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Rencontre sur le 4e Sommet Pancanadien des Communautés Noires de la Fondation Michaëlle Jean au Centre Afrika

Montréal, 13 décembre 2024

Le Centre Afrika a eu la joie d’accueillir l’honorable Michaëlle Jean, Gouverneure Générale du Canada de 2005 à 2010. Cette rencontre avait pour objectif de mieux connaître sa fondation, un organisme national de bienfaisance qui a pour mission de soutenir la mobilisation des jeunes Canadiennes et Canadiens touchés par l’exclusion dans le but de favoriser leur inclusion et la justice raciale par la créativité, l’éducation, l’art et l’innovation. Madame Jean a aussi présenté et invité tous les personnes présentes à participer au 4e Sommet Pancanadien des Communautés Noires de la Fondation michaëlle jean pour l’inclusion et la justice sociale qui se déroulera du 31 janvier au 2 février 2025 au Palais des Congrès de Montréal.

Au Centre Afrika

La rencontre a été coorganisée et coanimée par Kerline Joseph, PhD[i], ainsi que par Freddy Kyombo Senga, directeur du Centre Afrika Montréal. Celui-ci a exposé la mission du Centre Afrika, présent au centre-ville de Montréal depuis plus de trois décennies.

En plus des ami·e·s du Centre Afrika, on participer à cette rencontre ; AK MEDIAS, Caroline Codsi, femme d’affaire canadienne originaire du Liban, Biba Tinga, Présidente- Directrice générale de Association d’anémie falciforme du Québec, AAFQ, Yaovi Bouka, Gabriel Landry, Marine Matthieu[ii] de la Fédération des Femmes du Québec, FFQ, Jean-Daniel Lafond (mari de Michaëlle Jean).

Akim Cinematrographer-YouTube

Réalisateur: Akim Kermiche © 2024 – AK MEDIAS – Tous droits réservés

Projet Toro Empowerment

Il est à noter que le Centre Afrika collabore au projet Toro Empowerment porté par Kerline Joseph grâce à la réalisation d’une capsule vidéo mettant en vedette M. Stéphane Pallage, recteur de l’UQUÀM, la sénatrice Chantal PetitCler, Mme Marie-Ève Roberge, présidente de Conseil d’administration de Mentorat Québec et Mme Geneviève Young, femme d’affaire et autrice.

Commentaire de Kerline Joseph sur sa page Facebook

Sommet Pancanadien des Communautés Noires devenu un Mouvement!

En effet, le vendredi 13 décembre de l’année courante, dans la foulée de la Journée Internationale des Droits de l’Homme du 10 décembre, j’ai eu le plaisir de coorganiser et de coanimer avec Freddy Kyombo (Centre Afrika), une rencontre instructive et constructive au regard du « 4e Sommet Pancanadien des Communautés Noires’ de la Fondation Michaëlle Jean qui aura lieu au Palais des Congrès de Montréal du 31 janvier au 2 février 2025. Cet événement INCONTOURNABLE en 2025 continuera à contribuer aux changements constructifs, égalitaires et solidaires de nos sociétés. Comme l’a mentionné madame Jean, le Sommet Pancanadien des Communautés Noires est devenu un Mouvement!

À cet égard, la rencontre du 13 décembre a réuni, au Centre Afrika, plusieurs actrices et acteurs de changement. En plus de l’Honorable Michaëlle Jean, Ancienne gouverneure générale du Canada, Ancienne Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie et Présidente de la Fondation Michaëlle Jean,

Étaient notamment présents-tes:

  • Monsieur Serge Arseneault, Responsable de Communication, Centre Afrika.
  • Monsieur Yaovi Bouka, Président directeur général, Force Leadership Africain.
  • Madame Caroline Codsi, Présidente de la Gouvernance au Féminin.
  • Monsieur Jean-Daniel Lafond, Cinéaste et Co-Président, Fondation Michaelle Jean.
  • Monsieur Gabriel Landry, Artiste-Peintre.
  • Madame Kerline Joseph, Professeure associée au Département de communication sociale et publique de l’UQAM.
  • Monsieur Edward Matwawana, Directeur général, Fondation Michaelle Jean.
  • Monsieur Freddy Kyombo Senga Kyombo Senga, Directeur général, Centre Afrika.
  • Madame Biba Tinga, Présidente, Association d’Anémie Falciforme du Canada.

