvenirs.

Constant Awashish et Serge St-Arneault

Le legs de Joyce

Texte et photos : Marie-Laure Josselin, Publié le 27 septembre 2025 – Radio-Canada, Récits numériques

Personne n’aurait l’idée d’enlever la peinture de Pierrette faite sur les vitres du Centre d’amitié autochtone de Lanaudière (CAAL) après l’événement, le drame, l’électrochoc. Trois femmes en habit traditionnel de dos dessinées avec la mention Justice pour Joyce qui rappellent ce qu’il s’est passé il y a cinq ans. Un prénom qui a marqué bien plus que ce coin de pays et la communauté atikamekw.

C’est un rappel pour dire qu’on n’a pas oublié, rappeler à la communauté qu’on est à la recherche de justice. On a fait de grands pas en avant avec la grande inspiration, le sacrifice de Joyce Echaquan. Personne ne devrait en faire un, résume la directrice du Centre d’Amitié Autochtone de Lanaudière (CAAL), Jennifer Brazeau, contenant difficilement ses larmes.

Quel chemin parcouru depuis la mort de Joyce Echaquan?

30 septembre 2025. L’INFO

C’est un drame qui a secoué le Québec et provoqué une prise de conscience collective quant au racisme envers les populations autochtones. On soulignait dimanche le cinquième anniversaire de la mort de Joyce Echaquan, une mère de famille de la nation atikamekw, dans des circonstances atroces au Centre de santé de Joliette, dans Lanaudière. Elle n’avait que 37 ans. Cette tragédie a mené à l’adoption de mesures pour assurer aux membres des Premières Nations un accès sans discrimination aux services sociaux et de santé. Yasmine Khayat dresse un portrait des réalisations accomplies et du chemin qui reste à parcourir.

Cathédrale et évêché de Querétaro, Mexico

Querétaro, 7 avril 2025

Présidée par mon confrère Paul Johnston, nous avons assisté aujourd’hui à la messe de 13 h 30 en anglais à la cathédrale de Querétaro1, située dans le quartier historique de la ville, avec ses rues étroites. Son style architectural rappelle l’époque coloniale espagnole.

J’ai l’impression de remonter le temps et de toucher à l’une des plus grandes richesses du peuple mexicain : sa culture. Elle ne se limite pas à l’art, à la musique et au folklore, mais s’étend également à l’architecture. Les cathédrales en sont la démonstration la plus éloquente.

Sans le vouloir, je me rappelle une vive réaction de l’animateur de radio Joël Le Bigot2 lors d’une de ses émissions radiophoniques. Cela remonte à quelques années. De quoi s’agit-il ? Joël Le Bigot a été scandalisé par la richesse des lieux de culte lors de ses voyages au Mexique (ou ailleurs en Amérique latine !). Ses propos étaient très sévères et ont laissé une profonde empreinte dans ma mémoire. La preuve est que je vous en parle aujourd’hui.

Loin de moi l’idée de condamner Joël. Nos points de vue et nos sensibilités sont peut-être diamétralement opposés, mais chacun a sa propre vérité en fonction de sa perception. Mon expérience en Afrique me l’a confirmé de nombreuses fois.

Quel est mon propre regard sur ce lieu fascinant ? La cathédrale, vieille de quatre cents ans, a émerveillé des milliers de croyants. Mystérieusement, je me sens en communion avec ceux qui ont prié ici. La véritable richesse de ce lieu saint réside dans son aspect spirituel. La célébration eucharistique est solennelle. L’encens s’élève en abondantes volutes. Tout est fait avec beaucoup d’attention ; les Mexicains chantent et répondent aux prières. Leur sens du sacré est très fort et ils ont préservé leur riche héritage.

L’évêque Fidencio López Plaza

Plus tard en après-midi, nous sommes allés à l’évêché de Querétaro3, qui se trouve à quelques minutes de marche de la cathédrale, sur la rue Reforma. Notre rencontre avec l’évêque Fidencio López Plaza s’est avérée extrêmement cordiale. Il est heureux de nous compter parmi les membres de son diocèse. Ne parlant pas espagnol, j’admire l’aisance avec laquelle mon collègue Cyriaque Mounkoro maîtrise cette langue, lui qui est originaire du Mali. Dans notre diversité, nous sommes unis par des liens spirituels communs.

