Nous avons de bonnes raisons d’être inquiet ces jours-ci. Nous ne savons pas ce que nous réserve l’avenir. Sutout si nous regardons ce que se passe chez nos voisins du sud et l’impact que se fait déjà sentir ici comme dans le reste du monde. Notre confrère Denis Bergeron nous propose une méditation. Écoutons-le.
Le 21e siècle sera mystique ou ne sera pas (Karl Rahner)
Je suis, comme vous, confronté à des défis incroyables, l’âge, la maladie et la mort, la perte de la foi, les conflits en Afrique et ailleurs, la cruauté des despotes du monde, les dangers climatiques, etc…
Alors je deviens chercheur
Comment vivre dans la paix, non pas celle que donne le monde, mais celle que le Christ donne aujourd’hui
Plusieurs l’ont trouvée, cette paix, en plus de Jésus, de Marie, de Joseph, des apôtres. François d’Assise parle de la joie parfaite, qu’il trouve alors qu’il est persécuté par ses frères. Etty Hillesum dans son camp de concentration ne parvient pas à haïr les gardes du camp, elle trouve la vie belle. Thérèse d’Avila : que rien ne te trouble, qui a trouvé Dieu rien ne lui manque. L’autre Thérèse : je ne voudrais pas souffrir moins longtemps. Ignace d’Antioche: Laissez-moi recevoir la pure lumière, il n’y a plus en moi qu’une eau vive qui murmure: viens vers le Père. Et tant d’autres, la liste est très longue
Une constante : une intimité profonde avec Dieu, avec le Christ vivant aujourd’hui dans ma vie. Voilà pourquoi j’ai parlé avec ma faiblesse de la mystique, cette forme de prière qui est une source jaillissant en vie éternelle. Que beaucoup d’entre nous vivent.
C’est là qu’il faut chercher… qui cherche trouve (Mt 7,7)
Je cherche encore.
Denis Bergeron, M.Afr.
POUR POURSUIVRE NOTRE MÉDITATION :
Le Pont
J’avais devant les yeux les ténèbres. L’abîme
Qui n’a pas de rivage et qui n’a pas de cime,
Était là, morne, immense ; et rien n’y remuait.
Je me sentais perdu dans l’infini muet.
Au fond, à travers l’ombre, impénétrable voile,
On apercevait Dieu comme une sombre étoile.
Je m’écriai : – Mon âme, ô mon âme ! il faudrait,
Pour traverser ce gouffre où nul bord n’apparaît,
Et pour qu’en cette nuit jusqu’à ton Dieu tu marches,
Bâtir un pont géant sur des millions d’arches.
Qui le pourra jamais ! Personne ! ô deuil ! effroi !
Pleure ! – Un fantôme blanc se dressa devant moi
Pendant que je jetai sur l’ombre un oeil d’alarme,
Et ce fantôme avait la forme d’une larme ;
C’était un front de vierge avec des mains d’enfant ;
Il ressemblait au lys que la blancheur défend ;
Ses mains en se joignant faisaient de la lumière.
Il me montra l’abîme où va toute poussière,
Si profond, que jamais un écho n’y répond ;
Et me dit : – Si tu veux je bâtirai le pont.
Vers ce pâle inconnu je levai ma paupière.
– Quel est ton nom ? lui dis-je. Il me dit : – La prière.
— Victor Hugo,
Les contemplations

Si par « mystique » l’on comprend « spiritual », ce serait bien si c’était vrai. Mais le 21e siècle se hate de devenir plus en plus davantage « matérialiste »qu’autrefois. JB
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