Des sincères remerciements à Akim Kermiche Media pour son haut niveau de Professionnalisme et à la chaleureuse équipe du Centre Afrika pour leur hospitalité Solidaire.


[i] Kerline Joseph, Ph.D., Professeure associée, Département de communication sociale et publique, Université du Québec à Montréal (UQAM) https://dcsp.uqam.ca/. Professeure associée, Institut des sciences, des Technologies et des Études Avancées d’Haïti (ISTEAH) https://isteah.edu.ht/, Vice-Présidente, Comité International d’Orientation, Chaire Unesco Femmes et Sciences pour le Développement en Haïti

Chercheure, Observatoire Francophone pour le Développement Inclusif par le Genre (OFDIG), https://ofdig.org/

https://www.linkedin.com/in/kerline-joseph-09487514/

https://www.facebook.com/rotarymvm/videos/547784454657886

[ii] Le 6 décembre 2024, Marine Mathieu a pris la parole lors du rassemblement organisé par la FFQ au parc du 6 décembre 1989.

Maîtrise des sciences exactes et technologiques pour le développement en Afrique

Par Freddy Kyombo Senga

Les aléas et les distractions de la sphère politique mobilisent tellement notre attention que nous en oublions l’aspect crucial du développement de nos pays africains.

Dans cet article j’aimerais surtout attirer l’attention de nos décideurs sur les sciences exactes qui ont propulsé le développement de certains pays asiatiques qui nous fascinent.

Les matières scientifiques sont nombreuses. Ici nous nous focalisons sur les matières scientifiques qui favorisent la création des industries, la construction et l’entretien des infrastructures. Notez que notre souci premier est d’attirer l’attention sur l’autonomisation de nos pays qu’on appelle avec condescendance « du tier monde ». Par manque d’industries et de technologie fiable, beaucoup de pays africains sont contraints d’importer des produits finis qui viennent des pays dont l’intérêt est de nous voir demeurer à ce stade de « consommateur ».

Certes, des éminents scientifiques ont fait la fierté de l’Afrique. Je n’en doute pas un seul instant. Certains d’entre eux nous ont conseillé de développer l’enseignement des sciences exactes dans nos pays sous-équipés ou « en voie de développement ». Un professeur africain du Massachusetts Institute of Technology, avait suggéré de promouvoir l’enseignement des mathématiques pour que les jeunes africains puissent concourir à armes égales avec les jeunes venant d’autres continents. Il avait en effet constaté le faible nombre d’Africains dans ce prestigieux institut lors des inscriptions aux concours des sciences exactes.

Que faire alors pour promouvoir ces sciences exactes dans les écoles du continent ?  Il faut que les dirigeants de nos états comprennent qu’il est judicieux de stimuler les élèves et étudiants qui terminent leurs études secondaires en primant les meilleurs d’entre eux avec des bourses universitaires. Avec plus d’éducation dans les technologies fiables et modernes, leur savoir-faire contribuera au développement de nos pays tel que la construction des bâtiments, d’usines, de routes, de machines adaptées et d’outils utiles, etc.

En plus des bourses, le suivi de leur progression académique devient une manière de les protéger et de veiller à ce qu’ils se focalisent sur les objectifs qu’ils aimeraient atteindre, et qu’ils se sentent responsables et redevables à la nation qui les a aidés à progresser.

Pour en arriver là, il faut que nos dirigeants aient le courage de reconnaître que depuis plusieurs années, dans beaucoup de pays africains, nous offrons à la jeunesse africaine un enseignement au rabais la rendant inapte à entrer en compétition avec la jeunesse où l’enseignement est surveillé par l’État. La preuve ? Beaucoup de dirigeants africains ne mettent pas leurs enfants dans les écoles publiques appartenant à l’État. Ils les inscrivent plutôt dans des écoles privées où le niveau scolaire est bon et où ils payent très cher. Ou bien, ils les envoient tout simplement en occident, aux Amériques ou dans certains pays africains qui soignent leur système éducatif.