Serge St-Arneault, Paul Johnston, Mgr Fidensio López Plaza, Barthélémy Bazemo et Cyriaque Mounkoro.
  1. Le bâtiment a été érigé entre 1786 et 1804 par l’Ordre de Saint Philippe Neri, à la demande du Père Martín de San Cayetano. Elle a été bénie par le père Miguel Hidalgo, un leader de la Guerre d’Indépendance mexicaine, le 19 septembre 1805.
    L’ancien oratoire de San Felipe Neri, aujourd’hui désigné comme la cathédrale de Querétaro (à la demande de l’historien Francisco Benegas y Galván), a été construit par la Congrégation de l’Oratoire de San Felipe Neri.
    Abandonné par l’ordre du lieu, l’évêque et historien Francisco Banegas y Galván demanda au Saint-Siège de faire don du temple pour la création de la cathédrale et du séminaire, ce qui fut autorisé et, en 1921, le temple fut déclaré cathédrale par le pape Benoît XV, étant consacré en 1931.
    Miguel Hidalgo, ou El Cura Hidalgo, était un prêtre, un universitaire et militaire. Au Mexique, il est considéré comme le père de la patrie. Il s’est distingué en déclenchant la première étape de la guerre d’indépendance du Mexique avec un acte connu dans l’historiographie mexicaine sous le nom de Grito de Dolores. Il dirigea la première partie du mouvement d’indépendance militairement et politiquement, mais après une série de défaites, il fut capturé le 21 mars 1811, près de six mois après le début de la révolte, et emmené prisonnier dans la ville de Chihuahua. Il a été jugé et fusillé le 30 juillet de la même année à Chihuahua.
    Sources : Catedral de Querétaro, Miguel Hidalgo et Costilla et Indépendance du Mexique ↩︎
  2. Joël Le Bigot, né le 28 mars 1946 à Livarot, en Basse-Normandie, est un animateur de radio québécoise, qui a animé depuis plus de 50 ans des magazines radiophoniques matinaux à CBF, la radio française de Radio-Canada à Montréal. Il a quitté l’antenne de Radio-Canada le 18 juin 2022. ↩︎
  3. Av Reforma Ote 48, Centro, 76000 Santiago de Querétaro, Qro. http://www.diocesisqro.org/ ↩︎
https://www.facebook.com/factinate/reels/

Aller-retour Querétaro – Guadalajara, Mexique

Lampadaire du quartier populaire Loma de Casa Blanca

Il est 20h00 au cœur du quartier populaire Loma de Casa Blanca de Querétaro1 où je me trouve en ce moment. Le bruit de la rue est incessant; passage des voitures, aboiement des chiens, haut-parleurs diffusant des chants mexicains. La nuit, ce sont plutôt les chants des coqs qui dominent.

C’est mon deuxième séjour dans cette ville d’environ 2 millions d’habitants. D’autres quartiers de la ville sont bien aménagés. Pour vous donner une idée, voici quelques photos des avenues de la ville permettant d’atteindre le haut d’une colline surplombant la ville.

Vidéo

Le 30 mars, nous participons à la messe du dimanche à l’église Sainte-Monique, l’une des trois églises de la paroisse de la Très-Sainte-Trinité2, puis nous quittons Querétaro à 12h30 pour nous rendre à Guadalajara distante de 420 km.

Devant l’église Sainte-Monique; le frère Rafael Santana de Azevedo et les pères Barthélémy Bazemo et Paul Johnston, tous Missionnaires d’Afrique.

Nous empruntons une autoroute payante peu achalandée et arrivons à destination à 16h20 pour une moyenne de 130 km à l’heure avec des pointes de vitesse de 160 km/hre. En route, nous avons croisé cinq barrages routiers et déboursé environ $100.

