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Du phénomène philosophique de l’angoisse chez Kierkegaard à une critique du bonheur à notre époque

Auteur : Rizinde, Mahirwe Dieudonné

Description

Cette thèse révèle la pertinence du concept d’angoisse, en ce qu’il nous permet d’aborder des questions fondamentales pour comprendre qui nous sommes en tant qu’êtres humains, en relation à nous-mêmes dans le monde et à l’Être absolu. Autrement dit, notre analyse du phénomène philosophique de l’angoisse chez Kierkegaard suggère que la philosophie ne se limite pas au seul domaine cognitif de la recherche de la vérité, mais concerne avant tout l’être humain confronté à une situation existentielle.

Thèse en espagnol

Dans la perspective que nous avons adoptée, nous comprenons que le sens de l’existence humaine favorise une réflexion rigoureusement philosophique, selon laquelle on peut affirmer qu’une personne existe véritablement lorsqu’elle est confrontée à l’engagement conscient de sa volonté à choisir ce qu’elle devrait être. Dès lors, en nous appuyant sur les auteurs étudiés dans ce travail, nous avons cherché à déterminer si l’angoisse est une catégorie constitutive de l’être humain, permettant la liberté et la conscience de soi, et pouvant même conduire à une relation avec l’Être absolu.

Cette orientation nous a conduits à considérer que l’angoisse possède un caractère ontologique chez l’être humain, car elle est liée à la vie elle-même, composée de paires existentielles toujours opposées ou irréconciliables. Le résultat le plus marquant de cette recherche a été la confrontation avec la pensée du philosophe danois, qui souligne la conception de l’être humain comme un vide de soi, tout en révélant paradoxalement notre véritable nature.

Ceci nous permet de considérer que, sans oublier l’aspect que beaucoup perçoivent comme terrifiant, nous avons découvert que l’angoisse, en tant que catégorie essentielle de la vie, fonde et rend possible le bonheur. Par conséquent, nous avons conclu que l’angoisse n’est ni pathologique ni pathogène et que s’en débarrasser pourrait même être catastrophique, car cela compromettrait le cours du projet de vie.

C’est pourquoi cette réflexion nous a finalement conduits à découvrir l’absurdité du bonheur. L’angoisse n’a pas été un sujet facile à aborder, et elle soulève de ce fait des questions et des soupçons, jusqu’à ce que nous constations que le « vrai bonheur » du croyant recèle un caractère absurde.

Citation

Rizinde, Mahirwe Dieudonné (2020). Du phénomène philosophique de l’angoisse chez Kierkegaard à une critique du bonheur à notre époque. Mémoire de maîtrise, Master en philosophie et sciences sociales. Tlaquepaque, Jalisco : ITESO.

RÉSUMÉ GÉNÉRATIF

Ce document est une thèse sur la conception de l’angoisse selon Kierkegaard et sa critique de la notion de bonheur dans notre temps.

Conception de l’angoisse selon Kierkegaard

  • L’angoisse est un phénomène humain fondamental, révélant notre condition existentielle.
  • Kierkegaard la considère comme une qualité humaine, distincte des animaux, liée à notre esprit et à notre intellect.
  • L’angoisse provient de la nature contradictoire de l’homme, qui oscille entre le temporel et l’éternel.

Origine et Nature de l’angoisse

  • L’angoisse est liée à la conscience de soi et à la capacité de faire des choix.
  • Elle est perçue comme une condition inhérente à l’existence humaine, non simplement un sentiment ou un état d’âme.
  • La compréhension de l’angoisse nécessite d’explorer son origine spirituelle et intellectuelle.

Angoisse et Liberté

  • Kierkegaard et Sartre voient l’angoisse comme une condition de possibilité de la liberté.
  • L’angoisse est essentielle pour la prise de décision, engendrant une liberté authentique.
  • La lutte contre l’angoisse peut mener à une existence authentique, intégrant la liberté et la responsabilité.

La nature de l’angoisse selon Kierkegaard

  • L’angoisse est perçue comme un phénomène indésirable, souvent associée à une anxiété métaphysique liée à l’existence.
  • Kierkegaard la décrit comme une « maladie mortelle », une condition de vie douloureuse qui révèle la vérité existentielle de l’homme.
  • L’angoisse est essentielle pour la prise de conscience de soi et la réalisation de l’individualité, car elle pousse l’homme à se questionner sur son existence.

Les étapes de l’angoisse humaine

  • L’angoisse évolue à travers trois étapes : l’innocence, l’alternative éthique et la relation religieuse avec Dieu.
  • Dans l’innocence, l’angoisse est liée à la curiosité et à la recherche d’aventures, sans culpabilité.
  • L’étape éthique implique des choix entre valeurs, où l’angoisse est liée à la responsabilité morale.
  • La dernière étape, religieuse, confronte l’individu à des choix transcendants, souvent en contradiction avec les normes éthiques.