Nous pouvons apprendre de ces pays la façon d’organiser, de contrôler et de rendre l’enseignement efficace. Afficher des « titres pompeux » et une litanie de « doctorats » ne sert absolument à rien aussi longtemps que nos universités n’excelleront que dans la production des « chômeurs incompétents ». En effet, il y a beaucoup de diplômés qui ne sont pas « employables » tout simplement parce qu’ils n’ont pas une connaissance pratique des matières apprises durant leur cursus. Ils sont pratiquement incompétents après 17 où 18 ans de parcours scolaire. L’admettre n’est pas une honte. C’est plutôt une opportunité pour nous remettre en question et rebondir pour le mieux.

Ce n’est certainement pas une question de « moyens », car nous observons la répartition des salaires et de dépenses « scandaleuses » dans certains pays qui pourraient tout financer eux-mêmes. Il faut tout simplement acquérir la conscience qu’en bien formant la jeunesse du pays et en la rendant compétente et efficace, on peut ainsi résoudre au moins un tiers des problèmes liés au développement du pays. Le choix éducatif est un choix éminemment politique… « On ne récolte que ce que l’on sème » !

Courage ! Nous pouvons encore nous rattraper si nous travaillons ensemble et consciencieusement ! Ce ne sont pas des Africains valeureux qui manquent.       

Autre lien : Lettre adressée à Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo.

Pédagogie Politique 

Freddy Kyombo Senga

Par Freddy Kyombo Senga , M.Afr, missionnaire, formateur en leadership communautaire et journaliste. Il est aussi le directeur du Centre Afrika à Montréal depuis juillet 2023. 

À la fin de mes études de théologie au Missionary Institute of London1, mon travail de fin d’études portait sur les écrits de l’éducateur brésilien Paolo Freire qui a travaillé sur l’importance de la conscientisation des masses. Entre autres, il est auteur de « La pédagogie des opprimés » et « L’éducation pour une conscience critique ». 

Durant mes quinze années de mission et mon séjour au Congo, je n’ai jamais pu esquiver les conséquences positives et négatives des faits politiques. J’ai donc été observateur aux premières loges de tout ce qui advenait à mes paroissiens, aux jeunes que j’encadrais et aux populations au milieu desquelles je vivais.  

Quelle « Bonne Nouvelle du Salut » puis-je annoncer à un père et une mère de famille avec huit enfants qui doivent vivre avec un salaire aléatoire et incertain de moins de 50 dollars à la fin du mois ? Dans de telles situations, les populations sciemment paupérisées adoptent souvent une attitude spirituelle fataliste qui est contraire avec l’esprit d’un Dieu libérateur.  

D’ailleurs, qui donc est ce Dieu qui imposerait autant de souffrance aux habitants de certains pays et qui permettrait un gaspillage scandaleux aux habitants d’autres pays ? Est-ce faire de la politique que de conscientiser les gens pour qu’ils puissent se prendre en charge et gérer leur cité de façon responsable ?  

Tant pis si l’on me traite de politicien. Pour moi, la pastorale ne consiste pas à confiner les gens dans les églises et les faire ployer sous un Dieu impitoyable et insensible. À une certaine époque en Amérique latine, les églises ont été utilisées pour tromper les populations qui ne devaient pas s’intéresser aux affaires du monde. Ils devaient seulement se concentrer sur les réalités spirituelles, les choses d’en haut.    

En cohérence avec ma formation et mon travail personnel, à la suite de Paolo Freire, j’ai donc opté pour l’éducation populaire et la conscientisation des peuples. Au Mali et au Congo, j’ai utilisé les techniques éducatives du « training for transformation » que je peux traduire par « une formation pour la transformation ». Il s’agit d’une pédagogie dialogique dans laquelle l’apprenant est acteur dans son propre apprentissage. Il ne fait pas que gober des théories qui viennent d’ailleurs, mais il est outillé (empowerd) pour jeter un regard critique sur sa propre situation et sur son environnement. Il peut faire ses propres choix et agir de façon adéquate. Par son savoir-faire, le rôle du facilitateur est d’encourager et de soutenir la démarche des gens. C’est dans ce cadre que nous pouvons parler de la « Pédagogie Politique » qui va concerner non seulement les populations ordinaires, mais aussi tous ceux qui aspirent à gérer la cité.   

L’éducation politique à la démocratie 

Selon Paolo Freire, les opprimés ne devraient pas être exclus du processus de leur propre libération. Dans son livre « The Politics of Education« , il plaide en faveur d’un processus d’alphabétisation politique qui parle du besoin d’impliquer les gens dans la gestion de leur vie. 