Guadalajara

C’est mon deuxième séjour. Nous avons cinq ou six jours de réunion et l’ambiance est déjà bonne. Le design de cette maison est particulier. Les grands espaces intérieurs sont magnifiquement illuminés grâce au recouvrement entier d’un toit de verre qui crée un vaste puis de lumière. Les décorations sont magnifiques.

Cette vaste maison est dédiée aux jeunes mexicains désireux de devenir missionnaires. Ceux-ci consacrent trois années pour les études en philosophie et suivent une formation adaptée pour l’engagement missionnaire en Afrique. Aussi, la maison accueille la Famille Lavigerienne, un regroupement de laïcs qui partage la spiritualité des Missionnaires d’Afrique. C’est donc une maison ouverte où il fait bon vivre.

Retour à Querétaro le 5 avril.

  1. Le mot Querétaro signifie « le lieu des rochers » en langue tarasque du peuple Purépecha ou bien « le plus grand jeu de balle » en otomi. La ville est fondée en 1531, pendant la conquête du Mexique, par le conquistador espagnol Hernán Pérez Bocanegra y Córdoba et l’Indien otomí Conín (es).
    Santiago de Querétaro est situé à 1,900 m d’altitude.  Située dans le centre-nord du Mexique, Santiago de Querétaro, également appelée Querétaro (prononcé en espagnol : keˈɾetaɾo), est une ville culturelle qui compte 878 931 habitants et une agglomération de plus de 1,5 million d’habitants. Elle fut longtemps considérée comme la troisième plus grande ville de la nouvelle Espagne et le théâtre de drames politiques majeurs de la préparation de la Révolution à la signature du traité de Guadalupe Hidalgo qui céda la moitié du territoire mexicain aux États-Unis. L’empereur Maximilien y fut fusillé.
    Querétaro est située au centre de la fertile plaine du Bajio et se consacre essentiellement à la viticulture, à l’agriculture en général et à l’élevage.
    Ville industrielle de premier plan, elle n’en garde pas moins un immense centre historique de toute beauté inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. Belle et paisible ville, Querétaro est un joyau colonial mêlant le baroque au style mudéjar.
    Sources : Wikipedia – UNESCO –
    Site Web : https://www.queretaro.gob.mx/ ↩︎
  2. https://sergestarno.com/wp-content/uploads/2025/04/lettre_aux_amis_no_65.pdf ↩︎

Le 21e siècle sera mystique ou ne sera pas (Karl Rahner)

Nous avons de bonnes raisons d’être inquiet ces jours-ci. Nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir. Sutout si nous regardons ce que se passe chez nos voisins du sud et l’impact que se fait déjà sentir ici comme dans le reste du monde. Notre confrère Denis Bergeron nous propose une méditation. Écoutons-le.

Le 21e siècle sera mystique ou ne sera pas (Karl Rahner)

Je suis, comme vous, confronté à des défis incroyables, l’âge, la maladie et la mort, la perte de la foi, les conflits en Afrique et ailleurs, la cruauté des despotes du monde, les dangers climatiques, etc…

Alors je deviens chercheur

Comment vivre dans la paix, non pas celle que donne le monde, mais celle que le Christ donne aujourd’hui

Plusieurs l’ont trouvée, cette paix, en plus de Jésus, de Marie, de Joseph, des apôtres. François d’Assise parle de la joie parfaite, qu’il trouve alors qu’il est persécuté par ses frères.  Etty Hillesum dans son camp de concentration ne parvient pas à haïr les gardes du camp, elle trouve la vie belle. Thérèse d’Avila : que rien ne te trouble, qui a trouvé Dieu rien ne lui manque. L’autre Thérèse : je ne voudrais pas souffrir moins longtemps. Ignace d’Antioche: Laissez-moi recevoir la pure lumière, il n’y a plus en moi qu’une eau vive qui murmure: viens vers le Père. Et tant d’autres, la liste est très longue

Une constante : une intimité profonde avec Dieu, avec le Christ vivant aujourd’hui dans ma vie. Voilà pourquoi j’ai parlé avec ma faiblesse de la mystique, cette forme de prière qui est une source jaillissant en vie éternelle. Que beaucoup d’entre nous vivent.