La fécondité de l’angoisse

  • L’angoisse peut être productive, poussant l’individu à une existence authentique et à une prise de conscience de sa condition finie.
  • Elle est nécessaire pour éviter une vie superficielle, car elle incite à la réflexion et à la recherche de sens.
  • Kierkegaard affirme que l’absence d’angoisse équivaut à une existence sans sentiments, sans esprit, et donc absurde.

Autotranscendance et liberté

  • L’autotranscendance est la capacité de l’homme à dépasser ses limites et à se réaliser pleinement.
  • La conscience de soi est cruciale pour cette autotranscendance, permettant à l’individu de se définir et de choisir son chemin.
  • Kierkegaard souligne que la liberté véritable ne peut être atteinte sans une confrontation avec l’angoisse et une quête de l’éternel.

La liberté éthique et ses limites

  • La liberté de l’homme éthique est limitée et se manifeste dans un cadre social, respectant des règles déontologiques.
  • Kierkegaard considère cette liberté comme une étape vers une liberté plus complète, où la foi prend le pas sur la raison.
  • La liberté éthique est comparée à celle d’un enfant dépendant de ses parents, soulignant l’influence de la société sur l’individu.

La transition vers l’existence authentique

  • L’existence authentique est atteinte lorsque l’individu transcende les normes sociales et éthiques pour embrasser la foi.
  • Kierkegaard souligne que la foi permet à l’individu de se placer au-dessus des normes générales, atteignant ainsi une liberté supérieure.
  • La quête de l’authenticité implique un sacrifice et une séparation des attentes sociétales.

La perspective de Sartre sur la liberté

  • Sartre explore la liberté en tant que condition ontologique, insistant sur le fait que l’homme est « condamné à être libre ».
  • La liberté est intrinsèquement liée à l’angoisse, qui est une condition nécessaire pour l’auto-réalisation.
  • L’homme est défini par sa capacité à choisir et à se définir dans un monde qui lui impose des situations.

La nature paradoxale du bonheur

  • La recherche du bonheur est souvent paradoxale, car elle est liée à des conditions de vie marquées par l’imperfection.
  • Les Grecs anciens voyaient le bonheur comme un don divin, soulignant l’arbitraire de la fortune dans la distribution du bonheur.
  • La réflexion sur le bonheur moderne doit prendre en compte l’angoisse et la liberté, éléments essentiels à l’existence humaine.

La quête du bonheur dans la pensée grecque

  • Les Grecs ont transformé les notions de justice, économie et politique en axes centraux de leur pensée.
  • L’homme grec a commencé à explorer les caractéristiques de la vie humaine, tant corporelles que spirituelles.

La condition humaine et l’angoisse

  • La littérature, comme l’« Iliade » d’Homère et « Le mythe de Sisyphe » de Camus, souligne les limitations et l’angoisse inhérentes à l’existence humaine.
  • La perspective d’Aristote sur le bonheur se concentre sur la vertu, opposant l’angoisse à la quête de la eudaimonia.

La modernité et l’illusion du bonheur

  • La modernité a engendré une illusion de bonheur, souvent perçue comme un droit, mais qui reste insaisissable.
  • Les idéologies modernes tentent de remplacer la religion comme source de bonheur, mais échouent à fournir une satisfaction durable.

La crise de la condition humaine

  • La crise moderne découle d’une quête d’indépendance excessive, entraînant un désenchantement généralisé.
  • Les promesses de la modernité n’ont pas abouti, laissant l’homme face à une mégacrise existentielle.

Les stades de l’existence et le bonheur

  • Kierkegaard distingue trois stades : esthétique, éthique et religieux, chacun ayant sa propre approche du bonheur.
  • Le stade éthique, par exemple, valorise la responsabilité et l’engagement, mais ne garantit pas une satisfaction complète.

La recherche de la véritable félicité

  • La félicité authentique est liée à une relation avec le divin, nécessitant un saut de foi et l’acceptation de l’angoisse.
  • La véritable félicité transcende les plaisirs éphémères et repose sur une connexion spirituelle profonde.

La Force et la Plénitude Divine

  • Mbiti positionne Dieu au sommet de la hiérarchie de la force, soulignant que seule la force divine peut apporter le bonheur absolu.
  • Chaque être possède une force, mais la force ultime et le bonheur ne peuvent provenir que de Dieu.

Angoisse et Liberté dans l’Existence

  • L’angoisse est essentielle à l’existence humaine, servant de moteur à l’auto-réalisation.
  • La liberté authentique découle de l’acceptation de l’angoisse, permettant à l’individu de choisir son destin.

La Quête de la Véritable Heure

  • Le véritable bonheur ne réside pas dans la satisfaction des désirs, mais dans la relation avec l’absolu.
  • La recherche de la félicité authentique implique d’accepter la douleur et l’angoisse comme parties intégrantes de l’existence.

URI : https://hdl.handle.net/11117/6531

Collections : DFyH – Mémoire de maîtrise en philosophie et sciences sociales

Date : octobre 2020

Auteur : Rizinde, Mahirwe Dieudonné

Éditeur : ITESO

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