Pour Ira Shor : « C’est une grande découverte, l’éducation est politique ! Lorsqu’un enseignant découvre qu’il est aussi un politicien, il doit se demander quel genre de politique je fais dans cette classe. C’est-à-dire, en faveur de qui suis-je professeur ? Le professeur travaille en faveur de quelque chose et contre quelque chose. À cause de cela, il ou elle aura une autre grande question. Comment être cohérent dans ma pratique de l’enseignement avec mon choix politique ? Je ne peux pas proclamer mon rêve libérateur et, le lendemain, être autoritaire dans ma relation avec les étudiants ». (Shor et Freire 1987 :46)  

Ira Shor – On Paulo Freire

Le rêve libérateur de Paolo Freire est d’atteindre une éducation démocratique qui permettrait aux gens de dialoguer et d’exprimer leur opinion. Ce n’est pas la même chose que le type de démocratie qu’il appelle une « démocratie sui generis » dans laquelle l’élite, sous prétexte de défendre le peuple contre l’influence étrangère, fait taire son propre peuple.  

Selon cette élite, ceux qui insistent pour donner leur point de vue sur les enjeux de société sont traités comme étant des malades et des déviants ayant besoin de « médicaments ». Cette médication a souvent consisté en un traitement de choc répressif allant jusqu’à l’assistanat, limitant et même abolissant les règles démocratiques.  

La massification opposée à la conscientisation 

En plus d’être à la fois la cause et l’effet de la massification, la répression maintient les gens dans une certaine passivité, nie leur responsabilité et ne les aide pas à participer à leur propre destin. La massification est le fait de traiter les populations comme une masse sans âme qui se nourrit d’émotions et de promesses. Elle attend tout de l’élite qui a le monopole de l’intelligence, de la réflexion et des bonnes décisions.  

La conscientisation est alors considérée comme étant dangereuse puisqu’il s’agit d’un « programme éducatif actif et dialogique, soucieux de responsabilité sociale et politique, et (les gens qui en bénéficie sont) déterminées à s’opposer à la massification ».   

La méthodologie de Paolo Freire 

En dialogue avec le facilitateur, la méthodologie proposée par Paolo Freire favorise l’analyse et le débat des problèmes par les apprenants. Celui-ci pense que l’on peut « apprendre la démocratie par l’exercice de la démocratie ». Il nous invite à voir que la démocratie et l’éducation démocratique sont fondées sur la foi en l’homme, sur la conviction qu’il peut et doit non seulement discuter des problèmes de son pays, de son continent, de son monde, de son travail, mais aussi des problèmes de la démocratie elle-même.    

Commentant cette méthodologie, Ira Shor dit que Freire insiste sur une certaine cohérence entre les théories démocratiques de l’enseignant et sa méthodologie en classe. Toute divergence entre les deux compromettrait la crédibilité de ses théories.    

Démocratie et éducation en classe 

Paolo Freire pense qu’il y a un lien très étroit entre les principes démocratiques et l’éducation. Il affirme que « toute activité éducative est de nature politique » incluant l’éducation en classe.  

Selon Ira Shor : « La politique est dans la relation enseignant-élève, qu’elle soit autoritaire ou démocratique. La politique est dans les matières choisies pour le programme d’études et dans celles qui sont laissées de côté. C’est aussi dans la méthode de choix du contenu des cours, qu’il y ait une décision partagée ou seulement la prérogative de l’enseignant, qu’il y ait un programme négocié dans la classe ou imposé unilatéralement ».   

Paolo Freire croit que le programme d’études pourrait être utilisé pour imposer une culture dominante à un élève. Cela entrave alors sérieusement la capacité des élèves à penser de façon démocratique et critique. Plus l’élève est exposé à un programme manipulateur et non démocratique, moins celui-ci est susceptible de pouvoir agir et de se considérer comme un sujet de transformation du savoir et de la société.  

Les discoureurs incompétents 

Observez les discours des cadres et fonctionnaires qui semblent dénués de tout esprit d’initiative. Ils n’agissent que sous l’impulsion de quelqu’un qui possède une autorité politique, elle-même incompétente. Observez aussi comment ces pauvres fonctionnaires sont mal lotis. Pourtant, ils défendent bec et ongles l’action salutaire de leur propre bourreau. Ne s’agit-il pas du syndrome de Stockholm2 où la victime s’attache affectueusement à son bourreau ?    