C’est là qu’il faut chercher…  qui cherche trouve (Mt 7,7)

Je cherche encore.

Denis Bergeron, M.Afr. 

 POUR POURSUIVRE NOTRE MÉDITATION :

Le Pont

J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme
Qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime,
Était là, morne, immense ; et rien n’y remuait.
Je me sentais perdu dans l’infini muet.
Au fond, à travers l’ombre, impénétrable voile,
On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m’écriai : – Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît,
Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des millions d’arches.
Qui le pourra jamais ! Personne ! ô deuil ! effroi !
Pleure ! – Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetai sur l’ombre un oeil d’alarme,
Et ce fantôme avait la forme d’une larme ;
C’était un front de vierge avec des mains d’enfant ;
Il ressemblait au lys que la blancheur défend ;
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière.
Il me montra l’abîme où va toute poussière,
Si profond, que jamais un écho n’y répond ;
Et me dit : – Si tu veux je bâtirai le pont.
Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
– Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : – La prière.

— Victor Hugo,
Les contemplations

Nathalie Provost, porte-parole de PolySeSouvient, sera candidate pour le Parti Libéral du Canada

Survivante de la tuerie de Polytechnique et porte-parole du mouvement PolySeSouvient, Nathalie Provost milite depuis de nombreuses années pour un contrôle plus serré des armes à feu au Canada. Elle avait été atteinte de quatre balles le 6 décembre 1989, lors de l’attaque sanglante qui a coûté la vie à 14 étudiantes de Polytechnique.

Invitée au micro de l’émission Tout un matin, sur ICI Première, à discuter des enjeux qui l’ont menée à faire le saut en politique active, Nathalie Provost a d’entrée de jeu évoqué le retour possible des conservateurs au pouvoir comme un recul inadmissible en matière de contrôle des armes à feu.

Le 6 décembre 1989, un homme motivé par une haine des féministes a tué par balle 14 femmes et blessé 13 autres personnes, dont Nathalie Provost, à Polytechnique, l’école d’ingénierie affiliée à l’Université de Montréal. Le groupe PolySeSouvient, qui se réclame de la mémoire du crime, se décrit sur son site Web comme « groupe des étudiants et diplômés de Polytechnique pour le contrôle des armes ».

AUTRE LIEN AU SUJET
DU CONTRÔLE DES ARMES À FEU :

Le président mexicain Claudia Sheinbaum frappe durement Donald Trump avec un avertissement terrible après qu’il ait annoncé ses tarifs désastreux – et révèle exactement à quel point son idée est stupide.

Voilà à quoi ressemble un vrai leader…

« Soixante-dix pour cent des armes illégales saisies à des criminels au Mexique proviennent de votre pays. Nous ne produisons pas ces armes et nous ne consommons pas de drogues synthétiques », a-t-elle écrit dans une lettre à Trump qu’elle a lu lors d’une conférence de presse.

Frank François Cherrier Cher

Le Parti conservateur largue son candidat dans Berthier-Maskinongé, en Mauricie (Simon Payette), parce que ce dernier s’en est pris directement à Nathalie Provost sur les réseaux sociaux. (…)

Contacté par Radio-Canada, le Parti conservateur n’a pas hésité. Le comportement de cet individu est complètement inapproprié et ne peut être excusé. Il ne sera plus candidat pour le Parti conservateur, a fait savoir une porte-parole par courriel à Radio-Canada.

Les conservateurs larguent leur candidat dans Berthier-Maskinongé

Simon Payette n’est plus candidat conservateur dans Berthier-Maskinongé. Le parti juge inexcusable «le comportement de cet individu», qui avait notamment interpellé la candidate libérale Nathalie Provost, par ailleurs survivante de la fusillade de Polytechnique. Il lui annonçait vouloir «déchirer C-21» et s’en servir comme papier de toilette «pour faire justice à tous les tireurs sportifs du pays».

Nathalie Provost «soulagée»

«Le Parti conservateur n’avait pas le choix», déclare Nathalie Provost. Prise à partie par le candidat déchu, la libérale et survivante de Polytechnique estime que le chef Pierre Poilievre ne pouvait pas garder dans ses rangs un individu qui «piétine la fonction de député».

Bien que Simon Payette soit maintenant exclu de la course, la candidate libérale dans Châteauguay–Les Jardins-de-Napierville n’en pense pas moins que son désir de siéger et son mépris affiché des règles démocratiques ne sont «pas une bonne nouvelle». Elle se demande comment il aurait pu prétendre représenter les citoyens qui n’adhéraient pas à ses principes.

«Ça me rassure sur le Parti conservateur», commente de son côté le bloquiste Yves Perron, en campagne pour conserver son siège dans Berthier-Maskinongé. Lui aussi avait été pris en grippe par Simon Payette, qui l’accusait notamment «d’abuser des personnes âgées».

Allocution de Kimpov Eap à l’occasion du vernissage au Centre Afrika le 11 mars 2025

Serge St-Arneault et Kimpov Eap

Mon nom est Kimpov Eap. Je suis à la fois artiste peintre et praticienne en ostéopathie. Je suis originaire du Cambodge, où j’ai grandi en tant que benjamine d’une fratrie de sept enfants. Ma mère exerçait le métier de commerçante. Malheureusement, je n’ai pas eu la chance de connaître mon père, qui nous a quittés lorsque j’étais encore un nourrisson.

J’ai eu une enfance heureuse. J’ai pu bénéficier d’une éducation solide, apprenant notamment le français durant mes années scolaires. Grâce à l’affection inconditionnelle de ma mère, je n’ai jamais manqué de rien.

J’ai épousé un enseignant à l’âge de 15 ans. Il était très attentionné et s’occupait bien de notre foyer et de moi. Nous étions heureux et avons eu ensemble quatre enfants, deux garçons et deux filles. Malheureusement, tout a été bouleversé lorsque les Khmers Rouges ont envahi notre village. Un jour, on a rassemblé tous les hommes, et je ne l’ai plus jamais revu.

Nous avons été chassés de notre village et obligés de travailler dans les rizières. La faim nous a rongés. En 1979, je me suis échappé vers la Thaïlande. J’ai résidé dans un camp de personnes déplacées. Puis, on m’a accueilli au Canada, à Maniwaki, à la frontière de l’Ontario au nord de Gatineau.

Après un certain temps, je me suis installé à Montréal et j’ai commencé à peindre. J’ai découvert un univers enchanteur, dans lequel je pouvais exprimer ma créativité pour échapper à la douleur que j’avais endurée. Nous sommes des innocents qui souffrent à cause des jeux de pouvoir de ceux qui cherchent à nous contrôler de toutes les façons possibles. Nous ne réclamons rien d’autre que la tranquillité et le privilège de subsister.

La peinture est un baume. Mes œuvres reflètent l’humanité, la guérison et l’espoir : transformer le mal en bien, célébrer ensemble la liberté, l’entraide et la solidarité. Je crée pour mon propre plaisir et pour le vôtre.

Je tiens à exprimer ma gratitude envers Peter Leuprecht1, qui a aimablement accepté d’être le président d’honneur lors de mon vernissage. Il a notamment occupé le poste de représentant spécial des Nations Unies pour les droits de l’homme au Cambodge. Je voudrais aussi remercier le professeur Norman Cornett2, qui a su apprécier la qualité de mon travail. Il m’a guidé et a été d’une aide inestimable.

Serge St-Arneault, Peter Leuprecht, Kimpov Eap, Monique Bonnefoy, Rita Toutant et professeur Norman Cornett

Merci à mon mari, Gaëtan Sheridan, qui m’a toujours encouragée à poursuivre mon travail. Enfin, je remercie le Centre Afrika pour son hospitalité, ainsi que vous tous pour votre présence.

Kimpov Eap’s speech at the opening of the Centre Afrika on March 11, 2025

My name is Kimpov Eap. I’m both a painter and an osteopath. I’m originally from Cambodia, where I grew up as the youngest of seven children. My mother was a shopkeeper. Sadly, I never had the chance to meet my father, who passed away when I was still an infant.