De bons outils pour une réflexion-actions 

Il nous faut une pédagogie ou une andragogie3 qui donne à nos compatriotes les bons outils pour une réflexion-actions adéquate à leur situation réelle, pour un changement en profondeur de leur société.  

L’Éducation de nos concitoyens à leur participation effective dans la gestion de la cité est un premier pas vers une véritable transformation sociale.   

Ainsi outillés, les gens feront eux-mêmes le choix du genre de vie qu’ils souhaitent pour leur pays et pour leurs progénitures. Ils se donneront eux-mêmes le profil de ceux qui peuvent aspirer à les servir comme gestionnaires de la chose publique.  

Ainsi éduqués et informés, ils ne seront pas ballotés par des sentiments tribaux ou par le déterminisme des classes sociales. Ils seront plus conscients qu’ils ne sont pas venus accompagner les autres sur cette terre ou tenir la chandelle à ceux qui s’empiffrent des bonnes choses ou qui remplissent leurs sacs des pépites d’or. Ils ne laisseront plus manipuler par des politiciens délinquants et veilleront plus étroitement la gestion du patrimoine national commun et de la chose publique.  

  1. Ouvert en 1967, Missionary Institute of London a fermé ses portes en 2007. ↩︎
  2. Le syndrome de Stockholm est un concept proposé pour expliquer l’attachement psychologique de victimes ou d’otages envers leurs bourreaux.  ↩︎
  3. L’andragogie est la science de l’éducation et de la formation des adultes. Elle se caractérise par un apprenant adulte et un formateur. Il n’est pas question d’enseigner, mais de former. ↩︎

Reportage de la Journée Mondiale de l’Afrique au Centre Afrika du 25 mai 2024

Julien Cormier, M.Afr

Par Julien Cormier, M.Afr, 25 mai 2024.

Sur les photos ci-dessous, on trouvera les renseignements sur la JOURNÉE MONDIALE DE L’AFRIQUE. Je ne signale ici que :

1. Les noms des confrères et consœurs Missionnaires d’Afrique, « Pères Blancs et Sœurs Blanches », qui animent le Centre Afrika :

Freddy Kyombo Senga, Congolais qui fut en mission au Mali et à Rome, directeur du centre.

Serge St-Arneault, Canadien qui fut en mission au Congo RDC, au Malawi et en Zambie. Ancien directeur du Centre Afrika.

Monique Bonnefoy , Française, qui fut en mission dans la formation humaine et l’éducation au Ghana, Kenya, Congo RDC…

Rita Toutant, Canadienne du Manitoba qui fut en mission comme infirmière en Tanzanie.

David Gnadouwa, Togolais qui fut en mission en Tunisie.

Je signale leur nom pour les féliciter. Quelle vie aujourd’hui ! En deux ans, ils ont relancé les services du Centre Afrika qui était tombé en léthargie pendant les 3 ans du COVID-19.

2. Pour marquer la journée, le « discours officiel » a été prononcé par le directeur Freddy Kyombo Senga. Un panorama de l’Afrique où Freddy insiste pour nous allions mieux connaître l’Afrique et les Africains en effectuant des recherches sur l’internet. Son conseil cet après-midi s’adressaient tant aux « Africains » qu’aux « Étrangers à l’Afrique » …

Freddy insistait pour dire aux « Africains » devenus Québécois et Canadiens qu’ils doivent dépasser les clivages habituels et s’ouvrir à la connaissance de tout le continent, aux 54 ou 55 pays… aux mille et une cultures.

Freddy insistait pour dire aux Québécois et Canadiens « de souche » qu’ils doivent dépasser leur vision étroite de l’Afrique comme s’il ne s’agissait que d’un seul pays. Un exemple : Savons-nous que le seul Nigéria aura en 2050 plus d’habitants que les États-Unis ?

Voyez les photos ci-dessous. Et comme on dit : « N’oubliez pas l’Afrique, continent de la richesse culturelle et spirituelle et continent des richesses naturelles pillées par les grandes puissances… L’Afrique, continent-mère de l’humanité, continent de l’unité dans la diversité. »

Lettre adressée à Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo.