I had a happy childhood. I benefited from a solid education, learning French during my school years. Thanks to my mother’s unconditional affection, I never lacked anything.

I married a teacher when I was 15. He was very caring and took good care of our home and me. We were happy and had four children together, two boys and two girls. Unfortunately, everything was turned upside down when the Khmer Rouge invaded our village. One day, all the men were rounded up, and I never saw him again.

We were chased out of our village and forced to work in the rice fields. Hunger gnawed at us. In 1979, I escaped to Thailand. I lived in a camp for displaced people. Then I was welcomed to Canada, in Maniwaki, on the Ontario border north of Gatineau.

After a while, I moved to Montreal and started painting. I discovered an enchanting universe in which I could express my creativity to escape the pain I had endured. We are innocents who suffer because of the power games played by those who seek to control us in every possible way. We want nothing more than tranquility and the privilege of subsistence.

Painting is a balm. My works reflect humanity, healing and hope: transforming evil into good, celebrating freedom, mutual aid and solidarity together. I create for my own pleasure and yours.

I would like to express my gratitude to Peter Leuprecht, who kindly agreed to be the honorary chairman at my vernissage. He is a former United Nations Special Representative for Human Rights in Cambodia. I would also like to thank Professor Norman Cornett, who appreciated the quality of my work. He guided me and was invaluable.

Thanks to my husband, Gaëtan Sheridan, who has always encouraged me to pursue my work. Finally, I would like to thank the Centre Afrika for its hospitality, and all of you for your presence.

  1. Peter Leuprecht
    Docteur en droit de l’Université d’Innsbruck en Autriche, Peter Leuprecht a été, de 1961 à 1997, au Conseil de l’Europe, Directeur des droits de l’homme et Secrétaire général adjoint. C’est dans ce cadre qu’il a rencontré le père Joseph Wresinski et le Mouvement ATD Quart Monde. Conseiller au Ministère canadien de la Justice, de 1997 à 1999, il a aussi été repré- sentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour les droits de la personne au Cambodge de 2000 à 2005. Professeur au Département des sciences juridiques de l’UQAM et ancien doyen de la Faculté de droit de l’Université McGill, il s’est spécialisé dans les domaines du droit international et des droits de la personne. Il a été directeur de l’Institut d’études internationales de Montréal de 2005 à 2008. ↩︎
  2. L’enseignement de demain sera-t-il « dialogique » ? ↩︎

Doctorant en études religieuses, disposant d’une maîtrise en histoire et langue française, le professeur Norman Cornett a publié dans de nombreux magazines canadiens et américains et a été professeur invité dans de nombreuses universités nord-américaines et européennes.Les traductions du professeur Cornett ont été présentées dans des revues littéraires de référence telles que Canadian Literature, Windsor Review, Rampike, Literary Review of Canada, FreeFall et ARC. Il est le principal traducteur du roman Farida de Naim Kattan.En outre, il a été le protagoniste principal d’un long métrage documentaire en 2009, réalisé par   Alanis Obomsawin et intitulé Professor Norman Cornett (disponible sur le site de l’Office national du film).

The paintings of Kimpov Eap are a vivid blend of expression and introspection, drawing viewers into their layered emotions and striking colour palettes. 

The exhibit, Survive and Thrive, is displayed at Centre Afrika, a cultural exchange hub in the Ville-Marie area that has been serving newcomers and fostering connections for over 30 years. Originally established as a resource centre for immigrants navigating life in Canada, it has since evolved into a vibrant community space that regularly hosts cultural events, discussions and exhibitions like Eap’s.

Ex-missionaries and Centre Afrika volunteers Rita Toutant and Monique Bonnefoy highlighted the centre’s invaluable role in fostering cultural dialogue and community support.

Ottawa annonce l’interdiction de 179 autres types d’armes à feu et leurs variantes

(Ottawa) Le gouvernement libéral a interdit 179 autres sortes d’armes à feu, les ajoutant à la liste des armes prohibées qu’il considère comme trop dangereuses pour être utilisées par les chasseurs ou les tireurs sportifs.

LIENS :