Freddy Kyombo Senga

Par Freddy Kyombo Senga

Monsieur le Président,

Les Latins disaient : « Roma locuta, causa finita », pour dire qu’une fois que Rome a tranché une affaire, il n’y a plus de discussion sur le sujet. La cour constitutionnelle de mon pays vous a institué président en cette journée du 20 janvier 2024, il n’y a plus de discussion sur cette matière pour ceux qui respectent la loi de notre pays. À travers la dernière déclaration de la Cenco[i], vous avez certainement entendu la promesse de l’Église qui s’engage à vous accompagner pour la réussite de votre deuxième mandat auquel vous avez droit.

Monsieur le président, comme citoyen de mon pays, n’étant pas en recherche d’emploi ni d’une quelconque reconnaissance, j’aimerais m’adresser à vous pour vous souhaiter sincèrement une bonne réussite durant votre nouveau mandat, car il en va du bien de tous mes amis et du peuple congolais tout entier. Si le président de la République ne réussit pas, la conséquence directe, c’est la souffrance de la population… nous en avons déjà l’expérience.

Étant observateur de nature, je voudrais vous partager, avec une posture constructive, quelques recommandations que j’exprimerais à tout citoyen qui aurait été élu au poste que vous occupez en cette période de l’histoire de notre pays.

J’aurais demandé à mon président, chef de l’État Congolais, une fois élu, de prendre une distance « d’objectivité » par rapport aux militants de son parti politique qui chercheraient à faire de lui une « propriété » privée de leur famille politique. Je comprends très bien le sentiment de reconnaissance envers ceux qui ont soutenu sa candidature, parce que de la même famille politique. Mais seulement, une fois élu, il est le président de toute la république et donc redevable à toute la nation. Il est responsable de son bilan devant le peuple tout entier. Il devrait donc se méfier de ceux qui s’agglutinent autour de lui et qui lui chuchotent : « c’est notre pouvoir ! » (Faisons-en ce que nous voulons) … Ceux-là ne seront jamais inquiétés par la loi ou jugés par l’histoire en cas d’échec lors de son mandat. En plus de ça, c’est ce genre de comportement qui enracine et exacerbe les clivages tribaux et les actes tribalistes dans notre pays.

J’aurais conseillé à mon président de ne pas permettre à son entourage de traiter avec mépris et arrogance ses adversaires politiques. Si ces derniers étaient capables de compétitionner contre lui, s’ils ont montré la capacité de faire adhérer une partie des citoyens à leur cause, ce sont logiquement des personnes à respecter et avec qui dialoguer.

Je ne parle pas du « dialogue malhonnête pour se répartir le gâteau » … je parle d’un dialogue civilisé où les braves compétiteurs se reconnaissent mutuellement, se demandent pardon pour les « débordements verbaux ou l’excès de zèle de leurs militants » pour se concentrer sur le bien à faire au peuple de toutes tendances confondues. Il est le président et il a le pouvoir d’approcher humblement tout citoyen susceptible de lui prodiguer un conseil sur la manière de mieux servir la population pour laquelle il a postulé pour la présidence.

J’ai sciemment utilisé le mot « humblement » pour signifier que l’orgueil et surtout l’arrogance démontrent plus la « petitesse » d’une personne que sa « grandeur ». Un président a le devoir de sauvegarder la grandeur de son peuple en affichant des valeurs qui promeuvent et fédèrent son peuple. Ainsi, il peut approcher les citoyens qu’on qualifie ou qui se qualifient d’opposants, pour parler avec eux du bien du pays. Puisqu’ils avaient de bonnes idées en postulant comme lui, ils pourraient aussi partager avec lui les méthodes qu’ils ont conçues pour soulager rapidement la souffrance de leur peuple. S’ils sont abordés avec tout le respect, ils ne vont pas refuser d’aider les peuples qu’ils voulaient servir ; à moins d’être foncièrement vicieux. Tout ceci devrait pouvoir se faire sans nécessairement rabaisser ses adversaires politiques en leur proposant « des postes » ou « de l’argent ».

Monsieur le président, un grand homme d’État ratisse large pour trouver les « perles » rares qui peuvent apporter leurs reflets « diversifiés » pour le bien et la beauté d’une nation. Ne laissez surtout pas votre entourage et vos conseillers donner de vous l’image d’un chef qui, curieusement, ne choisit souvent ses collaborateurs que parmi des personnes ressortissantes de son « espace géographique d’origine ».

L’expérience nous a montré que fréquemment les personnes choisies de cette manière, prennent leurs aises et, par leurs actions, ternissent l’image du chef de qui ils se réclament. Quoi de plus naturel que les gens arrivent à conclure que le chef est certainement au courant de ce genre de comportement et qu’il est probablement complice de cette méconduite. Il est parfaitement possible de se mettre à l’abri en mettant sur pied une manière équitable de recruter des collaborateurs qui rassurent la nation entière.

On n’est pas obligé de copier les bêtises des autres. Ainsi, justifier ce comportement avec les arguments tels « c’est la seule personne qui est compétente en ce domaine, c’est un expert mondialement connu » sonne comme un vulgaire mensonge, surtout quand ladite personne n’arrive pas à produire les résultats escomptés. Si les offres d’emploi ou les appels d’offres étaient transparents et réellement publics, je suis sûr que les services seraient nettement meilleurs. Les citoyens auraient déjà leurs permis de conduire ou leurs cartes d’identité et beaucoup d’autres services qui nous classent parmi les pays les plus risibles de la planète Terre. Les compétences, il y en a beaucoup si on les cherche de la bonne manière.

Mon président, le peuple tout entier regarde vers vous pour sentir que votre gouvernance améliore effectivement leur vécu quotidien. Ils n’ont plus besoin de plus de promesses ; tout a été déjà dit. Je demanderai à mon président, s’il veut réussir son deuxième et dernier mandat, d’être extrêmement regardant sur la productivité de chaque ministère et sur l’équité de tous ceux qui façonnent notre nation à la base. Parlant de ces derniers, et ne prenant que l’exemple des enseignants, des agriculteurs, des policiers et des militaires… je n’hésiterais pas à vous dire, qu’en termes de salaire, ils devraient être mieux traités que les parlementaires.

Les enseignants façonnent notre nation en « édifiant » jour après jour tous les citoyens qui seront appelés à bâtir une nation forte au cœur de l’Afrique. En les « paupérisant » tel qu’ils le sont aujourd’hui, nous coupons nous-mêmes les « racines » qui devaient faire de notre pays ce « grand arbre » sous lequel toutes les nations d’Afrique et d’ailleurs pourraient venir s’abriter et vivre. Les enseignants pauvres ne peuvent produire que des cadres médiocres, sans ambition et sans esprit de grandeur.

Quant aux agriculteurs dont la vocation est de nourrir toute la nation, s’ils n’ont pas l’appui des crédits bancaires, ils ne compteraient que sur de maigres récoltes qui feraient du Congolais un peuple mal nourri et dont les ambitions ne resteraient qu’au niveau du « ventre », des besoins de base. Ce n’est pas une recette qui contribue à la construction et au développement d’une nation forte.

Quant aux policiers et militaires, paupérisés à outrance tels qu’ils sont, les armes qu’ils portent deviennent une tentation irrésistible pour la délinquance et la prédation ; ils deviennent un danger pour la population et pour la nation, car leur violence et leur délinquance révoltent la population contre les gouvernants.

Cher président, il y a moyen, sans grands discours et sans trop de promesses, de réparer cette partie de la gestion de la cité. Donnez-leur des salaires décents, même l’équivalent de 500 $ que nos parlementaires « claquent » en une soirée, juste pour s’amuser… cela nourrirait et donnerait un peu de dignité à ceux qui ont la charge d’éduquer, de nourrir et de protéger votre peuple.

J’aurais pu dire tout ceci avec une grande colère, mais j’ai choisi la patience, comme celle de notre Dieu qui nous donne toujours une seconde chance malgré nos errements.

Si vous m’écoutez, c’est très bien ! Si vous vous offusquez, je vous comprendrai très bien. Je suis un citoyen Congolais et je ne fais que mon devoir de m’adresser à celui qui a la responsabilité du peuple auquel j’appartiens. Une parole de Dieu peut nous aider tous : « Sagesse 6, 1-9 ».

Que Dieu le miséricordieux vous bénisse et vous guide dans l’accomplissement de sa volonté pour le peuple congolais

Une voix qui crie dans le désert !


[i] La Conférence épiscopale nationale du Congo (abrégé Cenco) est une conférence épiscopale de l’Église catholique qui rassemble les ordinaires de la hiérarchie catholique en République démocratique du Congo.